vendredi 8 juillet 2005 - par Francis Pisani

S’informer vite et en profondeur

Dans un cas comme celui des explosions de Londres (voir ce billet), une fois les premières émotions passées on veut en savoir plus. Comment ?

Je ne commence plus par une source unique (mon journal préféré par exemple). Je vais d’abord aux sites qui réunissent des nouvelles de différentes origines.

Première étape : Yahoo News  : C’est là qu’on trouve les nouvelles les plus fraîches (elles proviennent au début d’un nombre limité de sources mais Yahoo offre très vite un ensemble « Full Coverage » avec des sources diverses).

De façon presque concomitante, je cherche les sources auxquelles tous les citoyens peuvent participer : Flickr pour les photos (chercher les tags les plus récents), Wikipedia, Wikinews et, comme je connais leur intérêt pour toutes ces formes de participation, je vérifie rapidement SmartMobs qui donne des pistes intéressantes.

J’ai vérifié sur OhMyNews, dans sa version en anglais mais il n’y avait rien. La dimension internationale est encore faible. Ça viendra.

Google News qui a toujours quelques minutes de retard puisqu’il dépend des nouvelles déjà publiées par d’autres sources, permet de fouiller dans toutes les directions. Les sites des différents pays (celui de la Grande Bretagne en l’occurrence) permettent de voir ce qui se dit ailleurs (par exemple en Espagne qui a connu une série d’attentats similaires) sur le même sujet pour se faire une idée de l’importance qu’il a pour le reste du monde.

L’essentiel dans ce parcours c’est de suivre les pistes à mesure qu’elles se présentent. Le Alfie’s Moblog aujourd’hui (pour des photos prises dans le métro et dans la rue) ou des articles dont le titre accroche, des sites de médias que je connais ou dont il m’apparaît soudain qu’ils pourraient contenir des infos intéressantes.

Deuxième étape, je cherche des sources dont je pense qu’elles peuvent avoir les meilleures informations : celles qui sont le plus concernées. Dans le cas des explosions de Londres, je vais à la BBC (toujours une source fiable) et au Guardian (dont le Newsblog donne de bonnes pistes).

La troisième étape, enfin consiste à chercher sur les moteurs de recherche spécialisés dans la participation : Technorati, Pubsub et Feedster pour n’en citer que trois.

Technorati m’a agréablement surpris ce matin avec sa nouvelle présentation qui permet de suivre les demandes les plus fréquentes du moment (presque toutes sont sur London d’une façon un d’une autre ? il y a même un Londres) et les articles les plus lus.

En suivant cette piste j’ai trouvé sur le blog de Jo Salmon un billet qui fait le tour de la couverture mondiale de l’évènement. Tout en anglais mais un bon premier tour d’horizon.

Ceci est l’itinéraire que j’ai suivi ce matin (heure de Californie). Il change bien sûr, selon les circonstances, mais il me permet en général de me faire assez vite une idée de ce qui se dit sur un sujet qui m’intéresse.

Je suis sûr que vous avez des idées pour améliorer cette « routine ». Faites-nous en part.

Francis Pisani



3 réactions


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 8 juillet 2005 16:28

    Pour la France, Altermedia et Acrimed complètent bien les sites généralistes du Monde, du Figaro et du Nouvel Obs.


  • Didier Vincent Didier Vincent 9 juillet 2005 07:30

    Ma question n’est pas un jugement mais pourriez vous nous expliquer ce qui motive cette soif d’information si possible en temps réel ? Il y a là un phénomne que je ne comprends pas très bien ?


  • Francis (---.---.241.147) 9 juillet 2005 18:22

    Dans mon cas, la soif d’information est facile à expliquer : je suis journaliste. En plus, je suis curieux. Ce à quoi j’ajoute que je ne crois plus « une seule source » quelle qu’elle soit. J’ai voulu être utile en faisant part de mon expérience mais sans doute aurais-je du ajouter que je ne me sers de cette routine ni tous les jours ni pour tous les évènements. A chacune de l’appliquer comme elle l’entend. Sur les attentats de Londres, par exemple, je m’en suis seulement servi pour essayer d’avoir vite une idée de l’ampleur. Ayant compris qu’on ne saurait rien pendant plusieurs jours, j’ai arrêté... pour écrire ce billet. Dans le cas du Tsunami se faire une idée de l’ampleur a pris plus de temps. J’ai aussi voulu comprendre le phénomène physique et l’utilisation des blogs et des téléphones mobiles comme source d’innfo. Ça change à chaque fois. Je parie enfin qu’il y a de temps en temps des sujets sur lesquels chacun d’entre nous a envie d’en savoir vite et plus. Pas nécessairement en cas de catastrophe. Il peut s’agir d’un match sportif, du lieu de villégiature de ses cousins, d’une exposition artisitque, du pays de la femme ou de l’homme qu’on aime, etc.


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