jeudi 11 mai 2017 - par Aymé Serf

Débat histrionique

 (texte écrit le 5.5.17 ; peu importe la difficulté d'un texte, il faut faire confiance aux lecteurs...)

 

La médiatisation télévisuelle des campagnes électorales, et notamment, présidentielles en France a eu essentiellement deux conséquences : la baisse du niveau et la révélation face aux électeurs des candidats. De fait, l'élection du Président de la République au suffrage universel ne serait pas possible sans la télévision. La 5e République, modifiée 62, aussi fut l'objet de forces qui démultiplient le spectacle mondialisé.

 

Comme corollaire, la baisse du niveau de nos politiques nous est offert en pleine face.

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Il est, par conséquent, naturel que le débat du 3 mai 2017 nous montra une simple cheffe de bande dont les limites furent très vite atteintes ; elle s'est pourtant posée - et c'est triste, mais il ne faut que s'en prendre à nous-même d'en être réduit à si peu : le système choisit en effet trop librement l'opposant qui lui convient - en opposante principale en devenir.

Il est vrai que 40% des voix, cela donnerait en perspective des millions d'euro en caisse. Marine Le Pen ne semble concourir que pour cela d'ailleurs : maintenir à flot son parti ; soit exactement l'ambition de son père.

Elle n'aura pas eu besoin de déclaration nauséabonde de celui-ci (cf. F. Asselineau) pour tenir le rôle historique du FN, celui de l'histrion : elle se sera suffi à elle-même.

Pour sa part, le petit poussin (E. Macron) s'est fait des dents hier. Il ne fut, cependant, à aucun moment capable d'élever le niveau, de refuser de tomber dans les pièges rhétoriques tendus par la cheffe de bande (Marine Le Pen). Il ne gagne pas par KO, mais par simple défaut. Ce n'était que le premier pas qui le mènera à s'émanciper de sa maman (qu'il épousa).

Avec cela, rien d'étonnant donc, que le niveau soit celui de la cour d'école primaire, celui d'enfants inconscients du rôle très dégoûtant qu'ils ne savent pas encore tenir.

Et comme dans les classes actuelles, les maîtres d'école ne se firent pas plus fait respecter.

Aussi bien, la conférence de presse conjointe de Marine Le Pen et de Nicolas Dupont-Aignan nous montra bien qui commande : en France, comme ailleurs, l'inversion des constantes anthropologiques (cf. A. Soral), soit s'opposer à la loi salique, mène au ridicule. Jeanne d'Arc ne régna pas : elle fut celle appelée pour qu'un règne vienne.

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Avec ce second tour, les Français, peuple qui aime se déprécier, ont choisi de s'humilier - il est vrai avec l'aide de leurs classes & castes dirigeantes.

D'abord et surtout, la classe possédante nationale, avec ce pauvre François Fillon, qui choisit de se maintenir d'une façon qu'on pu croire courageuse sous les attaques organisées à son égard, mais se soulagea - pauvrement - à peine sa défaite annoncée. Et aussi, le Young-Leader Nicolas Dupont-Aignan pris à la gorge par son échec à obtenir le fatidique « 5% des voix », fatal pour la santé financière de son parti.

Quant à la classe possédante cosmopolisée, avec l'immature Macron - qui a épousé maman - alliée à la médiacie, eux tous reliés directement à l'étranger : il n'y avait rien à attendre d'un candidat qui sociologiquement représente 2 à 3% des Français, soit les types pétés de thunes, mais de gauche ; soit encore : Attali, Minc, BHL, Bergé.

Et aussi, hélas, hélas, la caste dirigeante, celle des techniciens de l'administration de l'état qui n'a pas eu le courage de soutenir François Asselineau, son émanation, qui, s'il sut élever les esprits, n'a pu soulever l'âme et se confondit en des querelles d'articles et conclut failliblement par des histoires de sous. Encore une fois, celle-ci, appelée par l'histoire, faillit.

Et enfin, la moins coupable : la caste de direction intermédiaire, celle des exécutants, loyaux mais en révolte par ce qu'on leur fait faire, avec Jean-Luc Mélenchon, certes tribun brillant, et dont les soutiens les plus notables, les enseignants, ont été battus par leurs anciens élèves, à savoir les électeurs de Macron : en effet, Macron montrait tous les codes présentation de contenant que les enseignants inculquent à leurs élèves depuis 20 ans, voire plus, et qui ont, si sensiblement, séduits ces derniers – ou encore : quand les élèves battent les maîtres.

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Pourtant, la vraie question, c'était celle de l'indépendance de la France ; celle de savoir qui est souverain en France : son peuple, ou bien au contraire des puissances politiques, financières, voire quasi-religieuses – celle du rêve d'empire chrétien universel, soit celle qui présida à la création du Saint-Empire-Romain-Germanique –, toutes forces extérieures à la France ?

Les présences totalement orwellienne d'un petit poussin (EM, soit subliminalement „aime“) et de la cheffe de bande (FN, soit subliminalement „f'haine“) au second tour n'est pas un hasard : il s'agit subliminalement d'une humiliation adressée au peuple français, par la réduction d'un peuple, qui fut fort politique, à l'alternative „j'aime/j'aime pas“.

Ce qui manque à la France, c'est de croire en elle-même, que les Français croient en eux-même, en leur patrie, en leur pères et mères, en mille ans d'histoire. C'est la sérénité nécessaire pour être souverain ; c'est aussi le prix pour pouvoir croire en sa propre monnaie, fiduciaire, restaurée : un franc de nouveau libre !

On ne détruit pas plus sûrement un pays qu'en faisant douter un peuple de lui-même, plus sûrement qu'une invasion et d'une mise en coupe réglée (1940-44), produite par l'incompétence séculaire - au bas mot - des élites françaises.

Si Marine Le Pen fait 30-40%, c'est assurément bien le signe du désespoir du pays.

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Pour autant, qu'espérer des élections ? L'histoire sociale et politique de la France s'est-elle faite par les urnes ? La liste est pourtant explicite : 1789-99-1815 (élimination du jeu mondial pour la domination mondiale par les anglo-germano-saxons) ; 1830 ; 1848 ; 1852 ; 1871 (déjà patriotique & social) ; 1936 (qui doit tout aux grèves massives) ; 1944 (libération par les anglo-saxons, du joug germain) ; 1958 (menace de coup d'état – retour patriotique) ; 1968 (qui doit aussi tout aux grèves massives) , et … 2017 (élimination des anglo-germano-saxons de la domination en Europe) ?

Ceux qui parlent d'une „révolution par les urnes“ ou d'une „6e République“ sont, certes, sur la bonne voie, mais n'envisagent vraisemblablement pas d'aller jusqu'au bout de leurs paroles...

Non, rien de ce qui fit la France ne se fit dans les urnes. Dans notre pays, les urnes ne sont que faites pour conserver les cendres des ardeurs populaires qui engendrèrent un nouveau régime.

Français, il vous faut un effort pour être francs !

 




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