lundi 13 février 2012 - par FRIDA

La dissymétrie du traitement médiatique entre la mort d’une diva et une nation qui se meurt à petit feu

W. Houston et avant elle A. Winehouse,

c’est l’occasion de constater encore une fois la dissymétrie de l’information de nos merdias, une couverture sans commune mesure avec la mise à mort d’une nation européenne, la nation grecque. Tout un peuple en train de mourir à petit feu, avec à peine quelques minutes de reportage.

Athènes à feu, mais des images panoramiques et quelques commentaires comme s’il s’agit d’un pays d’un continent lointain. Il est hallucinant de voir le monopole de l’info par des individus qui décident de ce qui est important pour nous. On saura tout de la diva, ce qu’elle mangeait, ce qu’elle buvait, ce qu’elle aimait, mais rien de la vie des Grecs, des Espagnols, des portugais, de la mort de notre démocratie. une diva est morte, disent-ils, vive le show, que le show continue, et que le people divertisse le bon peuple consommateur. Une diva c'est plus important qu'une nation qui se meurt à petit feu à cause de la troïka.

C'est clair dans le traitement de l'information ce dimanche. Athènes à feu, mais on nous montre une image panoramique et des commentaires d'une journaliste en duplex et éloignée (une mise à distance) des manifestants. Où se trouvent nos reporters, les grands reporters, les photographes pour suivre cette manifestation, une de plus.

On n'entend pas le témoignage ni des syndicats, ni des manifestants, et encore moins des citoyens. Les Grecs n'ont plus la parole, ils payent cher les jeux olympiques (entre autres) qu'ils ont accueillis chez eux, mais qui ont gavé des multinationales et des banques.

Mais quand on parle de la Grèce, c'est pour faire peur aux Français, qui risquent de perdre leur argent si on n'impose pas des plans d'austérité aux Grecs. C'est pour résumer ce qui a été dit dimanche à 19h20 sur i-télé.

Ils seront obligés d'en dire plus quand il y aura des morts ou des bâtiments publics brûlés, il faut un chaos inimaginable pour que cela soit finalement traité en la une.



8 réactions


  • Fergus Fergus 13 février 2012 11:04

    Bonjour, Frida.

    Entièrement d’accord avec ce coup de gueule.

    D’un côté, un peuple qui agonise sous les diktats des puissances capitalistes, au point de risquer le retour d’un pouvoir militaire.

    De l’autre, une voix extraordinaire qui s’en est allé, mais qui n’a jamais fait autre chose que servir une soupe musicale sans intérêt pour le plus grand profit des industriels du disque.

    C’est pourtant la mort de la chanteuse qui prend très largement le pas sur l’agonie d’un peuple ami et allié en révolte. Plus ça va, et plus les médais m’écoeurent !

    Cordialement.


    • FRIDA FRIDA 13 février 2012 18:48

      @Bonsoir Fergus

      En plus de la dissymétrie dans le traitement de l’information, il y a quasiment rétention de l’information. Quand des députés sont radiés de leur parti juste parce qu’ils ont voté contre un plan qu’ils ne cautionnent pas c’est tragique. A quoi sert maintenant un député ?

      http://www.youtube.com/watch?v=K9bFthQzkr8


      Il faut compter sur les internautes pour glaner les infos,
      et ils osent nous parler de civilisation, qu’est-ce qui nous reste encore de notre civilisation ? des députés radiés, un référendum bafoué (le non au traité constitutionnel, le refus du référendum proposé par Papandreou etc

      Cordialement


  • ottomatic 13 février 2012 11:56

    Cette dissymétrie à lieu absolument tout les jours, c’était tellement gros hier que beaucoup ont tiqué....

    Il suffit de chronométrer le temps donnée a chaque infos dans un JT, et vous verrez que le temps donné a une info évolue à l’inverse de son intérêt.

  • easy easy 13 février 2012 14:28

    «  »«  »« c’est l’occasion de constater encore une fois la dissymétrie de l’information de nos merdias »«  »

    Je me suis arrêté de lire à ce dernier buzzword


  • interlibre 13 février 2012 15:11

    En fait je pense que le jour ou les merdias traiteront l’information de manière objective cela voudra dire que l’on aura gagné et que le jugement des bankster et de leurs sbires ne sera plus très loin car cela signifiera que les pleutres auront désormais plus peur de la rue que de leurs patrons vendeurs d’armes et de journaux.


  • adeline 13 février 2012 19:44

    Excellement bien observé, merci à vous, plus le matraquage sur les sports c’est la totale, ici en Begique il n’y a aucune infos à ce sujet


  • reprendrelamain reprendrelamain 13 février 2012 20:02

    100 % d’accord avec vous mais s’étonner de ce qui c’est passé hier soir serait (peut être) reconnaître que c’est mieux les autres jours...


  • Magnon 13 février 2012 23:41

    Un coup de gueule ! Non une platitude ! « que c’est dur de payer ses dettes, qu’il est plus facile d’être cigale que fourmi » !
    Quand on emprunte, il faut rembourser, à défaut de rembourser, c’est la faillite !
    Les gouvernements grecs ont emprunté pour maintenir le train de l’état grec, sans rien demander à leur électeurs, ils ont trouvé beaucoup et à faible taux, tout le monde à prêter, jusqu’au jour ou un enfant a dit, « mais les grecs ne peuvent plus rembourser » !
    Et plus personne n’a plus voulu prêter a l’état grec, avec comme perspective, la cessation de paiement !
    Seule solution, taper l’Europe, qui a bien compris, que beaucoup d’états, n’avaient peut-être pas fait pire, mais que l’addition des factures pouvaient être faramineuses, à décider de soutenir le pays coûte que coûte, en demandant au passage une décote de 70% aux préteurs, ce qui risque de dissuader beaucoup de prêter à l’Espagne et au Portugal, tout en s’assurant que l’état grec pouvait payer le reste !
    Donc, l’Europe et le FMI prêtent pour refinancer la dette, en sachant, qu’ils ne récupéreront pas tout, mais que la faillite sera formellement évitée aux Grecs !
    Est ce abusif ? ou faut il que la Grèce fasse faillite ?
    Et que se passera t’il pour la France si la leçon n’est pas écoutée ?
    Sauver les Grecs de la faillite est possible, on parle de 1000 à 2000 € par foyer fiscal français, mais qui paiera si cette situation nous arrive ?
    Et pour la Grèce, n’est il pas légitime de vouloir s’en tirer à 1000 ou 2000 € plutôt qu’à 10 000 ou 20 000 ?
    De plus, tous les jours depuis des mois, on parle de la crise grecque, beaucoup, plus que de Witney Houston, mais plus en fonction des événements que du fond du problème !


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