samedi 3 novembre 2012 - par leon et paulette

Bérézina politique

Ce pourrait se présenter comme une scène de guerre ordinaire : l'Exécutif, face au patronat et à la droite, est en bien mauvaise posture. Sous nos yeux, sans qu'on nous convie à la bagarre, se mettent en place les troupes. D'un côté, sur le sommet de la colline les néo-cons et de l'autre, sur une mauvaise pente, une armée d'affadis. Mais la guerre n'aura pas lieu, car un camp a choisi de l'avoir perdue d'avance.
Avant l'élection de François Hollande, les marchés se préparaient déjà à lui faire la guerre. Devenu président, il indiqua en septembre " Je suis en situation de combat ". Mais aujourd'hui, les décisions prises, les attitudes, nous indiquent que le combat décisif n'aura pas lieu, que nous ne connaîtrons sous son étendard qu'une guerre de mots, tant la ligne démocrate épousée par lui et le PS est assumée.
 
Il y a quelques mois, armé d'un programme modeste et contradictoire, l’homme qui voulait «  donner du sens à la rigueur  » partit en guerre pour changer l’Europe et changer maintenant.
Il y a quelques semaines, il avait encore le menton relevé. Aujourd'hui, ses déclarations martiales sont tombées dans l'oubli, et les Français les plus modestes se découvrent, sur un champ de bataille biaisé , dans le viseur des « cost killers » de l'austérité. La soumission.
 
Le général en chef savait depuis longtemps qu'il aurait à déplaire soit aux marchés financiers soit aux électeurs. Il a choisi, dans le silence le plus épais : les électeurs paieront la note. Il sait aussi que les marchés le contraindront à leur concéder plus encore. Déjà, les dégâts sont très lourds. Chaque plan d’austérité est le « dernier », mais cela continuera.
 
Drôle de guerre, où l'une des parties s'est délibérément placée sur le terrain de l’adversaire.
 
En fait, les gouvernants ne veulent pas se battre. Ils veulent éviter la guerre.
Ils flattent l'adversaire, le courtisent et louvoient. Après François Hollande s'affirmant «  président des bisous  » dans une école pendant la campagne présidentielle, voici que le général Pierre Moscovici est venu "dire des  mots d'amour aux entrepreneurs", ceux-là même qui popularisent l'idée d'un racisme anti-patrons et qui, ayant perdu l'élection sont entrain de gagner le troisième tour social.
 
Ayant engagé le pays sur le même chemin que ses prédécesseurs, le gouvernement ne peut même plus se défendre contre le lobbying patronal qui sait que tout recul en annonce un autre. Nous voilà spectateurs d'une scène déjà vue : élus par des voix de gauche, les nouveaux gouvernants veulent montrer qu'ils font mieux pour la finance et le capital que la droite.
 
Le PS, retranché dans ses boyaux, a franchi une nouvelle étape dans la coupure avec la société. A ses petits soldats à découvert, aveuglés sur l’impasse dans laquelle leur parti est entré et sa signification irréversible, on a demandé silence et courage.
Sur le tableau noir, on coche les pertes.
A l'orée d'une Bérézina politique, leurs généraux incompétents ont décidé de finir le sale boulot.
Ils n'auront pas la paix. Le déshonneur en plus.
 
Léon
 


8 réactions


  • sirocco sirocco 3 novembre 2012 09:26

    Et c’est pas plus rose sur le plan des Droits de l’Homme.

    En livrant Aurore Martin aux autorités espagnoles, Manuel Valls apparaît aussi nauséeux que le fut Alain Peyrefitte, ministre facho de l’Intérieur sous Giscard d’Estaing qui avait extradé l’avocat Klaus Croissant vers l’Allemagne en 1977.


    • MME MARTIN N A PAS A ETRE EMPRISONNEE EN ESPAGNE..

      CAR S IL Y AVAIT UNE FEDERATION DE REGIONS EN CEE...ELLE SERAIT PEUT ETRE DEPUTEE EUROPEENNE.....

      SI LES MINISTRES DE L INTERIEUR TROUVENT PLUS DIFFICLE DE NEUTRALISER DES SALAFISTES OU ALQUAIDAISTES (EX MERAH.....ou ils ont merdé °)QUE DES AUTONOMISTES

      CE N EST PAS UN CONCOURS D EMPRISONEMENT QUI REGLERA LE PROBLEME
      et la facilité d’enfermer des « régionalistes »

      LES REGIONS FERAIENT TOURNER L EUROPE MIEUX QUE LES ETATS LOBBYSTES DES BANQUES..... et nos ministres...sénateurs et députés....CORROMPUS


  • katakakito 3 novembre 2012 12:16

    Rajoutons à cela la mise en place de mesures dont les français ne veulent pas en majorité.
    Le mariage gay, la suppression des devoirs à la maison et des repentances qui n’en finissent pas !
    Est-ce cela qui va résoudre la crise ? apporter la croissance ? Est-ce cela s’occuper de nous ?
    On a des ministres et des journaleux qui n’arrêtent pas de nous parler des droits humanitaires en Syrie, mais qui s’occupent peu des droits des français à vivre décemment.
    Ajoutons PSA coulé à cause des mesures imposées par les américains envers l’Iran et qui pourrait tomber (par hasard) dans l’escarcelle de General Motors.. C’est ça s’occuper des français ?
    Ah ! on nous parle du péril antisémite et islamiste assimilé au nazisme, mais que ne nous parle-t-on pas du péril des banquiers et des Von Fripouille auxquels le gouvernement lèche les bottes. Il est bien réel celui-là pour nous.

    C’est la Bérézina et le général et ses officiers s’enfuit et passent à l’ennemi en se cachant derrière un écran de fumée. Ils abandonnent leurs soldats.
    Honte à eux !


    • Croa Croa 4 novembre 2012 20:17

      Non les Français se foutent de ces mesures en fait mais
       il fallait un changement visible ! smiley smiley smiley

      (Les problèmes de PSA sont de la responsabilité du précédent gouvernement... Cependant en effet la même politique est poursuivie.)


  • colza 3 novembre 2012 13:45

    Le seul mérite de Hollande, c’est que par son élection, il nous a débarrassé de Sarko (on peut discuter sur le fait qu’il ne fait pas mieux que Sarko, mais seulement autrement).
    J’ai voté Hollande pour cette raison, mais il y aurait eu une chèvre à sa place, j’aurais voté pour elle pour gicler Sarko.
    Des forces obscures voulaient nous imposer DSK à coup de sondages et de manipulations médiatiques. Le héros a sombré, ces mêmes forces nous ont imposé Hollande...
    Et nous en sommes là.... Changement de marionnette. Aux ficelles : les mêmes !


  • urigan 3 novembre 2012 14:49

    « ces mêmes forces nous ont imposé Hollande... »

    Il y avait une alternative : voter pour un candidat ou une candidate autre que ceux présentés par l’UMPS. Et cela au premier tour.
    Faire également de même pour les législatives.


  • julius 1ER 3 novembre 2012 19:02

    (anlyse juste et lucide, ces socialistes sont parti_ prenant de la doxa libérale, privatisations à outrance, les problèmes sociétaux qu’ ils font passer au premier plan, mariage gay, abolition de la prostitution, tolérance à la marijeanne et j’en passe ne sont qu’un écran de fumée, même si ce sont des sujets dont on pourrait débattre dans une société ou il n’y a pas 5 millions de chômeurs et dix millions de pauvres ! je rejoins totalement Mélanchons lorsqu’il parlait de ces grands patrons et autres cadres financiers « Qu’ils s’en aillent » était le mot d’ordre et il est toujours d’actualité pour un qui s’en va on peut en mettre 3 pour le même salaire !
    Et c’est le grand A Einstein qui disait :( on ne peut pas demander à ceux vous ont mis dans la merde de vous en sortir ) formule OH combien actuelle
    premièrement mis au pas de la finance par des nationalisations massives,des banques
    2IE mise au pas des multinationales au niveau europeen
    3ie sanctuarisation de l’espace européen
    3ie alliance stratégique avec les pays limitrophes(avec la Russie par ex)
    4ie abolition des paradis fiscaux( et retour des capitaux en fonction des pays d’origine)
    ou à défaut au prorata des pays concernés
    5ie financement des états européens directement par la BCE
    6iemise en place d’états généraux dans toute l’europe pour définir les droits et devoirs
    pour tous les peuples de l’Union
    7ie définition d’une politique de grands travaux( transport, information, santé, social
    au niveau de toute l’Europe !
    8ie redéfinition des salaires et des revenus mise en place de barêmes et d’une échelle
    de 1 à 10
    9 ie mise en place d’une véritable politique de l’énergie et des ressources naturelles
    10 ie mise en place d’un revenu citoyen dans toute l’Europe !


  • Dwaabala Dwaabala 3 novembre 2012 20:58

    Camarades !

    Comme vous vous méprenez sur celui qu’est en réalité notre Président !

    Il circule en ce moment chez les militants du Front de gauche un document devant lequel deux questions -au moins- se posent :

    1) Celle de son authenticité.

    2) Pourquoi suscite-t-il une telle émotion ?

    Au lendemain de la réunion du Parti de la gauche européenne, il serait bon que chacun puisse donner un avis à son sujet.

     

     

    Présidence de la République française

     L’ Élysée, le 28 octobre 2012

     

    Mon cher Jean-Luc,

    Comme il est bon de sentir que son fauteuil de Président de la République a aussi un accoudoir à gauche !

    Tu sais très bien que Jean-Marc n’est qu’un Premier ministre de transition, que j’ai désigné pour ne pas effrayé (sic) ceux qui m’ont élu, mais que je n’oublie pas que si je suis ici c’est grâce à tes 4 millions de voix.

    Je suis entièrement d’accord avec le combat que tu mènes contre le TSCG.

    Tu as très bien compris aussi que je n’ai signé avec Merkel que pour donner le change et te laisser en réalité toute latitude dans l’action.

    Je sens que ma popularité est en berne, ce ne sont pas les sondages qui diront le contraire, et que le peuple désapprouve largement l’action que j’ai mené (sic) depuis mon élection.

    Tant mieux !

    Cela ouvre les perspectives de lendemains qui chantent.

    Attends encore un peu, continue à mettre les masses en branle par ton verbe et ton action militante, il faudra bien au bout du bout que je finisse par virer l’autre pour faire appel à toi.

    Alors ils verront, en Europe, de quel bois je me chauffe.

    Ensuite, il en sera fini des troubles populaires de la perception de l’autorité.

    Il s’agira simplement de prendre avec toi les dispositions qui permettront au capitalisme de mieux tourner encore.

    1) Remettre en cause le paiement de la dette tel qu’il est organisé aujourd’hui en faisant payer les peuples... C’est le camarade P. Laurent qui l’a déclaré à l’issue de la réunion.

    Remarque l’ambiguïté de la formule, qui peut leur laisser penser qu’ils continueront à être pompés alors que...
    C’est ce que les grammairiens appellent une tournure louche. Elle me va, je la garde.

    2) Donner la priorité au redressement productif, à l’investissement dans les services publics, à l’investissement industriel, à la transition écologique, donc concentrer les financements sur la création de richesses utiles et sur une meilleure répartition des richesses.

    Et c’est pour cela que nous proposerons :

    3) De reprendre le contrôle des circuits bancaires et financiers, de changer le rôle central de la BCE, que nous proposons la création d’une banque publique européenne exclusivement consacrée au financement social et écologique.

    En gros, prendre le contre-pied de tout ce que je fais par ruse en ce moment.

    La gauche européenne ne manque pas d’audace : suivons donc son programme !

    Il restera à voir comment les intéressés nous laissent nous asseoir dans leur fauteuil et mener leurs affaires pour leur plus grand avantage et mieux qu’ils ne savent le faire, et si les peuples suivent d’enthousiasme une telle initiative.

    Pour le moment, rien d’évident ni d’un côté ni de l’autre.

    Pendant qu’à l’extérieur on continuera sans rien changer à porter en avant la politique agressive de la CIA et de l’OTAN, pour ne se mettre personne à dos....

    Tout cela est très beau dans un programme, me diras-tu ; mais à l’épreuve des faits c’est une autre paire de manches : il faudra toute notre détermination pour que ça marche.

    Pour deux copains rien n’est impossible, n’est-ce pas ?

    À bientôt sur le perron de l’Élysée.

    Tu verras mon cher Jean-Luc que c’est mieux que la promenade que tu as faite dimanche - je t’ai aperçu, depuis mes fenêtres- avec les curieux dans ses jardins ; compte sur moi, comme je compte sur toi ; ton,

    François


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