Je viens de faire le pas et je me suis inscrit sur Facebook. Le premier moteur est bien évidement la curiosité, mais aussi l’envie de voir ce que ce site orienté réseau social a de si révolutionnaire.

Dans le même ordre d’idée j’avais expérimenté Viadeo. Le point commun entre les deux sites et de regrouper sur un site l’ensemble de ses relations. Mais la finalité des deux sites est très différente. Viadeo et orienté job, recherche d’emploi, Facebook c’est les "vrais amis" ! La terminologie est d’ailleurs claire, dans Viadeo on parle de contacts alors que dans Facebook ce sont des amis.

Arrêtons cette comparaison là. Il est à noter qu’il existe une foule de sites de ce type. Un autre exemple bien connu et relativement ancien (en temps internet bien sûr) est Copains d’avant.

Maintenant recherchons la raison du succès de ces différents sites. Les plus évidentes qui me viennent à l’esprit sont :

  • La facilité de mise en relation avec un autre individu ;
  • Une fois le lien créé, il ne peut plus se perdre, même après une longue période ;
  • Les outils mis à disposition pour échanger avec les différents contacts. C’est d’ailleurs le point fort de Facebook.

Alors pourquoi ai-je aussi peu d’amis ? C’est la première question que je me suis posé une fois inscrit sur Facebook. J’ai lancé des recherches sur les noms de mon carnet d’adresses et le résultat est faible : ma soeur et un copain. J’ai utilisé la fonction d’invitation. On verra bien le retour...

Force est de constater que mes relations du monde réel sont bien peu présentes sur ce type de site. Quel intérêt alors ?

Les 30 Glorieuses ont poussé le développement urbain à son paroxysme, vidant les campagnes. Les individus se sont retrouvés dans de grande ville où l’on ne se connaît plus. La vie associative s’est alors développée pour permettre aux individus de se retrouver autour d’une passion commune. L’association joue ce rôle de concentrateur, comme le font les sites dits de réseaux sociaux. Ces mêmes associations se regroupent parfois au sein d’une "super-association" afin de permettre d’agrandir le cercle relationnel. Comme on le voit, ce modèle ancien est relativement efficace et permet bien d’atteindre le but final de la mise en relation d’un grand nombre de personnes.

Si je m’en arrête là dans mon raisonnement, il est clair que Facebook n’a aucun intérêt. Pourtant, je persiste à penser qu’il y a quelque chose dans Facebook qui va plus loin que l’association du monde réel. C’est la constitution de groupes de façon très rapide et quasi spontanée autour d’un thème précis.

Un exemple est une des applications de Facebook nommée "Cause". Elle permet de créer des "Causes" avec un objectif à défendre. Dans le Top 5 anglo-saxon forcément on trouve :

  • Support the Campaign for Breast Cancer Research ;
  • Stop Global Warming ;
  • Animal Rights (là, j’ai du mal...) ;
  • Save Darfur ;
  • Society against Child Abuse.

Il est possible de faire des dons à ces causes. Je passe sur la question "dans quelle poche va l’argent". Toujours est-il qu’il est possible de voir des mouvements d’opinion se répandre à très grande vitesse au travers du maillage des réseaux. C’est cela qui me paraît intéressant, c’est l’utilisation du réseau pour véhiculer des idées à grande vitesse. Internet permet déjà dans une certaine mesure cette propagation rapide, mais au travers des moteurs de recherche. Avec les réseaux sociaux, la propagation se fait d’amis à amis.

Le principal reproche que l’on peut faire à Facebook est le même que celui que l’on fait à Google : l’hypercentralisation. Remarquez comme cette attitude devient la règle. Derrière Facebook, il y a un business, de l’argent à faire. D’où mon interrogation sur le devenir de toutes ses informations que l’on va entrer dans Facebook, leur exploitation, enfin leur pérennité. En cas de crash informatique, rien ne garantit que vous retrouverez vos données. Perdues alors toutes ces heures de personnalisation de votre environnement ?

Mon rêve serait un Facebook utilisant la technologie du Peer-to-Peer. Les données sont cryptées puis réparties de façon redondante sur toutes les machines utilisant le système. Pas de maître, donc pas d’esclave, c’est cela la liberté. Alors Facebook, un futur geôlier ?