25 vérités de Valéry Giscard d’Estaing sur la crise russo-ukrainienne
Dans une récente interview, l’ancien président français a fait part de son analyse au sujet du conflit entre la Russie et l’Ukraine[1].
- L’annexion de la Crimée par la Russie constitue un acte de justice historique. Elle est « conforme à l’Histoire ».
- La Crimée « a toujours été peuplée que par des Russes » depuis sa conquête au XVIIIe siècle, qui s’est faite au détriment « d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc ».
- Pendant la Guerre froide, Nikita Khrouchtchev a voulu « accroitre le poids de l’URSS au sein des Nations unies ». Il a donc créé l’Ukraine et la Biélorussie afin d’avoir « deux voix de plus » dans le concert des nations et a rattaché la Crimée à la nouvelle Ukraine.
- « A l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas ». L’annexion était donc prévisible.
- « Le retour de la Crimée à la Russie a été largement approuvé par la population ».
- « La méthode de Vladimir Poutine aurait pu être différente. Mais, aujourd’hui, la question de la Crimée doit être laissée de côté ».
- « La Crimée […] a vocation à rester russe ».
- L’Ukraine a longtemps été russe et Kiev fut la capitale de la Russie. « Lorsque, ministre des Finances, je suis allé en Union soviétique à la demande du général de Gaulle, j'ai été reçu par Khrouchtchev à Kiev ».
- « Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? »
- « Quel est le sens de la politique systématiquement anti-russe menée par Barack Obama ? »
- « La transition ukrainienne a un aspect peu démocratique. Ce sont des clans dirigés par des oligarques qui mènent le jeu ».
- Les Etats-Unis « ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel ».
- La politique de sanctions contre la Russie viole le droit international.
- « Qui peut s'arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l'on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu'ils aient la possibilité de se défendre et même d'avoir des avocats ? »
- Les sanctions contre la Russie portent atteinte aux intérêts de l’Europe et de l’Occident.
- « Il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre ».
- « Pour l'Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins ».
- « L’Ukraine telle qu'elle est n'est pas en état de fonctionner démocratiquement ».
- La solution à la crise ukrainienne doit passer par la création d’une confédération multiethnique « sur le modèle suisse des cantons, avec une partie russophone, une partie polonaise et une partie centrale. Un système à la fois fédéral et confédéral, sponsorisé par les Européens et soutenu par les Nations unies ».
- Il est impossible que l’Ukraine entre dans le système européen.
- « Les aspirations européennes de Kiev étaient un songe ».
- « En tant qu’ancienne partie de la Russie, l’Ukraine ne peut pas être dans l’Union européenne ».
- La place de l’Ukraine« est entre deux espaces, la Russie et l'Union européenne, avec lesquels elle doit entretenir des rapports normaux ».
- Il est hors de question que l’Ukraine adhère à l’OTAN et la France a raison de s’y opposer.
- L’Ukraine risque la faillite financière et sollicitera l’aide du FMI car l’Europe ne pourra pas lui apporter son concours.
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba, parole à la défense !, Paris, Editions Estrella, 2015 (Préface d’André Chassaigne).
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[1] Isabelle Lasserre, « Entretien avec Valéry Giscard d’Estaing », Politique internationale, juin 2015. http://www.politiqueinternationale.com/revue/article.php?id_revue=146&id=1346&content=synopsis