mardi 10 juin 2008 - par Bernard Dugué

Le foot à la télé, que c’est bête !

L’Euro 2008 vient de commencer, l’occasion de s’interroger sur le statut de ce sport lié à une culture, bien ancré dans la société, avec des médias disposés et dévoués envers ce spectacle des plus prisés par le bon peuple et les élites.

Le foot n’a pas bonne presse auprès des intellectuels. On le comprend. Il suffit d’écouter parler les footballeurs ou bien d’entendre les commentaires pendant les matchs. Il faut dire que ce n’est pas facile d’être intéressant en rapportant les phases de jeu sur un terrain. Cet exercice permet de reconnaître les artistes du propos sur le ballon rond. Thierry Roland qui peut mourir tranquille après la victoire des Bleus en 1998 et Thierry Gilardi, qui est mort, mais n’aurait pas pu mourir tranquille vu que les Bleus ne sont pas prêts de gagner à nouveau une Coupe du monde. Sur la Six ce 9 juin 2008, les Bleus ont disputé, en présence de deux fades commentateurs, deux, la coupe de l’ennui.

Malouda… Ribery… Hoooo, ouais… Les Roumains ont récupéré la balle… Vilain geste… Il était trop loin l’arbitre… Ribery… Abitbol… Malouda… A droite, Anelka… C’est maintenant qu’il faut centrer… Oooooo… Trop haut. Les Roumains reprennent le champ… Nielscu… Bilescu… Chocescu... Ooooo le vilain geste, attention il a déjà un carton jaune, que va faire l’arbitre… Non, c’est son frère qui a le carton. Coup franc, ouuuuuu… Bien envolé, dommage. Il faut cadrer les tirs. Attention ! Ouuuuu… Grosse erreur. Allez, faut y aller, phase de jeu, à droite… Ooooo… Vilain geste. Vas-y, tape dans le tas… Contre, ballon repris, Malouda… Anelka… Anelka, Ribery, joli geste… Passe… Allez, accélère, là-bas, il est décalé… Ouaaaahhhh, dommage, il manquait deux mètres. Faut mettre le paquet. Maloudaaaa… Anelkaaaa… Riberiiiiii… Ouiiiiiii… Oooohhhhh !!! Malouda… Ri… bzz…bzz…

Bon, je ne me prononcerai pas sur cette épineuse question linguistique. Une étude approfondie devrait permettre de comparer la richesse sémantique des commentaires de foot et d’un film classé X. Le foot n’a jamais été un lieu où l’on fait état d’une réflexion métaphysique ni sociologique. Ce n’est qu’un divertissement assez simple, avec des joueurs bien visibles, un champ d’opération étendu et la possibilité d’apprécier les fameux gestes techniques. Notamment ceux qui font entrer la balle dans le but et non pas la bite dans le trou de balle comme dans le X. Le foot est moins délassant qu’un film X pour ceux qui sont passionnés et supportent une équipe. C’est d’ailleurs le principal ressort du succès de ce jeu offrant à une partie de la population un prétexte à converser dans les bistrots, les réunions de familles avec les beaufs, face à la machine à café au boulot. Une occasion de se rassembler dans un pub devant un écran plat ou, mieux, de vibrer au rythme des chants de supporters sur des textes d’une incroyable subtilité. Celui qui ne saute pas n’est pas Niçois ! Celui qui ne saute pas n’est pas Lyonnais ! Allez les Bleus, allez les Bleus ! Allez les Verts, allez les Verts !

Le foot, il n’y a pas grand-chose à en dire. Peu d’ouvrages critiques ont été publiés. Parce que l’affaire est pliée en deux temps trois mouvements de neurones. Le foot relève de l’exutoire, du divertissement, de l’ivresse des foules, du pseudo-religieux et, comme tout jeu qui se respecte, le foot détourne des problèmes, capte l’attention et permet d’oublier le quotidien. Sans nécessiter un quelconque effort intellectuel. Surtout derrière son écran plat où le con de téléspectateur est sollicité pour répondre à des questions d’une platitude abyssale, du genre qui a gagné la Coupe du monde en 1998, la France tapez 1, l’Allemagne tapez 2 ; les mêmes questions qu’on pose chez Lepers, Nagui ou Foucault, pour gagner un écran plat ou une voiture 4 places. Le foot, c’est la rencontre des idiots, c’est la fierté des sans-grades, la revanche des illettrés, des mal-b..., ça fait oublier une vie d’ennui, ses chiards de mômes recalés du collège, avachis comme leur père devant l’écran et la bobonne en charentaise. Ah, les clichés ont la vie dure. Les supporters de foot ne sont quand même pas tout des beaufs avinés, et même des gens bien en costard, mais le foot, ça reste sur le fond sacrément bête.

Il faut un temps ou quelques esprits, comme Bernard Pivot, et quelques personnalités comme Rocheteau, Bats, Platini et autres Cantona, savaient donner un peu de piment à ce sport qui avait gardé son aspect populaire au bon sens du terme. Une connivence, une sorte d’humanité faite de fantaisies dans le jeu, d’imperfections et d’écarts de langage, donnant un côté profondément humain à ce sport. Maintenant, le foot est devenu pour le peuple une kermesse encadrée et pour les dirigeants un prétexte à faire carrière de notable, avec les cadres sportifs qui n’ont rien à envier aux cadres des grandes entreprises. Bien payé, bien considérés. Le foot, un prétexte aussi pour le rayonnement des politiques. Faut les voir dans les tribunes, se montrer, comme des dignitaires venus afficher leur gloire passagère, ivresse du jeu, ivresse du pouvoir. Et bien évidemment cet argent qui coule à flot. Le foot étant une drogue légale, l’argent du foot rivalise pratiquement avec l’argent de la drogue. Il faut dire que les accros sont plus nombreux que ceux en attente d’une ligne de coke ; qui stérilise l’intelligence, comme le foot d’ailleurs.

Pour le citoyen lettré, le plus gros scandale du foot, c’est ce jeune buteur de ligue 1 payé 50 000 euros par mois pour taper dans un ballon, roulant en Ferrari ou en Porsche, alors que le chercheur contre le cancer gagne 20 fois moins. Il y a quelque chose d’indécent à voir ces joueurs de pieds qui causent comme des pieds gagner ces sommes faramineuses et ces politiques désireux d’aménager la fiscalité au bénéfice de ces pur-sang qui se négocient sur le mercato, mais pas à Deauville. Le foot ça rend bêtes les politiciens. Mais ça crée du lien social artificiel. La rencontre entre le virtuose des pieds qui roule en Ferrari et le plouc qui roule en vieille 205. Les deux partagent un vocabulaire commun. La revanche des illettrés. C’est de bonne guerre, les intellectuels ont été méprisants naguère. D’ailleurs, notre époque est à la guerre du mépris. Mais, comme l’argent coule, le foot doit rester clean. En costume-cravate, nos entraîneurs de foot et nos joueurs pour une présentation officielle. Crâne rasé ou coupe militaire pour les footballeurs sur le terrain. Fini les longues chevelures d’antan. Le football est une métaphore du champ de course et de l’ordre militaire, militaro-industriel. Le foot une industrie pour satisfaire les masses et pour les plus extrémistes dans la pensée, le foot est une métaphore du nazisme. C’est exagéré d’affirmer cela, bien qu’il y ait quelques connivences. Beckham est le bon copain de Bono. La rencontre entre deux super-célébrités, l’une de la méga-industrie du disque, l’autre du foot. Le spectacle et le fric. Même si les chansons de Bono sont plus élaborées.

Pour l’instant, le foot et cette sollicitude envers ces joueurs de pieds m’indiffèrent. Le succès en J’aime le beau jeu. Il y en a eu avec le Portugal, l’Allemagne et surtout les Pays-Bas. Le reste guère plus passionnant qu’une émission de Mireille Dumas. La vie des stars et des célébrités ne m’intéresse pas. Après tout, soyons fous et prenons la chose avec légèreté. Ce n’est pas désagréable de regarder de temps en temps une belle partie. Il suffit juste de couper le son pour ne pas entendre les commentaires. Se laisser bercer par une esthétique du geste, un enchaînement de passe et parfois la balle au fond du filet. Et puis, ne jamais regarder les émissions sur le foot, ni écouter les joueurs parler. Parfois, on s’amusera de cette folie douce s’emparant des supporters un soir de victoire. Il n’était pas dit que le foot devienne un terrain d’expression de la bêtise, mais c’est comme ça. On peut y voir le signe d’une évolution récente en phase avec la bêtise galopante chez un Cauet, un Sébastien et même un Ruquier ou avec Gérard Miller, la bêtise se fait à bac plus 3 et devient méchante. Les chanteurs interviewés dans les émissions de grand public ne sont guère plus prolixes en vocabulaire que les numéros 10 virtuoses sur le terrain, mais bien démunis quand il faut causer. Il faut dire que le foot, c’est après tout une sorte d’art. La musique, ça s’écoute, ça ne se déguste pas avec des discours qui vite deviennent creux, mais pas autant que les bêtises échangées par des bobos lors d’un vernissage contemporain. N’accusons par le foot qui n’est pas responsable, mais seulement un prétexte où bêtise s’exprime et se dévoile, traduisant un trait universel du genre humain. La bêtise, comme le rire, est le propre de l’homme. Et, si nous voyons cette bêtise s’afficher, c’est parce que nous portons tous en nous un peu de cette bêtise sans laquelle nous ne saurions la déceler à travers ce spectacle de foot médiatisé et nous renvoyant à nous-même. A l’ère du Second Empire finissant et de la IIIe République naissante, la bêtise était aussi répandue, mais, faute de médias, il fallait tout le talent littéraire d’un Flaubert pour la mettre à jour à travers les Bouvards et Pécuchet.

Pourquoi le ballon rond est-il devenu prétexte à tant de bêtise ? La solution de l’énigme repose sans doute sur une analyse des médias, du monde du fric, du monde de la gestion, du monde du formatage qui a fait de cette fête du ballon rond un événement cadré et sérieux. C’est cela, en vérité, avec le rôle des journalistes sportifs qui, question bêtise, s’y connaissent, étant formés pour poser des questions idiotes et formuler des remarques stupides. Le foot a donc révélé autant la bêtise basique que le surcroît de bêtise apporté par le monde de la télévision. Ce monde qui maintenant, se met à gloser jusqu’à perdre la voix sur le mercato des animateurs et notamment le remplacement de PPDA au JT. L’enquête se termine. La télé est le lieu où s’amplifie la bêtise contemporaine. Un lieu où l’on est près de ses sous car le marché de la bêtise est infini.



22 réactions


  • JoëlP JoëlP 10 juin 2008 10:38

    On peut aussi essayé de couper le son pour Mireille Dumas, c’est excellent pour l’imaginaire.

    Ceci dit cet article est un peu oiseux. Le foot vous vous en foutez alors foutez lui la paix. Laissez les fous qui aiment en paix. J’aimais mieux ce que vous faisiez quand vous étiez moins prolixe monsieur dugué.


  • Sandro Ferretti SANDRO 10 juin 2008 10:41

    @ Bernard,

    Cet article me fait penser à un très beau texte de Desproges sur la déception (je cite de mémoire) :

    "Certes, on peut étre légérement déçu par les fléaux traditionnels que sont les femmes infidèles, les cancers du poumon et les défaites répétées de l’AS St Etienne.

    Mais la déception, la vraie, la profonde, celle qui peut aller jusqu’à vous faire perdre le gout des Bordeaux graves, celle-là ne peut venir que d’un ami...".


  • chria chria 10 juin 2008 10:45

    Et vous oubliez la violence et le vocabulaire guerrier du foot.


  • morice morice 10 juin 2008 11:00

     Ca peut pas être pire que Lebœuf... 


  • el bourrico 10 juin 2008 12:51

    L’article rejoint à peu près ce que je pense du business foot. Je ne supporte plus le foot, j’en suis gavé, cette omniprésence partout, cette adoration pour pour des clubs qui ne sont rien d’autres que des "entreprises", c’est à désespérer de l’espèce humaine. C’est triste pour le jeu de balle au pied nommé "foot" qui est à l’origine de cette orgie moderne. Et pour bien prendre mes distance avec cette science de l’abrutissement, j’ai même viré la télé, ça fait un bien fou.


  • geo63 10 juin 2008 13:24

    @ l’auteur : assez d’accord avec vous, notamment sur le fait que "la télé est le lieu où s’amplifie la bêtise". Il y a quand même des exceptions, même à la télé : certaines émissions de ARTE sont remarquables.

    Je connais très bien le foot pour l’avoir pratiqué longtemps, certains de mes copains de lycée, très bons à mes yeux, ont été tentés par le professionnalisme (au temps de Reims, ça fait un bail), ils ont tenu quelques mois avant de fuir cet enfer, selon leurs termes. Accéder à une équipe pro est extrêmement difficile et nécessite des qualités hors du commun (athlétiques, techniques et même psychologiques). Cela n’empêche pas que les dérives actuelles de ce sport sont d’une bêtise extrême. Les joueurs qui s’affichent en Ferrari sont des petits cons qui termineront sur la paille bien entendu, la mode arrive dans le rugby ! Je range personnellement dans ces conneries les hymnes nationaux...

    Attention, vous avez tendance à voir la bêtise partout, hors de votre champ intellectuel élevé je le concède, mais tout le monde ne se passionne pas nécessairement pour le chat de Schrödinger


  • Gargamel Gargamel 10 juin 2008 14:50

    Pas mauvais article, même si un peu long et redondant par moments j’ai trouvé.

    Le foot est pour moi un genre de mal nécessaire, beaucoup de gens ont besoin de ce sentiment d’appartenance, d’être une part d’un groupe et de voir ce groupe battre les autres. Comme si ça nous rendait nous meilleur.

    D’ailleurs les supporters aiment à rappeller que c’est leur soutien qui aide les joueurs à mettre la balle dans la cage. J’ai des amis qui supportent des clubs comme le PSG en savant qu’ils ne valent pas un clou, et ils ne savent plus pourquoi. Ils ne sont pas parisiens, le club n’est pas bon, et ils ne s’identifient pas à une certaine équipe puisque tous les joueurs sont remplacés sans arrêt. C’est amusant à voir cette fidélité irraisonée.


  • roOl roOl 10 juin 2008 14:52

    Bof, meme pour critiquer, ca ne merite pas un article.


  • Marc P 10 juin 2008 14:57

    Et l’activité des neurones miroir, ça intéresse quelqu’un dans l’élite intellectuelle condescendante ?

    Cordialement...

    Marc P

     


  • donino30 donino30 10 juin 2008 15:25

    J’aime le foot mais je reconnais que je sature aussi, surtout à la vision du spectacle infâme que nous a offert l’Edf hier. Quant à T. Roland, auquel M6 a offert une improbable deuxième vie, je suis effectivement obligé de couper le son. Son compère JM Larqué est en revanche toujours dans le coup aussi bien à l’écran que sur RMC.

    Pourquoi un tel succés ? Du pain et des jeux cher auteur, du pain et des jeux. Cet adage multi-millénaire n’a pas pris une ride. Et après, il y aura le TDF puis les JO pour oublier son quotiden pas toujours rose.


  • alberto alberto 10 juin 2008 15:35

    Bernard Dugué : il y a aussi tous ces hérissons qui se font écraser sur les routes...

    Vous souhaitant meilleur moral : bien à vous.


  • Vincent 10 juin 2008 15:44

    Petit commentaire :

     

    En citant :Abitbol le jeu de mot était bien trouvé, effectivement on a tendance à dire dans le foot qu’un joueur se comporte en danseuse quand il ne joue pas bien,

     

    Par contre vous avez déraper assez sérieusement pour mériter un point GOODWIN par ce commentaire : le foot est une métaphore du nazisme.

     

    Si les commentateurs sont creux et essayent de meubler quand le jeu est inexixstant, je trouve que votre article au vocabulaire près et du même acabit.

     

    Vous vous faites plaisir à écrire, vous déployer des trésors de langage pour en fait ne rien dire.

     

    J’appelle cela du verbiage creux, après ce n’est que l’avis d’un footeux.

     

    C’est dommage de voire autant de talent gâcher, employer votre temps à disitller vos connaissances ce sera plus utile.

     


  • superesistant superesistant 10 juin 2008 15:56

    un coté hautain et arrogant habituel chez l’auteur... je me demande d’ailleurs comment l’auteur arrive à tailler à ce point la les footeux joueurs, supporters et autres et arrive à nous parler de beaux matchs ( allemagne portugal et hollande ) qu’il a sans doute regardé...c’est pour ce mettre au niveau des tocards que vous raillez dans cet article, ou pour remonter le QI moyen des spectateurs de match...

    éclairez moi, ami de la plume et du beau verbe...


  • Traroth Traroth 10 juin 2008 16:26

    Ces enthousiasmes artificiels ont à mes yeux quelque chose de désésperé. On s’amuse en regardant le foot parce qu’il faut bien s’amuser, et qu’il n’y a pas grand-chose d’autre d’amusant à l’horizon. Et le pouvoir en profite pour détourner l’attention des choses réellement importante. Il faut avoir entendu les commentaires de 1998 : "plus rien ne sera jamais comme avant", "le triomphe de la France black-blanc-beur", etc. Plus rien ne sera comme avant, vraiment ? Je n’ai pas l’impression que ça ait changé grand-chose, et justement, ça confirme ce que me dit mon intuition, que me sussure qu’un match de foot serait bien en peine de changer le monde ou même la France. Et les "joutnaux télévisés" qui reprennent ces résultats sportifs à l’envi, comme s’il s’agissait d’infos capitales. Vous avez déjà écouté France-Info le dimanche ? C’est lamentable ! Il n’y a plus de place pour les infos, tellement il y a de sport. Où est passé la raison d’être de ce canal ?

    A ce propos, j’en profite pour réitérer mon message de vigilance concernant l’Euro 2008 et les Jeux Olympiques : Faites attention aux décisions, plus que jamais. D’aucuns pourraient profiter de l’occasion pour prendre des mesures impopulaires. En particulier, les Etats-Unis pourraient bien être tenté de "rétablir la démocratie" en Iran pendant les JO.


  • Lapa Lapa 10 juin 2008 19:00

    @ l’auteur :

     

    je vous conseille d’aller à bercy les 20 et 21 juin pour voir France-Bresil en ligue mondial de volley ball.

     

    et oui, le volley ball, présent nul part dans les medias, sport de cadres et d’intellectuels, dont les joueurs pros sont obligés de faire des études pour gagner leur vie après leur carrière, où les pointus de ligue 1 émargent à 3000 euros par mois et où l’équipe ne squatte pas un palace 5 étoiles avec 70 chambres à chaque déplacement.

     

    Avec des gars sympas et accessibles, doués d’une jeu collectif (impératif dans ce sport ^^), avec des points et des actions toutes les 20 secondes.

     

    Un sport aussi où le meilleur gagne, aucun hasard.

     

    voilà un spectacle bien plus sympathique.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 10 juin 2008 20:41

      Vous prêchez un converti,

      j’ai pratiqué le volley une bonne dizaine d’années, avec un peu de compete en amateur, j’ai même joué en régional, en dessous de la D3 mais trop petit pour ce jeu.


  • Parpaillot Parpaillot 10 juin 2008 21:21

    L’article m’a beaucoup plu, merci et bravo à l’auteur ...

    On pourrait ajouter :

    Football, ce spectacle cache-misère qui aide à passer des fins de mois difficiles pour qui s’identifie à ces vedettes grassement payées. Football, arme et instrument de propagande du pouvoir, catalyseur de patriotisme primaire, outil de manipulation des citoyens pour leur faire oublier le quotidien et les lendemains qui déchantent. Football nouvel opium du peuple ...

    Avez-vous remarqué que le football est particulièrement populaire, là où les problèmes économiques et sociaux, le chômage sont les plus répandus ?

    Par ailleurs, lorsque l’auteur écrit :

    « Le foot étant une drogue légale, l’argent du foot rivalise pratiquement avec l’argent de la drogue. »

    Je partage cette idée, étant entendu que c’est aussi probablement une bonne méthode pour recycler de l’argent sale … ? Car comme à l’époque romaine, les joueurs « s’achètent et se vendent » comme les esclaves sur les marchés de jadis et si aujourd’hui les médias parlent sans pudeur aucune du montant de ces transactions et des sponsors impliqués, les questions relatives aux ressources et aux flux financiers sont quant à elles très rarement abordées.

    Que demande le peuple ? Du pain et des jeux ! 

    Cordialement !


  • François Collette François Collette 10 juin 2008 22:37

    Le foot, c’est l’autre opium du peuple après la religion. Dans certains cas, c’est même devenu une religion.


  • Steph 10 juin 2008 22:55

    Ouep ma foi bon article, bien deroule et tout, neanmoins ca fait un peu procureur general :) Merci de cette synthese,

    Je me rappelle avoir beaucoup suivi l’equipe de Saint Etienne, quand ils me faisaient rever, ces Platini et autres Rocheteau, Six ... Qui ressemblaient plus a des hommes qu’a des stars (des qualificatifs me viennent en pagaille : d’operette ? en regiment ? cabotines ? ) ... Sans oublier un album panini pour la "copa del mundo espana 1982" (qu’est ce que j’ai pu tanner ma mere pour les quelques vignettes manquantes), comme les copains, normal quoi, si tu m’crois pas t’ar ta gueule a la recre ...

    Apres je me suis mis au volley, je confirme, l’esprit y est terrible ! Quelques annees tres intenses dans ma vie. A l’epoque on jouait les sets en 15 points entre autres differences qui - ca n’engage que moi - etaient probablement la traduction marketing d’exigences televisuelles ?

    Au hasard de mes croisements avec ce superbe instrument de communication moderne appele "televiseur" (communication ? mais ca ne marche que dans un sens, votre truc, la !!!) j’ai croisé de plus en plus de foutebol (oops yavait aussi la Mano Negra a l’epoque !) de plus en plus ... orchestre ? mediatise ? financiarise ? ... que de volley, et encore, le volley genre a la fin d’un sport6 le dimanche soir pour une balle de match en coupe d’europe ...

    Mais le lien social qui a accompagne les quelques episodes foutebol de ma vie, bien bien ... Quelques virees au pub les soirs de match de coupe d’europe - ou du monde - rien que pour voir deux equipes disputer un beau match avec quelques amis, quelques bieres, well ... In some countries they call that "socializing" (ca se marque meme sur un CV, non mais serieusement, vous imaginez en france marquer "aller au pub boire avec des inconnu(e)s" ?? Mouarf, la selection serait plus rapide ... Peut etre meme avec certains effets pervers ...) Ca detend bien, on passe une bonne soiree - surtout quand on se retrouve a quelques centaines de francais expatries a feter dignement-selon-les-coutumes-locales, cad bruyamment, la victoire de gens qui, pour ma part, sont des extraterrestres !

    Un sport qui amene des debordements des supporters ou des joueurs, qui peut creer du lien social mais bien souvent en gravitant autour d’une sorte de "plus petite commune intelligence", qui anesthesie les neurones et brasse des montagnes d’argent, c’est vrai qu’intrinsequement, je n’y vois pas d’interet.

    Rien a Surfer : "I have a football team, I’m popular" ...


  • Deneb Deneb 11 juin 2008 06:29

    L’importance du foot, et du sport en général, est inversement proportionnelle avec le degré de la démocratie dans une société. Avez vous remarqué une recrudescence du sport ces dernières années ?


  • Henri François 11 juin 2008 07:10

    Je suis fou de foot, cet opium du peuple qui remplace si bien les Colisée et gladiateurs d’antan. Comme d’ailleurs tout spectacle sportif - de haut niveau de préférence - mais à la télé, un conseil, faites comme moi : coupez le son, car dans ces cas précis il m’est impossible de zapper comme je le fais pour bien d’autres spectacles ou débats télévisés. 

    Sur la bêtise, à la télé ou ailleurs, soyons francs et honnêtes. Elle court partout autour de nous quitte quelquefois à nous étouffer. Que pensez-vous par exemple de certaines émissions dites de variétés, de débats narcissiques qui se veulent doctes, de discours politiques ou même syndicaux, et surtout de ces spots publicitaires niais à en crever et même voyez-vous à bien des réactions ou commentaires qui s’étalent quelquefois sur ce site pourtant bien utile ?

    Quant aux journalistes dits "sportifs".... laissez moi rire.


    • beubeuh 11 juin 2008 14:17

      Je plusse, le foot est à peu près le seul truc regardable à la télé.

      En tout début d’article, l’auteur dit "le foot n’a pas bonne presse chez les intellectuels". En revanche, les séries US genre Nip/tuck, Unité Spéciale, les Experts, 24 etc (au moins 2 ou 3 séries policières par chaine généraliste) qui puent l’idéologie narcissique, trouillarde et sécuritaire sont considérées comme des chefs d’oeuvre par Télérama.

      Pour ce qui est des Talk shows et autres émissions de variétés, elle ne font que mettre en scène un microcosme qui ne semble intéréssé que par lui même. Les productions françaises sont d’un niveau plus que médiocre, avec un jeu d’acteur généralement nullissime, en tout cas bien en dessous de ce que savent faire certains footballeurs pour obtenir un pénalty. Quant à l’info, elle est tombée plus bas que terre avec un appauvrissement ahurissant du langage politique et journalistique. L’Equipe fait des phrases plus longues et grammaticalement plus complexes que Libé.

      Et puis remarquons surtout que le foot aussi est l’émission télé faisant la plus belle part aux noirs et aux arabes. C’est aussi le seul moyen de passer à la télé quand vous avez une sale gueule sans passer soit pour un misérable soit pour un sale type. Le seul endroit ou le public applaudit sans avoir besoin d’un chauffeur de salle brandissant un petit panneau "applaudissez svp".


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