jeudi 5 août 2010 - par Phileas

De Villepin, Saison 2

Tenez, moi si demain je prenais ma carte à l’UMP, l’affaire resterait strictement confidentielle...

A moins de le claironner et de le faire savoir, je pourrais continuer à entonner l’air de l’opposant indigné, appeler de mes vœux un changement de gouvernance radical, dénoncer le bouclier fiscal, parler d’une dérive inquiétante de nos principes républicains, dénoncer la logique de surenchère de l’exécutif, sous-entendre que notre pays retrouve quelques similitudes avec les pires heures de notre histoire, appeler au rassemblement du grand soir avec un Front Républicain allant du MODEM aux Gaullistes, avec tiens, soyons fou, quelques brebis égarées du PS. Tous ces braves gens devant faire bloc contre Nicolas Sarkozy.

Si j’étais très en vue dans le landerneau politique, j’en profiterais pour exploiter cette notoriété à mon profit (on est jamais si bien servi que par soi-même). 
Dans la foulée je créerais un parti politique qui ne s’avouerait pas qu’il en soit vraiment un, que j’appellerais un temps : Club (Ca fait tendance). Grace à lui, je serais parvenu à convaincre 8700 blaireaux sur Internet de me faire confiance, parce que j’incarne le renouveau, la grandeur de la France disparue ou bradée et je ne sais quelle autre sornette.
Vous me direz qu’il serait malhonnête de continuer à soutenir l’UMP et d’y militer à l’intérieur ? Vous auriez sûrement raison.
Mais ce serait sans connaître les véritables pensées qui motivent cette disposition à faire parler de moi !
Ancien Premier Ministre, la vérité est que mes motivations seraient purement revanchardes contre l’ôte de l’Elysée, avec zéro pointé de programme politique, zéro pointé sur les valeurs, zéro pointé sur l’éthique, zéro pointé sur d’ailleurs quoi que ce soit.
Ce serait mon panache contre l’égérie du bling-bling ; mon footing en maillot de bain contre les Ray-ban et la Rolex de mon ennemi déclaré ; mes 8 700 blaireaux contre les 228 740 adhérents à l’UMP.
Mais, il y a des militants UMP qui pèsent un peu plus lourd que les autres. C’est ce que nous a rappelé Xavier Bertrand qui en patron zélé de son mouvement vient d’informer la presse que Monsieur Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin, vient de lui faire parvenir un chèque de 100 € pour renouveler son adhésion pour 2011. Bon je vous laisse, j’officialise cela sur mon site, je trouve deux ou trois bonnes formules pour me justifier et je repars en campagne.
Il a raison de Villepin, il faut toujours garder une poire pour la soif.


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