samedi 7 novembre 2015 - par Clémence Cabrol

Cinq absurdités du système français

1/ L’école du crime

 Le système carcéral est, par excellence, un endroit qui brise des vies. Ce lieu où l’individu est censé réfléchir sur sa conduite, se remettre en question, mesurer l’étendue des conséquences de leurs actes, afin de ne plus présenter un danger contre l’ordre établi, ressemble plutôt à un enfer où règne la loi du talion et la vengeance privée.

 De plus, l’enfermement, le fait de fréquenter des personnes malveillantes en permanence, la surpopulation carcérale, les conditions de vie affligeantes, l’impossibilité d’avoir des rapports sexuels avec le sexe opposé, sont des éléments qui vont augmenter le taux de délinquance sur des personnes qui sont déjà passées à l’acte lorsqu’elles n’étaient pas retenues en captivité.

  En pratique, à la sortie de prison, le marché de l’emploi ferme ses portes aux anciens détenus. De ce fait, ils sont désocialisé car ne parviennent pas à s’intégrer, à tisser des liens sociaux. De plus, tous les jours, ils assistaient, voir même participait, à des agressions envers d’autre détenu, un clan ou bien envers un gardien de la paix. En ce sens, le taux de récidive est exorbitant.

  Dans le film Un Prophète, inspiré de faits réels Jacques Audiard retrace le parcours d’un jeune homme ayant commis des délits qui est condamné à une peine de prison. Un clan de détenus le force à assassiner un autre détenu. S’il refuse, le chef de clan l'a averti qu'il demanderait à un de ses sbires de mettre fin à sa vie. Il décide donc de rouer de coup un détenu pour aller en isolement afin d'échapper au clan. Un gardien de la paix infiltré dans ce clan, délatte le pauvre jeune homme. Inutile de raconter la suite…

  La série Oz, loin d’être romancée dévoile également une triste réalité notamment au travers d’un personnage en particulier. Ce personnage était un avocat sans histoire avant d’être incarcéré. Il a commis un homicide involontaire suite à un accident de voiture. Il atterrit dans une des prisons les plus surveillées des Etats Unis où les détenus sont réputés pour être les pires criminels du pays. Au début, ce personnage possède le même profil qu’une personne BCBG, conformiste, courtoise et respectueuse. Au fil des années, il sombre dans la délinquance dans ce milieu chaotique malgré la surveillance des gardiens de la paix. Puis, comme les autres, il s’impose par la force, par la terreur, banalise la violence, se querelle facilement. Avec le temps, il se déshumanise dans un environnement déshumanisant après avoir été mainte fois déshumanisé par des codétenus inhumains.

  Paradoxalement, le milieu carcéral se devant logiquement de réhabiliter, crée encore plus de délinquance durant la peine de prison et après la peine de prison. Pourtant, punir ne rime pas avec l'aggravation de la dangerosité de quelqu’un. Porter atteinte à la dignité d’un détenu en le privant de Droits essentiels ne constitue pas une sanction. Il est vrai qu'écarter de la société civile un être humain nuisible pour ses semblables est normal, en revanche, le retenir sans lui assurer un minimum de confort ni même le protéger des agressions, n’incarne pas, à mes yeux, la Justice.

2/ Une loi discrétionnaire

  La loi interdisant le boycotte des produits d’un Etat car ce boycotte porterait atteinte au principe de non discrimination. En ce sens, celui qui enfreint cette loi arbitraire peut encourir 45 000 euros d’amende et un an de prison. L’exemple du boycotte d’Israël confirme cette tendance. Les boycotter ne discriminent pas cet Etat colonisateur mais cherchent seulement à sanctionner économiquement et collectivement ses agissement cruels envers un peuple qu’il persécute en toute impunité. Il n’y a rien de discriminant là dedans. L’appel au boycotte est un moyens ayant pour enjeu d'influer sur les décisions barbares qui asservissent l’Etat palestinien. Les motifs de ce boycotte ne sont pas d’ordre racial mais sont liés au refus du non respect des Droit fondamentaux de la part des dirigeants israéliens. Ainsi, pour bon nombre de militants, le boycotte est un acte de désobéissance civil, donc pour reprendre les critères de Thoreau un acte pacifiste. Il constitue même un devoir pour celui qui participe au boycotte. Les activistes se sentent impliqués dans leurs combats politiques, à tel point, qu’ils ont l’intime conviction que ne pas boycotter cet Etat voyou, s’apparenterait à de la non assistance à un peuple en danger. Il n’y pas qu’Israël qui devrait être jugé pour ses crimes contre l’humanité. L’ONU, une organisation internationale ayant le pouvoir d’exercer une pression sur les politiciens d’extrême droite israélien, devrait elle aussi comparaitre devant la Cour Pénale Internationale pour non assistance à un peuple en danger. La solidarité internationale se doit d’intervenir au nom des Droits internationaux et de la Chartes des Droits fondamentaux. Or, elle s’abstient de venir en aide à un peuple qui s’est retrouvé malgré lui dans la détresse la plus totale à causes des colons israélien. 

3/ L’autarcie du champ universitaire

 Les diplômes de littérature, philosophie, mathématiques, sociologie, histoire de l’art, art plastique sont des fosses à chômeurs dans la mesure où ils ne permettent pas d’acquérir des qualifications adaptées au monde du travail. En effet, une foule de jeunes s’inscrivent dans des cursus qui ne débouche sur aucun emploi qualifié. Les enseignants chercheurs dispensent donc des enseignements sans au préalable se concerter avec les acteurs des différents secteurs d’activités. Ils savent que les matières qu’ils proposent ne seront d’aucune utilité aux étudiant inscrit. Les étudiants qui font des choix qu’ils regrettent sont-ils formés ou arnaqués par l’enseignement supérieur ?

4/ Les choix électoraux

  Les citoyen votent pour des partis politiques qui défendent le moins leur intérêt. Au sein du tripartisme, ni le PS, ni les républicains, ni le FN ne se préoccupent de la dite « France d’en bas ». Ils obéissent aux diktats des marchés. Ces derniers instrumentalisent les médias afin de détourner les citoyens de la vérités. Les politiciens issus du tripartisme ne sont donc rien d’autres que des larbins au service des firmes et de la finance. Ils matraquent, par le biais des médias mainstream, continuellement les citoyens « passifs » de beaux discours qui ne sont pas représentatifs des mesures politiques qu’ils prennent sans consulter le peuple, ni les experts de chaque domaine traité dans lequel ils légifèrent, ni même le corps de métier du domaine en question. Ces partis ne vont donc pas dans le sens de la population que ce soit evers les personnes issues des milieux favorisés ou issues de milieux plus modestes. Les partis qui veulent mettre en place une répartition plus égalitaire et équitable des richesses, l’application stricto sensu et concrète de l’égalité des chances, la prise en compte, lors de l'élaboration de lois, de prédominance des Droits essentiel sur les lois néolibérales, profite également aux classes favorisées même si ces dernières en doutent. Les seuls perdants seraient les financiers, les industriels et les très hauts fonctionnaires. Ces derniers ne sont que 1% de la population à se réjouir des politiques publiques des politiciens actuellement au pouvoir. Ils possèdent à eux tout seul 80% des richesses.

5/ Le monde des psychiatres

  Les psychiatres savent pertinemment que les médicaments qu’ils prescrivent en plus de ne pas guérir leurs patients, amène des complications de santé venant compléter leurs mal être. Pourtant, ils continuent à entretenir le marché pharmaceutique en raison de la pression que ce dernier exerce sur eux mais également en raison d’un manque de connaissance dans le domaine pharmaceutique. Les listes d’effets secondaires sont colossaux. Les hôpitaux psychiatriques renferment des patients réduits à l’état végétatif. Ce qui ne semble pas les gêner.



22 réactions


  • Bubble Bubble 7 novembre 2015 19:40

    Concernant le point 1, vos deux exemples prennent appui sur le modèle pénitentiaire américain et non français. La situation des prisons aux Etats Unis est quand même très différente de la situation française.

    La récidive est exorbitante en France : 38% des prisonniers sont récidivistes. Mais elle est encore pire aux Etats Unis : 66%. Ces chiffres seuls vous montrent que les situations ne sont pas comparables.

    • Clémence Cabrol Clémence Cabrol 7 novembre 2015 19:59

      @Bubble
      C’est beaucoup 38% !


      Merci Bubble. C’est vrai qu’il y a une incohérence. Mon exemple est hors sujet. J’étais distraite. 


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 8 novembre 2015 07:42

    Voilà un article qui témoigne de la totale confusion mentale de notre époque entretenue par des humanistes à deux balles. Je cite :
    Porter atteinte à la dignité d’un détenu en le privant de Droits essentiels ne constitue pas une sanction.
    C’est justement parce qu’il n’a pas respecté le droit des autres, en assassinant par exemple, que le délinquant perd ses droits essentiels, en particulier celui de libre circulation. L’arnaque de l’article est donc d’inverser les causes et les conséquences et de présenter le délinquant comme une victime !
    Alors que la situation réclame de toute urgence de délivrer un message d’une plus grande fermeté, l’auteur essaie d’en saper les fondements. C’est un très mauvais service rendu à la société.


  • Le p’tit Charles 8 novembre 2015 08:47

    Un article de dame Taubira sans doute.. ?


  • Francis, agnotologue JL 8 novembre 2015 09:57

    Bonjour Clémence Cabrol,


    votre titre ne me parait pas pertinent, vous auriez pu écrire : ’’ les cinq absurdités qui me (vous) dérangent.’’

    Point 1. Pas faux, mais je suppose que des gens y travaillent et la polémique est nourrie.

    Point 2. Vous ne devriez pas amalgamer les responsabilités de nos Politiques et celles de l"ONU : le mélange ds ordres n’est jamais payant. Mais vous n’avez pas tort sur le fond : la France (est) l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.

    Point 3. Cette philippique est digne du Medef le plus obscurantiste, désolé.

    Point 4. ’’La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.’’ Paul Valéry

    Point 5. Vous croyez vraiment que les praticiens sont les coupables de ce scandale ? Et que la psychiatrie serait le seul secteur concerné ?

    • Clémence Cabrol Clémence Cabrol 8 novembre 2015 14:35

      @JL

      « votre titre ne me parait pas pertinent » et « cinq absurdités qui me dérangent » Je ne veux pas écrire des articles d’opinion. Je voulais respecter le principe de neutralité. C’est un principe vers lequel je tends.

      Réaction par rapport au « Point 3 » ; le but nest pas d’humilier méchamment le rédacteur même si il n’a pas la science infuse comme c’est mon cas lol.

      « Point 5 » ; bien sûr que non. Je ne fais que pointer du doigt ceux qui appliquent des solutions médicamenteuses sans réfléchir. L’industrie pharmaceutique exerce une influence sur eux et ils sont plus formatés que formés au métier de « médecin de l’âme »

  • Osis Oxi gene. 8 novembre 2015 11:07

    À propos de la loi anti boycott, quelque peut il me dire, si maintenant l’on peut m’obliger à acheter des produits d’un pays que je n’ai sans doute pas le droit de citer dans ce contexte, mais connu pour tuer des femmes des enfants, voler la terre, les ressources en eau, pratiquer l’apartheid à outrance, torturer, prélever des organes sur leurs victimes, tout cela avec l’approbation de nos gouvernants ?

    J’aimerai, non pas boycotter, puisque c’est interdit, mais continuer à ne jamais acheter tout ce provient de ce pays tant que leur politique raciste et mortifère perdurera.

    En ai-je encore le droit ?

    Cela m’inquiète.


    • Ben Schott 9 novembre 2015 04:38

      @Oxi gene.
       
      Ce qui est interdit, c’est l’appel au boycott, pas le boycott lui-même.
       
      Je vous encourage donc à continuer de boycotter « qui vous savez », et de continuer à appeler au boycott de « qui vous savez », à la condition de prendre soin de ne parler que de « qui vous savez » !
       
       smiley
       
       


    • Francis, agnotologue JL 9 novembre 2015 09:09

      @Ben Schott,


      vous dites avec raison : ’’Ce qui est interdit, c’est l’appel au boycott, pas le boycott lui-même.’’

      Cela va de soi, mais apparemment ce n’était pas évident pour tout le monde !

       smiley

      Ceci dit, c’est regrettable que ce même mot désigne deux choses si différentes.


    • Osis Oxi gene. 9 novembre 2015 09:15

      @JL

      Et si c’était vous qui ne compreniez pas ?


    • Francis, agnotologue JL 9 novembre 2015 09:24

      @Oxi gene.
       

      désolé, Oxi gene, si je suis réfractaire à votre humour.

    • Osis Oxi gene. 9 novembre 2015 12:42

      @JL

      De l’humour ?

      En fait, vous n’avez rien compris.
      Et, cela, sans être de l’humour, c’est comique.


    • Francis, agnotologue JL 9 novembre 2015 12:51

      @Oxi gene.
       

      si c’est pas de l’humour, c’est peut-être de la dérision ? De l’ironie ? Du persiflage ? De l’esprit (lol !) ?

      A moins que ce ne soit du ’’cassandrisme’’ ? Du catastrophisme ? De la paranoïa ?

      Vous appelez ça comment, vous ?

    • Osis Oxi gene. 9 novembre 2015 13:26

      @Ben Schott

      merci.

       Il est des mots terribles, qui, inévitablement évoquent certains pays.
       Il n’est donc point besoin de les nommer...

      Les reconnaitre aux travers de ce vocabulaire serait apporter la preuve de leur scélératesse.
      Juste le contraire de l’effet recherché de cette loi.


    • Osis Oxi gene. 9 novembre 2015 13:32

      @JL

      Je viens de parcourir vos différents fils...
      Ne cherchez pas.
      C’est inutile et vous avez raison.

      fin de communication.


    • Francis, agnotologue JL 9 novembre 2015 14:44

      @Oxi gene.
       

      bizarre bizarre, cette façon de dire, et de vouloir dans le même temps, se cacher ... Ou plutôt, de cacher ce qu’on voulait dire.

      N’est-ce pas cela qu’on appelle des cachotteries ?

      Ceci dit, c’est vous qui voyez.

  • Sozenz 8 novembre 2015 14:20

  • jef88 jef88 8 novembre 2015 15:00

    point 2
    interdit de boycotter !
    a t’on le DROIT de choisir ses fournisseurs


  •  C BARRATIER C BARRATIER 8 novembre 2015 16:26

    Ne prenons pas les prisonniers pour des innocents et les victimes pour de simples malchanceux.
    La loi étant connue, il faut assumer les conséquences de son non respect. Les prisonniers gardent beaucoup de droits. Ils continuent comme dans la vie à oublier leurs devoirs. Pourtant il existe une déclaration des DEVOIRS de l’homme et du citoyen.Voir en table des news :

    Devoirs de l’Homme et du citoyen

     

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=210

    Les détenus libérés qui ne trouvent pas de travail me paraissent être dans une situation semblable à celle de nos 10 millions d’autres chomeurs. Normal non ?

    Les universités produisent comme débouchés des emplois de professseurs d’université ou autres...Les étudiants le savent pourtant avant d’y aller. Ils se font plaisir en étudiant des matières qui leur plaisent.. Ils ne vont pas ensuite s’étonner qu’ils n’y soient allés que pour repousser le moment de devoir travailler...à leur tour pour financer entre autres le fonctionnement des univesersités.


  • zygzornifle zygzornifle 8 novembre 2015 18:04

    le système est fait pas les politiques de droite comme de gauche depuis des décennies donc il est a leur image stupide, corrompu et menteur .....


  • Elisa 8 novembre 2015 18:14

    Point 3
    "Les diplômes de littérature, philosophie, mathématiques, sociologie, histoire de l’art, art plastique sont des fosses à chômeurs dans la mesure où ils ne permettent pas d’acquérir des qualifications adaptées au monde du travail".

    Imaginons un pays dans lequel il n’y aurait plus de formation universitaire dans ces différentes disciplines.
    A terme elles disparaîtraient dans l’ensemble du cursus.
    L’école serait alors une véritable machine à décerveler pour fabriquer des humains robotisés et incultes.


  • philippe913 9 novembre 2015 08:37

    Il me semble que vous êtes assez à moitié de la plaque...

    1- Les gens qui sont incarcérés sont déjà des récidivistes pour qui d’autres solutions alternatives ont bien souvent été essayées. Qu’après la prison il n’y ai que 38% qui récidivent quand même montre que pour 72%, ça fonctionne donc !
    La prison a plusieurs objectifs, réhabiliter en est un, mais éliminer de la société pendant un temps en est un autre.
    Par pitié, ne prenez pas des séries ou films pour étayer vos propos, ça n’a rien à voir avec la réalité.

    2- vous êtes un peu simpliste non ?

    3- l’université qui donne des diplômes qui ne servent à rien. Vieille rengaine qui ressort de temps en autres. Devrait-on se contenter de BTS avec des applications pratiques immédiates ? Exit les formations qui ouvrent l’esprit ? ouch. Dites vous une chose, les compétences pro c’est 10-20% de formation, le reste en expérience. et il y a pas mal de jobs qui ne demandent pas de compétences techniques pointues mais une ouverture d’esprit et une capacité d’adaptation et d’apprentissage.

    4 - vit on dans la même France ??? avec un poids du public aussi important dans notre PIB ? Je me demande. Les politiques n’obéissent pas aux diktats des marchés, ils obéissent aux diktats des électeurs, courant après leur ré-élection.

    5- vous êtes scientologue non pour taper sur la psychiatrie comme vous le faites ? Et ho ! il faut se réveiller, on est plus dans les années 50.


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