Fessenheim : Sarkozy, la voix de son Maître, le Lobby Nucléaire
Fermer Fessenheim ? « une folie ». « Elle marche, cela fonctionne, on en a besoin » [...] « Pourquoi ils veulent fermer Feissenheim ? c’est pour faire plaisir à la politicaille, c’est pas réfléchi ! » Ainsi parlait Sarkozy, celui-là même qui voulait importer les subprimes en France, celui-là même qui a bradé un cinquième du stock d’or du pays (19 milliards d’euro de perte par rapport au cours du marché actuel), c’est dire le sérieux du personnage !
Dossier Fessenheim
Comme à l’accoutumée, la parodie de président ne sait pas. Il ne connait pas le sujet. Pour combler ses lacunes côté « formation scientifique », il aurait dû s’entourer de personnes compétentes et intègres. Mais non.
En fait, il ne pense qu’à une chose : sa réélection. Au diable, l’intérêt supérieur de la Nation. Au diable, la santé publique aussi abstraite pour lui que les libertés individuelles. Pourvu que sa campagne électorale soit financée et mène à la victoire.
En plus d’être la plus ancienne de nos centrales, Fessenheim est et demeure dangereuse ne serait-ce que parce qu’EDF a sciemment minimisé les risques sismiques !
Pour l’anecdote, citons la pathétique digue de moins de 90 cm (livrée aux herbes folles) censé protéger le site de la Centrale, puisque celle-ci se trouve en-dessous du niveau du Grand Canal d’Alsace. (sic !)
Le même discours
Tel un pantin ou une marionnette, Nicolas Sarkozy ne fait que répéter le discours officiel du lobby nucléaire, le même que depuis l’après-guerre : l’indépendance énergétique de la France, la garantie d’un prix bas de l’électricité, le fleuron de l’industrie française.
Pour les compétences du fleuron, pas de problème, personne ne pourra nier que la France peut s’autoproclamer leader dans ce domaine, tant en terme de construction que de « recyclage » des combustibles usagés. Ainsi le combustible de la centrale de Fukushima venait de l’usine de retraitement de La Hague dans le Cotentin. Ce combustible hautement cancérigène car à base de plutonium (MOX) s’est répandu dans la mer, dans les nappes phréatiques et sous forme de gaz radioactifs toxiques. Selon Nicolas Sarkozy, nous pourrions nous en vanter. A voir…
Quant au reste :
Indépendance énergétique de la France : notre si beau pays se révèle obligé de lancer à plein régime ses centrales thermiques pour compenser les records de consommation, preuve que le nucléaire ne suffit pas et que son mode de production n’est pas assez flexible pour des hausses brutales de demande.
D’où provient le gaz ou le charbon utilisé de ces centrales thermiques ? De l’étranger. (de Russie par exemple)
D’où provient le minerai d’uranium qui compose les barres, source d’énergie de nos centrales ? De l’étranger. (comme au Niger)
D’où provient le surplus d’électricité quand EDF ne peut offrir autant ou plus que la demande française ? De l’étranger. (d’Allemagne notamment)
Indépendante, la France du Nucléaire ?
Prix bas : entre la loi NOME pour favoriser la concurrence (vous savez les Direct Energie, ex-Poweo et autres… ) en augmentant artificiellement les prix (sic !), et les récentes mesures de sécurité obligeant EDF à de nouveaux investissements, le mythe du nucléaire pas cher a définitivement disparu. Pas besoin de faire les Mines ou l’X, pour comprendre cela…
Soit Nicolas Sarkozy possède des capacités intellectuelles très limitées, soit il nie consciemment la réalité. Dans les deux cas, un tel constat demeure grave. Par conséquent, sans même analyser ses autres politiques en matière d’économie ou de social, la question du nucléaire suffit à justifier amplement sa non-reconduction en mai 2012.
Sûr : Curieusement le lobby nucléaire aime à rappeler que rien n’est à 100% sûr. Pas faux ! Sauf que leur ambassadeur officiel ne fait pas dans la dentelle : « S’il y avait le moindre doute sur la sûreté de la centrale, si les autorités indépendantes avaient pointé le moindre problème, je n’aurais pas hésité à fermer la centrale » [...] les experts « ont déclaré que le réacteur est parfaitement sûr »
« parfaitement sûr », parfait donc sans risque, inutile de tourner autour du pot.
Nicolas Sarkozy a donc l’outrecuidance d’employer une expression que même Henri Proglio, PDG d’EDF, ne saurait usiter sans passer pour un incompétent voire un irresponsable !
Mieux encore, concernant la sûreté de Fessenheim, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, pourtant UMP, avait même un temps évoqué le scénario d’une fermeture de Fessenheim. Pour rappel, le 4 juillet 2011, NKM rassurait le Grand Public en précisant que le rapport de l’ASN n’était qu’ « une étape nécessaire (…), mais en l’occurrence, sur Fessenheim, ce serait une mésinterprétation que d’en conclure que « ça y est, le gouvernement a décidé de prolonger pour dix ans. Ce n’est pas le cas ».
Actuellement les plus grands dangers du parc français restent et demeurent sa vétusté, ses défauts naturels liés aux malfaçons (là encore le zéro défaut n’existe pas), l’abus de sous-traitance et la perte du savoir-faire inhérent à cette sous-traitance, et pire, un EPR censé remplacer nos vieilles centrales, trop coûteux et encore bien trop dangereux… dixit EDF lui-même, et un démantèlement au prix faramineux et techniquement impossible à l’heure actuelle !
Difficile d’être optimiste…
Cher Nicolas, lisez et vous comprendrez…
La Croix de Lorraine
Autre argument avancé par l’Union des Misérables Populistes pour maintenir le nucléaire : l’héritage gaulliste. Priez de ne pas rire !
Il apparaît donc nécessaire de rappeler que ce même héritage gaulliste a été piétiné par un certain Nicolas Sarkozy, entre autres :
- sur un plan militaire : intégration de la France dans le commandement de l’OTAN
- sur un plan démocratique : parole du peuple ignorée par le référendum de 2008 et annulation d’organisation de référendum en cas de nouveau pays intégré à l’UE par modification de la Constitution.
Comment dès lors invoquer De Gaulle ? Un De Gaulle qui avait fait le choix du nucléaire sur la base d’arguments fallacieux des scientifiques de l’époque mais aussi et surtout dans un contexte de Guerre Froide…
En 2012, on connait les risques du nucléaire tant civil que militaire et le bloc soviétique n’existe plus, jusqu’à preuve du contraire.
Et signalons simplement que la longévité d’une décision n’implique pas nécessairement sa justesse : citons ainsi le bisphénol A, l’amiante, l’essence au plomb…
Le Paradoxe Allemand
En cette période de grand froid, l’Allemagne annonce la réactivation de certaines de ses centrales, preuve qu’entre la politique et les impératifs techniques, il y a un gouffre. Il en est de même entre l’aspiration des peuples, bêtement soucieux de leur santé et de leur environnement, et les intérêts industriels des puissants lobbies de l’énergie.
Madame Merkel croyait peut être pouvoir concilier priorité électorale, écologie, santé publique et… la triste réalité, fruit d’un long héritage de décisions stupides ? Quel que soit le pays, le choix du nucléaire n’est pas anodin et s’il doit être modifié, la transition ne peut se faire que sur une longue période 15 – 20 ans pour des décisions prises… maintenant !
La politique énergétique d’un pays ressemble à s’y méprendre à la conduite des supertankers : anticiper les besoins, les contraintes techniques et les risques associés, longtemps en amont… pour contourner les dangers.
Mais de par sa formation de physicienne – véridique – Mme la professeure Merkel ne serait-elle pas la mieux placée pour expliquer à l’élève Sarkozy, les bonnes raisons qui poussent un pouvoir politique à diminuer la part du nucléaire dans l’électricité ?
Elle pourrait également lui rappeler au profit de quel(s) pays, l’Allemagne a dû relancer ses centrales thermiques au charbon, au gaz, comme ses centrales nucléaires…
Ailleurs…
Et pendant ce temps-là :
- aux USA, Barack Obama a donné son feu vert à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Pas sûr que le peuple l’ayant élu, avait fait le rapprochement avec son slogan « Yes We Can » puisque 1978, la politique nucléaire US demeurait au point mort !
- au Japon, l’homme le plus riche du pays va employer son énergie et sa fortune à changer la politique énergétique de son pays, doublement victime du nucléaire par la folie américaine en 1945 (Hiroshima et Nagasaki) puis sa propre hérésie en 2011 (Fukushima).
- en Pologne, afin de contrer la dépendance gazière de la Russie, le gouvernement en place a décidé la construction d’un nouveau réacteur d’ici 2020. C’est le vieux réacteur Maria datant des années 70 qui sert actuellement à la formation des futurs techniciens. La leçon de Tchernobyl a été vite oubliée…
Retour en France
A en croire Guillaume Pelletier, actuel secrétaire national de l’UMP chargé des études d’opinion et des sondages, ancien transfuge du FN (sic !), le parti Sarkoziste n’est pas un parti dit « conservateur ».
La réalité parle d’elle-même : contre le mariage gay, contre le droit de vote des étrangers, contre le PACS, contre l’euthanasie, contre les énergies renouvelables, contre tout et n’importe quoi. L’UMP se présente ainsi comme contre à tout ce qui est contre les idées conservatrices de leur électorat (homophobie, xénophobie…) et des intérêts financiers de lobbies industriels.
Le peuple français, comme le peuple allemand, demeure pour l’abandon progressif du nucléaire de par les risques évidents et surdimensionnés face aux avantages. Mais à l’encontre des valeurs démocratiques, une minorité d’individus, qu’elle soit d’ailleurs de l’UMP ou du PS, s’y opposent.
Rectifions alors simplement les propos du bouffon Sarkozy : « maintenir le nucléaire c’est justement faire plaisir à la politicaille » et aller ainsi à l’encontre de l’intérêt des peuples comme de la Planète.
L’Histoire jugera…
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