vendredi 1er avril 2016 - par Sylvain Rakotoarison

Fidel Castro voterait Donald Trump

« Si j’étais un citoyen américain, je voterais sans hésitation pour Donald Trump parce qu’il est le candidat le plus révolutionnaire que les États-Unis ont connu depuis plus d’un demi-siècle. » (Fidel Castro, "Washington Post" le 31 mars 2016).

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L’ancien homme fort de Cuba, Fidel Castro, qui va avoir 90 ans le 13 août prochain, a surpris plus d’un observateur lors d’une interview qu’il a accordée le 31 mars 2016 à la rédaction du très réputé "Washington Post".

C’est sans doute le signe d’une évidente détente entre les États-Unis et Cuba. La venue historique du Président Barack Obama à La Havane le 21 mars 2016, la première d’un Président américain depuis 1928, est encore dans tous les esprits. Portant lui-même le parapluie, Barack Obama a achevé sous la pluie la normalisation internationale de Cuba.

Le Président de la République française François Hollande était venu à La Havane le 12 mai 2015 et y avait rencontré Fidel Castro, tout comme le pape François le 21 septembre 2015.

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Fidel Castro, sans doute le dernier homme de légende de l’après-guerre, a pris le pouvoir absolu à Cuba en 1959. Premier Ministre du 16 février 1959 au 24 février 2008, Président des Conseils d’État (chef de l’État) du 2 décembre 1976 au 24 février 2008, et premier secrétaire du Parti communiste cubain du 3 octobre 1965 au 19 avril 2011, Fidel Castro, malade, avait laissé le pouvoir absolu dès le 31 juillet 2006 à son frère Raul Castro qui va avoir 85 ans dans deux mois.

Raul Castro fut le principal artisan de la politique militaire de Cuba comme Ministre des Forces armées révolutionnaires du 16 février 1959 au 24 février 2008 et Vice-Président des Conseils d’État du 2 décembre 1976 au 24 février 2008. Raul Castro a promis qu’il remettrait le pouvoir à une personnalité civile le 24 février 2018. Leur frère aîné Ramoz Castro Ruz est mort récemment, à l’âge de 91 ans, le 23 février 2016 à La Havane.

Cuba, avec la Corée du Nord et la Chine, reste l’un des derniers régimes communistes à avoir résisté à la chute du mur de Berlin.

Affaibli par l’âge et la maladie, le Lider Maximo de la revolucion cubana (selon son surnom autoproclamé le 2 décembre 1961) réussit néanmoins à survivre dans la vie publique par de nombreuses interventions médiatiques. La dernière n’est pas passée inaperçue puisque pour la première fois depuis soixante-sept ans, il a accepté de s’exprimer dans un journal américain, le "Washington Post", le jeudi 31 mars 2016.

N’hésitant pas à faire preuve d’ingérence dans la vie politique américaine en fustigeant le candidat aux primaires républicaines Ted Cruz, sénateur du Texas depuis 2013, dont le père a fui Cuba pour cause de dictature castriste, Fidel Castro a apporté un vibrant soutien au milliardaire Donald Trump qu’il a rencontré d’ailleurs à son domicile de La Havane, devenu une maison musée, le 30 mars 2016. Donald Trump avait fait le déplacement à Cuba pour se moquer de Barack Obama et de « tous ces démocrates fonçant la queue entre les jambes » vers les nouveaux marchés cubains.




En effet, Fidel Castro a déclaré : « Si j’étais un citoyen américain, je voterais sans hésitation pour Donald Trump parce qu’il est le candidat le plus révolutionnaire que les États-Unis ont connu depuis plus d’un demi-siècle. J’ai combattu pendant plus d’un demi-siècle les États-Unis et la CIA, mais aujourd’hui, Donald Trump serait prêt à initier un véritable partenariat avec Cuba. ».

À la question de savoir si le soutien à un milliardaire ne le gênait pas, Fidel Castro a répondu : « Le monde a beaucoup changé et il faut trouver d’autres formes de révolution. Ce n’est pas être milliardaire qui pose un problème. L’important, c’est de savoir ce qu’on fait avec l’argent qu’on a gagné. Si [le candidat Trump] le dépense au service de la révolution, cela ne peut que favoriser l’épanouissement de la population cubaine. » tout en rappelant que « la présence d’un milliardaire à la Maison Blanche est la garantie qu’il n’y aurait pas de corruption au plus haut niveau de l’État » comme cela aurait été le cas, a-t-il laissé entendre, à l’époque de George W. Bush et de son père George W. H. Bush à l’occasion de « leurs guerres colonialistes » en Irak.

Donald Trump avait appuyé la politique d’ouverture de Barack Obama vers Cuba amorcée par une déclaration commune le 17 décembre 2014 et par la reprise des relations diplomatiques le 20 juillet 2015 avec la réouverture de l’ambassade des États-Unis à Cuba.

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Le "Washington Post" lui a posé aussi la question sur Hillary Clinton. Pour Fidel Castro, l’élection de l’ancienne Première Dame serait une catastrophe pour la paix mondiale car elle représente tout ce que l’etablishment américain voudrait, à savoir faire la guerre au Pakistan, à l’Iran, et certaines voix parlent même de faire la guerre à l’Arabie Saoudite, maintenant que l’indépendance énergétique des États-Unis est assurée à court terme grâce au développement complètement anti-écologique des gaz de schiste. Fidel Castro a également rendu responsable « le clan Clinton » de l’existence de Daech.

Très informé sur la campagne présidentielle américaine, Fidel Castro a souligné par exemple que Donald Trump avait déclaré qu’il assumerait l’accord préliminaire de Genève sur le programme nucléaire iranien signé le 24 novembre 2013 qui a abouti au Plan global d’action conjoint signé le 14 juillet 2015 : « C’est l’exemple parfait de mauvais accord qu’on doit assumer ! ». Donald Trump avait aussi protesté contre la guerre en Irak.

Rappelant ses actions en faveur de la culture et de l’éducation, Fidel Castro a rejeté d’un revers de main les supposées atteintes aux droits humains. Selon lui, ce sont ses « détracteurs impérialistes » qui ne cessent de parler de prisonniers politiques et de morts suspectes alors que Cuba est très loin du niveau de barbarie que les États-Unis auraient atteint sur une baie cubaine, au camp de Guantanamo, dont Raul Castro revendique toujours la souveraineté.

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Il n’est pas sûr que le soutien de Fidel Castro à Donald Trump soit profitable au candidat milliardaire hors norme dans un pays très soucieux de son indépendance et de sa liberté. Néanmoins, après avoir gagné l’Arizona le 22 mars 2016, menant la course en tête avec 755 délégués face à Ted Cruz, 465 délégués (il en faut 1 237 pour obtenir l’investiture), Donald Trump peut bénéficier d’une nouvelle illustration de l’un de ses leitmotivs : le monde a vraiment changé, et seul, lui, parce qu’il est un entrepreneur volontaire, peut comprendre ce changement et conduire en douceur les États-Unis dans ce nouveau monde.

On peut lire la traduction française de l’intégralité de l’interview de Fidel Castro au "Washington Post" du 31 mars 2016 à ce lien.



Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (1er avril 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Interview de Fidel Castro au "Washington Post" du 31 mars 2016 (à télécharger).
Le trumpisation de la vie politique américaine.
Che Guevara.
Hugo Chavez.
Staline.
Baby Kim.
Chute du mur de Berlin.

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16 réactions


  • Ben Schott 1er avril 2016 13:18

     

    C’est quand même moins grave que si Trump avait dit que s’il avait été cubain il aurait voté Castro !
     
    Mon pauvre Sylvain, le monde est fou !
     


    • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 2 avril 2016 10:06

      @Ben Schott

      RAKOT0.............................RIGOLO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ils ont quelque chose en commune : castro

      et trump sont fous a lier

      RAKOTO le complotiste du 1ER avril on voit bien que les centristes genre « rakoto bayrou morin et lagarde  » sont des has been

      cela vaut peut etre mieux qu’escrocs mais on peut faire les 2 : le grand écart §§§§§§§§§§§


  • magatst 1er avril 2016 14:13

    Jolie poisson smiley


  • JP94000 (---.---.251.43) 1er avril 2016 15:52

    Gros poisson d’avril .


    Mais on aurait pu dire : Hollande déclare qu’il mènera une politique indépendante de celle que lui dictent les USA et le MEDEF . Mais c’était trop énorme !

    • mmbbb 2 avril 2016 09:47

      @JP94000 oui mais la il ne s’agit pas de poisson d’avril Il l’avait dans son discours du Bourget Nous pouvons dire en revanche « Sarko en avait rêvé, Hollande l’a fait »


  • LOKERINO LOKERINO 1er avril 2016 19:39

    Dans les milieux informés , il se dit que Maugis , ( oui notre Maugis , délicat commentateur et rédacteur sur ce site !! ), serait presenti comme vice président des etasuniens si Trump en est le président

    S mission serait de mettre en place un régime similaire à celui de la Revolucion Cubaine pour le bien etre et bonheur du peuple américain.
    Ce duo serait compléter comme secrétaire d’état à l’information et à toutes les polices un mystérieux Salim Lamrini , éminant spécialiste et officiant aussi sur ce site comme relais d’articles écrits par d’autre

    je me méfie des rumeurs , surtout en ce tout début de mois , mais la , de tout cœur, j’espère que celle ci n’est pas infondée


    • L'enfoiré L’enfoiré 2 avril 2016 10:14

      @LOKERINO,


       Maugis, Maugis, Maugis.... on veut Maugis, Maugis. Je veux Ma Poule comme vice président.... smiley smiley smiley
       Il adore la « revolucion » 
       Nous avons en Salah pourquoi pas un Salim comme spécialiste, interlocuteur qui parle de la Réunion de Cuba ?
       Qui est la femme qui soutient Fidel sur la photo ?
       
        

  • JCA17 JCA17 1er avril 2016 20:31

    Castro sponsorisé par adidas...


  • Gerard_menvusa oncle bin’s 2 avril 2016 10:56

    Le vieux Castro n’a plus toute sa tête à son âge...Le Che s’en retournerai dans sa tombe s’il apprenait que son compagnon d’armes soutient Donald Trump ! C’est un peu comme si Alain Pierrefite disait du Général de Gaulle qu’il a eu tort sur toute la ligne et que les Américains sont les sauveurs de la France !!!

    Pour certains effectivement, la vieillesse est un naufrage hélas.


  • lsga lsga 2 avril 2016 12:30

    à l’age de 90 ans, Castro salie toujours le socialisme. Une preuve supplémentaire, si il en était besoin, que Castro est un dictateur néo-fasciste, à l’image d’un Kim Jung Ill.
     
    Le Socialisme ne consiste pas à donner le pouvoir à des bureaucrates bien intentionnés supposés diriger le pays dans l’intérêt du prolétariat. Vos écoles gratuites, vos hôpitaux gratuits : on n’en a rien à foutre, on n’en veut pas. Votre charité ne nous intéresse pas. 
     
    Le Socialisme consiste à donner le pouvoir aux prolétaires, pour qu’ils organisent eux-mêmes la production et la distribution à travers la démocratie de conseil. Le phénomène à travers lequel le prolétariat se saisit du contrôle de l’appareil de production se nomme : Révolution. Donald Trump n’est donc EN RIEN révolutionnaire, mais parfaitement réactionnaire.
     
    La Gauche française en émoi devant Fidel Castro est la-même qui trouve que « des fois Lepen dit la vérité ». Ce sont des sales réacs qui souhaitent le retour d’une bureaucratie d’État sur le modèle monarchiste. D’ailleurs, ils trouvent tout à fait normal que le contrôle de l’appareil de production Cubain ne se transmette que dans la famille Castro. L’URSS de Lénine, qui a rétablit le Tsarisme en Russie est leur modèle.
     
    Nous, communistes authentiques, savons que Castro, Lénine, Staline, et Donald Trump sont des fascistes. Nous écoutons plutôt la parole de Marx, de Rosa Luxembourg, de Che Guevara, et nous appelons les prolétaires à s’armer, c’est à dire à acheter des armes et à apprendre à s’en servir, pour faire la Révolution jusqu’à l’abolition totale des classes et de la propriété privée : Hasta la Victoria, Siempre.  
     
    La victoire de Trump aux USA comme la victoire de Lepen en France pourrait signer le début d’une révolution armée violente, le retour de l’esprit de la Commune de Paris. Vivement.


  • zygzornifle zygzornifle 2 avril 2016 12:55

    c’est comme si paul bismuth soutenait nicolas sarkozy .....


  • Baron de Risitas meslier 2 avril 2016 13:55

    Le jeu du capitalisme à ses règles .

    Les règles du jeu n’ont jamais été changées , ce ne sont pas les capitalistes (patrons ,actionnaires , financiers etc... ) qu’il faut supprimer .

    Il faut changer les règles du jeu et il n’y aura plus de capitalisme ni de capitalistes ....

     ( Castro ce n’est pas du communisme réel , c’est du capitalisme d’état comme la chine )

    Les règles du jeu sont verrouillées par les états .

    Devinette : Comment changer les règles du jeu ?


  • el photon (---.---.93.124) 2 avril 2016 19:01

    haaaaaaaaaaaaa sylvain Krakatoa, le type qui m’a fait mourir de rire avec son article sur le fait que ben laden existe et agit en son nom seul car esquire le dit. Conformiste petit bourgeois avec des articles qui casseraient pas trois pattes à un canard.

    Isga par contre pathétique troll ou pathétique tout seul. Une déjection dogmatique du sièce coco qui veut absolument imposer son idéologie à deux sous au reste de la terre et se croit plus malin que tous ici, en réfutant des évidence.
    J’ajouterais que lorsque je vois la gueule de con de ton avatar, j’ai envie de mettre des beignes. UN beauf de l’époque grassouillet.


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