Le Figaro préfère parler pognon

Lu dans le Figaro de ce lundi matin que la grippe H1N1 ferait environ 40 000 mille morts en France avant la fin de cet hiver ; pour 20 millions de personnes atteintes, soit presque un Français sur trois.
Un dossier spécial qui fait la seconde « une » du quotidien et qui se présente sous un angle volontairement catastrophique. « Pensez à acheter des masques. Envisagez comment vous pourriez développer le télétravail pour éviter des contaminations ». Et de rappeler que la grippe espagnole qui est apparue à la fin de la première guerre mondiale fit à elle seule plus de morts que le conflit qui avait duré 4 ans.
Mais le plus surprenant reste encore que le Figaro ait décidé de traiter ce problème de santé, sous l’angle purement économique. Le journal en fait la une de son détachable saumon. Et de décliner l’impact économique qu’une telle pandémie ferait risquer à la sphère financière.
On apprend que les grandes entreprises sont en alerte, que BNP Paribas est sur les dents depuis 2005 et qu’AXA vient d’équiper ses cinquante filiales d’un système de téléconférence beaucoup plus sophistiqué que le précédent pour éviter à ses cadres des déplacements risqués.
La Banque mondiale est en tout cas formelle sur l’enjeu matériel proprement dit : « Dans le cas d’une grippe sérieuse, 70 % des coûts économiques d’ensemble résulteraient de l’absentéisme et des efforts individuels pour éviter l’infection. »
Au lieu de procéder d’un peu de commisération et d’inquiétude sur le sort des personnes âgées et des SDF par exemple, qui resteraient les cibles les plus probables de cette catastrophe annoncée, Le Figaro préfère une fois de plus parler « pognon ».
JPB