samedi 7 avril 2012 - par monkeysee

Publicité d’interêt public ou propagande d’État ?

Un organisme d'État
 
C'est le SIG (Service d'Information du Gouvernement), créé par VGE en 1976, qui finance les spots du gouvernement. Censé être placé sous l’autorité du Premier ministre et du Secrétariat général du Gouvernement, les changements opérés dès 2008 laissent apparaître une mainmise présidentielle dans le choix des postes et une transformation de l'objet en organisme médiatique imposant à visée electorale. La nomination de M. Thierry Saussez, ancien pubard des années 80 et résident neuilléen,a été catapulté dès l'arrivée de l'UMP au pouvoir, et reste symptomatique du conflit d'interêt qui perdure entre les média et la politique. Les missions du service d'information ont évolué tout comme son budget mais restent simples :

 * Analyser l’évolution de l’opinion publique et le contenu des médias.
 * Diffuser aux élus, à la presse et au public des informations sur l’action gouvernementale.
 * Entreprendre des actions d’information d’intérêt général à caractère interministériel.
 * Apporter une assistance technique aux administrations publiques et coordonner leur politique de communication.(source:SIG.fr)
 
Le SIG finance et abreuve nos synapses de sondages : le dernier commandé par le Ministère de l'Éducation Nationale et réalisé par IPSOS chantait les louanges de la nouvelle formation des enseignants.Il a coûté cher à la collectivité. Ici le lien hypertexte : http://www.ipsos.fr/ipsos-loyalty/actualites/2011-08-29-education-nationale-stagiaires-20102011-sont-globalement-satisfa&nbsp ;
 
Les campagnes de publicité représentent la plus grosse partie des dépenses(100 millions d'euros chaque année depuis 2007) et placent l'État Français dans le top 50 des annonceurs publicitaires.Cet instrument permet au gouvernement de communiquer dans différents domaines considérés d'intérêt public comme la sécurité routière, les violences faites aux femmes, les économies d'énergie ou le tabac. La proportion des budgets accordés est de l'ordre de 1/3 pour la presse écrite, 2/3 pour l'audiovisuel.
 
 Des dépenses choquantes.
 
Là où l'enjeu devient contestable, c'est lorsque le gouvernement s'appuie sur ce médium pour promouvoir ses idées et proposer des spots comme celui de la réforme des retraites, du pouvoir d'achat ou le RSA.
Regardons ensemble ces quelques images :
 
Ce spot a coûté à la collectivité 7 millions d'euros pour être diffusé 3 semaines sur nos écrans. pour vanter les bienfaits du RSA, "nous" avons dépensé 3 millions d'euros.
 
Outil de propagande. 
 
On peut donc légitimement considérer que ces sommes dépensées sont choquantes puisqu'elles ne servent que ceux qui les commanditent.Le message publicitaire qu'il soit privé ou d'État est identique : orienter et inciter à l'acte d'achat de produits ou d'idées). 
 
Image exclusive du prochain spot publicitaire sur l'arrêt des allocations chômage en France (sortie fin 2011)
 
Le SIG est un outil, le gouvernement au pouvoir s'en sert, le manipule, le transforme. Il est désormais une régie publicitaire à lui tout seul et distille les messages quand ils doivent être martelés : pour exemple, les 4 spots de pub créés à l'occasion pour asseoir la légitimité du gouvernement sur les mesures prises pour le pouvoir d'achat est resté 3 semaines sur les écrans et a été diffusé 1630 fois sur support papier et image.
 
Sachant qu'un gouvernement élu possède les deux tiers du temps de parole pour communiquer ses réformes dans les média, il convient de se poser la question de l'utilité d'un tel dispositif.
Sûrement pour noyer dans le bouillon, ce qui nous reste d'esprit critique.
 
Pour aller plus loin je ne saurais trop vous conseiller un livre épatant écrit par l'américain Edward Bernays, dont voici la couverture :
 

Des sites dont voici les liens hypertexte :
SIG.FR
CCOMPTES.FR
RUE89.FR



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