lundi 19 mars 2012 - par Pale Rider

Bayrou, prophète... en son pays ?

Les Français se trouvent au pied du mur : ou bien opter pour une vérité peu sexy compte tenu des circonstances ; ou bien continuer à préférer le maquillage outrancier sous lequel ils savent que la fille qu’on leur présente n’est pas aussi jolie qu’on le prétend.

« Depuis le général de Gaulle en 1958, […], aucun candidat n’est parvenu à se faire élire avec un programme de vérité. » Ainsi s’exprime Sylvie Pierre-Brossolette dans Le Point du 15 mars 2012 qui, au-dessus du portrait de Bayrou, titrait : « Le prophète ».

 Quand on lit le dossier consacré au candidat du centre, on s’aperçoit que ce n’était pas ironique. En fait, Bayrou se distingue des autres candidats par le peu de promesses qu’il fait. Pour moi, c’est un argument positif : plus il y a de promesses, plus il y aura de promesses… non tenues. Bayrou essaye de ne prendre que des engagements tenables ; et même cela sera difficile -par exemple gérer le personnel de l’État à budget constant.

Faute de vision…

 Il est frappant de constater que les « grands » candidats sont des calculatrices à parole. Derrière leurs chiffres, souvent contestables, la pensée ou ce qui en tient lieu est indigente. Hollande nous ressort le catalogue de la bien-pensance socialiste, par exemple en voulant supprimer le mot « races » de la Constitution (faudra-t-il supprimer les mots « homme » et « femme » pour faire plaisir à certains lobbies ?…) ; il serait plus opportun de réfléchir à ce qu’est ou n’est pas le concept de race plutôt que d’en nier l’existence. Toujours cette volonté de niveler les différences tout en les exaltant : c’est dans l’air du temps. Côté Sarkozy, de pensée, point : les virages à 180 degrés du Líder Mínimo en sont la preuve flagrante, s’il en fallait encore une après cinq années passées à disloquer notre pays faute d’en avoir une vision.

 Bayrou pense, parle et écrit. D’aucuns en tireraient argument pour dire qu’il est incapable de gouverner. Le Parisien disait, le 15 mars 2012 : « C’est un peu quitte ou double. Il tire la campagne vers le haut, au risque d’apparaître plus comme un penseur qu’un acteur de la société.  » Certes. Mais l’un n’empêche pas l’autre. Je dirais même : l’un est le carburant de l’autre. S’il fallait en citer deux exemples, celui du poète Václav Havel, devenu « président-philosophe » de la Tchécoslovaquie, en serait un (Bayrou a assisté à ses obsèques). L’autre, c’est Nelson Mandela, qui fut un activiste, un président et un sage pour le plus grand bien de l’Afrique du Sud (je le tiens même pour le plus grand héros du XXe siècle).

Voilà pourquoi Bayrou, qui a relu de Gaulle, plaide pour un projet de société : « Il n'y aura pas de marche en avant s'il n'y a pas de cap », affirme-t-il (Libération du 14 mars 2012).

Pourquoi les Français placent-ils François Bayrou en tête des personnalités les plus appréciées, à 60% (en hausse constante), alors que les sondages, même inexacts, le donnent entre 11 et 15% dans les intentions de vote ? Eh bien c’est parce qu’ils veulent des miracles : Guéris nos écrouelles ! Augmente le SMIC ! Améliore nos retraites ! Protège nos bas de laine ! Fais des miracles ! Descends de la croix ! Fais un miracle puisque tu vas à la messe !

Pire encore : nos compatriotes veulent des miracles auxquels ils ne croient pas… mais auxquels ils veulent croire…

Changer de mentalité

Si cette équation bancale parvient à se résoudre, si les électeurs se décident pour un langage de vérité (je n’ai pas dit : une pensée infaillible), l’élection est gagnée pour Bayrou.

« Pour être prêt à espérer en ce qui ne trompe pas, il faut d’abord désespérer de tout ce qui trompe », écrivait Bernanos. La France est-elle assez désespérée pour préférer aux brutes et aux illusionnistes celui qui dit la vérité ? C’est ce que nous verrons.

Pierre Mendès-France était de cette race-là (oh ! pardon, M. Hollande). Il n’a gouverné que sept mois, mais il s’est forgé une légende méritée d’intégrité et de droiture politique. Jimmy Carter n’a fait qu’un mandat comme président des États-Unis. Aujourd'hui, il est universellement respecté après avoir été beaucoup méprisé.

Je parierais volontiers que, si François Bayrou devient président de la République française, il ne fera qu’un mandat. Mais permettons-lui de le faire ! Des déceptions, il y en aura, c’est certain. Mais il n’est plus supportable d’être gouverné à la schlague par des gens prostitués aux valeurs monétaires, même pas au service de tous, mais à celui de leurs amis riches. Et si la France repassait aux mains des socialistes, elle serait certes un peu plus humaine, mais trop encombrée de casseroles (il fallait écouter Montebourg, Mme Aubry !) et trop empesée de slogans de pure idéologie, qui contraindraient François Hollande à faire marche arrière toute en moins de temps que Mitterrand n’a dû le faire au début des années 80.

Bayrou a un programme pensé, réaliste, qu’il convient de lire et, pourquoi pas, de méditer. Actuellement, les intentions de votes semblent s’équilibrer, notamment grâce à Jean-Luc Mélenchon. Cela fait tomber l’argument du « vote utile », qui a tellement nui à Bayrou. Le temps est venu de retrouver une France fraternelle, juste, courageuse et vraie.



25 réactions


  • Voltaire Voltaire 19 mars 2012 10:26

    Bonne analyse.

    Je pense aussi que Bayrou, s’il était élu, ne ferait qu’un mandat. Mais dans la situation dangereuse où se trouve la France, je trouve assez inquiétant la possibilité d’élection de candidats dont on sait que les programmes sont totalement irréalisables.

    Il manque certainement à Bayrou un peu de sens de la démagogie. Il lui manque aussi, et c’est plus ennuyeux, plus de crédibilité sur la façon dont il envisage de former une majorité solide, te c’est probablement ce sui entraine un certain nombre de ses électeurs potentiels à penser qu’il n’arrivera pas à se mettre en situation politique de gouverner. F Bayrou aurait tout intérêt à expliciter son projet politique à ce niveau, afin de capitaliser sur une personnalité et un projet de reconstruction qui sont très margement appréciés.


  • Tall 19 mars 2012 12:02

    Bayrou prépare une grande manif avec comme slogan :

    L"immobilisme autrement !

    On attend 500 personnes au macdo de la république qui devrait faire salle comble



    • Pale Rider Pale Rider 19 mars 2012 12:27

      En admettant que limmobilisme soit la marque de Bayrou, ce que je ne crois nullement, ça vaut peut-être mieux que la frénésie sarkozienne dont on voit à quels abîmes elle nous a menés.
      Quant au McDo, je doute que le paysan Bayrou prise la « cuisine » servie ou plutôt vendue en ces lieux. De ce point de vue, il doit être de tendance Jové Bové (ils se connaissent, dailleurs).
      Pardon pour labsence dapostrophes : il y a un bug...


    • Agerate Agerate 19 mars 2012 12:48

      Il est assez jouissif de voir un partisan de l’éternelle alternance gauche/droite nous parler d’immobilisme.

      Il sait de quoi il parle, c’est certain.


  • Nanar M Nanar M 19 mars 2012 12:35

    bayrou fait partie de la troïka des soumis à la finance avec sarko et hollande.
    On ne veut plus des ces larbins.


  • Marianne Marianne 19 mars 2012 14:03

    En effet, Bayrou est le candidat de la vérité, il cherche à expliquer aux Français la vraie situation du pays et les solutions réalistes pour sortir de la crise et de la dette.
    C’est aussi le candidat de l’efficacité économique, de la créativité, de la solidarité et de la moralité. Un bon équilibre.


  • paillekann 19 mars 2012 15:05

    Oui, Bayrou sera élu, les gens ne se laissent avoir par les sondages et autres démagogies de candidats tous plus agités les uns que les autres.
    Tous ceux que je rencontre depuis deux semaines voteront avec certitude pour lui.


    • Pale Rider Pale Rider 19 mars 2012 15:15

      Puissent les électeurs vous entendre ! Ayant fait les boîtes aux lettres et deux fois les marchés, je suis surpris de constater le bon accueil qu’on nous fait et même, à plusieurs reprises, un accueil enthousiaste de personnes qui vont jusqu’à refuser le tract en disant : « De toutes façons, je voterai pour Bayrou ! » Parmi les fans, un cycliste d’une cinquantaine d’années, deux charmantes petites vieilles, plusieurs belles jeunes femmes qui nous ont souhaité « bon courage » avec un sourire complice. Nous n’avons rencontré jusqu’ici aucune hostilité, au pire de l’indifférence. Il faut souhaiter que les gens votent pas seulement avec leurs tripes, mais aussi avec leur intelligence, ce qui nous éviterait la catastrophe de 2007, après celle de 2002.


  • bernard29 bernard29 19 mars 2012 15:42

    sur la proposition de Hollande de supprimer le mot race dans la constitution, je pense que c’est tout a fait justifié.

    Ce terme race ne veut rien dire biologiquement, le sang des hommes est le même a dit quelque part le grand hématologiste et humaniste le professeur Jean Bernard. Il n’y a qu’une race, la race humaine. Le terme de« race » est obsolète. Je suis pour la suppression du mot « race », et pour le remplacer par DE COULEUR ET DE CULTURE , et je propose de rédiger l’article de la constitution ainsi ;

     Article 1)  «  ............ Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de couleur, de culture ou de religion............."


    • Pale Rider Pale Rider 19 mars 2012 15:56

      Merci d’avoir réagi au débat que j’ai esquissé sur le terme de « race ». Votre proposition est intéressante et mérite d’être développée. C’est vrai que la « race » est souvent assimilée à une « ethnie », et que celle-ci est essentiellement une affaire de culture. C’est flagrant quand on parle stupidement de la « race juive » alors qu’au moins depuis deux mille ans, voire davantage quand on lit l’Ancien Testament, il ne s’agit même plus d’une ethnie. Il y a hélas un dingue en scooter qui n’est pas capable de comprendre ça.
      En revanche, je conteste cette propension de la gauche à dire qu’on est tous pareils, ce qui n’est ni vrai ni souhaitable. Et c’est en cela que Bayrou est à écouter : la Fraternité, c’est de se savoir différents et d’être capables de se parler et de travailler ensemble.


  • Taverne Taverne 19 mars 2012 15:42

    « Des déceptions, il y en aura, c’est certain », dites-vous, si Bayrou est élu. Certes, mais il y en aura davantage encore si Hollande ou Sarkozy est élu car ces derniers vont renier une partie importante de leurs promesses. De plus en France, quand le président d’un bord gouverne pendant 5 ans, l’autre camp en bave pendant toute la durée du mandat. Tandis qu’avec Bayrou, chacun sera au moins partiellement contenté, puisqu’il prendra des mesures centristes pouvant satisfaire tantôt la droite tantôt la gauche.Ce qui est toujours mieux que d’enrager pendant 5 ans à cause de la politique du camp opposé et qu’on déteste.


    • Aris 19 mars 2012 16:19

      Quel que soit le-la candidat-e, il y aura forcément déception sur telle ou telle attente.
      F. Bayrou a le mérite d’être au centre.
      C’est un handicap également.
      Car à prendre les mesures « centristes » dont vous parlez, il risque de ne satisfaire ni les uns ni les autres sur le large échiquier des partis politiques actuellement représentés au Parlement.
      Et de ne pas trouver une coalition majoritaire qui permettrait de gouverner la France hors le clivage droite/gauche. 
      Mais peut-être vaut-il la peine de parier Bayrou, ne serait-ce que pour changer la donne ?... 


  • bernard29 bernard29 19 mars 2012 16:00

    personnellement , ce que j’ai trouvé trés fort chez Bayrou, c’est sa proposition qui concerne son « référendum institutionnel » lors des législatives de 2012. 

    Tout d’abord parce que

    a) je suis d’accord avec ses propositions ( même si on doit aller plus loin) voir Pacte Démocratique http://pacte-democratique.blogspot.fr/search?updated-max=2010-12-29T00:56:00-08:00&max-results=1  mais enfin ... !!)

    et b) en plaçant ce référendum au moment des législatives, il permet l’ouverture d’ un vrai et grand débat national sur la rénovation démocratique dans TOUTES LES CIRCONSCRIPTIONS du territoire. Et ça c’est c’est insidpensable.

    Il devrait à mon avis, expliciter quel est pour lui le rôle d’un président de la République, quelles sont les fonctions qu’il attribue à ce personnage de l’Etat, et comment il compte remplir ce mandat. C’est à dire recentrer son discours sur la fonction présidentielle. (au dessus des partis, gardien des institutions, protecteur des libertés publiques, représentant de l’Etat français, garant de la spécificité de la parole française dans le monde et en Europe. etc etc .. Sortir des débats politiciens et des jeux de ralliements partisans. 




  • sylvie 19 mars 2012 17:35

    Merci de votre analyse, presse Protestante ? il s’agit donc de l’excellent Reforme ?


  • paillekann 19 mars 2012 17:37

    Dire que certains seront contents et d’autres seront déçus... C’est non seulement déjà le cas, ce le sera toujours d’ailleurs, mais c’est encore penser en termes droite/gauche.
    Ahhh ! Conditionnement, quand tu nous tiens...

    Bayrou écrit sa Charte d’unité Nationale, fera son gouvernement à partir de l’engagement à cette Charte. Son premier ministre ne sera pas « un politique » mais un charismatique de la société civile.
    Le référendum viendra remettre beaucoup de chose en place, et à partir de cet exemple qui vient d’en haut, il fera des propositions qui visent au renforcement de l’équité, la justice et du lien solidaire.

    Il n’a jamais promis des choses agréables et ce ne le sera pas souvent ! Mais avec une vision d’avenir stable sur les bases de ce qui a fait la fierté de la France.


  • Scribe Scribe 19 mars 2012 18:35

    Merci pour cette excellente analyse, je suis surpris par la bonne tenue des réactions. Je me permets d’ajouter que l’électeur doit choisir entre deux positions :
    - 1 : Tout ce que dise les économistes est faux, y a de l’argent : piquez dans la poche des autres et donnez moi plus !
    - 2 : C’est vrai que la situation de la France est critique et que nous ne pouvons plus espérer de miracle, retroussons nous les manches, serrons les dents, ensemble nous allons le faire le miracle, ça nous coûtera à chacun mais nous le ferons et nous en seront fiers.
    Bayrou est le seul à nous proposer la deuxième option, la seule qui soit à la hauteur de la situation.


  • Vieux Sachem 19 mars 2012 19:14

    Bayrou, mon candidat, stagne dans les sondages malgré son excellente côte de popularité.

    Je crois qu’il subit le syndrome du sur-doué ou du premier de classe. En théorie, c’est incontestablement lui le meilleur proposant : ses analystes sont justes, ses propositions sont rationnelles et équilibrées. Mais tout cela n’accroche pas suffisamment : même s’il a un certain charisme, il manque de « flamboyance » (comparez avec Mélenchon ! ) Je souhaite de tout coeur qu’il réussisse, mais comme on disait dans un télé-crochet, il lui manque le facteur X (X factor).
    Ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent ; ce sont plutôt ceux qui déchirent.

    • Taverne Taverne 19 mars 2012 22:23

      Plus Bayrou monte en popularité dans les sondages et plus il stagne dans les intentions de vote. Ce qui montre que le système est mauvais, ce qui montre que Bayrou a raison de vouloir changer le système.

      CQFD.


  • 100reproches 100reproches 19 mars 2012 21:52

    Droiture et courage plutôt que verbiages et vanités... La raison du plus fort est toujours la meilleure. Il serait bon que pour une foi la raison du meilleur soit la plus forte.


    • Pale Rider Pale Rider 19 mars 2012 22:09

      Magnifique formule, merci ! D’ailleurs, n’est pas Bayard qui veut, et parmi les candidat/e/s à la présidence, beaucoup ne sont pas sans peur parce qu’ils/elle ne sont pas sans reproche. A cet égard, notre chevalier-prophète est en bonne posture : l’intégrité paye au moins sur ce plan-là. C’est certainement une carte à jouer.
      Il faut espérer que nos concitoyens, qui aiment bien être « pistonnés », fût-ce collectivement, se mettent à préférer quelqu’un de moins flamboyant ou de moins flambeur, et à voter non pas pour le plus roublard mais pour le plus honnête. Sur le plan économique, la probité individuelle et collective est le meilleur gage de prospérité partagée. Je signale que c’est tout le sens du calvinisme tel que Max Weber l’a expliqué : Rocard préfaça un livre sur la pensée économique de Jean Calvin, ce n’est pas un hasard.
      Une suggestion : tâchez de repérer les gens honnêtes en politique : il y en a. C’est ceux/celles-là qu’il faut propulser sur le podium.


  • Tall 19 mars 2012 22:32

    Je suis d’accord pour qu’on remette la Coupe du Français le + populaire de l’année 2012 à Bayrou.

    Mais il n’est pas obligé de faire de la politique pour ça. Je dirais même que ça l’handicape.

  • Taverne Taverne 20 mars 2012 09:03

    Tous les coups sont permis. Ce matin, Monsieur Juppé n’a pas hésité à exploiter l’affaire de la tuerie de Toulouse pour tirer sur Bayrou en déclarant que ce dernier « ajoute à l’ignoble ». Il a fait mine de prendre pour argent comptant les propos que lui tendait le journaliste, à savoir que Bayrou parlait « sans doute » de Sarkozy en évoquant une société de divisions propice à ce genre d’horreurs.


    • Taverne Taverne 20 mars 2012 09:31

      Voici le lien. Comme on le voit, Bayrou n’accuse pas Sarkozy spécialement mais « l’état de la société » et les « stigmatisations ». Mais comme toujours à l’UMP, on manipule les faits et les propos sans vergogne. Le but étant de faire réélire Sarkozy par tous moyens pour le soustraire pendant 5 ans à l’action de la justice pour ses nombreuses malversations (corruption, financements occultes...)


    • Pale Rider Pale Rider 20 mars 2012 09:32

      Effectivement, Juppé se sent peut-être visé, pas directement, mais celui qu’il soutient à contrecoeur. Un politologue, ce matin sur France Inter, allait à 100% dans le sens de Bayrou, à savoir : Apparemment, la tragédie de Toulouse est l’oeuvre d’un dingue isolé, mais, comme pour Breivik en Norvège, son acte s’inscrit dans un terreau, un contexte. Ce n’est pas indécent de le dire, et d’ailleurs, tout le monde finira par le dire, même ceux qui portent une responsabilité en la matière. Je rappelle qu’ont été descendus deux Arabes, un Antillais et plusieurs Juifs. C’est quand même significatif. Il n’y a pas de criminels « hors sol ». Bayrou a donc eu raison de déclarer, dès hier soir, que cette affaire abominable devait nous amener à nous interroger sur les maladies de notre société.
      Enfin, ne croyons pas que nous sommes immunisés contre les réflexes de méfiance vis-à-vis de telle ou telle communauté. Dans toutes les périodes de crise, cela existe, et ça fonctionne en proportion des menaces réelles ou fantasmées qu’on perçoit. Nous devons résister aux pensées-réflexes qui sont tapies en nous. Il faut reconnaître que ce n’est pas facile...


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