mardi 23 juillet 2013 - par jlhuss

Silence radio

Fitch retire le dernier « triple A » accordé à l'Hexagone par une grande agence de notation internationale. La France est sanctionnée par son niveau élevée de dette publique. L'agence Standard & Poor's avait déjà retiré son « triple A » à la France en janvier 2012, suivie par Moody's en novembre 2012.

Internet est bien utile pour retrouver rapidement les déclarations intempestives des uns et des autres à l’occasion de tel ou tel événement, plus encore pour découvrir les différences de traitement de l’information sur ces sujets.

Rappelez-vous en 2012, la perte du triple A chez Standard & Poors. François Hollande déclarait : "C'est une politique qui a été dégradée, pas la France" et il qualifiait cette dégradation de la note financière de "grave". « C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause. Elle a manqué de cohérence, elle a manqué de constance, elle a manqué de clairvoyance et surtout de résultats".

Certains pourront prétendre qu’il était alors dans l’opposition et que cette attitude était de « bonne guerre » ; ils auront en partie raison après tout.

Mais alors que dire de la presse ; les articles à l’époque furent innombrables mettant en exergue pour la plupart d’entre eux « l’échec d’une politique » Faites l’expérience, consultez les archives de l'époque et vous serez édifiés.

Fitch, la dernière des trois grandes agences de notation, vient de retirer à son tour le triple A à la France. Le moins que l’on puisse dire c’est que la reprise de presse est discrète. Les grands analystes d’hier sont sans doute en vacances. La nouvelle politique menée par Hollande estampillée « vertueuse » par ces mêmes analystes ne serait donc pas reconnue comme telle par les agences ? Pourquoi en dépit d’une rigueur affichée et décrite à longueur d’éditos, Fitch passe outre à ce retour à « la bonne gestion » ? Rien, pas un gros titre ; il faut chercher avec beaucoup de persévérance.

Bien sûr il y a la pseudo canicule, le tour de France, les longs développements sur les « vacances studieuses » et métropolitaines des Ministres. Tout de même, un petit effort d’objectivité ne serait pas nuisible à une crédibilité tant recherchée.

Tout au plus peut-on lire : La perte du dernier triple A de la France, un non-événement. "Visiblement oui, si l’on en juge par la réaction des marchés. Les taux auxquels la France s’endette sur le marché obligataire ont à peine réagi. Le taux d’intérêt de référence à 10 ans a grimpé de deux petits points de base lundi à 2,21 % contre 2,19 % vendredi soir." La messe est dite ! En somme, rien de grave chers petits, bronzez tranquilles, « pépère veille » et nous avec lui pour vous garantir une parfaite quiétude.

Pourtant, la France est sanctionnée par l'agence pour son niveau élevé de dette publique. Elle estime qu'elle culminera à 96% du PIB en 2014 et ne baissera que progressivement pour se maintenir à 92% en 2017. Des prévisions plus pessimistes que celles du gouvernement français, qui voit la dette atteindre 94,3% en 2014 et retomber à 88,2% en 2017. Ce qui permettra de dire que c'est Sarkozy qui est sanctionné, pas Hollande.

Fitch justifie également sa dégradation par le fait que « la production et les prévisions économiques sont nettement plus faibles que lors de la dernière revue des notes ». L'agence souligne que le taux de chômage a bondi à son plus haut niveau depuis 15 ans. là encore les thuriféraires Hollandais y voient les scories d'une politique antérieure. Il faudra attendre au moins 5 ans pour commencer à pouvoir envisager une quelconque petite, toute petite, responsabilité "Hollandaise" ; ce n'est même pas certain.

"L'agence dont le capital est détenu par une société française, Fimalac, dont une administratrice, Véronique Morali, vient d’être décorée de la Légion d’Honneur par le ministre français des Finances, et dont tout le monde convient qu’elle n’est pas la plus violente à l’égard de la France, annonce aujourd’hui, quelques jours après sa dégradation de la note nationale, qu’elle a également dégradé les notes de la région Rhône-Alpes, la région Île-de-France, la ville de Paris, (désormais notées AA+) ainsi que les banques Crédit Agricole, Société Générale, BPCE et Dexia Credit Local (DCL) dont la note attribuée à leur dette à long terme baisse d’un cran à A. La Banque Postale est descendue à A+, la Caisse des Dépôts (CDC) à AA+, le Crédit municipal de Paris à AA, tout comme la Société de Financement Local (Sfil) (AA aussi). La perspective associée à toutes ces notes est « stable », ce qui signifie que Fitch n’envisage pas de changer son évaluation à moyen terme."

Dormez tranquilles, nous sommes en 2013 sous Hollande, pas en 2012 sous Sarkozy, donc silence radio !

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10 réactions


  • Alpo47 Alpo47 23 juillet 2013 10:07

    C’est tellement plus important de parler une semaine des affrontements entre jeunes et police, du petit prince qui va venir, vient presque, attend encore... est arrivé, de la chaleur en été ...etc... etc... Plus de vrai actualité qui change nos vies, juste de l’enfumage pour occuper les esprits. Il n’y a plus de vraie information dans les « grands médias ». Ne reste que le Net.
    Et d’ailleurs plus personne ne s’y trompe, leurs ventes ou audience s’effondrent complètement. Sans les aides de l’Etat la presse disparaitrait. Dramatique et pourtant ...


    • Ouallonsnous ? 23 juillet 2013 18:14

      « Tout au plus peut-on lire : La perte du dernier triple A de la France, un non-événement. »Visiblement oui, si l’on en juge par la réaction des marchés« 

      Un non événement, sauf pour les merdias grâce auquels existent ces »chimères" de société de notation financières pilotées par l’oligarchie bancaire pour la servir contre les états nations !


  • Graffias Graffias 23 juillet 2013 11:17

    Parler des agences de notation c’est donner un casus belli à l’argent dette, c’est un moyen pour faire accepter au peuple toujours plus de dette au profit des banques, c’est un moyen de détruire un état, c’est un moyen d’encourager l’état à donner l’or de son peuple aux banques, ...

    La dette n’a de légitimité que parce que les politiques qui nous gouvernent la lui donne. 


  • Mr Dupont 23 juillet 2013 12:57

    Mr Jhuss

    Il y a pire question d’omerta socialiste

    Qui a relevé le vote du Sénat le 19 Mai 2013 sur la suppression du CDI ?

    Par 169 voix contre 33, l’UMP faux-cul s’est abstenue

    A l’honneur : les communistes ont voté contre

    Personne

    Aucune manif

    Rien : c’est passé comme une lettre dans la boîte du facteur

    Pourtant quand même ; c’est du lourd contre la classe ouvrière

    

Le CDI vous préservait des licenciements sauf en cas de « cause sérieuse et réelle ». En clair, à moins d’une faute grave ou d’une inaptitude au travail, la seule chose que pouvait tenter votre patron était de vous pousser au suicide comme chez France Télécom…


    Aujourd’hui, le boss pourra vous virer pour avoir refusé de changer de poste, pour avoir refusé de changer de lieu de travail, y compris de l’autre coté de l’Hexagone… Ou simplement s’il vous juge « incompétent » !

    

Le CDI prévoyait l’impossibilité de baisser votre rémunération sans votre accord. Le boss pouvait demander. Certains ont essayé… 
Grâce à notre Sénat, refuser une baisse de salaire (jusqu’au SMIC) devient un motif valable pour vous faire pointer à Pôle emploi (article 18 de l’accord national interprofessionnel – ANI).


    Le MEDEFF est au anges

    Le moment ne pouvait pas mieux être choisi pour que cet abruti de Bourdouleix sorte sa connerie

    Du pain béni : pour un peu les socialistes le remercieraient


  • gaijin gaijin 23 juillet 2013 13:04

    on s’en fitch non ?


  • en effet, sans doute plus simple de ne rien dire ..


  • BA 23 juillet 2013 14:39

    Mardi 23 juillet 2013 :

     

    A propos des défauts de paiement des pays de la zone euro, Jean-Marc Vittori écrit :

     

    Réfléchir à l’effacement des dettes publiques.

     

    C’est intenable. En un an, la dette publique a augmenté de 450 milliards d’euros dans les pays de l’euro.

     

    [ ... ] 

     

    La deuxième manière est sans nul doute plus violente, mais elle va sans doute finir par s’imposer : c’est l’effacement d’une partie de la dette. En jargon, on parle de restructuration pour ne pas effrayer l’épargnant qui détient cette dette d’une manière ou d’une autre. La Grèce y est passée l’an dernier. Le Portugal, qui aura beaucoup de mal à lever les 15 milliards d’euros prévus sur les marchés l’an prochain, risque d’y aller. Les autorités européennes acceptent peu à peu la perspective de la restructuration, comme l’ont prouvé le plan grec de l’an dernier, l’intervention chypriote cette année, ou l’imputation des pertes des banques à leurs créanciers prévue dans le projet d’union bancaire. Le FMI, lui, a lancé en avril dernier un vaste chantier sur le sujet en soulignant que les restructurations ont souvent été par le passé trop faibles et trop tardives. Les propositions abondent : processus d’arbitrage, création d’une cour internationale de restructuration des dettes, allongement automatique des maturités des obligations émises par un Etat en cas d’assistance financière fournie par le Mécanisme européen de stabilité… La sortie de la crise européenne dépendra de notre capacité collective à gérer un effacement de dettes, puis ses conséquences économiques et sociales. Il est urgent d’y réfléchir.

     

    http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0202911635059-reflechir-a-l-effacement-des-dettes-publiques-588695.php

     

    Les pays européens qui vont faire défaut sont les suivants :

     

    Grèce, Italie, Portugal, Irlande, Belgique, France, Espagne, Royaume-Uni, Chypre, et plus si affinités.

     

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

     

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

     

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

     

    4- Irlande : dette publique de 204,054 milliards d’euros, soit 125,1 % du PIB.

     

    5- Belgique : dette publique de 394,220 milliards d’euros, soit 104,5 % du PIB.

     

    6- France : dette publique de 1870,294 milliards d’euros, soit 91,9 % du PIB.

     

    7- Espagne : dette publique de 922,828 milliards d’euros, soit 88,2 % du PIB.

     

    8- Royaume-Uni  : dette publique de 1385,701 milliards de livres sterling, soit 88,2 % du PIB.

     

    9- Chypre : dette publique de 15,342 milliards d’euros, soit 86,9 % du PIB.

     

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF

     


  • olfe olfe 23 juillet 2013 17:38

    Et on nous bassinait auparavant comme quoi c’était important, que c’était une catastrophe, qu’il allait falloir se serrer la ceinture...
    Aujourd’hui, plus besoin de cet argument inutile, on nous dit qu’il faut se serrer la ceinture et pis c’est tout !!!
    Vous êtes trop cons pour comprendre cette économie incroyablement compliquée !!!


  • laertes laertes 23 juillet 2013 20:09

    @l’auteur : je sais que le temps s’accélère mais vous avez la mémoire courte ! Fitch ne fait-elle pas partie de ces agences qui juste avant la chute d ’Enron l’avait noté très favorablement. comment pouvez-vous prendre au sérieux les agences de notation américaines, qu’elles soient dirigées par des français ou des Zimbabwéens !!! Les board de ces agences sont plongés jusquau cou dans les conflits d’intérêts !! Rien que cela enlève toute la force à votre article !!


  • BA 23 juillet 2013 22:55
    L’éditorialiste du journal « LES ECHOS », Jean-Marc Vittori, vient de comprendre que plusieurs pays de la zone euro vont faire défaut.

    Et maintenant, dans le journal « LA TRIBUNE », c’est Patrick Artus.

    Ils commencent à comprendre.

    A propos des défauts de paiement des pays de la zone euro, Patrick Artus écrit :

    « Un défaut est inévitable pour les pays les plus vulnérables de la zone euro »

    La Tribune : Mais n’y a-t-il pas un danger d’une réaction en chaîne si l’un des pays de la zone euro fait défaut ?

    Patrick Artus : Le problème, c’est que l’on n’a pas mis en place les institutions nécessaires pour permettre d’éviter la contagion. Par exemple, si demain le Portugal fait défaut, nous n’avons rien pour empêcher les marchés d’attaquer les autres dettes européennes. Quant à l’OMT, il est inefficace parce qu’il ne peut être déclenché que si un pays demande à être placé sous programme d’aide. Il n’intervient qu’après le désastre, alors que ce mécanisme devrait être préventif. Mais il n’y a pas que cela. Il faut aussi prendre en compte le fait que les banques sont d’énormes détenteurs de dette publique. Pour qu’il y ait un défaut organisé, il faut prévoir avant une recapitalisation des banques. Or, le MES n’est pas prêt. Donc pour l’heure, un défaut signifierait automatiquement une crise bancaire.


    Les pays européens qui vont faire défaut sont les suivants :

    Grèce, Italie, Portugal, Irlande, Belgique, France, Espagne, Royaume-Uni, Chypre, et plus si affinités.


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