mardi 26 février 2008 - par arretsurlesmots

GQ - lancement réussi

C’est le buzz médias de la semaine - si on excepte les excès de langage présidentiel - un nouveau mensuel pour homme vient de paraître, GQ. GQ où comment faire un titre paradoxal en deux lettres. GQ signifie, en effet, Gentlemen’s Quarterly soit le trimestriel des gentlemen, or c’est un mensuel. Passons. Ce mensuel se veut « masculin, beau et intelligent », tout un programme. Mais GQ s’appuie sur son expérience, rappelons que c’est déjà un mensuel de référence dans douze pays en matière de sport, mode, culture... Il appartient au même groupe que Vogue ou Vanity Fair, et a commencé sa parution en 1957 outre-Atlantique. Cette revue a eu pour égérie des personnalités telles que Richard Gere, John Travolta, Michael Jordan, Sting, Harrison Ford ou Sean Penn, pour son lancement en France, c’est Vincent Cassel qui assume ce rôle.

Ce magazine se veut, vous l’aurez compris, ouvert aux préoccupations de l’homme. Bien que son rédacteur en chef, soit une rédactrice, Anne Boulay, GQ parle de l’homme en disant « nous ». Dans ce numéro 1, tous les sujets sont traités, de l’homme au foyer, en passant par le foot, les belles voitures, le ciné, la culture, la politique, mais aussi comment bien porter un costume-cravate... On y trouve des recettes de cuisine, un reportage au cœur d’une milice talibane et même un peu d’économie. Au centre de ce magazine, on peut apprécier la rubrique Salon, qui laisse tribune libre à des écrivains plus ou moins célèbres ; on retrouve d’ailleurs avec plaisir Nicolas Rey, que nous avions un peu perdu de vue depuis la sortie de Courir à 30 ans.

Je pense que vous l’aurez déjà compris, j’ai aimé, que dire j’ai adoré ce magazine. Petites explications. J’aime le soin apporté aux photos, que ce soit celles des talibans ou celles des places boursières, ces photos sont esthétiquement belles tout en étant surprenantes. J’aime aussi le soin apporté aux mots, par exemple, la définition du geek : « c’est Peter Parker avant qu’il ne devienne Superman. Un adolescent boutonneux à lunettes fan d’informatique et amoureux en secret de la plus belle fille du lycée ». Mais aussi la rubrique salon, dont le style - bien que très littéraire - intéresse, attire, informe. J’ai beaucoup apprécié l’entretien Bayrou-Beigbeder, le procédé paraît artificiel - mettre deux personnalités autours d’une table et enregistrer -, mais le résultat est très intéressant, beaucoup plus que la plupart des interviews politiques. J’ai aussi aimé passer d’articles en articles divers et variés, des photos de Jean-Loup Sieff à l’orgasme féminin en passant par le Rubbot ou l’anti-coup de foudre.

Ce n’est pas très positif, de finir par pointer les défauts de ce magazine, mais je dois bien y faire un petit crochet. Les amateurs de mode et de tendance resteront un peu sur leur faim, il manque un peu de pages consacrées à ce sujet. Ainsi quand dans le sommaire vous lisez « L’équipe de France a-t-elle un style ? », je m’attendais à une analyse du look des footballeurs, malheureusement c’était un article sur le style de jeu... On relègue à la fin du journal les rubriques qui se doivent d’être présentes dans un magazine masculin, soit les belles voitures, les belles femmes et le foot, personnellement j’aurais bien réduit un peu les articles sur ces sujets (qui a dit supprimé ?) pour mettre un peu plus de deux recettes de cuisine mais bon je ne suis pas le seul lecteur de GQ, il faut bien que ça se vende !

En résumé, ce magazine s’adresse aux hommes qui en ont marre de finir sur les forums féminins quand ils recherchent une recette de cuisine, qui prennent soin de leur look et sont prêts à assumer qu’on leur parle avec des termes tels qu’ « über-beauf ». Quant à moi, si je ne devais en dire que deux mots ce serait sûrement Merci. Encore.



7 réactions


  • arretsurlesmots arretsurlesmots 26 février 2008 10:34

    Au milieu de l’article, dans la définition du geek, il faut lire Spiderman et pas Superman, c’est une erreur de ma part, désolé.


  • tvargentine.com lerma 26 février 2008 11:08

    Qui vote pour la diffusion des articles ?

    Nous proposons que la liste des articles qui sont publié fassent l’objet d’un compteur de votant sur le nombre de rédacteurs

    Ceci afin d’éviter une ultra minorité d’instrumentaliser la diffusion d’articles

     


    • arretsurlesmots arretsurlesmots 26 février 2008 11:10

      Oui pourquoi pas.

      Je ne fais pas de la pub, vous connaissez mes autres articles je n’ai aucun intérêt dans la vente du magazine, je donne juste mon avis, sur un nouvel hebdomadaire qui fait grand bruit, après je suis ouvert au débat, et je ne force personne à l’acheter.


  • 1984 26 février 2008 12:33

    Tiens on a le droit à de la pub pour du PQ sur agoravox !!!! C’est pas glorieux !!! T’arrête pas sur les mots Joe ça te depasse !!!


  • Hervé Torchet 26 février 2008 14:17

    Très bon article. La critique des magazines s’assimile à la critique littéraire. Faut-il systématiquement éreinter pour ne pas être taxé de faire de la pub ? Ce serait ridicule.


  • Asp Explorer Asp Explorer 27 février 2008 07:30

    GQ n’est pas un buzz média, c’est un un plan marketing. Ils ont noyé tous les points de presse sous les présentoirs !

     

    Accessoirement, c’est quoi le but de ce magazine ? Certainement pas à répondre aux "préoccupations" des hommes, mais au contraire à les faire naître. GQ sert à vendre des produits de beauté pour homme, des grosses bagnoles, des fringues de marque, bref, toute cette camelote issue de l’industrie du luxe, qu’on essaie de nous faire prendre pour des articles de qualité et qui ne sont que des articles chers.


  • Victor Rugueux 3 mars 2008 16:52

    Bonjour,

    je vais vous rendre service ami, car vous semblez ne douter de rien.

    Encore une victime du marketing ! 

    Savez vous jeune homme que votre porte-feuille de " ménager de moins de 50 ans " intéresse toujours autant les vendeurs de soupe et autres aigrefins de tout poils ?
    Voyez comme ils louchent goulûment sur votre pouvoir d’achat en bon " crevards " ( terme péjoratif et populaire pour qualifier les avides et autres insatiables ).
    Comme vous le dites si bien avec pour le coup lucidité : " il faut bien que ça se vende !  "
    " GQ - lancement réussi " pour le coup ce n’est plus un article c’est de la prospective ! Comment pouvez vous présumer de la réussite de cette publication ! Votre titre est déjà à lui tout seul toute une figure de style…

    Merci pour l’article, quand même, beaucoup de bruit pour rien. N’étant pas personnellement pour ce genre de " littérature " " branchouille " marketing, fût elle à destination de la population féminine ou comme tel est le cas, masculine.
    Ainsi je ne lirai jamais ce " torchon pousse pubs ", même d’un derrière distrait, au contenu paradoxalement aussi affligeant qu’insignifiant, qui vous a tant plu. Et ce grâce à vous qui avez eu l’obligeance de faire ce pathétique état des lieux.
    Consternant contenu dont vous faites ici le témoin à défaut de victime… Règne de la superficialité portée au pinacle, démarche qui n’aurait point manqué de réjouir le " bon " Docteur Joseph Goebbels ( vite filez faire un tour à la B-U…).

    Oh les " zolies " photo des places boursières peuplées de photogéniques Talibans "acnéïques " au bras de somptueuses créatures, au style de jeu irréprochable, adossées en numéro 10 à d’autre superbe carrosserie, du dernier bolide tendance qui arbore fièrement en dessous du rétroviseur central quelques fanfreluches du meilleur effet.
    Et ce à n’en point douter parce que les "mecs " les "vrais " le valent bien.

    J’en viens au service promis : vous reconnaîtrez jeune homme que tout comme il est dommageable, de devoir dans notre société marchande au combien stérile, nourrir son corps entre autre avec les fruits contestables du complexe agro-industriel, il en est de même pour les nourritures de l’esprit, j’ai bien peur que vous n’échappiez pas à la règle également sur ce dernier point.
    Ainsi je vous invite à être plus critique ou à défaut un peu moins naïf et pour le coup plus lucide, je pense humblement que nous y gagnerons tous. Après chacun est libre de bouffer de la…ou de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas …
    Merci également d’avoir pris soin de nous préciser que vous n’avez aucun intérêt vis à vis de cette publication, car effectivement je me suis posé la question et ce au delà de la caricature.

    Pour Mme Boulay la bien nommée, elle peut aller traîner péniblement sa misère et ses chaînes ailleurs… avec son mensuel qui " se veut « masculin, beau et intelligent », tout un programme ", force est de le constater.

    Au plaisir de vous lire sur d’autres "sujets ".

    PS : Votre style d’écriture reste au demeurant plaisant, bien que " faire accroc " voire "une entorse " est plus élégant que " faire un petit crochet " au " cravate-posthume ".

    Votre obligé

    Victor Rugueux


Réagir