mercredi 15 janvier 2020 - par Sylvain Rakotoarison

La radio France Inter doit-elle être agréée par un ministère du bon goût ?

« Le monde du réel est une tragédie pour ceux qui ont de l'esprit et du cœur ; il n'est comique que pour ceux qui ont de la chance. » (John Irving, 1998).



Une nouvelle polémique se développe depuis quelques jours à propos d’un passage sur les ondes de France Inter. Il s’agit d’une chansonnette.

Avant d’en venir à la chansonnette, rappelons le contexte. Publiées ce mardi 14 janvier 2020, les nouvelles statistiques de Médiamétrie donnent une audience historique pour la radio France Inter avec 12,8% de part de marché, soit 6,94 millions d’auditeurs chaque jour en novembre et décembre 2019. Malgré des statistiques déjà élogieuses précédemment, France Inter n’avait jusqu’à maintenant jamais franchi le seuil de 12%. Quant à RTL, la grande concurrente, elle a progressé mais insuffisamment pour être la première, seulement 12,1% de part de marché, soit 6,57 millions d’auditeurs.

Et cela dans un climat social très particulier : depuis le 25 novembre 2019, le groupe Radio France en effet (c’est-à-dire, le groupe dont fait partie France Inter) subit l’une des grèves les plus longues de l’époque, prête à battre le record de mars-avril 2015, à cause de l’existence d’un plan de départs volontaires.

C’est pour cette raison d’ailleurs que sa présidente Sibylle Veil s’est retrouvée dans l’impossibilité d’adresser ses vœux aux salariés du groupe le 9 janvier 2020, d’abord à cause de la Maîtrise de Radio France qui a chanté le Chœur des esclaves du "Nabucco" de Verdi, puis de syndicalistes qui se sont vaguement amusés à jouer au frisbee sur l’estrade (lire la chronique de Daniel Schneidermann du 9 janvier 2020).

Petites parenthèses sur le sujet : dans certaines entreprises, on fait carrément un plan social lorsqu’il y a une réduction drastique des recettes. Ce qui n’est pas le cas de Radio France malgré les réductions budgetaires décidées par le gouvernement (rappelons que Radio France est financée par la redevance de l’audiovisuel public comme France Télévisions). Au lieu d’un plan social, ou pire, car il en était question il y a quelques années, de la suppression pure et simple d’une des entités du groupe Radio France (radio, orchestre, maîtrise etc.), la présidente a préféré préserver toute la diversité de production du groupe public et faire des réductions d’effectifs en douceur, quand j’écris en douceur, c’est-à-dire sur la base du volontariat (ce qui permet à des personnes proches de la retraite de prenre leur retraite avec des conditions particulièrement avantageuses). Le jour où tout le monde aura marre de ce cirque, le risque est qu’il n’y aura peut-être plus d’audiovisuel public financé par l’argent du contribuable, ou comment scier la branche sur laquelle on est assis…

Donc, non seulement France Inter est en grève depuis le 25 novembre 2019, mais son audience de novembre et décembre 2019 est un record. Inutile de dire que le succès de quelques émissions phares (en particulier sa matinale) a de quoi faire quelques jaloux…

Et justement, venons-en au fait. Je ne connaissais pas l’histoire et c’est assez stupidement que, en zappant, je suis tombé le lundi 13 janvier 2020 autour de 21 heures sur C8 avec l’émission "Touche pas à mon poste !" animée par un certain Cyril Hanouna. Je n’ai rien contre ce garçon, je suis toujours fasciné par les flamboyants, mais le rare de ce que je connais de cette émission ne m’incite pas à rester. "Touche pas à mon poste !", à l’origine, a commencé le 1er avril 2010 à la télévision publique, sur France 4.

Je suis pourtant resté accroché quelques minutes sur cette émission malgré mes appréhensions. Un truc très démagogique qui reprenait une émission de Julien Courbet, "Capital" diffusée sur M6 la veille, sur les supposés "avantages" des parlementaires (rien de mystérieux et déjà connus) qui mélangeait allègrement salaires, notes de frais et salaires des collaborateurs que connaissent bien des cadres salariés dans le privé (et même dans l’administration). Et puis cette polémique.

Il s’agit d’un chroniqueur humoriste, Frédéric Fromet, ancien ingénieur en informatique de 48 ans qui a délaissé son travail il y a une quinzaine ou vingtaine d’années pour faire chansonnier. Son truc, c’est de chanter, à la guitare, sur des mélodies déjà connues, des textes de sa création, en rapport avec l’actualité, et évidemment, avec un besoin irrépressible de transgression, de provocation. Tout le monde n’est pas Pierre Desproges pour les textes, et tout le monde n’est pas Coluche pour le second degré.

Cyril Hanouna, du haut de sa chaire médiatisante, a de toute façon déjà jugé : France Inter, ce n’est pas bien, c’est des vilains. Évidemment, parce que son émission un peu trash a déjà été pas mal critiquée sur cette antenne de radio. Normal donc qu’il n’apprécie pas la radio.

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Ajoutons (car on comprend mieux ensuite les animosités) que contrairement à ce qu’a affirmé le présentateur de C8, ce qu’on reproche aujourd’hui à Frédéric Fromet n’a pas été diffusé à la matinale mais en fin d’après-midi, lors de l’émission quotidienne "Par Jupiter !" animée par Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek, deux humoristes belges à l’humour de potache qui sévissent depuis le 25 août 2014 sur l’antenne de France Inter (au début, l’émission s’est appelée "Si tu écoutes j’annule tout", reprenant un sms sarkozien).

Or, cette émission de fin d’après-midi avait pour but de redresser l’audience de France Inter qui était assez basse face à ses concurrentes (notamment "Les Grosses Têtes" sur RTL). Avant cette émission, cette tranche horaire (17h-18h) avait en moyenne 270 000 auditeurs en 2013-2014, et grâce à cette émission, elle n’a fait que progresser jusqu’en avril 2017, le plus haut, avec plus de 1,2 million d’auditeurs chaque jour, et encore en novembre 2019, une moyenne de près de 800 000 auditeurs mais avec un podcast téléchargé par 1,7 million d’internautes (au mois d’octobre 2019) et certaines chroniques pouvant frôler 3 millions d’écoutes par podcast. Or, dès la première saison, en avril 2015, l’émission de Charline Vanhoenacker a dépassé en audience …celle de Cyril Hanouna "Les Pieds dans le plat" sur Europe 1. On comprend donc pourquoi il ne porte pas France Inter dans le cœur.

Revenons à Frédéric Fromet. Cet humoriste intervient depuis quelques années tous les vendredis soirs dans l’émission "Par Jupiter !" et aussi, exceptionnellement, dans certaines matinales de France Inter. Au look de bon élève rangé, il débite quelques énormités avec sa guitare, en fonction de l’actualité. C’est son métier. On le paie pour cela. Contrairement aux ministres, il n’a pas cinq gardes du corps.

Il a déjà provoqué quelques polémiques. Sans doute la plus grave fut à la suite de la diffusion, le 21 janvier 2015, la chanson "Coulibaly Coulibalo", quelques semaines après le massacre de "Charlie Hebdo". Frédéric Fromet a reçu des menaces et interrogée dans "Envoyé Spécial" diffusé sur France 2 le 9 janvier 2016, Charline Vanhoenacker a déclaré avoir entendu, ce jour-là un « supplément d’âme » aux rires du public. Il a récidivé après les attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan quand le chanteur a proposé son titre : "Allo maman, j'suis bobo".



Il a aussi beaucoup choqué lorsqu’il s’est moqué de la corrida après la mort du matador Ivan Fandino le 17 juin 2018 à Mont-de-Marsan. Exprimant la compassion pour la famille du matador et comprenant que la chanson a pu choquer, la directrice de France Inter Laurence Bloch a défendu l’humoriste en rappelant que son principe était de « pratiquer l’humour noir, s’emparer de sujets d’actualité, les moquer, les dénoncer ». Et cette dernière a insisté dans le "Télémara" du 12 juillet 2017 que sur France Inter, « la liberté d’expression (…) est absolue ».

Dans le passé encore, d’autres sujets ont valu polémiques voire menaces, comme sa chanson après l’incendie de Notre-Dame de Paris ("Elle a cramé, la cathédrale") ou l'attentat très meurtrier dans la boîte de nuit "La Reina" à Istanbul, en Turquie, la nuit de la Saint-Sylvestre le 31 décembre 2016 qui avait fait très peu de gros titres dans les actualités françaises. Frédéric Fromet avait alors chanté, sur l'air de la "Macarena" le 6 janvier 2017 : « 39 morts, et alors ? C'est loin d'ici et, on a beau dire, c'est quand même assez joli de finir sa vie dans les confettis. ». Ce furent des Turcs qui furent les plus choqués, n’ayant pas compris le cynisme et le second degré qui protestait justement contre la faible importance médiatique donnée à cette catastrophe humaine. Le chansonnier avait alors exprimé sa désolation que certains n'eussent pas compris qu'il dénonçait « l'indifférence kilométrque, qui ferait qu'on devrait trouver normal d'être moins touché quand c'est loin ».

La polémique actuelle vient de sa dernière chanson diffusée le vendredi 10 janvier 2020 à 17 heures 50 sur France Inter, pour rebondir sur un sujet d’actualité, le film de Netflix, "La première tentation du Christ", qui narre la vie d’un Jésus-Christ homosexuel, et l’interdiction de sa diffusion par un juge brésilien. Elle a choqué par son antichristianisme, au point que certains considèrent qu’elle est blasphématoire (l’adjectif n’a aucun sens dans une société laïque), d’autres ont été choqués par sa supposée homophobie ou par cette attaque unilatérale d’une religion.

L’argument de l’attaque unilatérale n’a pas beaucoup de sens puisqu’il s’agissait de commenter une fiction sur Jésus-Christ, l’islam (puisque c’est à cela qu’on pense avec cet argument) n’y a donc pas sa place. L’homophobie non plus car si, effectivement, Frédéric Fromet a sorti beaucoup de clichés éculés, sans originalité (le Marais, Mylène Farmer, etc.), ce n’est pas lui qui parle d’homosexualité mais la fiction dont il s’amuse.

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J’ai écouté la chanson et je ne sens pas la raison du traumatisme (on peut l’écouter ici). Je n’apprécie pas beaucoup le texte, car il ne me fait pas rire (ce qui était le but principal), il est parfois inutilement grossier (on parle d’enc…, de péd…), mais c’est plus puéril que blasphématoire. C'est plutôt pipi caca.

En tant que catholique (sans représenter personne à ce titre), je ne me sens pas du tout touché dans ma foi et j’aurais même tendance à dire que si ma foi avait été touchée, cela aurait signifié que cette foi était bien faiblarde. Je suis pour la liberté d’expression, et je me moque complètement des critiques, caricatures et autres parodies sur le christianisme, sinon que j’apprécie le bon goût et les jeux de mots créatifs, ce qui n’est pas le cas ici, mais pourquoi vouloir interdire ce qu’on n’apprécie pas ?

D’ailleurs, je m’étonne que cinq ans après le massacre de "Charlie Hebdo" et ces millions de personnes qui ont revendiqué "Je suis Charlie", on veuille encore interdire à un comique de dire n’importe quoi sur une religion. J’ajoute que mon étonnement va même au-delà, car vu la désertification des églises le dimanche matin, quel est le sens d’être choqué alors qu’on n’est pas vraiment croyant ou du moins pas vraiment pratiquant ? Juste une vague nostalgie identitaire de ce qu’était la France d’hier, celle de la foi du charbonnier d'avant l'exil rural ? La foi est quelque chose de vivant et de fort, et supporte bien quelques petites attaques de potaches. Et puis, il faut être cohérent : quand on est chrétien, on ne menace jamais de mort quelqu'un.

On peut certes rouspéter sur le mode : c’est plus facile de tirer sur le christianisme que sur l’islam. Effectivement, c’est moins dangereux, ce qui ne signifie pas que ce n’est pas dangereux. Les menaces contre l’humoriste repleuvent ces derniers jours, et c’est assez désolant. Une religion qui accepte l’autodérision est une religion mature. C’est le cas du christianisme, qui doit bien l’accepter puisqu’elle n’est plus puissante. Car c’est la vraie critique qu’on peut faire à Frédéric Fromet : s’il croit combattre les puissants en rigolant de la religion catholique, il se trompe simplement d’époque.

Dernier point : certains (les mêmes) s’offusquent que cela se passe dans une station de radio publique (c’est avec nos impôts qu’on paie ça !). Certes ! Mais justement. Il faut savoir : veut-on ou pas la liberté d’expression et de création ? Soit France Inter serait une "radio aux ordres"… soit elle serait "libre", mais on ne peut pas argumenter avec ces deux idées en même temps sans être en contradiction. La directrice de France Inter a rappelé en 2017 (voir ci-dessus) qu’elle voulait la liberté d’expression. Et celle-ci n’est évidemment pas consensuelle.

C’est d’ailleurs un dur métier, celui d’humoriste, de nos jours, car sans les plaindre, j’imagine que c’est difficile de trouver le moyen de faire rire de manière originale, de transgresser, de provoquer, sans être scatologique, sans être discriminant, sans être stigmatisant, sans être allégeant, sans être bisounours, etc. Mais ce n’est pas un hasard si certains qui travaillent dans ces émissions de France Inter trouvent le climat très créatif : ils pourraient même dire, retrouvent "l’esprit de Canal".

Celui du début évidemment. Histoire de dire que le Canal d’aujourd’hui, celui de C8, celui de Cyril Hanouna, est loin du vent de liberté et de création qui fait les sujets de conversation dans les dîners en ville. Une manière finalement de reconnaître que France Inter a rempli cet objectif que la radio publique a toujours voulu avoir : celui d’essaimer de nouveaux talents. Frédéric Fromet en profite, d’autres en ont profité, parfois avec quelques ingratitudes, comme Stéphane Guillon, on aime ou l’on n’aime pas (quoi qu'en dise l'ancien chroniqueur Frédéric Beigbeder), mais ils ne laissent jamais indifférents. Dénicher de nouveaux talents, c’est l’une des missions, noble, du service public. En parler, c’est déjà les faire stars…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (14 janvier 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La radio France Inter doit-elle être agréée par un ministère du bon goût ?
La chansonnette de Frédéric Fromet du 10 janvier 2020.
Frédéric Fromet.
Radio France, horizon 2022 : avis de tempête ?
Franck Riester : France Médias ne sera absolument pas l’ORTF.
Sibyle Macron ?
Sibyle Veil nommée présidente de Radio France.
Le projet 2018-2023 de Sibyle Veil pour Radio France (à télécharger).
Le Tribunal des flagrants délires.
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Jean-Luc Hees.
Philippe Val.
Jean-Paul Cluzel.
Jacqueline Baudrier.
Stéphane Guillon.

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32 réactions


  • In Bruges In Bruges 15 janvier 2020 11:28

    1/ Ce type n’a aucun talent dans cet extrait : ce n’est simplement pas drole

    2/ Ces conneries, « rigolez-pas ,c’est avec nos impôts » (et la redevance), comme dirait Coluche

    3/ On attend de France Inter, radio bobo socialo , le courage de s’attaquer dans les mêmes termes au Prophète...

    On peut attendre, car les 9 derniers qui ont essayé ont mal fini.

    Donc, veulerie, facilité, nullité, pleutrerie. Une radio de tafioles, en quelque sorte...


    • Attila Attila 15 janvier 2020 12:14

      @In Bruges
      «  Ce type n’a aucun talent dans cet extrait : ce n’est simplement pas drôle  »
      Surtout, cette polémique n’a aucune importance, ce gugusse n’est rien.
      Pour comprendre à quel point il n’est rien, je conseille la lecture du livre de Frédéric Lenoir : « Le Christ philosophe ». Jésus de Nazareth y est décrit en tenant compte des recherches effectuées de puis des dizaines d’années et des découvertes d’écrits de l’époque.

      .


    • Trelawney 15 janvier 2020 12:48

      @Attila
      « Le Christ philosophe ». Jésus de Nazareth y est décrit en tenant compte des recherches effectuées de puis des dizaines d’années et des découvertes d’écrits de l’époque.
      Ca c’est franchement plus drôle que Jésus PD !
      Petite info au passage ; Nazareth n’existait pas à l’époque où Jésus est né.


    • Attila Attila 15 janvier 2020 18:38

      @Trelawney
      Renseignez-vous un peu plus sérieusement : à l’emplacement de Nazareth, il y avait des habitants et des maisons.
      Et puis surtout, votre remarque est totalement inutile puisque l’appellation « Jésus de Nazareth » désigne une personne. Que le village de Nazareth ait existé ou pas, cela ne change rien pour nous.
      «  Ca c’est franchement plus drôle que Jésus PD ! »
      On aimerait rire aussi mais on ne voit pas ce que vous trouvez drôle. Frédéric Lenoir est philosophe, il a été directeur du « Monde des religions », il suivait attentivement toutes les publications dans ce domaine et son livre en fait une synthèse.

      .


    • Trelawney 16 janvier 2020 07:25

      @Attila
      Les circonvolutions intellectuelles des croyant n’ont rien à envier à celle des communistes. Il y a une similitude entre trouver un quelconque message philosophique dans une religion monothéiste ou au comptoir du bar tabac PMU.


    • Attila Attila 16 janvier 2020 08:14

      @Trelawney
      Discussion de comptoir, c’est à ça que vous ramenez le travail de Frédéric Lenoir, sans l’avoir lu, et surtout des dizaines d’années de recherches d’archéologues, d’historiens, de linguistes et pleins d’autres ?
      Vous êtes vraiment imbu de vous même à un point extrême !

      .


    • Pascal L 16 janvier 2020 11:13

      @Trelawney
      « Nazareth n’existait pas à l’époque où Jésus est né »-> Le problème, lorsque l’on croie des paroles d’autorité de ce genre, c’est que l’on peut se trouver ridicule un jour. Faudra vous mettre à jour avec les dernières recherches des archéologues. On a retrouvé sur le site des traces de maisons du premier siècle et la synagogue de l’époque existe toujours. Ce n’a pas été facile, car la ville est toujours habitée et bien des maisons ont été construites depuis. Le mont du précipice, à deux kilomètres du centre est un bon candidat pour désigner le site d’où on a voulu jeter Jésus dans le vide. En plus, Jésus et lui seul a été désigné comme « Nazaréen ». Ce mot désigne les habitants de Nazareth, mais plus encore les descendants de David qui ont fondé cette ville au retour de l’exil. Cela explique les « Jésus fils de David » que l’on retrouve tout au long des Evangiles. 
      Plus aucun historien aujourd’hui ne nie l’historicité de Jésus. Vous pouvez refuser son enseignement ou ses miracles mais personne au premier siècle n’a écrit qu’il n’avait pas existé malgré la croissance rapide du christianisme. On disait de lui qu’il était magicien, qu’il était disciple de Satan... mais pas qu’il n’avait pas existé. 
      En complément, nous savons maintenant que les Evangiles ont été écrit initialement en Araméen et beaucoup plus tôt que les traductions en Grec. On parle de l’année 37 pour l’Evangile de Matthieu. Les Evangélistes Luc et Jean s’avèrent être d’excellents historiens puisque tous les éléments du contexte historique des Evangiles sont finalement confirmés par nos historiens. Vous ne pouvez donc plus douter de la sincérité des évangélistes. Cela ne vous force en aucun à croire à leurs témoignages concernant le message de salut de Jésus.


    • Pascal L 16 janvier 2020 11:40

      @Trelawney
      « trouver un quelconque message philosophique » Vous êtes bien sûr libre de croire à ce que vous voulez, mais l’homme a un besoin de spiritualité. Sans Jésus ni Dieu, vous vous êtes sans doute forgé une vision de la vie, de la mort et de ce qui peut intervenir ensuite. Si vous niez Jésus avec une telle force, c’est sans doute que cela s’oppose à votre propre vision, sinon vous ne seriez que indifférent. Ce qui est intéressant sur Agoravox, c’est que chacun présente « sa Vérité », bien entendu différente de celle des autres. Le problème, c’est qu’il ne peut exister qu’une seule Vérité. Ceux qui travaillent dans les sciences dures savent bien que la Vérité est unique et ils ont l’humilité de reconnaître qu’il n’en possèdent qu’un petit bout. Dans les autres sciences, la vérité est inatteignable et on ne peut établir qu’une vraisemblance.
      Le Chrétien a un petit avantage, c’est qu’il peut rencontrer Jésus et voir tous les jours des signes de l’Esprit-Saint. Il évite ainsi de croire aveuglément en un livre écrit il y a 2000 ans. Cela ne lui permet pas de posséder la Vérité, mais au moins cela lui donne une idée du côté où il faut chercher. Toutes les religions qui tournent autour des Esprits (occultisme, animisme, bouddhisme, hindouisme, soufisme, new age...) ont une autre vérité, encore une fois basée sur des signes sensibles donnés par ces Esprits. La différence est que ces Esprits ne sont pas Dieu et peuvent être chassés par lui mais Dieu permet que vous suiviez ces Esprits pour ne pas altérer votre liberté.


    • Trelawney 16 janvier 2020 13:17

      @Pascal L
      Bien que je sois à 200% athée, je ne nie pas l’existence de Jésus. Je suis septiques sur tous les écrits qui sont pour moi plus des comptes et légendes qu’autre choses. Maintenant si un croyant trouve la lumière ou dans un moindre mesure du réconfort dans ces écrits, je n’y vois rien à redire.
      Si certains considèrent que la croyance en un dieu quelconque ne souffre pas la critique au point de perdre le sens de l’humour, je trouve cela plutôt tragique.

      La croyance en un dieu unique est un moyen créé par l’homme pour l’aider à supporter la mort. Je suis de ceux qui pensent que l’homme né avec une corde autour du coup, que la vie est dangereuse et il faut faire avec. Je sais que je vais mourir, je me fiche du quand et du comment, car ce qui est important c’est ce qui se passe avant.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 janvier 2020 15:15

      @Attila
      Continuez de mettre en lumière le travail de Frédéric Lenoir, il le mérite.
      Mais, bon Dieu, demandez-lui de mettre en lumière aussi les monstrueuses « bonnes interprétations » des massacres de l’Ancien Testament par l’église catholique d’aujourd’hui.

      L’église catholique le confirme : c’est bien son Dieu qui appelle à massacrer massivement dans l’Ancien Testament

      https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-eglise-catholique-le-confirme-c-218245


  • Clark Kent Séraphin Lampion 15 janvier 2020 11:33

    Sylvain Rakotoarison est-il agréé par le Ministère de la Vérité (Miniver) ?


  • sylvie 15 janvier 2020 11:59

    L’envie de censure vous démange apparemment


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 janvier 2020 12:19

    Je trouvais les articles de Rako un peu mièvres (comme Jésus). Maintenant je sais pourquoi.


    • Pascal L 16 janvier 2020 11:50

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      C’est vrai que Jésus, en proposant aux hommes un salut éternel sans combattre est mièvre. Il aurait pu proposer à ses disciples de conquérir le monde par les armes, comme de vrais hommes.


  • bluerage 15 janvier 2020 13:43

    Une crevette qui se prend pour un rebelle en tirant sur une religion moribonde, je crois que c’est tirer sur l’ambulance si je ne m’abuse. Une lopette couarde, qui ne critiquera pas certaine religion car il sait qu’il se fera aussitôt lourder et liquider socialement, ni telle autre car le coup de couteau ou la rafale de kalach est vite arrivée, alors on tire sur les faibles, toujours les mêmes , et on se croit brillant et courageux.

    Triste époque malade...


  • Odin Odin 15 janvier 2020 14:22

    « Soit France Inter serait une « radio aux ordres »… soit elle serait « libre » »

    Elle est comme les autres aux ordres, cas contraire on pourrait y écouter un humoriste comme Dieudonné qui prouverait une réelle liberté d’expression dans les médias.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 15 janvier 2020 15:25

      @Odin Elle est la plus aux ordres des radios, aux ordres d’une minorité contre la majorité des français réduits au rôle de payeurs contre leur volonté (qui serait pret à payer volontairement pour financer France Inter ? ) pour des journalistes qui se moquent d’eux et méprisent leurs traditions et valeurs . Tout le contraire d’un organisme démocratique.


  • velosolex velosolex 15 janvier 2020 18:05

    Reste Guillaume Meurice et ses billets humoristiques qui sont un régal


  • tobor tobor 15 janvier 2020 23:20

    Le niveau de ce qu’il propose est très bas, peu importe ce qu’il critique ou attaque. Ce qui est choquant c’est qu’une pareille daube platement grossière et du niveau d’une cour de récré de fin de primaire ait sa place dans ce média mainstream. La ligne éditoriale est bien l’abrutissement.
    Au nom de la liberté d’expression, on peut aussi dire caca-boudin à en dégoûter de la liberté d’expression.


  • Drougeok Drougeok 16 janvier 2020 09:04

    C’est normal qu’il soit comme cela ce personnage (je n’ose pas dire garçon ou fille, une erreur sur le genre peut vexer !). Observez bien sa figure et notez qu’il n’est pas fini, et sans doute ne le sera jamais ! C’est un vieux fœtus. la première gravure photoshopée est flatteuse. Peut-être est-il le résultat d’un avortement en échec.. Il faut lui pardonner, il est très malheureux et n’a que ses pauvres textes pour gagner sa soupe quotidienne. France-Inter a honte, mais elle lui donne sa pitance, c’est charitable.


  • zygzornifle zygzornifle 16 janvier 2020 10:04
    La radio France Inter doit-elle être agréée par un ministère du bon goût ?

    Le ministère du bon gout c’est ceux qui se nourrissent de homards et de champagne au frais du con-tribuable comme de Rugy ?


    • Eric F Eric F 16 janvier 2020 10:59

      @zygzornifle
      Le « bon goût » des uns n’est de toutes façons pas celui des autres, ce qui importerait plutôt c’est un véritable pluralisme sur la radio et télé publique, plutôt que la pensée unique terra-noviste.

      PS : le comble du mauvais gout, c’est d’arroser le homard de champagne smiley


  • vesjem vesjem 16 janvier 2020 10:09
    La radio France Inter doit-elle être agréée par un ministère du bon goût ?

    non, mais en tout état de cause, il serait bon que france-inter se moque aussi souvent, aussi vulgairement, aussi vigoureusement des religions, protestante, musulmane et juive pour avoir une égalité de traitements ; sachant que cette radio comprend en son sein un grand nombre de convertis d’une religion d’élus


  • Eric F Eric F 16 janvier 2020 10:50

    "Car c’est la vraie critique qu’on peut faire à Frédéric Fromet : s’il croit combattre les puissants en rigolant de la religion catholique, il se trompe simplement d’époque".

    C’est tout à fait exact, les ’’humoristes’’ se la jouent comme s’ils étaient encore à l’époque de Voltaire où les ’’libre penseurs’’ étaient marginaux, alors que la ’’libre pensée’’ d’hier est devenue le courant mainstream d’aujourd’hui. L’antichristianisme primaire ne fait plus rigoler que les sots -certes légion à l’audimat-, mais les croyants désormais minoritaires ne sont plus guère affectés, mithridatisés par l’habitude. Du reste dans la chanson que vous évoquez, les LGBT se sont davantage offusqués (lien), car l’homophobie est l’équivalent laïque du blasphème .

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    "puisqu’il s’agissait de commenter une fiction sur Jésus-Christ, l’islam (puisque c’est à cela qu’on pense avec cet argument) n’y a donc pas sa place"

    Là, par contre, c’est inexact, Jésus est vénéré comme un grand prophète

    par l’Islam, selon lequel, comme dans le christianisme, Il reviendra à la fin des temps pour triompher du mal et parachever sa mission.


    • Pascal L 16 janvier 2020 12:18

      @Eric F
      « les croyants désormais minoritaires », Certes, mais beaucoup plus engagés qu’autrefois. Le nombre de Chrétiens qui ont fait l’expérience de la rencontre avec jésus ne fait qu’augmenter. D’ailleurs, les Musulmans qui ont fait cette expérience demandent le baptême. Nul doute que c’est eux qui, en temps que Chrétiens, vont remplir les Eglises chrétiennes désertées.

      « par l’Islam, selon lequel, comme dans le christianisme, Il reviendra à la fin des temps pour triompher du mal et parachever sa mission » L’islam propose pas mal de versions différentes de cette histoire et il est un peu compliqué de s’y retrouver. Al-mahdīy (le mahdi) est-il ʿĪsā (Jésus) ou pas ? Va-t-il commencer par détruire les porcs et les chiens ? Le paradis sera-t-il seulement réservé aux Musulmans ? Les califes vont-ils accepter de rendre les clés de leur palais à Jésus lorsqu’il reviendra ? A l’époque où le retour de Jésus était prévu sur Jérusalem, un calife avait fait murer la porte qu’il devait emprunter pour son retour...
      Cette idée de parachever sa mission pour Jésus me semble un peu tirée par les cheveux, car elle impliquerait que Dieu se serait trompé la première fois... Dieu peut-il se tromper ?
      L’islam diverge complètement du Christianisme quand il s’agit de purifier la terre pour préparer le retour de Jésus. Pour un Musulman, ce retour ne pourra avoir lieu que lorsque toute la terre sera musulmane et il faut s’activer dans ce sens. Pour un Chrétien, chacun est devant sa propre responsabilité et il nous est impossible de détruire le mal qui sera présent jusqu’à la fin des temps (voir la parabole du bon grain et de l’ivraie). Ce qu’un Chrétien peut faire de mieux est de ne pas donner de prise au mal en ne faisant que du bien. Le Dieu des Chrétiens n’est pas bureaucrate et ne demande pas de certificat de baptême aux nouveaux entrants. Il demande juste d’être capable d’aimer en réponse à son amour. Pour beaucoup, ce ne sera pas facile...


    • harry stot 16 janvier 2020 12:36

      Le plus stupide dans cette histoire c’est que les muslims reconnaissent jésus comme le messie.

      Or , un prophète a pour mission d’annoncer le messie...

      Donc Mohamed arrive après la bataille, si j’ose dire, il n’a pas raison d’être puisqu’on connait déjà le messie


  • harry stot 16 janvier 2020 11:19

    Marrant tous ces trou duc de la bien pensance qui sous couvert de l’humour et au nom de la liberté d’expression volent au secours d’un autre trou duc qui salit le christianisme.

    Par contre pour dieudo qui s’en prend au judaïsme et au sionisme, c’est le piquet direct !

    Et plus personne ne rit de l’islam et du prophète ( et y’a de quoi faire !)

    Ah , tout ce petit monde de collabo qui n’ont pour but que de détruire la nation...


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 janvier 2020 15:56

    Aujourd’hui, un « ministère du bon goût » serait majoritairement composé d’individus ayant le goût qui domine à France inter. 

    C’est bien le problème des sociétés en décadence. D’abord les décadents choquent beaucoup de gens, qui s’inquiètent, puis, progressivement, les décideurs sont remplacés par des décadents et la nouvelle société qu’ils mettent en place finit par être acceptée, voire admirée par les anciens résistants. 

    Évitons pourtant d’être fataliste et de croire inexorable la poursuite de la décadence. Dans son livre Le consentement, Vanessa Springora rappelle qu’après mai 68 de brillants intellectuels apportaient leur soutien à un pédophile vantard parce qu’il décrivait « dans un très bon style littéraire » ses conquêtes de garçons et filles de moins de seize ans pour assouvir ses désirs sexuels.

    Dans une populaire émission de télévision une journaliste, seule, faisait exception et s’indignait. Elle fut vite traitée de « cul serré », de « mal baisée ». Les féministes de l’époque ne lui apportèrent pas leur soutien, trop occupées qu’elles étaient à ne pas risquer de paraître « réactionnaires » dans un monde dont la morale « progressait ». Aujourd’hui les « progressistes » de la même époque demandent à être pardonnés pour ce que fut leur attitude face au comportement dégueulasse du « grand écrivain ».


  • zzz999 17 janvier 2020 11:46

    J’invite le faux humoriste qui a insulté les chrétiens au travers de Jésus d’essayer ne serait-ce que de faire le 10e de ce qu’il a fait aux juifs.....on parie sur la réaction de l’élite ?


  • troletbuse troletbuse 19 janvier 2020 12:06

    Qui écoute Rance Intox ?


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