samedi 18 décembre 2010 - par Yann Riché

Borloo et Hulot : la danse des non-candidats

Pour ce premier billet consacré à la présidentielle 2012, ce sont deux acteurs essentiels de 2007 qui sont à la parade. Le premier en tant que grand organisateur du Grenelle de l'Environnement, le second en tant qu'initiateur du pacte écologique qui a permis le Grenelle. 

La révolution culturelle du Grenelle de l'Environnement n'aura donc pas subsisté ni à la crise, ni à la politique, peut être sans doute parce que les enjeux politiques qui en découlent n'étaient plus compatibles avec la crise. Les deux acteurs de ce Grenelle, sont d'après les différents commentateurs assez proches, en tout cas Borloo serait l'homme politique dont Hulot est le plus proche.

Ils n'annoncent rien sur leurs ambitions, laissent planer le doute, mais aucun doute, c'est pour avoir de l'écoute. 

Nicolas Hulot n'a pas le profil de l'homme politique qui irait se fracasser dans une campagne présidentielle longue, coûteuse et dont chacun dit qu'elle est éprouvante. Il ne peut non plus renouveler le coup du pacte écologique de 2006 / 2007. L'écologie perçait sous un nouveau jour, comme un signal des citoyens pour sauver la planète sans entrer dans le monde des "alters". Europe-écologie le verrait bien pourtant comme candidat, du moins certains, en lieu et place d'Eva Joly. Personnalité préférée des Français, la parole de Nicolas Hulot compte, mais pour dire quoi dans cette campagne ? 

Jean-Louis Borloo, tout comme Hulot ne vise pas le poste suprême, mais s'il veut peser, négocier le poste de premier des ministres, il se doit de réunir le centre pour contre-balancer le poids de l'UMP. Drôle de de pari, être dedans et dehors à la fois, "contre" l'UMP tout en étant affilié à l'UMP. C'est tout le problème de Borloo, il n'a pas la surface financière pour sa campagne, le parti radical étant dépendant de l'UMP. Par contre il apparaît, comme il le dit lui même, comme l'aile gauche de la droite pour compenser la dérive droitière de la majorité présidentielle. Mais nous l'avons vu, dès qu'il est sous pression, son côté "dilettante", le conduit à commettre des gaffes, certes elles ne sont pas majeures puisque ce sont souvent des gaffes de communication (taxe carbone, nombre de stations essences à sec), mais dans une campagne c'est celui qui gère le mieux sa communication qui gagne.

Alors un ticket Borloo-Hulot est-il possible ? Si les deux s'entendent, ils pourront se prévaloir d'avoir réussi le Grenelle, du moins en parti. Mais Hulot peut-il être l'homme d'un parti alors qu'il souhaite avant tout que les thèmes de l'environnement soient pris en compte par les candidats ?

Borloo et Hulot feront bien quelques danses, voir quelques pas ensemble, pour ouvrir le bal du débat de la présidentielle en 2011, mais il y a peu de chance qu'ils soient l'un ou l'autre réellement candidat en 2012.



3 réactions


  • epapel epapel 18 décembre 2010 16:22

    Le « C dans l’air » d’hier était entièrement consacré à Hulot et par ricochet à Boorlo : même conclusion mais avec de vrais arguments.


  • Robert GIL ROBERT GIL 18 décembre 2010 19:06

    Hulot est un génie de la communication, il a réussi à faire de l’écologie un dogme ultralibéral ! Quand on voit la liste des multinationales qui le ou qui l’ont financé : E. Leclerc, L’Oréal, Bouygues, TF1 ou Rhône Poulenc, on peut douter de sa fibre écolo. En faisant de la politique fiction, on pourrait imaginer que sous l’œil bienveillant de Sarkozy, il se présente au premier tour de la prochaine élection présidentielle,  pour jeter le trouble et la confusion dans l’électorat de gauche ...

    conscience citoyenne responsable

    http://2ccr.unblog.fr/


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