lundi 1er mars 2010 - par inf0graph

Le Web rapproche la Chine et Taiwan

Souvent décrié, le Web n’en reste pas moins un outil d’ouverture, même là où on ne l’attend pas. Récemment pointée du doigt pour sa politique de filtrage d’Internet, la Chine, ou plutôt les jeunes chinois, s’ouvre au reste du monde et notamment à Taiwan, son ennemi juré, grâce au phénomène dénommé « Taiwan veut savoir », lancé par les sites web QQ.com et ipeen.com.tw.

De plus en plus nombreux, de jeunes citoyens des deux pays s’intéressent à leurs voisins dont la vision et la compréhension sont troublées par l’information relayée par les médias dits traditionnels comme la presse écrite, la radio ou la télévision. C’est un peu comme si à l’époque du mur de Berlin, de jeunes étudiants de l’Est et de l’Ouest avait communiqué entre eux. Si ça avait été le cas, il est assez probable que l’Allemagne se trouvât réunifiée bien avant 1989.

S’il est encore trop tôt pour parler de détente et de rapprochement entre la Chine et Taiwan, les futures générations transformeront vraisemblablement l’essai marqué par ces deux sites internet.

A travers ces deux portails web, des jeunes d’une vingtaine d’années en moyenne se parlent et échangent leurs points de vues dans deux mondes que l’histoire oppose depuis plus de 50 ans. Rien de révolutionnaire techniquement puisqu’il s’agit de sites où les participants peuvent publier leur profil, photos à l’appui, et communiquer avec les autres membres du site. Mais c’est bien le fait qu’un pont se soit érigé entre la Chine et Taiwan qui est remarquable en l’espèce.

La plupart des échanges portent sur des questions relatives aux études, au travail et au divertissement. Rien de très politique, mais ce premier lien tissé posera inévitablement les bases politiques de demain.

Yeh Hui-ching, le responsable du site taïwanais, précise que depuis son lancement, les connexions depuis la Chine ont triplé. Mieux, sur les forums chinois, on parle de plus en plus de ces deux sites et, donc, de la possibilité de briser la barrière du silence dressée jusqu’alors entre les deux pays.

Et le constat n’a rien de surprenant finalement : Yeh déclare que « plus les jeunes apprennent à se connaître via Internet, plus ils trouvent des similitudes entre eux. Certains sont même devenus amis ».

« Nous sommes très curieux de découvrir comment les choses se passent de l’autre côté, mais il y a peu de sites web facilitant la communication entre les jeunes des deux pays », affirme Hsu Zih-yun, une utilisatrice du site de 24 ans résidant à Taipei.

Du côté chinois également, on se rend compte de cette opportunité qu’offre le Web pour échanger aujourd’hui et construire les relations de demain entre les deux pays. « Ce n’est qu’un début. On se rend compte que les jeunes du continent et ceux de Taiwan désirent se parler encore plus. Ils ne se fient plus à la télé, aux films, ou aux publications habituelles », souligne Li Chun, le responsable du site web chinois QQ.com. « Aujourd’hui, nous avons besoin de nouveaux sites, plus créatifs, afin de renforcer la compréhension mutuelle entre nos deux nations », continue-t-il.

Espérons que le Web continue d’être cet espace de communication incroyable, sans frontières, et que grâce aux échanges qu’il permet, des relations plus paisibles et plus rationnelles se construisent. Ce n’est peut-être qu’une utopie, mais elle a le mérite de donner un espoir à ceux qui ne trouvent à Internet que des défauts.
 
 


1 réactions


  • Woods Woods 1er mars 2010 14:10

    « Aujourd’hui, nous avons besoin de nouveaux sites, plus créatifs, afin de renforcer la compréhension mutuelle entre nos deux nations »

    J’imagine mal le responsable de QQ.com parler de « 2 nations » !

    Une fois les sujet sensibles « harmonisés », il ne reste forcément que des questions sur les études...

    — Woods

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