vendredi 15 octobre 2010 - par Raphael JORNET

Journalisme, fin des concessions ?

Quel foin fait autour d’amabilités verbales faites par Jean Luc Mélanchon à David Pujadas,- un qui vient de TF1- !. Quelle belle réaction outragée de la Direction de France-Télévision sur ce qu’elle appelle une «  insulte aux journalistes du service public  » !

On se courrouce, on s’outrage, on caquette.

Mais qui rappelle l’interview de Xavier Mathieu délégué syndical CGT des Conti par David Pujadas, où ce dernier demandait au syndicaliste de s’excuser sur les "violences » des salariés ? Le 11 octobre 2010, Xavier Mathieu dira : "Mélenchon a résumé ma pensée".

Qui prend en charge ce petit fait divers très récent en Loir et Cher d’un préfet de la République qui insulte des journalistes ?,

Qui porte plainte contre le policier qui a giflé un journaliste en juin dernier ?

Il y a quelques jours, Eric Woerth, l’ami de gens bien, vient d’autoriser le licenciement de Xavier Mathieu. Qui en parle ?

L’actualité contemporaine suit son cours, avec ou sans courage.

++ 

> le journalisme selon Pujadas, extrait de « Fin de concession » de Pierre Carles (sortie le 27 octobre 2010)

> le dessin du billet est extrait de la couverture du livre « LE JOURNALISME APRES INTERNET"
par Yannick Estienne, préface d’Erik Neveu, L’Harmattan, 2008, 322pages.



3 réactions


  • Philou017 Philou017 15 octobre 2010 10:27

    Concernant Xavier Mathieu, l’affaire n’est pas si simple. Il a demandé à l’inspection du travail à être licencié comme les autres. Demande qui aurait du être refusée, car sans motif réel. Il est licencié pour motifs économique, ce qui apparait ubuesque.

    Le Courrier Picard (bon journal d’apres ce que j’en connait) nous dit :

    «  »En décembre dernier, la direction de Continental a lancé une procédure de licenciement collectif pour les 49 syndicalistes de l’usine, membres du comité d’entreprise, délégués syndicaux, délégués du personnel ou membres du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT). La plupart a contesté le licenciement. Parmi leurs arguments : leur présence permet d’éviter les dérives dans la mise en oeuvre du plan social. « Si nous ne sommes pas là, qui pourra surveiller que Continental respecte ses engagements vis-à-vis des salariés ?  », s’interroge un élu. Contrairement aux autres syndicalistes, Xavier Mathieu a demandé à être licencié « comme les autres » en CE. Il l’a répété à l’inspectrice du travail qui a reçu chaque élu menacé, au cours d’une enquête contradictoire. « J’ai demandé à l’inspection du travail d’être viré comme vous, a confirmé le syndicaliste, hier. J’en suis fier. J’ai eu gain de cause L’inspection du travail approuve les motifs économiques de mon licenciement ».

    Combien de syndicalistes seront licenciés comme lui ? La direction de Continental rêve de faire carton plein. L’inspection du travail aurait la volonté d’en maintenir une quinzaine, dont les membres titulaires du CE. Pour l’heure, nombre de syndicalistes n’ont toujours pas reçu le courrier officiel.«  »

    La casse syndicale ne semble en rien déranger m. Eric WXierth.


  • Daniel Roux Daniel Roux 15 octobre 2010 12:45

    Les journalistes ne sont pas indépendants. S’ils veulent travailler, ils doivent se soumettre aux rédacteurs en chef et par conséquent aux propriétaires des médias, les grands financiers sponsors et défenseurs du pouvoir de la droite radicale.

    Il existe un mythe sur les journalistes, grand reporter libre à la Tintin ou plus réel, à la Kessel. Cela date du siècle dernier lorsque les journaux étaient indépendants financièrement et que la télé était balbutiante.

    Aujourd’hui, tout cela est fini. Les journalistes sont pour la plupart des précaires aux rêves déçus qui tentent de survivre en faisant des piges. Les têtes qui dépassent ont intérêt à avoir des appuis hauts placés et surtout à « pisser la copie » dans le sens du vent.

    Un faible espoir avec le vent nouveau qui souffle sur internet et qui redonne quelques couleurs à la profession avec de nombreux sites dynamiques. Le plus pugnace est actuellement « Médiapart » qui a l’honneur d’être détesté par les hommes au pouvoir. N’oublions pas Backschish qui a, le premier et bien avant les autres, dénoncé l’affaire de Karachi.

    Agoravox tient une place à part, étant surtout un journal d’opinion avec peu d’informations de premier rang. On y prend l’air du temps et de l’opinion, ce qui n’est pas si mal.


  • tchoo 15 octobre 2010 23:56

    Anne Sophie LAPIX, qui se prend pour une grande journaliste a déclarée ce soir, qu’elle comprenait les propos de Mélenchon, mais pas le fait qu’il assume ses propos.
    Édifiant n’est-il pas ?


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