jeudi 11 janvier 2007 - par anne

Coup de projecteur sur ces sondages aussi critiqués qu’utilisés

Loïc Blondiaux est professeur de science politique à l’IEP de Lille. Il est par ailleurs chercheur au CNRS (CERAPS/Lille II). Il travaille actuellement sur le thème de la démocratie participative. Il est notamment l’auteur de « La fabrique de l’opinion », une histoire sociale des sondages (1998, Seuil), et le coéditeur des collectifs « La démocratie locale ». « Représentation, participation et espace public » (1999, PUF, avec Gérard Marcou et François Rangeon), « Démocratie et délibération » (2002, Politix n°57, avec Yves Sintomer), « Dispositifs participatifs » (2006, Politix n°75, avec Dominique Cardon). Il décortique avec nous le rôle qu’ont acquis les sondages et en quoi ils peuvent être critiqués.

Quel regard portez-vous sur le rôle des sondages dans la campagne présidentielle actuelle ?

Comme depuis 1965, les sondages jouent un rôle important dans un type d’élection - l’élection présidentielle - qui se prête à leur intervention. Ce rôle est aussi de plus en plus précoce. Mais la nouveauté de cette année, c’est l’importance évidente prise par les sondages dans la sélection des candidats à la candidature. En 1980, lors de l’investiture socialiste, les sondages ont eu leur rôle dans la bataille Rocard-Mitterrand. Mais ce n’est pas le candidat des sondages qui s’est imposé, mais celui de la majorité de l’appareil. Cette fois-ci c’est totalement différent. Le processus de sélection a très largement obéi à la logique des sondages. Ce qui me frappe cette année, c’est l’efficacité avec laquelle l’argument selon lequel Ségolène Royal était la seule à pouvoir battre Nicolas Sarkozy s’est imposé à l’intérieur même du Parti socialiste. Et ceci notamment parce que le PS est majoritairement un parti d’élus qui veulent naturellement être réélus. Les sondages sont donc devenus une ressource politique essentielle, même s’il ne faut pas négliger les efforts accomplis simultanément par la candidate Royal pour rallier les "grosses" fédérations au sein de l’appareil.

Les sondages sont aussi utilisés par la presse pour leur force de vente ?

Les sondages électoraux sont essentiellement utilisés par la presse, et par les journalistes politiques en particulier, pour dramatiser le récit de la campagne et évaluer, a posteriori l’efficacité relative des stratégies et des "coups" portés par chacun des candidats. Nous sommes ici en plein dans ce que les Américains appellent la "horse race politics", la "politique de la course de chevaux". Cette forme de journalisme politique s’impose au prix du renoncement à un traitement plus en profondeur des enjeux de la campagne mais aussi au prix d’une certaine lucidité statistique : une hausse de 2% des intentions de vote pour tel candidat, insignifiante statistiquement, sera pourtant commentée abondamment de manière à pimenter et à théâtraliser la campagne, à maintenir l’intérêt continu des spectateurs.

Quel impact sur les électeurs les sondages électoraux peuvent-ils avoir sur les électeurs ?

Cette question fait souvent débat. Il est cependant impossible de mesurer scientifiquement cet impact. Plusieurs hypothèses ont été avancées, elles n’ont jamais pu être validées. On peut cependant penser que les stratégies de vote peuvent aussi dépendre des informations données par les sondages. Différents indices tendent à montrer, par exemple, que la mémoire du rôle joué par les enquêtes en 2002, qui anticipaient sur un second tour inéluctable entre Chirac et Jospin, est très certainement présente à l’esprit des électeurs de gauche de 2007. Il est possible que le réflexe du vote utile s’impose de manière massive cette année dans cet électorat, mais cela reste, comme toujours en politique, difficile à prédire.

Pensez-vous, comme certains le disent, que les sondages peuvent être faussés par le manque d’honnêteté des sondés ?

Je suis plutôt dubitatif sur ce point. A mon sens, l’inexactitude de certains sondages peut s’expliquer par d’autres facteurs que le "mensonge" supposé des sondés. Il est beaucoup plus important de considérer la difficulté que les instituts de sondage rencontrent pour anticiper le niveau de la participation électorale. Il convient également d’intégrer à l’analyse un élément temporel. Les études montrent que de plus en plus d’électeurs se décident au dernier moment. Voilà qui explique aussi une partie des approximations des sondages électoraux.

En quoi le mode de fabrication des sondages est-il critiquable ?

Plusieurs raisons doivent être évoquées. La première est le fait que les sondés sont soumis à la pression de la réponse. Sur une question donnée, un sondé peut ne pas avoir d’avis, entretenir des points de vue nuancés ou contradictoires ou, à tout le moins, avoir un avis qui n’entre pas dans les catégories prévues par l’enquête. Questionné par un institut, il va être forcé non seulement de se faire une opinion mais aussi d’accepter la formulation, forcément simplifiée, qu’en propose le questionnaire. C’est problématique. La clé est aussi de savoir quelle utilisation sera faite des réponses. Parfois, le sondé hésitera à répondre ou fournira une réponse vague. Comment l’enquêteur de l’institut de sondage va-t-il traiter cette réponse ? Va-t-il la faire entrer dans une catégorie de réponse au risque de déformer l’avis du sondé ? On voit bien là l’enjeu du contrôle et de la rigueur des instituts de sondage. Un autre problème est celui de la non-comptabilisation des personnes refusant de répondre. Imaginons qu’un sondeur doive appeler dix personnes avant d’en trouver une qui accepte de répondre. En quoi cette personne est-elle représentative des neuf précédentes ? Le problème se pose avec encore plus d’acuité dès lors qu’on sait que les gens qui acceptent de répondre aux sondages d’opinion portant sur des questions politiques sont en général plus éduqués et sans doute plus politisés que la moyenne. Là encore, la représentativité de l’échantillon est contestable, sauf si la probabilité de répondre est la même que celle d’aller voter. Pour des raisons pratiques, il y a aussi déperdition de certaines classes d’âge (les jeunes sans téléphone fixe ne sont pas sondés) et aux deux extrêmes de l’échelle sociale. Les SDF sont un exemple évident mais les cadres supérieurs sont également plus difficiles à joindre. De ce fait, ils ont moins de chance d’être touchés par les instituts.

Les sondeurs procèdent à des redressements par rapport aux données brutes ?

Politiquement et socialement, les données brutes que produisent les instituts ne sont pas toujours représentatives. Certaines populations sont plus difficiles à toucher que d’autres, que l’on songe notamment aux électeurs du Front national ou, naguère du Parti communiste. Tous les instituts utilisent à peu près la même technique de correction. Ils demandent à la personne interrogée pour qui elle a voté à l’élection précédente de même nature. En comparant les réponses de l’ensemble de l’échantillon aux résultats réels, ils corrigent et pondèrent. Cette technique est intéressante mais elle est mise en difficulté dès lors que le paysage politique change et que des forces politiques nouvelles émergent, ce qui arrive désormais à chaque scrutin. Elle a toujours un temps de retard.

Les instituts de sondage en France ne publient que les données corrigées.

Peut-on envisager une publication des données corrigées et des données brutes ?

Je pense en effet que ça serait plus honnête. A la suite de l’échec rencontré par les instituts de sondage anglais aux élections législatives de 1992, cette double publication a été préconisée en Grande-Bretagne. Le problème principal en France tient à ce que les instituts de sondages sont très réticents à livrer leurs secrets de fabrication, à lever le voile sur les méthodologies qu’ils utilisent. Le débat public autour de la méthodologie et de la qualité des enquêtes est de ce fait embryonnaire. Il existe bien une Commission des sondages, autorité administrative indépendante intronisée en 1977 pour contrôler l’activité des instituts en période électorale, mais celle-ci dispose de peu de moyens matériels, intervient a posteriori, lorsque l’enquête a été publiée et que le mal est fait. Elle ne publie par ailleurs que de simples avis dont la diffusion est sans commune mesure avec l’impact du sondage publié.

Vous venez de nous montrer que les sondages ne sont pas toujours représentatifs de l’opinion. Pourtant ils sont très utilisés actuellement. Ce qui pousse certains critiques à revendiquer une plus grande réglementation des sondages, quitte à les interdire. Qu’en pensez-vous ?

Imaginons, par la fiction, un retour à la situation antérieure à l’existence des sondages, la qualité du débat démocratique en serait-elle amélioré pour autant ? Les sondages sont une donnée de fait. Ils fournissent aux électeurs une information décisive sur les chances d’élection respectives des différents candidats. L’essentiel aujourd’hui est d’en contrôler la rigueur et d’en mesurer l’interprétation. Je regrette d’un certain point de vue que, notamment au cours de la présente élection, les points de vue critiques susceptibles d’en relativiser l’importance et la signification se fassent moins entendre, notamment dans les grands médias où l’analyse des sondages devient le monopole des sondeurs eux-mêmes.

Quel sont selon vous les principaux problèmes soulevés par l’utilisation des sondages aujourd’hui ?

À mon avis, l’un des problèmes c’est qu’on a tendance à oublier que les sondages sont des produits qui sont achetés et vendus. D’une part, un sondage coûte cher. Le coût d’une question dans une enquête standard revient à peu près à mille euros. Tout le monde ne peut pas commander de sondage, a fortiori d’enquête un peu fouillée. Lorsqu’on commande un sondage, on impose des thèmes et des axes de questionnement, même si la formulation précise de la question est la plupart du temps négociée avec l’institut de sondages. Or, quel que soit l’intérêt qu’a l’institut à ne pas laisser de questions trop biaisées en faveur de telle ou telle réponse, nous savons que la forme et la formulation de la question peuvent influencer d’une manière sensible l’orientation des réponses. Il faut aussi garder à l’esprit qu’il n’y a pas que les sondages d’opinion. Il y a aussi les enquêtes qualitatives. Elles sont menées par les instituts de sondage sur de petits groupes de personnes auxquelles on soumet plusieurs thèmes et dont on enregistre, derrière une glace sans tain ou sous la forme d’un enregistrement, les réactions, afin notamment d’ajuster leurs discours de campagne. Nicolas Sarkozy, à l’image de ce qui se fait depuis longtemps dans des pays comme l’Italie, la Grande-Bretagne ou évidemment les Etats-Unis, est particulièrement friand de ce type d’outils importés du marketing. N’oublions pas que ces enquêtes rapportent plus, en termes de marge bénéficiaire, aux sondeurs que les sondages électoraux à proprement parler. Enfin, il faut aussi savoir que la diffusion publique d’un sondage dépend de l’accord de son commanditaire. Si déjà seuls les plus puissants financièrement peuvent commander des sondages, et si en plus il faut leur accord pour publier les résultats, on voit combien l’information est parcellaire.

Le problème se situe donc tant au niveau de la fabrication que de la diffusion et du commentaire ?

Effectivement. Rappelons que les journaux sont friands de sondages car ceux-ci sont supposés faire vendre (ce qui reste à vérifier) mais surtout parce qu’ils assurent une notoriété et une publicité gratuite au commanditaire. Si les chiffres en sont repris par d’autres médias, le journal commanditaire sera cité. C’est une obligation légale. Il est évident qu’ils ne renonceront pas de sitôt à à un tel instrument de notoriété, au risque de créer des "pseudo-événements", c’est-à-dire des informations qu’ils ont contribué très largement à fabriquer mais qui produiront des effets politiques du simple fait de leur reprise dans l’espace public.

Entretien réalisé le 5 janvier 2007. Propos recueillis par Anne S.



17 réactions


  • pingouin perplexe (---.---.251.110) 11 janvier 2007 12:36

    Voici un article qui, semble-t-il, s’achemine vers une critique de la compréhension de la notion de citoyen comme entité statistique. Impressionnant. smiley


  • François K (---.---.252.37) 11 janvier 2007 15:31

    Interview très intéressante Anne. Loïc Blondiaux appartient à un courant de la sociologie plutôt critique à l’égard des études d’opinion mais ses analyses sont toujours éclairantes.

    François

    PS : pourriez-vous me répondre sur mon mail pour que je puisse avoir vos coordonnées s’il-vous-plaît


  • ZEN zen 11 janvier 2007 16:46

    Trés éclairant. Merci pour ce papier, Anne.

    « une hausse de 2% des intentions de vote pour tel candidat, insignifiante statistiquement, sera pourtant commentée abondamment de manière à pimenter et à théâtraliser la campagne, à maintenir l’intérêt continu des spectateurs. »On a bien compris le procédé et tous les intérêts qu’il masque.


  • Flo (---.---.246.172) 12 janvier 2007 12:06

    Je travail actuellement dans un de ces fameux institut de sondages où j’ai travaillé à la production de certains de ces sondages.

    Effectivement, un des principaux probleme concerne le fait qu’un sondage est une estimation de l’opinion à un instant donné et que comme toute estimation, il y a ce qu’on apelle de la variance (ou alea statistique).

    Cet alea est connu et estimer à environ 2-3% ce que comme dit Loïc Blondiaux est insignifiant statistiquement. Néanmoins ceci est completement (et/ou volontairement ?) ignoré par les médias qui considerent le chiffre donné par l’institut comme étant EXACT au centieme de pourcent près.

    Juste avant 21 Avril 2002 les instituts de sondages donnent Jospin à 18% or quelqu’un connaissant comment fonctionne les sondages comprend que Jospin ne fera pas 18% pile poil au centieme de % pres mais sera dans une fourchette entre 16% et 20% (ce qui est extremement bas pour un candidat socialiste, mitterand etait à 33% en 1988 pour donner un ordre d’idée). Au final Jospin a fait 16,2%. A l’inverse Le Pen qu’on donnais à 14%% a finit à 16,9%.

    Concernant le fait que les jeunes sans telephone fixe ne soient pas intérogés par les sondages c’est vrai et faux en même temps. Tout d’abord on parle là de sondage par téléphone, or la plupart des gros instituts font leurs sondages politique pour les elections en face à face et non par telephone (ex : pour qui allez vous voter au 1er tour de l’election presidentielle ?). Pour une raison toute simple qui est que l’enqueteur a des verifications à faire avant d’interroger une personne, nottament verifier que la personne interogé est bien inscrit sur les listes electorales (donc il demande à voir la carte d’electeur). Par contre pour les sondages non politique mais sur une question d’actualité (ex : etes vous pour ou contre la politique etrangere de la france en afrique ?), les enquetes peuvent se faire par telephone voir internet pour certains sujets specifique (ex : etes vous pour ou contre la loi DADVSI ?). Autre point, contrairement à la croyance generale, les « mobiles only » ne sont pas majoritairement des jeunes, etudiant, dynamiques, proche des verts ou du ps. Des enquetes ont été faites par certains instituts pour affiner leurs redressements et ils sont majoritairement pauvre, ouvrier ou chomeur, proche du front nationnal ou du parti communiste.

    Dernier point, il y a des gens qui sont chargé de rappeler des personnes ayant repondu à une enquete (en general l’enqueteur doit demander un numero de telephone à la personne enqueté) afin de verifier que c’est vraiment le cas et que l’enqueteur n’a pas triché en modifiant ou ajoutant des reponses.


    • Le péripate Le péripate 14 janvier 2007 09:44

      Deux remarques sur votre commentaire, vous qui dites travailler dans un institut de sondage.

      Une d’ordre générale , sur la notion d’opinion. Si l’on pose la question « etes vous pour ou contre le ticket moderateur », comment s’assurer que la personne a seulement compris ce qu’était le ticket modérateur.

      La deuxième est beaucoup plus sérieuse : vous affirmez que les sondages (politiques) se font surtout en face à face, car vous arguez de la nécessité qu’il y a à controler la carte d’électeur. Voyez vous, j’ai une bonne expérience de militantisme, et des cages d’escaliers, j’en ai faites. Et je doute vraiment qu’une telle méthode soit possible sur un échantillon suffisant. Surtout si rendez vous doit être pris. Le sociologue qui mene un entretien y passera beaucoup de temps, des mois, pour seulement plusieurs dizaines d’entretiens.

      J’ai donc vraiment un problème avec votre intervention, des précisions complémentaires ne seraient pas inutiles.

      Le Peripate.


    • Flo (---.---.246.172) 15 janvier 2007 12:25

      Salut peripate

      « Une d’ordre générale , sur la notion d’opinion. Si l’on pose la question »etes vous pour ou contre le ticket moderateur« , comment s’assurer que la personne a seulement compris ce qu’était le ticket modérateur. »

      Très bonne question et à vrai dire je n’ai pas de réponse. Néanmoins, lorsqu’on a fait le référendum sur la constitution européenne, s’est on assurer que les electeurs avaient compris cette constitution ? je doute que moins de 1 personne sur 10 ai prit la peine de lire vraiment le traité en lui même (je ne l’ai pas lu moi même), ce qui ne les as pas empeché de voter. De même sur le droit au logement opposable, pas sur que la moitié des français savent ce dont il s’agit.

      « Voyez vous, j’ai une bonne expérience de militantisme, et des cages d’escaliers, j’en ai faites. Et je doute vraiment qu’une telle méthode soit possible sur un échantillon suffisant. »

      Pour les sondages politique (au niveau nationnal j’entend), on indique une liste de commune à un enqueteur, une liste de quota (ex : tu interroges 4 hommes et 6 femmes, tu interoge tant d’ouvrier, tant de cadre, tant de plus de 60 ans etc..) et l’enqueteur est libre d’aller où il veux dans la commune en question (donc il n’a pas un echantillon de 40 personne dans la commune dont il connais l’adresse ni de rendez vous prit à l’avance), sachant qu’il lui est interdit d’interoger + que 1 personne dans une même rue (des vérifications sont faites sur des échantillons de personnes interogées).

      On envoie par exemple 100 enqueteurs dans 100 circonscriptions différentes, chacun avec une liste de communes bien précise et chaque enqueteur fera 10 ou 11 interviews, ce qui fait au total entre 1000 et 1020 personnes interogées.

      Dans ce type d’étude, les sondages se font au domicile des gens (donc pas au marché ou dans la rue) et les gens sont au contraire assez disposés à repondre aux enqueteurs (les gens repondent plus facilement aux enqueteurs lorsqu’il s’agit d’étude politique que dans le cas d’etude sur les produits de beauté par exemple).


    • Flo (---.---.246.172) 15 janvier 2007 12:36

      Je rajouterai également 1 point :

      Quand je dit que l’enqueteur (pour les etudes politique en face à face au niveau national) va interoger des gens sans rendez vous, cela sous entend donc que lorsqu’il sonne à la porte d’une maison, à priori il ne connais rien de la personne qu’il va interoger.

      Je dis ceci par rapport aux critiques qui ont eu lieu en automne derniers lorsque certaines personnes aux PS contestaient que segolene royal soit la candidate préférée des militant car justement les instituts de sondages n’interogeaient que des sympathisant et non des militants.

      Or la liste des militants des partis politique (gauche comme droite) étant confidentielles et jamais rendues publique, il est impossible sans avoir une liste d’envoyer un enqueteur qui va devoir tester tout les escaliers pour trouver une personne ayant une carte du PS pour savoir s’il vote sego, dsk ou fabius.

      Les sondages etaient donc fait à défaut sur les gens qui se declaraient proche du PS sans forcement y etre adherant (mais ils pouvaient tout de même etre adherant si par coup de bol on tombait sur l’un d’eux).


    • Deltarho Deltarho 16 janvier 2007 08:08

      Reste à connaitre la proportion de sondages de ce genre dans l’ensemble des sondages effectués, 5% ??.


  • Le péripate Le péripate 12 janvier 2007 23:28

    A dire et à redire, sur tout les tons, le sondage, la plupart du temps réponds aux préoccupations du commanditaire, qui pourra parfois même être le commentateur.

    Interdire les sondages ? Le remède serait pire que le mal.

    Je propose le sondage d’initiative populaire. (entre nous, je n’y ai pas beaucoup réfléchi, je ne sais pas qui paierai, qui poserai les questions, mais plus il y en aura, moins on risquera d’être manipulé par quelques uns).

    Bon, enfin, c’est une idée.

    Le Peripate.


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 13 janvier 2007 23:34

    A mon avis, Patrick Champagne et Loïc Blondiaux sont à peu près les seuls intellectuels qui font une véritable critique sur cette question des sondages. Mais ils sont beaucoup moins médiatiques que les patrons d’instituts de sondage, c’est sans doute le domaine où la collusion entre le monde intellectuel, via l’IEP de Paris, et le monde politique est la plus évidente. D’ailleurs ni Champagne ni Blondiaux ne sortent de sciences-po Paris.

    Dans l’article que j’ai fait l’autre jour sur un sujet très proche, j’ai aussi souligné la dimension économique des sondages, le rôle du commanditaire et même la valeur marchande de l’opinion. http://www.agoravox.fr/article...


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 14 janvier 2007 03:24

    Les insttituts de sondages faussent vraiment la donne : en effet, lorsqu’ils confondent l’abstention, QUI CONSISTE A NE PAS ALLER VOTER, avec le vote blanc ou le vote nul, QUI SONT DES SUFFRAGES VERITABLEMENT EXPRIMES, ils trompent, les Médias, qui sont les informateurs, les analystes..., de l’évènement politique... Les commentateurs politiques, quant à eux, ont leur analyse quelque peu faussée aussi, puisqu’ils ne connaissent qu’un seul chiffre qui leur est donné par ces sondeurs d’opinion : l’abstention !

    Pourtant, lorsu’on regarde, soit au Ministère de l’Intérieur, soit au Conseil Constitutionnel, soit dans toute mairie de France et de Navarre..., les résultats des élections quelles qu’elles soient, on s’aperçoit :

    - le nombre de votant sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé, avec les pourcentages ;

    - le nombre de suffrages exprimés sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé avec les pourcentages ;

    - le nombre de votes blancs ou votes nuls sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé avec les pourcentages ;

    - le nombre d’abstentionistes sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé avec les pourcentages ;

    - le nombre de suffrages exprimés candidat par candidat (s’il s’agit d’un premier tour aux Présidentielles, aux Législatives, aux Municipales, aux Cantonales, aux Régionales) sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé avec les pourcentages ;

    - - le nombre de suffrages exprimés candidat par candidat (s’il s’agit d’un second tour aux Présidentielles, aux Législatives, aux Municipales, aux Cantonales, aux Régionales) sur le territoire national (y compris les DOM/TOM) est comptabilisé avec les pourcentages...

    Comme quoi, il est tout à fait possible, à partir de ce constat, de pouvoir donner des chiffres véritables de manière à pouvoir analyser « le pourquoi d’un vote blanc ou d’un vote nul ? », « le pourquoi d’une abstention ? »... sachant que l’abstention est surtout due à un dégoût de la politique, plutôt qu’à un désir de s’en aller en week-end !

    D’ailleurs, c’est ce que demande Gérard Gautier, Président fondateur de l’Association, « Blanc c’est Exprimé » (http://www.premiumwanadoo.com/blanccestexprime/), et ancien Conseiller régional, que j’ai eu l’occasion d’interviewer sur le sujet qui lui tient à coeur : le rattachement de la Loire Atlantique à la Région Bretagne...

    Dans d’autres démocratie, comme le Sénégal et d’autres pays, les sondages sont formellement interdits pendant les campagnes électorales, les législtateurs de ces nations ayant préféré que ce soient les médias qui commentent les faits se déroulant pendant ces consultations... Je ne pense pas qu’il faille en arriver à cette extrêmité ! Mais, il faudrait, pour clarifier le débat démocratique, obliger ces instituts de sondage à faire leur travail d’une manière beaucoup plus précise !


  • JC (---.---.134.241) 15 janvier 2007 13:06

     smiley

    Merci pour cet excellent article, qui gagne à être lu du plus grand nombre.

    Je reste pour ma part stupéfait du manque total de déontologie avec lequel les grands médias présentent de nos jours les chiffres des sondages. Nulle part il n’est mention, par exemple, de la marge d’erreur !

    Pourtant, à quoi bon conjecturer sur un écart de 1% entre les candidat A et le candidat B, si la marge d’erreur est de plus de 3% ???

    Ca fait certes vendre de l’audience, mais ça ne grandit pas vraiment la profession.

    IDEE : A quand une obligation légale pour les diffuseurs d’accompagner le « produit » de sa notice explicative (dates du sondage, nombre de sondés, méthode, marge d’erreur, ...) ?


  • Dedalus Dedalus 5 mars 2007 23:48

    L’opération « Les sondages nous mentent- Nous mentons aux sondeurs », lancée depuis 10 jours, rencontre déjà un beau succès d’estime. Rejoignez les 2000 premiers participants afin de lui donner toute son efficacité... et diffusez, diffusez, diffusez !

    C’est sur http://www.tousmenteurs.fr


  • Hello (---.---.117.1) 11 avril 2007 11:07

    Chère Anne,

    Je suis tombé sur votre profil, dans lequel vous déplorez la méfiance des gens par rapport aux médias.

    Voulez-vous savoir d’où vient cette méfiance ?

    Jetez donc un oeil à la vidéo des enfants Roche sur

    http://www.dailymotion.com/visited/search/roche/video/xbz4_affaire-allegrele-scandale-roche

    et sur www.affaireroche.com

    Non seulement c’est édifiant, mais cela pose aussi une sacrée question sur pourquoi les médias s’évertuent à ignorer cette affaire.

    Serait-ce parce que c’est celui qui paye les violons qui choisit la musique, et parce que le journalisme a été remplacé par de la propagande ?


  • illana31 2 février 2008 23:53

    Bonjour,

    Je me permet d’intervenir dans cet espace de commentaires car il n’y a apparemment aucun moyen de contact privé.

    Je suis étudiante en Master de communication à Marne-la Vallée et je réalise un mémoire ayant pour thème le journalisme sur Internet. Je me pose notamment la question de la représentation que le internautes-journalistes se font d’eux-mêmes. Ton témoignage serait vraiment intérressant pour mon travail étant donné que tu es journaliste en devenir.

    Si tu es disponible pour un entretien, contacte moi sur ma messagerie [email protected] 

    Merci par avance

    Illana Attali


Réagir