mercredi 4 mars 2015 - par C’est Nabum

Livre Inter

Lettre de candidature suicidaire

En toute franchise.

Mon cher France Inter !

C'est curieusement en plein désamour avec votre station que je pose ma candidature pour participer au jury du Livre Inter. Je ne doute pas que l'entrée en matière va vous rebuter, d'autant qu'il en va des lettres comme des romans : les premières lignes sont prépondérantes pour que se crée le lien ou s'établisse bien vite une distance fatale. Qu'importe, je vous dois la vérité, dussé-je y perdre toute chance d'obtenir l'immense honneur que je brigue.

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France Inter a façonné ma culture. Je me plais à dire souvent que je suis un radiodidacte : un esprit qui s'est nourri au sein des grandes voix de votre antenne d'alors. Très tôt, « le masque et la plume » est devenu mon rendez-vous dominical, non que je sois alors devenu cinéphile ou amateur de théâtre. Ce sont les mots et les querelles qui m'attirèrent alors : les joutes des bretteurs de la langue comme Charensol ou Bory.

Je faisais mes devoirs en écoutant Chancel puis Pierre Bouteiller ; j'ai vibré à la magie du verbe avec Claude Villers et Gérard Sire. C'est par vos animateurs d'alors que j'ai construit ce qui me tient lieu de culture, que je suis tombé en pâmoison pour notre langue et que j'ai ouvert mes premiers livres. Rien ne me prédisposait à cela dans une famille où il n'y avait pas de bibliothèque et bien peu d'ouvrages, à l'exception des précieux prix remis par l'école communale.

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J'ai lu, grâce à vous et à quelques enseignants qui me conduisirent vers les classiques, les grands auteurs dont je ne me lasse jamais. Il serait fastidieux d'évoquer ces grands romanciers qui m'ont emporté dans leurs aventures. J'ai vibré, j'ai connu des émois et des passions à travers des personnages amis. Les romans devinrent mes livres de chevet.

Ne croyez pas que je sois un lecteur insatiable, un dévoreur compulsif comme il en existe tant. Ce serait mensonge et il n'est pas question d'établir notre relation sur de faux-semblants. Je lis chaque jour, certes, mais une heure tout au plus. C'est ma gourmandise du soir : une belle manière d'ouvrir la boîte aux songes.

Il faut dire que j'ai tant à faire. Je suis enseignant et là, je dois vous avouer ma plus grande déception. J'ai échoué lamentablement dans la transmission du plaisir de la lecture. À de rares exceptions près, mes élèves se sont détournés de la chose écrite. Il faut avouer qu'ils étaient tous en grande difficulté, orientés vers des filières de relégation. Cependant, si jamais je n'ai obtenu d'eux qu'ils lisent, ils ont pris goût à ce que je le fasse pour eux, chaque matin, avec émotion et théâtralité.

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C'est donc un mauvais maître qui voudrait, en fin de carrière, tenter un geste désespéré pour rattraper cet échec terrible porté comme un boulet. La seule chose que j'aie réussi à transmettre : c'est l'écriture. Je ne comprendrai jamais pourquoi ma transmission du plaisir de la lecture a été à ce point bancale. Si faire lire me fut toujours refusé, mes ateliers d'écriture furent, à chaque promotion, un vrai bonheur … Un paradoxe de plus dans une existence qui n'en est pas à un près.

Que vous écrire encore pour, éventuellement, vous donner l'envie de rencontrer ce curieux personnage qui s'adresse à vous ? Les contradictions ne manquent pas et il est bien délicat de trouver une cohérence dans les activités qui me déterminent. Prenons donc le risque de vous effrayer un peu plus : ainsi vous n'aurez aucun regret !

J'ai longtemps consacré la presque totalité de mon temps libre au Rugby. Je fus un entraîneur atypique, connu pour sa maxime affichée avant chaque entraînement, ses journaux qui relataient les rencontres précédentes avec lyrisme, ses discours d'avant-match qui faisaient vibrer les murs et les cœurs, et ses séances d'entraînement où jamais rien ne se passait comme avec mes homologues. J'étais plus un chantre du verbe ovale que de la stratégie guerrière.

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J'ai grandi et vécu en bord de Loire. C'est elle qui m'a guidé, qui m'a écouté lorsque j'allais mal, qui m'a offert de belles aventures au fil de ses flots, de ses berges et de son histoire. J'écris des fables sur ma belle fille Liger, des chansons, également, chantées par d'autres. Je n'ai de cesse de la raconter sur scène, dans des spectacles où mes Bonimenteries sont à mi-chemin entre le travail du conteur et celui de l'amuseur. J'accompagne mes amis mariniers qui ont cherché à ressusciter la glorieuse marine de Loire.

Blogueur compulsif, fou furieux qui ne s'accorde aucun jour de répit, j'écris chaque jour des billets qui vont nourrir l'immense toile. Sous mon pseudonyme : « C'est Nabum », qui est presque devenu ma seconde nature, je sévis sur de nombreux sites avec un lectorat fidèle et assez nombreux pour faire de ce curieux personnage une relative référence en ce domaine.

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C'est d'ailleurs ce dernier point qui me ramène à vous et à ce jury du Livre Inter. Mes lecteurs me demandent souvent d'oser l'écriture du roman. Je n'en ai nulle envie : mes écrits demeureront à jamais des chroniques à la pâle imitation de Vialatte, des fables et des pamphlets parce que j'ai trop de respect pour le roman pour venir y apporter mon grain qui ne saurait être que de sable de Loire.

Voilà, vous savez l'essentiel de celui qui aime à se comparer à un âne bâté. N'ayant aucun diplôme universitaire, je ne peux prétendre à mieux dans une société qui ne juge les gens qu'à l'aune de cette vitrine aux illusions. Je continuerai ma route avec ou sans vous. France Culture est devenue ma fréquence de référence, ne m'en veuillez pas : il y a désormais bien trop de vulgarité sur votre antenne.

Jean-Christophe-Rufin-un-voyage-tres-spirituel_article_landscape_pm_v8.jpg

Je vous laisse sans espoir de vous convaincre. Vous saluerez bien de ma part Monsieur Ruffin. Vous lui direz qu'il m'a inspiré une fable de Loire : « Le Prévôt des marchands » à partir de son bel ouvrage sur Jacques Cœur. Ce n'est pas le seul roman de cet excellent écrivain, loin de là, que j'ai dévoré avec gourmandise. C'est bien là l'essentiel et nous ne risquons pas de rester sur notre faim après une telle lettre roborative ....

Espièglement vôtre.

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30 réactions


  • doctorix, complotiste doctorix 4 mars 2015 15:18

    Le départ de Stéphane Guillon, l’arrivée de Philippe Val et de Patrick Cohen furent les événements qui sonnèrent le glas de mon bonheur à écouter France Inter.

    Depuis, on n’embauche plus que du sioniste pur jus, et propagande et désinformation sont devenues les mamelles de France Inter.
    Reverrons-nous ces temps bénis dont parle l’auteur ?
    Va-t-on enfin virer ces pitres ?
    J’aimerais bien voir ça avant de mourir...

    • C'est Nabum C’est Nabum 4 mars 2015 17:52

      @doctorix

      Voilà un terrain qui n’est pas mien.
      Je ne veux pas savoir la confession des animateurs mais je veux simplement qu’ils soient cultivés, qu’ils aient une haute idée du service public et de notre langue.
      Dans ce domaine, la tendance n’est pas à la hausse

    • vesjem vesjem 4 mars 2015 21:33

      @doctorix
      rassure toi doctorix , j’ai écouté france culture longtemps ; sont devenus radio israel également ;
      le critère d’embauche doit désormais être le port de la kippa ;
      la perversion des émissions est telle qu’ils préparent les évènements politiques à venir longtemps à l’avance par des thèmes de pure propagande ; le cynisme et le machiavélisme à tous les étages ;
      çà doit cogiter dur dans leurs rédactions pour préparer nos cerveaux


  • lucmentin 4 mars 2015 16:53

    Je n’ai pas l’intention d’ajouter aux dires ci-dessus. Ceux-ci sont parfaitement exact.

    Je n’écoutais plus France Inter, me rabattant sur France Culture.
    Puis je me suis rabattu sur les deux tout en déplorant pour le premier la concupiscence avec laquelle sont traités les sujets. Ce n’est plus du journalisme. C’est de la prise de position pour le service de quoi et de qui ? Je parle spécialement du traitement journalistique qui n’a rien de ce bel ouvrage. Et alors, les nanas : lamentable,surtout la 9 à 10 qui rit avant que l’intervenant ait parlé et qui par ailleurs n’a rien à dire. Le choix lamentable des gens, par ailleurs toujours les mêmes. Les leçons données : leur nombril doit en être infecté.
    Et Quand m^me, la belle histoire du livre Inter avec cette année JC RUFFIN dont je ne cesse d’admirer l’orthographe et l’intérêt culturel des histoires : Merci. J’oubliais, et j’en profite, j’ai détesté et le mot n’est pas très fort le livre sur Compostelle qui m’a paru, ayant moi-même fait le parcours, avoir servi de valeur de recette pour payer les impôts.

    • C'est Nabum C’est Nabum 4 mars 2015 17:55

      @lucmentin

      Laissons de côté ce livre malheuruex

      Marcher est un parcours intérieur. 
      On peut écrire durant le trajet à la condition de parler des gens que l’on rencontre.

      Parler de soi est alors une hérésie, ce qui , pour un pélerinage, ne fait pas bon genre

  • kalachnikov lermontov 4 mars 2015 18:33

    Kathleen Evin - ’l’humeur vagabonde’, 20-21h, du lundi au jeudi, sur Inter.

    Je vous la recommande, Nabum.


    • C'est Nabum C’est Nabum 4 mars 2015 19:20

      @lermontov

      Je ne suis pas tout à fait idiot
      Il reste encore de bonnes émissions
      La tête au carré, le masque et la plume, humeur vagabonde ...

      Mais il y des monuments de bêtise sur une onde qui devrait toujours regarder vers le haut

    • kalachnikov lermontov 4 mars 2015 19:25

      @C’est Nabum

       ? Je cherche où j’ai dit que vous étiez idiot.


    • C'est Nabum C’est Nabum 4 mars 2015 20:49

      @lermontov

      Désolé ! C’est une réplique que je me faisais à moi même 
      J’ai été un peu abrupt dans mon commentaire sur France Inter

      J’ai trop généralisé

      Je ne vous remets nullement en question.

    • bakerstreet bakerstreet 5 mars 2015 14:32

      @lermontov

      Ce qui est insupportable, c’est la matinale, cohen etc....Pour le reste, tout comme l’humeur vagabonde, il reste un ton, et bien des intervenants sympas. Moi j’aime bien la pétulance et l’humour de Charline vanhoeneker, qui fait du bien entre les deux oreilles. Et le petit billet de Guillaume Meurice, impertinent et drôle, vaut toujours le détour

    • kalachnikov lermontov 5 mars 2015 16:08

      @ bakerstreet

      J’ai peu le loisir d’écouter mais mon émission préférée, c’est ’les petits bateaux’.


  • Ronny Ronny 4 mars 2015 23:35

    Il y a de très bonnes émissions sur inter, comme K. Evin, rendez vous avec X, service public, ou 3D de S. Paoli, le masque et la plume, sur les épaules de Darwin, etc.

    Maintenant il est vrai que je regrette Guyon et Porte, Mermet, et pour les plus vieux, Jose Artur, Jacques Chancel, L’oreille en coin, et l’irremplaçable tribunal des flagrants délires... Mais bon O tempora o mores comme disait l’autre ! 


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 mars 2015 09:16

      @Ronny

      J’avoue avoir exagéré à cause de l’intrusion de quelques émissions insupportables, racoleuses et vulgaires. Celle du midi est à ce titre significative d’un nouveau ton détestable
      Et un aloureux déçu est souvent très injuste

  • Jean Keim Jean Keim 5 mars 2015 09:03

    Un bon juré ou un bon critique est un louangeur, il dit sans détour ce qu’il aime dans les écrits et passe sous silence ce qui lui déplaît.

    Votre candidature est assez déconcertante tant vous ne vous exprimez que bien peu sur la prose agoravoxienne.

  • bakerstreet bakerstreet 5 mars 2015 13:27

    J’ai du faire acte de candidature il y a une dizaine d’années, par deux fois, bien que je ne sois pas belge. 

    Une lettre du poltibureau d’inter a chaque fois m’est revenue pour me dire que j’étais soi disant dans la dernière sélection, et qu’il s’en était fallu d’un pouce, et qu’il me fallait ainsi persévérer. 

    A vrai dire je m’en foutais. C’était juste pour le fun l’essai, un prétexte une fois de plus pour écrire de façon compulsive. Celui qui ne s’attend à rien si ce n’est que la qualité du jeu, n’est jamais déçu du résultat.

    Je vous souhaite donc meilleure chance afin d’appartenir à ce patchwork qui je le devine fait bombance de livres et de petits plats le soir, tout en s’invectivant pour défendre ou non les 50 nuances des grey ou toute autre couleur moins merdouille, gonflant l’imaginaire, comme les pieds d’un académicien dans ses pantoufles. 

    Je ne suis pas né sur les bords de Loire, mais sur celles de l’Eure, rivière sympatrique et tortillarde, faisant des arabesques entre les vaches et les pommiers, comme sa grande sœur, la Seine. 
    Plus tard, déménagement, sur le bord d’une autre rivière,la Risle, insignifiante mais grandiose, selon l’heure du jour, de l’âge, ou des crues.

     D’une rivière à l’autre, elles installent une certaine intelligence du territoire et de la pensée en nous. Celle d’un passage immobile, les rives statiques et les eaux mouvantes structurent à la fois la passion du mouvement et de l’immobilité. Le livre étant justement l’apothéose de ce style de nageur coulé. 
    On en revient à lui. 
    On ne quitte pas ainsi cette rivière. 

    Qu’aurait donné Mark Twain sans le Mississippi, ou l’inverse ?
    Et Vialatte ?
    Avez vous lu « les fruits du Congo », ce livre magnifique ? 
    Et puis « Le chant du monde », de Giono, avec ces perceptives fluviales si vastes qu’on se croirait en pleine Californie, ou Alaska, à la période de la ruée vers l’or ?

    Il faudrait peut être faire une anthologie des chants de rivières qui murmurent à l’oreille des écrivains. Je pense encore à « sur le fleuve amour » de Joseph Delteuil, immense auteur qu’on commence à oublier. 

    Peut être que j’en ferais un article si ne suis pas trop feignant, si j’arrête de regarder les eaux du courant où l’on dit qu’un homme ne se baigne jamais deux fois dans les mêmes eaux

    Ce n’est pas hasard, d’une rivière à l’autre, je suis remonté maintenant comme un saumon vers la rivière du Blavet, en Bretagne, où vivaient mes ancêtres, et où mon père, à failli se noyer,plus haut en amont, très exactement dans la rigole d’Hilvern, en apprenant à nager.

    C’était à l’époque où il n’allait pas à l’école, pour garder les vaches
    . Il apprendra plus ou moins à lire tout seul, à déchiffrer le français. 
    Mais je me suis égaré je ne sais dans quelle bras de rivière dormante. 

    Je me souvient encore de ces radeaux qu’on faisait à dix, onze ans, et dont la lente dérive nous transportait...
    L’oreille en coin, les sens à l’affût....


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 mars 2015 15:07

      @bakerstreet

      Je devine l’écriveur compulsif et j’en suis ravi !

      Il faut être d’une rivière pour avoir ce sens des mots qui filent en se laissant porter par les phrases et les émotions.
      Qu’mporte si l’Eure a préféré la Seine, je ne lui en ferai pas grief ....

      Quanà à cette autre heure, elle n’a pas sonné pour vous, elle ne le fera pas non plus pour moi chez nos amis d’Inter.

      Les lois de la statistiques sont formelles. Là encore, ce n’était que prétexte ....

      Vialtte est l’un de mes maîtres, vous deviez vous en douter.

      à bientôt le long d’une rivière

    • Jean Keim Jean Keim 5 mars 2015 17:37

      @bakerstreet
      Alors peut-être connaissez-vous le sage qui dans le roman de Herman Hesse « Siddhartta » connait ses plus grandes joies en écoutant le chant de la rivière dont il est le passeur.


    • bakerstreet bakerstreet 5 mars 2015 17:52

      @Jean Keim
      Herman Hesse a été un de ses écrivains qui ont beaucoup conté pour moi, et pour tant d’autres à n’en pas douter. Un peu oublié, ces thèmes liés à l’initiation, au voyage et à la bohème sont redevenus tendance, dans les années 70, avant que de nouveau on l’oublie un peu. Mais sans doute que ce n’est que passager, et qu’il retrouvera du courant. 

      Cela me ramène aussi à Thomas Mann, à la montagne magique, dont on n’a jamais fini de faire le tour.

    • vesjem vesjem 6 mars 2015 10:15

      @C’est Nabum , @baquerstreet
      Je suis adhérent à la médiathèque d’une ville côtière de bretagne , et lecteurs sexagénaire « débutant » depuis une vingtaine d’années ;( Chez moi , y avait pas de livre , pas d’incitation à lire non plus )

      Mes choix de livres , devant les étagères chargées d’ouvrages classés impeccablement de A à Z ,
      sont aléatoires , et je peine à dénicher ceux qui surprennent et « transportent » ; 
      Alors , confronté à des personnes qui semblent être de bon conseil , et dont je sens bien le niveau d’évolution littéraire , il me viens la démarche suivante :
      Pouvez-vous m’indiquer quelques-unes de vos références cultes en matière littéraire ?
      (j’ai bien noté les 2 livres cités pas baquersteet) ;
      et selon la formule consacrée :
      veuillez agréer mes remerciements sincères
       


    • bakerstreet bakerstreet 6 mars 2015 13:22

      @vesjem
      Je veux bien vous donner quelques conseils, mais je ne sais s’ils seront adaptés. Donnez moi des titres que vous aimez, où un domaine qui vous inspire et où vous désirez varier votre choix, et je vous donnerais des titres. Rien ne met fait plus plaisir. 


      Infirmier travaillant en psychiatrie, je crois avoir dans mon travail m’être beaucoup servi de la littérature pour ouvrir des fenêtres, des portes, et même sensibilisé à la lecture des gens qui n’avaient jamais lu. 

      Je me souviens m’être dit, enfant, en découvrant la lecture : Maintenant tu ne t’ennuieras plus jamais.

      Je peux toujours vous donner les titres qui ont compté pour moi, mais ce sont des références littéraires connues. Tout à fait dans le désordre de la pensée et de l’improvisation
      - Voyage au bout de la nuit, de Celine
      - Don quichotte, de Cervantès.
      - Gulliver, de Swift
      - 1984, d’Orwell
      Anna Karénine, et Guerre et paix, de Totstoï
      - Pinochio ( et oui) de Collodi.
      - 100 ans de solitude de Marquez
      -La montagne magique de thomas mann

      Tenez, j’aillais oublié madame bovary de Flaubert, et surtout « Bouvard et Pécuchet », roman fabuleux et qui raconte l’itinéraire de deux copains curieux, et que ne cherchent qu’à s’instruire, parfois en dépit du bon sens, mais avec beaucoup de courage.

      Si vous voulez des romans plus modernes, plus légers , je vous met quelques titres qui m’on plus cette année
      - Meurtre dans un jardin anglais, de Vikas Swarup
      - La souris bleue, de kate atkinson.
      - Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee
      - Les romans d’Annie Proulx, par exemple les meurtres de l’accordéon, ainsi que pas d’écrivain US, comme Dan RAss ( Serena), Joyce Carol oates ( la fille du fossoyeur, ou encore Russel Banks ( de si beaux lendemains.....

      Bon je n’en finirais pas.

    • C'est Nabum C’est Nabum 6 mars 2015 13:27

      @vesjem

      Les livres qui ont changé ma vie …

      Ma petite librairie.


      François Busnel, le présentateur de la Grande Librairie sur France 5 propose à ses téléspectateurs d’écrire un texte pour évoquer le livre qui a changé leur vie. Je serais bien en peine de tirer un seul ouvrage de cette longue liste de coups de cœur, qui, les uns après les autres, ont modifié mon regard, ma compréhension du monde, mon rapport aux autres, ma sensibilité.


      Il y a même une certaine prétention à croire qu’un seul livre puisse ainsi vous transformer. Le piège est grand, du reste, de proposer alors un ouvrage référencé, un grand auteur ou bien un document qui en son temps a fait scandale ou bien sensation. Bien au contraire, notre rapport au livre s’est construit patiemment, il a été fait de petits cailloux qui ont semé des poussières d’étoile.


      Tout a commencé pour moi par un petit livre marron, à la pauvre reliure et aux pages jaunies. Il était question d’un petit rat qui vivait parmi des lutins, personnages filiformes et mystérieux. Combien de fois ai-je pu lire cette histoire dont curieusement aujourd’hui, je n’ai le souvenir que d’une illustration et la vision de l’ouvrage ? Autant que m’imposait alors le manque de livres à la maison.


      Puis il y a eu mon premier roman. La bibliothèque verte, et un étalon noir qui prenait le chemin de l’Amérique à bord d’un cargo. J’entrais ainsi dans le romanesque ; je palpitais aux aventures du jeune garçon et de son cheval, je pénétrais à l’intérieur du livre. Le précédent m’avait ouvert les portes de l’imaginaire, celui-la transformait la vie réelle en espace de rêverie.


      L’aventure avec le livre eut alors un curieux passage pour moi. J’ai dévoré la collection « J’ai Lu » et notamment les livres de guerre. Allez-donc savoir pourquoi Le Grand Cirque de Klausterman m’avait ainsi poussé à vouloir en savoir plus. Je lui dois ce désir de vouloir comprendre les humains embarqués par des aventures qui les dépassent et parfois les transcendent. Beaucoup d’autres témoins ainsi, me racontèrent leur épopée ou bien leur misère dans la grande tourmente.


      Il y eut encore la rencontre d’un auteur. Maurice Genevoix m’est arrivé comme un coup de poing au ventre avec ceux de quatorze. Il a changé ma vie, je crois, en profondeur. Tout d’abord avec une fascination immense pour cette boucherie absurde, cette guerre de l’inhumanité, ce choc sans précédent, cette saignée monstrueuse dans les campagnes françaises. Jamais je ne passe devant un monument aux morts sans aller lire cette interminable liste des hommes disparus au front.


      Puis il y a eu l’auteur naturaliste. La passion de la Loire et de La Sologne. L’amour des belles histoires, des aventures de gens simples dans une langue merveilleuse. Le conteur que j’essaie de devenir s’est nourri de cette littérature. La proximité géographique a sans doute permis cet amour pour un presque voisin, homme qui m’a beaucoup influencé, tout comme mon autre voisin, Louis Martin, avec ses petits fascicules historiques et surtout celui sur la Marine de Loire dont j’ai, hélas, perdu mon unique exemplaire.


      Les grands auteurs ne furent pas en reste mais je dois d’abord tirer un coup de chapeau à un livre qui ne restera pas dans les mémoires et qui pourtant fut pour moi une révélation : « Clochemerle ». J’y ai découvert l’humour et la dérision, l’art de se moquer gentiment de ses contemporains, de regarder leur vie au travers d’un prisme déformant. L’ironie perce à chaque ligne, les portraits sont de l’acide ou du vitriol, ce qui, au final, ne laisse aucune trace puisque tout cela n’est que fiction. C’est pousser la caricature, tordre le réel pour faire sourire de soi et des autres.


      « Clochemerle » m’a préparé à Hugo, mon grand compagnon dont j’ai lu les romans, à Céline, personnage épouvantable mais maître de la la plume, aux auteurs russes qui m’ont embarqué dans de grandes aventures. Je me souviens d’un été passé avec « Guerre et Paix », lecture parfaitement saugrenue en cette période de l’année. Qu’importe, le livre vaut bien quelques discordance de ce genre !


      Ensuite, les auteurs anglo-saxons sont venus m’imposer leur formidable souffle romanesque. Ils ont tout balayé avec des récits qui vous poussent à toujours lire plus loin et souvent plus vite. Je ne suis pas entré dans le monde policier ni celui de la science fiction : Irving, Auster, Coe pour ne citer qu’eux, me donnaient ce que je cherchais.


      Le livre c’est encore l’achat compulsif. Je ne peux lire que si je possède l’objet. Je sais la stupidité d’une telle manie, d’autant qu’ensuite je le prête pour souvent ne plus le revoir. C’est ainsi, et j’ai toujours fréquenté exclusivement le rayon livres de poche pour assumer cette fantaisie.


      Alors, prétendre qu’un seul livre a changé ma vie, je ne puis. Tous les livres ont contribué à me façonner, à me sculpter. Il a fallu une longue gestation pour qu’enfin j’ose l’écriture, que je me lance moi aussi dans une aventure qui me fascinait. J’ai toujours repoussé l’idée de publier mes écrits, préférant la toile pour ma prose maladroite. Pourtant un couple d’amis a fini par me forcer la main pour éditer mes Bonimenteries. Je doute qu’un jour un lecteur raconte qu’elles ont changé sa vie ; puissent-elles simplement avoir enchanté quelques soirées.


      Maintenant, j’écris chaque jour pour ne pas oublier tous ces livres qui m’ont été accordés, pour ne pas oublier que vivre est un cadeau, que s’il est bon de rêver sa vie, il est encore plus authentique de la faire partager en quelques instants offerts aux autres. Écrire pour que le regard des autres soit modifié parfois par quelques phrases semées ici. Je ne suis qu’un souffleur de vent, je ne suis qu’un marchand de sable et de songe. Ce sont les livres que j’ai lus qui m’ont fait ainsi.


      Livresquement vôtre.



    • bakerstreet bakerstreet 6 mars 2015 14:03


       « qui m’on plus cette année »


      ...Sans commentaires, le clavier augmente prodigieusement les fautes d’orthographe, en déstructurant par lettres les mots. Les maux ?

    • C'est Nabum C’est Nabum 6 mars 2015 15:04

      @bakerstreet

      Qu’importe ! 


    • vesjem vesjem 6 mars 2015 18:23

      @C’est Nabum @baquerstreet
      merci pour vos conseils et les quelques références ; j’ai pris note ;
      il en est de même pour la musique ; nul ne sait le niveau de « culture » ni le goût des styles musicaux de l’autre , si bien qu’il est difficile de suggérer une oeuvre à autrui ;


    • C'est Nabum C’est Nabum 7 mars 2015 09:39

      @vesjem

      Je n’ai pas cette prétention
      Je dis mon plaisir et chacun fait ce qu’il veut 

      Je ne suis pas prescripteur comme nos chers journlaistes TV qui ne font que vendre de la soupe

  • vesjem vesjem 5 mars 2015 17:18

    c’est nabum : j’achète ton premier roman ou essai ;
    j’ai l’habitude de lire des romans à dormir (à demi) debout dans mon lit , avant qu’ils ne provoquent mon sommeil ; ton style et ton humour les dépassent pour la plupart d’une tête ; bon , c’est vrai il faut tenir 200 pages ; mais je te sens bien


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 mars 2015 18:08

      @vesjem

      Rassurez-vous insomniaque notoire, chaque histoire fait trois pages tout au plus.
      Ainsi vous pouvez vous endormir bien vite et remettre ça le lendemain

      Je vous garantis une amélioration sensible de votre état. ...

      N’essayez pas de lire deux histoires de suite, l’effort serait trop grand et la nuit blanche assurée.

    • vesjem vesjem 5 mars 2015 20:22

      @C’est Nabum
      merci , c’est nabum je suivrai tes conseils à la lettre
      ,


    • C'est Nabum C’est Nabum 6 mars 2015 08:59

      @vesjem

      Attention au franchissement des points virgules, c’est redoutable !

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