Buvons un coup, buvons en deux à la santé du roi de France
Le couple présidentiel rate son apparition au G8. Madame brille par son absence et s’éclipse en toute impolitesse dès la première journée et Monsieur aurait mal digéré ses toasts avec Poutine. Maintenant, on peut se demander si le couple Royal-Hollande aurait fait mieux !
Cécilia Sarkozy se permet de quitter un sommet international, celui du G8 en l’occurrence, pour ne pas rater l’anniversaire de sa fille. L’attention est louable de la part d’une secrétaire travaillant à mi-temps pensant à ses enfants, elle est plus surprenante venant de la première dame de France. Cela est d’autant plus étrange que la fille en question a vingt ans, c’est-à-dire un âge où l’on préfère célébrer ce genre d’événement avec des amis du même âge plutôt qu’avec sa maman, la présence d’une mère maniant la pelle à tarte pour découper le gâteau étant moins essentielle que celle d’un petit ami pour la circonstance. Mais admettons, les liens familiaux ne devraient concerner que les intéressés et nous laisser muets si ce n’est que nous sommes contribuables. Les déplacements de l’épouse du président coûtent à l’Etat, il n’est pas question d’en contester le bien-fondé. Que Cécilia Sarkozy voyage en jet de l’Etat, sous protection rapprochée et dispose même d’un budget de représentation est tout à fait naturel. Je dirai même qu’il en va de l’honneur de
On imagine mal la femme du président quittant une réception à L’Elysée par ce que c’est le début des soldes, encore moins refusant d’aller au Kremlin rencontrer Poutine parce que la date du voyage officiel coïnciderait avec celle du remariage de sa meilleure amie à Bourges ou Saint-Raphaël.
Ce qui peut paraître comme un choix de vie respectable pour l’épouse d’un secrétaire d’Etat ou d’un député de circonscription rurale ne tient pas à un si haut niveau. D’abord pour des raisons de protocole, de représentativité, mais, comme dit précédemment, pour des raisons budgétaires. Donner l’impression que la sphère privée puisse passer avant les obligations liées à la fonction risque de créer un précédent fâcheux et diminuer l’image déjà écornée du couple présidentiel.
Finalement, peu importe la vie privée des grands de ce monde, les querelles de couple, les adultères ou les problèmes d’alcool ne devraient pas interférer en politique, où alors au niveau des gazettes divertissantes que l’on lit chez son coiffeur.
Nixon buvait des Martini plus qu’il n’est raisonnable, avait la main plutôt baladeuse et tenait en privé des propos orduriers et quelquefois antisémites, il n’empêche qu’il n’est pas tombé pour cela, mais à cause du Watergate.
On doit donc juger le président sur le fond, sur ses engagements politiques, c’est évident. Il n’empêche que ce genre d’incident, mettant en scène sa femme, produit un certain malaise quand on se souvient de la manière dont le couple présidentiel a médiatisé et mis en évidence sa complicité, son relationnel et son intimité à titre de propagande de campagne.
Boire avec un Russe n’est jamais facile, cela demande entraînement. Nicolas Sarkozy n’est pas un grand buveur, ça se voit. C’est bien dommage, car savoir lever le coude peut s’avérer utile en politique. Staline le savait bien et remplissait fréquemment les verres de Roosevelt et de Churchill à Yalta, mais ses hôtes étaient coriaces, même si Roosevelt était malade. On ne se met pas subitement à boire à cinquante ans passés sans préparation, il va falloir s’entraîner à Brégançon. Qui parmi les conseillers proches pourrait jouer le rôle de préparateur physique ? Je n’ose dire Borloo !
Mais le couple Royal-Hollande aurait-il mieux représenté la République ?
La dame en blanc nous aurait peut-être sorti quelques néologismes et barbarismes en « itude » au cours d’un apéritif diplomatique, juste et citoyen et elle aurait bien été obligée de remiser ses enfants quand il aurait fallu parler nucléaire et développement durable avec Bush et Poutine. Et puis, on imagine très mal François Hollande en compagnie du mari d’Angela Merkel entouré de sept premières dames au risque de « papillonner » et de créer une scène de ménage.
La solution la plus simple pour éviter ce genre de situation fâcheuse serait la conversion de Nicolas Sarkozy à l’Islam wahhabite le plus strict. Dans ce cas de figure, plus besoin d’exhiber son épouse en public et plus personne n’oserait lui servir un verre ou une cigarette lors d’une réception officielle. Autre avantage à cette conversion, il pourrait aller en visite officielle à Trappes sans inconvénient et apaiser ainsi la situation de crise qu’il avait générée en banlieue.
Seul inconvénient, il ne pourrait plus, comme Chirac, aller inaugurer la Foire agricole et se répandre en congratulations et dégustations au milieu des viticulteurs et des éleveurs de porcs !