mardi 27 décembre 2022 - par Sylvain Rakotoarison

Serge July libéré

« Comme je suis très investi sur le présent, à force d'en avoir fait un métier, sans doute encouragé par mon histoire personnelle, ma mémoire a toujours beaucoup de mal à utiliser le passé composé. Elle a flanché à de nombreuses reprises, il y a déjà très longtemps. » (Serge July, 2015).

Et l'auteur de ces lignes poursuit, dans cette introduction de son "Dictionnaire amoureux du journalisme", chez Plon, par cette confidence : « Cette indisposition à raconter ma vie me rend inapte à écrire des mémoires sauf à les inventer à 90% : cette proportion invalide toute ambition de ce type. Il faut au moins atteindre le seuil des 50% pour se rendre intéressant, et à ce niveau, il devient possible de faire la courte échelle à son imagination pour combler ses propres défaillances. Mon cas, à cet égard, est assez désespéré. ».

C'est peu banal une telle reconnaissance d'imperfection dans le journalisme souvent représenté par des fortes têtes imbues d'elles-mêmes. Serge July, qui fête son 80e anniversaire ce mardi 27 décembre 2022, a pourtant cette discrète mais très décelable caractéristique de l'autosatisfaction dans les rares occasions où il est encore invité sur les plateaux de télévision malgré son grand âge (c'est bien connu, il n'y a jamais d'âge de la retraite pour les éditorialistes). Ces dernières années, je n'ai jamais entendu beaucoup de valeur ajoutée dans ses analyses récentes. Ainsi écrit, cela peut avoir l'air d'être méchant, c'est plutôt par étonnement que je le constate. Mais je veux bien croire qu'il n'en a pas été comme cela pendant sa très longue carrière qui est parallèle à toute la Cinquième République.

On a reproché à Patrice Duhamel d'avoir été un peu trop giscardien sur les bords et s'il n'est pas difficile de dire qu'il ne semble pas avoir beaucoup changé (même si le giscardisme, de nos jours, qu'est-ce que c'est ?). Pour Serge July, tout feu tout flamme, jeune journaliste de l'extrême gauche la plus militante, mais on ne peut même pas l'associer aux soixante-huitards car il est un peu trop âgé pour cela, on lui a beaucoup reproché de s'être assagi, de s'être confortablement installé dans son fauteuil de patron de presse, un cigare dans la bouche, oubliant ses quelques rêves marxistes voire maoïstes de préadolescents en mal de révolution culturelle. Il fait même figure de caricature, je pourrais écrire caricature du traître mais je ne suis pas gauchiste, donc je ne le sens pas traître, je le sens juste assagi.

Serge July a commencé à militer pour l'indépendance de l'Algérie, contre le retour au pouvoir de De Gaulle (il était lycéen), puis, dans les organisations syndicales étudiantes, il a milité à l'extrême gauche, chez les maoïstes, à la Gauche prolétarienne, etc. Il est d'ailleurs très étonnant qu'il n'ait pas eu une bifurcation politique, comme Henri Weber, ou même Alain Krivine, car il semblait du même bois. Peut-être trop "culturel" pour se restreindre à la seule politique politicienne ? Il a préféré au contraire prendre l'aventure très périlleuse de créer un quotidien, de le créer et de le diriger pendant plus d'une trentaine d'années.

Et ce quotidien, bien entendu, car son nom est intimement lié à ce quotidien, c'est "Libération" qu'il a cofondé le 3 février 1973 sous le haut patronage moral et intellectuel de Jean-Paul Sartre et Maurice Clavel. Le premier numéro régulier est sorti le 22 mai 1973 après deux numéros spéciaux le 5 février 1973 et le 18 avril 1973, et Serge July en fut le directeur du 24 mai 1974 au 30 juin 2006, avec des différents titres comme, à la fin, président du directoire et directeur général de la société qui gérait le quotidien.

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Parmi les revirements de Serge July qui lui ont été très reprochés, l'introduction de la publicité dans le journal le 16 février 1982. Il faut dire que le journal a toujours eu du mal à atteindre un équilibre financier durable (comme la plupart des journaux), et la capacité d'avoir une nouvelle source d'argent de la part de certains annonceurs venait mettre "du beurre dans les épinards", malgré l'emballage qui a été mis en vitrine de la manière d'un communiqué de la Pravda : « Non, "Libération" ne change pas ; c’est la publicité qui a changé. Elle est un art. On ne sait plus très bien où commence la culture et où finit la publicité. Sans elle, "Libération" eût été incomplet. » (cité par Wikipédia).

Si sa première relance en 1981 (le journal avait cessé de paraître pour des raisons financières entre février et mai 1981) a surfé sur la victoire de la gauche en 1981 (Serge July plus tard allait publier plusieurs livres à la gloire de François Mitterrand), "Libé" a été avant tout créé comme un journal libertaire et progressiste, aujourd'hui un journal "bobo", qui n'hésitait pas à susciter des polémiques, comme l'apologie de la pédophilie en publiant cette tribune de Jacques Dugué le 21 janvier 1979, alors que ce dernier était en détention provisoire et allait être condamné le 30 novembre 1981 à six ans de prison ferme pour abus sexuel sur mineur et implication dans un réseau de proxénétisme pédophile.



Cet homme écrivait en effet : « Qu'on arrête de persécuter ceux qui aiment les enfants, même s'ils les aiment aussi avec leur corps. À force de toujours les humilier, de les pousser dans leurs derniers retranchements, de toujours les obliger à renoncer, on finit par les enfermer dans un ghetto sexuel, qu'ils ne veulent plus. Et pour les enfants c'est pareil. (…) Et si vous pensez que mon comportement les a influencés, sachez qu'ils auront bien d'autres influences dans la vie, et que c'est seulement avec cette somme d'influences, qu'ils se feront homme et feront leurs propres choix. Les aimer, c'est au moins leur laisser cette liberté. Moi, je les ai aimés, et c'est pour cela que j'ai eu des relations sexuelles avec eux. Ce n'était pas de l'homosexualité. Ce n'était pas de l'hétérosexualité. Tout cela, après tout, ce ne sont que des mots. Ce n'était que de l'amour. L'amour d'un homme pour des jeunes. (…) Mais pourquoi un homme n'aurait-il pas le droit d'aimer un enfant si c'est aussi le désir et le bien de l'enfant. Quelle est la loi naturelle qui l'interdit ? (…) L'enfant a besoin et aura toujours besoin de compréhension et d'affection, et s'il le désire, la relation sexuelle est une partie de la concrétisation de cette affection, soudée dans le plaisir et la complicité. Il ira toujours vers la personne qui lui apporte cet épanouissement et cet affranchissement. ». La relecture de ce texte près de quarante-quatre années plus tard donne la mesure de la polémique, j'oserais écrire de la provocation (à l'époque déjà, ce type de tribune était bien sûr très contestée). Il faut se rappeler aussi que "Libération" subissait une rude concurrence avec "Le Matin de Paris" créé le 1er mars 1977 par Claude Perdriel (96 ans aujourd'hui), le propriétaire du "Nouvel Observateur" (jusqu'à son dépôt de bilan le 6 mai 1987), et la gauche des années 1970 s'est rapidement déplacée sur le terrain sociétal au lieu du terrain social. Le journal de Serge July a toutefois condamné les positions pro-pédophilie à la fin des années 1970.

"Libération" première version (entre 1973 et 1981) a suscité d'autres polémiques, comme sur le négationnisme, mais sa renaissance en 1981 en a fait un journal moins d'extrême gauche et plus de gauche progressiste (soutenant François Mitterrand). Après des ventes systématiquement en baisse pendant des années, "Libération" a réussi à tripler son audience le 22 avril 2002 en publiant une une avec seulement "Non" pour signifier le refus de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

Serge July a dû quitter le journal en 2006 à la demande de l'actionnaire principal, Édouard de Rothschild, pour une recapitalisation du journal. Laurent Joffrin lui a succédé, à l'époque directeur du "Nouvel Observateur" (après la parenthèse Nicolas Demorand, entre le 1er mars 2011 et le 2 juillet 2014, Laurent Joffrin allait faire son retour jusqu'au 16 juillet 2020, date du début de son engagement politique en faveur d'un mouvement social-démocrate qui n'a pas trouvé son public).

Parallèlement à son métier principal qui a été de diriger "Libération", Serge July a régulièrement fait des éditoriaux dans l'audiovisuel, en particulier sur Europe 1, sur RTL, sur LCI, etc. Il a été également l'un des deux protagonistes des débats hebdomadaires avec Philippe Alexandre pour commenter l'actualité de la semaine, d'abord sur TF1 sous la houlette de Michèle Cotta, puis sur France 3 (le dimanche soir) animé par Christine Ockrent, affrontements popularisés par les Guignols de l'Infos, ce qui a valu au journaliste une marionnette (ce qui était assez rare chez les journalistes).

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Si, lorsque je l'entends à la télévision, je suis donc un peu agacé par son cabotinage assez vain, je ne le suis pas du tout pour son parti-pris. Au contraire, je n'ai pas ses idées (pas du tout, je pense même) mais j'aime ceux qui ont des convictions et qui sont capables de les défendre, même s'ils sont minoritaires. Le tout est d'en être averti : soit un éditorialiste tente l'impartialité, la neutralité et dans ce cas, il faut qu'il s'exprime de façon suffisamment neutre pour que le public ne puisse pas imaginer la nature de ses votes ; soit le parti-pris est total, et ce point de vue est également intéressant, sachant d'où cela part.

C'est ce que tentait d'exprimer Serge July dans cette même introduction de son Dictionnaire amoureux : « Quand on fait des choix, on s'engage. Je ne me suis pas dérobé. Mon parti-pris est celui d'un journaliste, qui connaît les faces noires et grises de cette profession, mais qui n'oublie ni son utilité ni les réussites collectives et individuelles. Ma devise, je l'ai empruntée à Bernard Voyenne, qui enseignait cette vérité essentielle : "Aucun journal n'est objectif, la presse l'est". C'est une discipline assez particulière. À cet égard, mon expérience m'a servi de guide. Et j'ai beaucoup pratiqué. J'ai fait bien sûr des erreurs, je n'ai pas cherché à les dissimuler : elles ont aussi leur place. J'ai cherché enfin à ne pas être toujours de mon avis. ».

Cette dernière phrase permet de mieux cerner Serge July, personnalité certainement plus complexe que la caricature qu'on pourrait en avoir par distraction. Avec cette dose d'autodérision qui lui permet de commencer son dictionnaire par le florilège de tous ceux qui ont fustigé les journalistes, à commencer par Voltaire lui-même qui a lâché sans aucune empathie : « La presse, il faut l'avouer, est devenue l'un des fléaux de la société et un brigandage intolérable. ». Certains, aujourd'hui, seraient d'avis de reprendre à leur compte cette rancœur acide du grand philosophe des Lumières. Et Serge July, en la mettant en vitrine parmi d'autres, est évidemment encore prêt à en découdre. Tout octogénaire qu'il soit devenu.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 décembre 2022)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Catherine Nay.
Serge July.
La BBC fête son centenaire.
Philippe Alexandre.
Alain Duhamel.

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34 réactions


  • Clocel Clocel 27 décembre 2022 10:56

    Il est mort !?

    Le monde de la grande prostitution est en deuil ! smiley

    Las...


  • Lynwec 27 décembre 2022 11:24

    Libération, le journal qui porte si mal son nom...

    Petit jeu à destination des usagers d’Agoravox : découvrir les raisons pour lesquelles tel personnage fait l’objet du cirage de pompes régulier qui nous est gracieusement offert a̶v̶e̶c̶ ̶p̶a̶r̶c̶i̶m̶o̶n̶i̶e̶ avec prodigalité sur Rakotovox ...


    • Joséphine Joséphine 27 décembre 2022 12:59

      @Lynwec

      Presse qui roule n’amasse pas mousse....C’est Édouard de Rothschild qui a placé lui-même Serge July comme manager, pardon « chef de la rédaction » a Libé ! 

      Les Rothschild, encore et toujours . Sur Twitter tout le monde parle de Libé aujourd’hui, il parait qu’ils ont fait une Une anti-catholique le jour de Noël ? Ils n’en ratent pas une, il y’a un véritable déferlement de révolte contre eux sur les réseaux sociaux. C’est jouissif

      Faute de lecteurs, ce journal n’existera plus qu’en version numérique. Ils ont effectivement perdu tous leurs lecteurs, sans doute morts de vieillesse. Ce n’est qu’une question de temps. 


    • alinea alinea 28 décembre 2022 19:23

      @Joséphine
      Vous êtes sûre ?


    • Joséphine Joséphine 29 décembre 2022 17:44

      @alinea

      Sûre que Libé n’a plus de lecteurs, oui ! A part Vélosolex et Nono le Simplet ! 


  • chantecler chantecler 27 décembre 2022 11:38

    Il a écrit un livre aussi que vous avez curieusement oublié d’évoquer ...

    « On a raison de se révolter ».


    • Et hop ! Et hop ! 28 décembre 2022 19:39

      Il a aussi passé des vacances avec Jean-Marie Le Pen.

      Ça se place où entre son engagement pour la libération de l’Algérie par le FLN,
      et la fondation de Libé pour célébrer la libération du Cambodge par Pol Pot ? 


  • adeline 27 décembre 2022 11:53

    Vue sa dernière photo, je diagnostique avc côté gauche


  • Joséphine Joséphine 27 décembre 2022 12:51

    On m’a raconté qu’avant les années 80 Libération était à peu près lisible, avant que Serge July ne mette son nez dedans. Je ne sais pas si c’est vrai, mais aujourd’hui Libération est un journal qui n’est lu que par quelques boomers injectés qui voient « la peste brune » partout en France,. Fondé par Jean-Paul Sartre et Serge July, Libération, dont l’histoire retiendra des articles qui s’érigent en défenseur de pédophiles , a dernièrement remplacé  l’imbuvable Laurent Joffrin, par un certain Dov Alfon, journaliste d’Haaretz, quotidien israélien.


    Dov Alfon est aussi un ancien de l’Unité 8200, unité de renseignement de Tsahal.


    La France est définitivement un pays sous occupation. La meute médiatique veille....


    • Et hop ! Et hop ! 28 décembre 2022 19:44

      @Djam

      Super courageux les couvertures et les articles pour faire l’éloge de la libération du Cambodge par Pol Pot et les Khmer rouges.


    • Joséphine Joséphine 29 décembre 2022 17:45

      @Djam

      Merci Djam et Hop. Ce n’est qu’une question de temps, la chute final de Libé approche à grand pas. Comme disait le général Delawarde, qui contrôle les médias ? 


    • TSS (...tologue) 30 décembre 2022 17:57

      @Joséphine
      l’imbuvable Laurent Joffrin,...de son vrai nom laurent Mouchard !


  • troletbuse troletbuse 27 décembre 2022 21:19

    Savais pas qu’il était interné ! En psychiatrie probablement !


  • zygzornifle zygzornifle 28 décembre 2022 10:30

    Julie, c’était le nom du pot de chambre quand j’étais gosse .... 


  • mmbbb 28 décembre 2022 11:45

    Article à la KON, Libe est devenu un journal de chiotte representant les Bo Bos et financé par un homme riche . C est la lutte finale de l imposture .

    Je n ai plus de respect pour cette gauche .


  • bertin 28 décembre 2022 11:55

    Le problème de July et de tous les autres journalistes, c’est qu’ils n’ont jamais parlé de la répression électromagnétique satellitaire extrêmement violente qui sévit en France et dans le reste du monde. Chacun peut être victime des tueurs du Mind Control, qui surveillent et torturent. 

    https://surveillance84.clicforum.com/t481-Mind-Control-non-denonciation-de-crime.htm


  • pacifico 28 décembre 2022 13:30

    La classe ouvrière de ce pays n’a pas encore fini de payer les monstrueux errements de ce type...

    Ses lamentables héritiers sévissent encore , hélas


  • zygzornifle zygzornifle 29 décembre 2022 08:26

    Vite un n’article sur « la valise en carton » qui nous a quittée a 72 balais .....


  • TSS (...tologue) 30 décembre 2022 17:53

    Quand on voit ce qu’il faisait en 68 avec Geismar,Sauvageot et Cohn-bendit et

    ce qu’il est devenu ,il aurait se suicider(les autres aussi d’ailleurs)


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:44

    Pour la culture de cet auteur ...

    Le journal Libération a été relancé en 1973 par cinq hommes : Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier. Après les départs de Vernier, Sartre et Lallement, l’année suivante1 Serge July prenait le contrôle du journal pour le conserver jusqu’en 2006. Finalement, en 2014, le journal Libération était sauvé de la faillite puis racheté par Patrick Drahi.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:45

    Parmi les fondateurs du journal Libération nous avons Jean-Paul Sartre et Philippe Gavi, signataires de deux pétitions polémiques en 1977. La première concernait la pédophilie et l’affaire de Versailles,2 la seconde pétition militait pour la dépénalisation des relations sexuelles à caractère pédophile. La première pétition se ponctuait par cette remarque bucolique : « Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté ». Ou l’art et la manière de banaliser la pédophilie. Les enfants sont ici considérés comme des objets sexuels grâce à l’héritage des travaux du docteur Kinsey.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:47

    Ce souhait fut finalement exaucé puisqu’en 1982 la majorité sexuelle était fixée à 15 ans pour tous les citoyens du territoire français. Homosexuels et pédophiles étaient sur le même navire, main dans la main, alors que les lesbiennes étaient isolées. Cela est d’autant plus visible au travers de l’Internationale gay (IGA) qui a ouvert ses portes à la pédophilie dès 1980. Les lesbiennes ont encore patienté six années avant d’intégrer officiellement l’Internationale Gay, renommée I(L)GA en reconnaissance de l’affiliation des lesbiennes au sein du mouvement gay international en 1986.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:48

    Jean-Paul Sartre, prix Nobel de littérature en 1964, n’a pas eu l’air gêné d’apposer sa signature aux côtés de pédophiles notoires comme Gabriel Matzneff, René Schérer, Christian Hennion ou de personnes à minima homosexuels et pro-pédophiles comme Guy Hocquenghem, Jean-Luc Hennig ou Daniel Guérin. Ce dernier est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles inspirés des travaux du docteur Sexe alias Alfred Kinsey. Le dénommé Kinsey avait su s’entourer de plusieurs pédophiles pour la réalisation d’un chapitre sur la sexualité infantile dans son premier rapport sur le comportement sexuel de l’homme publié en 1948.3 Le docteur Kinsey avait notamment protégé le dénommé Fritz von Balluseck, condamné en Allemagne pour avoir abusé sexuellement d’une centaine d’enfants, dont sa propre fille, entre 1927 et 1957. L’ampleur du problème est réel et ne concerne pas uniquement la pédophilie, c’est un virus idéologique qui se propage depuis les années 1940 : le kinseyisme. La révolution sexuelle, la pornographie, la banalisation des pratiques sexuelles déviantes, la volonté d’imposer des cours d’éducation sexuelle aux enfants, le phénomène transgenre, et enfin l’assouplissement des lois en matière de mœurs sont l’incarnation même du courant kinseyiste.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:49
    La plupart des signataires de ces pétitions plaident aujourd’hui le contexte d’une lointaine époque comme s’ils évoquaient le moyen-âge ou plutôt leur discernement moyenâgeux. D’autres ont affirmé qu’ils ignoraient le contenu des pétitions qu’ils signaient car le « contexte » était à la contestation et propice aux pétitions. C’est notamment le cas de l’écrivain Philippe Sollers. Est-ce pour autant qu’il faille négliger le contenu d’un document que l’on signe ? Si l’on considère exacte cette autre explication fournie par certains signataires, il semble bien peu précautionneux d’apposer sa signature sur un document sans en prendre préalablement connaissance. D’autant plus lorsque l’on s’affiche clairement avec l’étiquette d’intellectuel. Cela est peu crédible car signer une pétition signifie intrinsèquement porter son engagement envers une personne ou une cause. Ne pas en assumer la responsabilité est une preuve d’un manque de maturité notoire.

    Enfin, l’initiateur de la première pétition était Gabriel Matzneff, si nous considérons le fait que les signataires ignoraient le contenu de la pétition ainsi que l’identité des autres signataires, ignoraient-ils aussi le profil de Gabriel Matzneff ? 

  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:50

    La révolution sexuelle est un paravent dialectique pour évoquer la révolution homosexuelle. Le père de la révolution homosexuelle est reconnu comme étant Alfred Kinsey qui s’inspira de ces prédécesseurs, aux profils tous aussi singuliers, tels que Havelock Ellis, Magnus Hirschfeld ou Harry Benjamin, père du transsexualisme. L’un des signataires de ces pétitions pro-pédophiles, Daniel Guérin, se revendiquait kinseyiste puisqu’il s’est clairement appesanti sur les travaux de Kinsey en écrivant plusieurs ouvrages sur la question. Daniel Guérin a également été à l’origine de la création du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) en France, un lobby gay, aux cotés de Guy Hocquenghem.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:51

    L’anti-conformisme était l’un des principaux crédos chez Libération le libertaire, un temps incarné par le collectif punk « Bazooka », engagé par Serge July entre 1977-1978 afin d’apporter une touche artiste au journal à travers le dessin. Mais la radicalité de Bazooka n’ayant aucune limite, le collectif fut rapidement licencié. Parmi les traces laissées par Bazooka, il existe ce dessin représentant une petite fille prodiguant une faveur sexuelle sur un adulte. Les multiples plaintes dont a été la cible Libération ainsi que les critiques des lecteurs, ont certainement poussé Serge July à se séparer du collectif Bazooka. En 1979 Libération titrait « En dix neuf mois, neuf inculpations pour ’’outrages aux bonnes mœurs’’ et ’’incitations à la débauche’’ ». Ces plaintes étaient concentrées sur les trois derniers mois, certaines pour des publications remontant à 1977.5 Ceci était d’ailleurs l’objet d’un article daté au 1er Mars 1979, cosigné par Serge July et Jean-Luc Hennig. Non content d’être la cible de multiples procédures judiciaires, les deux trublions se vantaient de leur palmarès. Quelques années plus tard, leur diatribe victimaire a pris quelques rides aux entournures.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:52

    Il existait un groupe de personne au sein de Libération ayant pour point commun leurs accointances sexuelles. Le cercle Hennig à Libération était composé par Guy Hocquenghem (1975), Michel Cressole (1978), Hélène Hazera (1978), un transsexuel, Maud Molyneux, un second transsexuel, le dénommé Jean-Luc Hennig, un enseignant « révolutionnaire » mais suspendu pour immoralité6, Copi le dessinateur, Luc Rosenzweig, ainsi que Christian Hennion, un pédophile décédé en 1999.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:53

    L’autre aspect ayant entraîné ces multiples poursuites judiciaires, pour l’essentiel perdues, a été l’existence des petites annonces gratuites. En effet, dès son première numéro Libération avait offert un espace dédié à la publication d’annonces diverses, nous y trouvions la rubrique des « taulards » ou bien celle de « Chéri je t’aime ». Cet espace d’expression flirtait avec la pédophilie voire la zoophilie et autres bizarreries sexuelles.7 Exemple d’annonce tout à fait sérieuse concernant la zoophilie et signée Jean-Luc Hennig, intitulée « Bestialités : vous qui avez déjà utilisé, pour caviardé, un chat, un chien, un serpent, une chèvre, un canard ou d’autres espèces rares, écrivez moi ou téléphonez […]. Je fais une enquête sur les zoophiles heureux, j’aimerai vous interviewer ». Face à la profusion et au succès de ces petites annonces, le 1er Décembre 1979, avec l’accord de Serge July, Jean-Luc Hennig créait le supplément « Sandwich » spécialement réservé à cet usage.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:54
    Alors que Libération avait le cercle Hennig, chantre de la pédophilie, de son côté Le Monde hébergeait le Roméo des midinettes en la personne de Gabriel Matzneff, et Charlie Hebdo avait ses dessinateurs au mépris sélectif.

  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:54

    Libérett’ est un clin d’œil à Hélène Hazera, la première journaliste transsexuelle engagée par Libération. Le dessin de Copi représentait une personne nue avec une poitrine de femme et un sexe géant d’homme. C’était la naissance du premier personnage de bande-dessinée incarnant le rôle d’un transsexuel et commentant l’actualité au gré de ses humeurs. Le ton était à l’humour lubrique. La première apparition de Libérett’ remonte au 27 juin 1979, un dessin signé Copi, amant de Guy Hocquenghem. Nous retrouvions Libérett’ dans les pages des petites annonces destinés aux homosexuels, à la rubrique « Chéri je t’aime ». Les aventures de Libérett’ ne durèrent que deux mois, visiblement les lecteurs, malgré le contexte de l’époque, n’étaient pas prêts à supporter ce genre de libertés. Copi a aussi collaboré avec Charlie Hebdo, il est mort du sida à l’instar de son compagnon Guy Hocquenghem fin des années 1980.


  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:55
    Les dossiers pédophiles et leur date de publication chez Libé
    avril/mai 1977
    Naissance du Front de Libération des Pédophiles (FLIP) à Jussieu.
    mars 1978
    Article de Gilbert Villerot, pédophile condamné
    5-6 novembre 1978
    Dessin pédopornographique de Bazooka avec la mention « Apprenons l’amour à nos enfants ». Le mois suivant le parquet de Paris déposa de multiples plaintes contre Libération malgré le contexte de l’époque.
    25-26 janvier 1979
    Le pervers de Saint-Ouen, Jacques Dugué, s’explique, l’infamie introduite par un texte signé G.H.8
    1er mars 1979
    Libération titre : « Outrages aux bonnes mœurs », une parodie de journalisme cosignée par Serge July et Jean-Luc Hennig.
    7 avril 1979
    Jacquemard-Sénécal9 signe la tribune intitulée : « On a tué Dédé Baudruche ».
    10 avril 1979
    Entretien de Tony Duvert avec Guy Hocquenghem et Marc Voline : « Non à l’enfant poupée ».
    11 avril 1979
    Suite Tony Duvert : « Non à l’enfant poupée ».
    27 juin 1979
    Libérett’ la transsexuelle vient sexualiser les pages de Libération.
    20 juin 1981
    Interview de « Benoît » titrée « câlins enfantins », de la pédopornographie dans un journal.10 Jacques Dugué n’avait donc pas suffit...
    21 octobre 1982
    Le jour suivant l’inculpation de René Schérer, Guy Hocquenghem titre « Le mythomane, le journaliste et le juge ».
    23 octobre 1982
    Lettres de Claude Sigala alors incarcéré en prison dans l’affaire du Coral.11

  • Mirlababo 2 janvier 2023 20:57

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