vendredi 24 décembre 2010 - par Laurent Watrin

La Hongrie met les journalistes sous contrôle

Les médias d’information sont-ils en danger ? La Hongrie prend des mesures de contrôle de l’information a priori. Manifestatons à Budapest. Critique des associations qui dénoncent la censure. Le gouvernement conservateur hongrois affirme que la nouvelle loi est conforme aux principes européens.

La Hongrie a adopté, mardi 21 décembre 2010, une loi sur les médias qui touche directement les contenus d'information. C’était la volonté du gouvernement du premier ministre Viktor Orban.

256 députés hongrois, contre 87, ont voté la création d’un Conseil des médias. Cette nouvelle institution est formée de 5 membres appartenant au Fidesz, le parti du premier ministre.

Ce Conseil des médias hongrois pourra affirmer que, selon lui, certaines informations "ne sont pas équilibrées politiquement" ou qu’elles "entravent la dignité humaine".

Le Conseil des médias dispose d’un grand pouvoir d’inspection et de sanctions.

La nouvelle autorité hongroise peut avoir accès aux matériels et aux documents d’un organe de presse avant même qu’un délit soit identifié.

Des amendes sont prévues en cas d’infraction : jusqu’à 700.000 € (200 millions de forints) pour une télévision ; 89.000 € maximum pour une publication multimédia sur Internet.

La loi prévoit aussi que les journalistes pourront être contraints de divulguer leurs sources sur des questions liées à la sécurité nationale.

Le gouvernement hongrois, dont le pays prend, pour 6 mois, la présidence de l’Europe, à compter du premier janvier 2011, s’est empressé de rassurer Bruxelles. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, assure que le Conseil des médias respecte les lois européennes.

Lundi 20 décembre 2010, à Budapest, avant le vote du parlement hongrois, près de 2.000 personnes ont manifesté contre ce projet considéré comme liberticide par l’opposition et les associations de défense de la liberté de la presse.

L’International Press Institute (IPI) estime notamment que cette loi poussera les journalistes à l’autocensure pour éviter la répression et les tensions internes dans leurs organes de presse.

Toutes proportions gardées, cette loi hongroise rappelle certaines nouveautés françaises... critiquées, à juste titre, par pusieurs syndicats de journalistes, comme le SNJ.



12 réactions


  • 2102kcnarF 24 décembre 2010 10:52

    On est quand même plus malin en France... Le contenu on le censure avant publication... smiley ...


    • zelectron zelectron 25 décembre 2010 23:54

      @2102kcnarF
      Donc le contenu du texte ci-dessus est expurgé ? il veut dire son contraire ? je ne comprend plus rien à ce genre de censure à priori.
      ... et les commentaires aussi sont « rectifiés » ? du genre : On est quand même plus malin en France... Le contenu on le censure avant publication...

      Plus sérieusement le gouvernement Hongrois va se retrouver en très mauvaise posture du fait des autres européens qui vont lui tourner le dos en la comparant à la « démocratie » turque de + en + régressive, hélas...


  • Alpo47 Alpo47 24 décembre 2010 12:58

    Bien entendu, les Etats, notamment européens, tendent à controler la diffusion des informations. Bon, les Hongrois manquent d’imagination : Chez nous, on parle d’empêcher les réseaux pédophiles ou d’empêcher les actes terroristes.
    Et comme toujours, ce que l’on voit là, constitue les prémices à une société totalitaire ou fasciste.


    • rastapopulo rastapopulo 24 décembre 2010 14:25

      Complétement à coté de la plaque !!! La Hongrie est un des seuls pays (avec l’Islande et, espérons, l’Irlande en Février) à refuser la finance anglosaxonne !!!! N’oubliez jamais ça. Se défendre de la machine à opinion anglosaxonne est facile selon vous ?

      1° un article de Solidariteetprogrès pour vous donnez le point de vue du 1° ministre sur la crise (ça décape grave par rapport à chez nous !!!!!)
      http://www.solidariteetprogres.org/article6854.html

      « Tout d’abord, je propose que nous considérions la sinistre et même alarmante tempête qui s’abat sur l’économie mondiale. Nous recevons tous les jours des nouvelles alarmantes du monde entier. La crise, épiphénomène d’un chamboulement bien plus profond, n’est pas terminée. Mais l’heure n’est pas aux lamentations. Ce dont nous avons besoin c’est de penser à la hongroise, de faire preuve d’ingéniosité. Nous devons exploiter ces processus externes dans notre propre intérêt, c’est-à-dire pour le bien des Hongrois et de l’économie hongroise. Les possibilités pour le faire existent.

      « Le processus le plus important que nous devons prendre en compte est que l’économie mondiale se dirige dans une nouvelle direction. Il semble que le capitalisme productif a un nouvel avenir et que l’époque du capitalisme spéculatif touche à sa fin. Nous savons tous que la raison principale de la crise économique qui étrangle le monde consiste en la chose suivante : une surévaluation régit le marché mondial. L’argent disponible dans le commerce mondial outrepasse de plusieurs ordres de grandeur le montant de valeurs réelles. Il s’en suit que toutes les valeurs réelles dans les livres de compte et les bilans sont surévaluées. Des bulles se forment, entraînant l’économie dans des crises successives. Hélas, ces crises ne s’arrêtent pas à la frontière hongroise.

      « Mesdames et Messieurs, la Hongrie ne peut réussir dans ce monde moderne en transformation rapide, qu’à condition de nous tourner vers le capitalisme productif et d’utiliser à notre avantage le processus global. Je veux dire par là que nous devons de manière croissante, et avec grande détermination, refouler la spéculation et nous orienter vers le capitalisme productif. Pour bien me faire comprendre, je n’ai pas besoin d’aller dans les détails : le capitalisme productif est lié au travail et alors que le capitalisme spéculatif à lié à la spéculation.

      « Mesdames et Messieurs, le point clé est que nous pouvons opérer une telle différentiation. Je propose que lors de la mise en place de ce nouveau système économique, nous désignions comme spéculatives toutes les activités par lesquelles quelqu’un gagne de l’argent en faisant du mal à autrui. Et lorsque quelqu’un gagne de l’argent en créant une réelle valeur qui profite aux autres et à la société toute entière, alors cela peut être défini comme du travail.

      2° j’ai lu l’article du WSJ sur Moddy’s qui dégradait la note de la Hongrie alors que l’article disait clairement que les banques hongroises ont toutes des ratios élevés et que même l’exposition à la dette en devises suisses (seul risque mentionné) ne représentait pas plus de 15% des avoirs !!!!!!!!!!! Bref Moddy’s en veut uniquement à la Hongrie d’instaurer une taxe sur les banques.


    • Philou017 Philou017 24 décembre 2010 19:13

      Un autre article intéressant (en anglais) :

      The demolition of press freedom in HungaryL’UE veut éviter un conflit avec le gouvernement hongrois, qui reprend la présidence de l’Union européenne pendant la moitié d’une année le 1 janvier. En outre, le parti de Fidesz d’Orban est un membre du Parti Populaire européen, auquel nombre d’autres partis dirigeants européens appartiennent ? Inclus l’Union Démocratique Chrétienne. de la Chanceliere allemand Angela Merkel.

      En fin de compte, tous ces partis considèrent inévitable que le partisan des mesures autoritaires doivent être mises en oeuvre pour mettre en application les diktats des banques sur l’austérité contre la population active.


    • rastapopulo rastapopulo 24 décembre 2010 19:43

      Mais Orban met une taxe sur les banques et veut empêcher la spéculation (Vous êtes vraiment grave tout est dans l’article de solidariteétprogrès et du Wall Street Journal) !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

      C’est ça la résistance ? Le CNR n’aurait pas désavouer Orban mais vous oui !

      Vous savez que les financiers anglosaxons ont la trouille que d’autre pays suivent l’exemple hongrois et refuse le système du FMI ? Et vous osez insulter Orban sur le thème de la dictature financière ? Quelle honte.


    • rastapopulo rastapopulo 24 décembre 2010 19:54

      Ton texte dis une chose et son contraire. D’abord Orban refuse le dictat du FMI qui veut plus d’austérité (pas un youpie dans le texte rien juste une phrase bizarre par rapport aux flot de commentaire dans l’autre sens) et puis le fait qu’il soit dans un groupe politique non de gauche (ouaaaaa le méchant vilain qui n’est pas de gauche comme Zapatero, Blair, Schroder,... qui ont tous favorisé les banques inter-alpha, un détail évidement, c’est l’étiquette qui prime tout le monde sait ça) voudrait dire qu’en fait, il prépare des plans d’austérité en sous-main...

      Vraiment c’est le niveau 0 ton mondialismesocialoprobanque.

      D’un coté il ne félicite pas Orban pour refuser les mesures d’austérité, ensuite il cite le FMI et Moody comme source sûre des mesures à prendre (donc l’austérité gros malin !!!).

      Exemple criant du pacte de la gauche bancaire (TrotskyMorgan, SchroderRotschild, ZapateroSantander, StrauskhanFMI,...).

      Et il faudrait accepté des leçon de moral de ça ? Vive Orban.  


    • rastapopulo rastapopulo 26 décembre 2010 13:05

      désolé mais là je me base surtout sur la dénonciation du capitalisme spéculatif dans le discours d’Orban lui-même (message qui ne passe que chez Solidaritéetprogrès, pourquoi comment c’est un autre débat) et la dégradation de la note de Moody’s sur la seule base du refus des mesures d’austérité (et d’un pseudo risque d’exposition au francs suisse alors que c’est moins de 15% des avoirs).

      En plus, vous noterez que Orban a déjà été 2 fois menacé d’assassinats sur les gentils médias de gauche. 1 fois un militant du parti demandant son assassinat a été retransmit comme si de rien et, une autre fois, une filiale de RTL a engagé un comédien pour jouer une entrevue avec un « vrai » tueur à gage russe lui demandant combien il prendrait pour tuer le 1° ministre (source wiki) !?!?!

      Pour le reste, je trouve toujours bizarre de s’en prendre plus à Larouche qu’aux politiciens en place. Sa manière de s’exprimer n’est pas juste parfois (ceci dit tout homme qui se base sur l’histoire des 400 dernières années ne s’exprimerait pas autrement) mais en vérité nous sommes tellement habitué au conssensualisme....

      Quand à ses prophéties « non-réalisées », je suppose que le Quantitative Easing massif et permanent en faveur des banques est un détail à vos yeux !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


  • rastapopulo rastapopulo 24 décembre 2010 14:28

    Plaignez vous seulement.

    Comme vous n’êtes plus des journalistes mais des intellectuelles qui amputent l’histoire de l’impérialisme anglosaxon et germanique, cela vous choque d’avoir un pays qui résiste à la main mise du « nouveau mondialisme » (en fait du vieux impérialisme anti-nation).
     


  • Alpo47 Alpo47 24 décembre 2010 14:55

    Sauf erreur de ma part, il s’agit ici de réagir à ce que décrit l’auteur, c’est à dire à la tentative d’un gouvernement de museler la liberté d’expression.
    Pour le reste, tant mieux pour la Hongrie si elle résiste à l’évolution du monde actuel.


    • rastapopulo rastapopulo 24 décembre 2010 20:09

      Si tu segmentes encore plus, tu peux parler seulement de LA liberté en tant que concept !?!

      68 et les libéraux doivent te fournir des milliers de commentaires sur ce sujet passionnant qui demande de réagir de manière émotive et à priori.


  • HELIOS HELIOS 24 décembre 2010 17:25

    ... et nous, on aurait pas un HONGROIS, à la tête de notre pays ?
    On comprend tout maintenant, bon sang ne saurait mentir..... hé, hé, hé !


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