Le « journalisme citoyen » est à un véritable phénomène en Grande-Bretagne. Cette année, un Citizen journalism awards a été décerné à un anonyme présent lors de l’attaque du bus de Tavistock Square, le 7 juillet 2005. Peu avant les attentats de Londres, une agence à Glasgow s’était déjà spécialisée dans la commercialisation d’images amateurs. Elle dit dépenser depuis beaucoup d’énergie à démarcher les médias pour ses « clients », à qui elle reverse 50%.
En France, LCI présente, à 23h15 en semaine, un journal qui reprend les sujets les plus consultés sur le site Internet de la chaîne par les quelque 200 000 visiteurs par jour qu’elle revendique. Des sujets plus légers et souvent traités au moyen de vidéos dénichées sur Internet. Les initiateurs de ce programme le décrivent comme le premier journal « interactif » français mais s’interdisent, selon le présentateur Damien Givelet, « de diffuser des vidéos d’agressions ou de jeunes en banlieues brûlant des voitures ». Les vidéos choisies ne donneraient pas droit à des émoluments.
A l’inverse, TF1 achètera aux internautes les contenus diffusés dans l’émission hebdomadaire qu’elle s’apprête à lancer sur son site (www.wat.tv). L’objectif serait à terme de créer une véritable chaîne spécifique aux productions de la Toile.
La rétribution de spectateurs et l’attribution d’un canal propre à eux pose des questions : une source potentielle est-elle un journaliste en puissance ? Et surtout, quel avenir pour les professionnels de l’image victimes de cette véritable confusion des genres ?
Photo AFP