lundi 1er février 2016 - par Gwendal Plougastel

Jean-Marc Morandini : l’NRJ du désespoir

Intouchable sur Europe 1 depuis maintenant plus de 10 ans, Jean-Marc Morandini souffre toujours autant d’un cruel déficit de popularité que d’audiences décevantes pour s’imposer à la télévision. En difficulté sur NRJ12, l’animateur-producteur semble sans cesse renvoyé à son image des années TF1. En s’y prêtant de bonne grâce…

Jean-Marc Morandini est un cas à part dans le PAF. Animateur considéré comme l’un des plus antipathiques en associant son nom à des émissions (Tout est possible) ou à des chaînes (NRJ12) peu glorieuses, il continue en parallèle à faire les beaux jours des matinées d’Europe 1 depuis 2003. Débauché à l’époque en provenance d’RMC, il a modifié en profondeur les codes des émissions radio sur les médias, avec son désormais incontournable Grand direct des médias.

Un parcours de santé

Signe de sa force et de son poids, Morandini est depuis la rentrée 2014 à l’antenne sur Europe durant trois heures, de 9h à midi, le Grand direct des médias faisant place au Grand direct de l’actu puis au Grand direct de la santé. Les trois tranches étant en hausse selon les dernières vagues d’audience, le cinquantenaire peut voir son avenir radiophonique avec sérénité.

La radio, c’est en effet un média incontournable pour Morandini, car elle lui offre une étiquette de journaliste que celui-ci exhibe fièrement. Il faut dire que cela a quand même plus de classe que simple animateur... La radio, c’est également quelque chose d’indispensable pour l’acolyte de Julie car ce média est directement lié à son histoire personnelle, puisque c’est par ce biais qu’il a pu se refaire une santé après le tumulte des années TF1, en gérant notamment les radios Nostalgie et Chérie FM à la fin des années 90. Mais pour un homme qui a connu la lumière avec une telle intensité, la confidentialité du média radio, ça ne fait pas tout.

La revanche des sites

Revenu en odeur de sainteté avec le Grand direct, Jean-Marc Morandini a tenté de surfer sur cette vague pour devenir la référence en matière d’analyse médias, tous supports confondus. Ainsi, il créa dans un premier temps le blog morandini.canal.blog, qui, succès faisant, devint très rapidement le site internet très suivi jeanmarcmorandini.com. Un site incontournable certes, mais qui a rapidement tendu vers l’info approximative, le buzz à outrance et la surenchère facile.

Le jour où la déontologie a été enseignée à l’école de journalisme, Morandini n’était pas là. Il avait peut-être piscine, s’imaginant sûrement déjà au bord des beachs de Miami. On pensait qu’il avait appris de ses erreurs sur la première chaine d’Europe. Mais avec le contenu de son site, il confirme qu’on peut convaincre tout le monde qu’on a changé mais jamais soi-même. Sur TF1, il n’était certes qu’un animateur qui n’avait pas la main sur le contenu du programme. Mais en gérant un site qui porte son nom, il ne peut plus se cacher. A croire que le graveleux, c’est l’histoire de sa vie.

Videos kills the radio star

Intouchable à la radio et très suivi sur le net, JMM ne voit pas pourquoi il n’arriverait pas à pareil résultat à la télévision. Aussi, il a tenté l’aventure de la TNT dès ses débuts, en officiant sur Direct 8 pendant 6 ans, de 2006 à 2012. Avec, bien évidemment, une émission sur les médias. Avec, bien évidemment, une émission qui porte son nom. Un programme, bien sûr, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, entre infos toute chaudes et bimbos également toutes chaudes, pour une émission finalement ras des pâquerettes.

En parlant de pâquerettes, le groupe canal ne lui a pas fait une fleur en rachetant Direct 8 en 2012, puisqu’à la place de Direct 8 on eut D8, et qu’à la place de Morandini on eut Hanouna et sa bande de TPMP. En conséquence de quoi, JMM, qui espérait connaitre plus grand, allait finalement voir plus petit.

En rejoignant NRJ12 et en proposant une fois encore des programmes sur les médias, il allait connaitre deux échecs consécutifs avec Vous êtes en direct (arrêté au bout d’un an) et surtout #Morandini (accident industriel stoppé en urgence au bout de deux semaines). Et que dire de Face à France, émission de débat sur laquelle Morandini misait beaucoup pour revenir au centre du jeu, qui s’arrêta au bout de 4 numéros à l’automne 2015 en raison de désaccords éditoriaux avec NRJ 12 (la chaine ne souhaitant pas traiter des attentats du 13 novembre).

A qui profite le Crimes  ?

Seule éclaircie dans cet opaque brouillard télévisuel, Jean-Marc Morandini limite régulièrement la casse avec Crimes, sorte de parodie de Faites entrer l’accusé, à tel point que Dominique Rizet ne s’est d’ailleurs récemment pas gêné pour se moquer ouvertement du concurrent direct lors de son passage dans Le Tube sur Canal Plus.

Par ce demi-succès, Morandini semble bien le seul animateur de renom à limiter la casse sur NRJ12, chaine qui ressemble de plus en plus à un cimetière des éléphants, accueillant des animateurs sur le déclin pour mieux accompagner leur fin de vie médiatique (Valérie Damidot, Benjamin Castaldi…)

Travail à la chaine

Morandini, lui, est donc toujours vivant. Si tout est rose à la radio, son site Internet doit affronter la concurrence de plus en plus féroce d’OZAP Pure Médias. Un adversaire qui d’ailleurs tombe à pic, tant JMM a toujours adoré se créer des ennemis, parfois imaginaires, afin d’exister davantage médiatiquement, comme en témoignent ses affrontements actuels ou passés avec Matthieu Delormeau, Marc-Olivier Fogiel, Evelyne Thomas ou Cyril Hanouna. Au sujet de ce dernier, le succès de TPMP est par ricochet l’échec de Jean-Marc Morandini. Sa grande émission sur les médias à la télé, peut-être ne l’aura-t-il jamais en raison d’un manque d’humour et de dérision rédhibitoires à ce niveau.

L’erreur de Morandini au fond, c’est de croire qu’il y a un public pour la radio, un autre pour le net, et un dernier pour la télévision. Et que ces diverses masses n’ont pas le droit à la même qualité ni au même intérêt. Comme si dupliquer sur d’autres supports son Grand direct des médias serait voué à l’échec car pas assez racoleur, donc pas assez accessible pour le plus grand nombre.

Sur cette analyse erronée repose toute la dualité de Jean-Marc Morandini. Etre présent partout, mais n’être identique nulle part. Mais à trop vouloir faire le caméléon, on risque de ne plus le reconnaitre du tout. Et celui-ci risquerait donc de ne jamais obtenir la grande émission de télévision dont il rêve. Ou alors, peut-être faudrait-il changer de chaine ? Changer de chaine, c’est pour le moment ce que se dit un téléspectateur lambda quand il tombe sur émission de Jean-Marc Morandini…

Gwendal Plougastel



4 réactions


  • legrind legrind 1er février 2016 10:30

    Morandini cible facile par contre on est très complaisant je trouve avec la malhonnêteté , le mépris, la condescendance dont font preuve Yann Barthès et son équipe tous les jours de la semaine, mais bon « esprit canal » toussa toussa il a un free-pass, lui.


  • foufouille foufouille 1er février 2016 13:10

    ceci était un article de télé people poubelle.


  • panpan 1er février 2016 17:29

    On s’en fout de Jean-Marc Morandini !!!


  • izarn izarn 1er février 2016 22:57

    Une fois j’ai vu sa gueule à la télé en zappant pendant 30 seconde. Ca m’a suffit à calibrer le gugusse :
    Gugusse !
    Il est bon pour le cirque Zavatta de jadis...

    ...Ce n’est pas du tout le seul ! Ni le plus mauvais dans le genre. Il y a bien pire !
    Triste excuse !


Réagir