mardi 6 novembre 2012 - par leon et paulette

France 0 - Gallois 1

Nous sommes nombreux à n’avoir pas lu le rapport Gallois. Mais on en entend parler autant que d’un match de rugby. A croire même qu’il ne fut lancé que pour participer au cheminement d’un plan com qui, de fuites en exclusivités, nous habituerait doucement aux déplaisirs à venir, dont le plus visible nous découvrira payeurs du «  nouveau modèle » dont Ayrault en annona ce matin les mérites.

Aujourd’hui était le lendemain de la remise du rapport… Autant dire que les causeries ne valent que pour ceux qui en supportent l’écho : l’affaire était pliée, et notre gouvernement n’avait besoin de personne pour touiller la seule recette de son menu : hausser les « taxes » des plus faibles. « La compétitivité » passerait par eux et les « économies » de l’État seraient « justes » et bénéfiques aux Français.
Pudique jusqu’au bout, ce gouvernement ne s’embarrasse pas de grandes finesses : il veut nous montrer que personne ne l’influence, mais on lit que la « quasi-totalité » des « préconisations » du commissaire général à l’Investissement a été reprise. Louis Gallois s’en félicite.
En travelling arrière, avant que Gallois le remette, le Medef avait salué le rapport, estimant qu’il s’agissait d’une « étape décisive vers un big bang économique salvateur« . Dans un communiqué, Laurence Parisot avait estimé que le « diagnostic posé par le rapport Gallois est juste« . « La compétitivité équitable est notre cheval de bataille depuis plusieurs années« , a-t-elle ajouté, rappelant que la « plupart des recommandations » du rapport « sont issues des réunions de travail entre Louis Gallois et les chefs d’entreprise ».
 
La boucle est bouclée. La France avance vers son destin avec ses meilleurs défenseurs. Dans leur boîte aux bonnes nouvelles, le patronat et l’UMP ont trouvé ces dernières heures – même s’ils claironnent encore que ce n’est pas assez – de quoi se réjouir. La baisse du pouvoir d’achat, le tout pour la finance à court terme seront au menu, même avec un différentiel partiel, un temps de latence que s’accorde le pouvoir pour ne pas en rajouter à sa déconfiture, déjà exceptionnelle. Mais la « compétitivité » fera choc, même étalée dans le temps.
De Parisot en Sarkozy, Hollande aura digéré et fait sien ce concept accommodé à la sauce libérale, dont même les moins politiques peuvent déjà penser que les décisions prises, et celles à venir, n’auront d’autre conséquence que de grossir le bas de laine du capital au détriment du travail.
Les produits français ne seraient pas compétitifs ? L’offre à l’étranger, veulent ils dire, dont ils font les choux gras au prix des droits sociaux et de l’environnement d’ici. Mais justement, et si on nous parlait plutôt de la demande interne, qui représente 80% des richesses produites ? Car c’est de l’état de notre marché intérieur que dépend le plus le chômage.
Mais non, ils veulent comprimer nos salaires et saper les protections sociales pour mieux vendre hors nos frontières. Ce faisant, hors nos frontières, les travailleurs verront leur conditions de vie s’affaisser pour répondre à cette facette de la mondialisation. C’est donc l’ensemble des travailleurs qui trinquera pour la santé retrouvée du capital mondialisé. La boucle est encore bouclée.
 
On aurait pu penser que François Hollande et son gouvernement, au lieu de s’intéresser avec tant de passion au « coût du travail », s’attachent à nous montrer que c’est le coût du capital - par dividendes explosés - qui grignote la marge des entreprises. Mais non, l’équipe issue du printemps suit sa pente et s’éloigne de ceux qui l’ont élue. Elle ne taxera pas ceux qui spéculent et s’enrichissent mais fera transférer les cotisations vers l’impôt.
Il fallait bien un gouvernement « de gauche » pour s’attaquer à ces « tabous ». Il en est qui se préparent déjà à la suite, qui verrait un « pacte de confiance » naître, croître et embellir dans un «  dialogue social de qualité ».
Couvrons-nous, il va faire frais.
 
Léon

 

http://leonetpaulette.blogspot.fr/

http://léonetpaulette.fr/



8 réactions


  • raymond 6 novembre 2012 17:56

    Ce serait bien de donner ici le contenu de ce truc sinon, beurk....


  • joelim joelim 6 novembre 2012 20:31

    On aurait pu penser que François Hollande et son gouvernement, au lieu de s’intéresser avec tant de passion au « coût du travail », s’attachent à nous montrer que c’est le coût du capital - par dividendes explosés - qui grignote la marge des entreprises.


    C’est parce qu’ils ne bossent pas. La valeur du travail ils ne connaissent pas. Comme si le travail était un coût... 

    C’est comme ça avec les parasites.

  • Max Angel Max Angel 6 novembre 2012 23:15

    Dois-je me répéter ?
    Mais je l’aime bien cette antienne venue du fond du CNPF avant qu’il ne devienne le MEDEF.
    Ah ! On nous l’a serinée, servie et resservie sur tous les tons. Quels sont les journalistes qui ne se l’ont pas appropriée ? Levez la main !
    Oui ! Les jeunes, vous pouvez baisser le bras.

    « Les profits d’aujourd’hui, sont les emplois de demain ! »

    On a vu, on a vécu, on l’a eu dans le c... Car « les profits d’hier sont devenus les licenciements, les fortunes et les yachts d’aujourd’hui ».

    A part cela, la compétitivité passe toujours par les efforts des salariés et le confort des financiers, des nantis, des boursicoteurs, des actionnaires, des spéculateurs.

    Merci qui ? Merci le « Votutile ».


  • curieux curieux 7 novembre 2012 00:07

    « Fromage puant » est dégoulinant de servitude. Il est vrai que, comme dit Joelim, pour des gens qui n’ont jamais bossé, le travail n’a aucune valeur vu qu’il s’engraisse sur le dos des autres. Après eux, le déluge.


  • T.REX T.REX 7 novembre 2012 12:29

    Après Attali c’est Gallois qui trahit la cause socialiste ! 

    A l’époque du rapport Attali je disais :
    là où Attila passe l’herbe ne repousse plus mais
    là où Attali pisse l’herbe est plus verte !!

    Avec le rapport Gallois ce serait : 
     
    Le poids des taxes, le choc des impôts ! 

    Mais j’espère que comme pour le 1er rapport ce sera un Match nul ! 


  • Soi même Soi même 7 novembre 2012 13:49

    Résonnent de primaire, intéresses toi comment Bruxelles interférer dans notre devenir !


  • Jason Jason 7 novembre 2012 13:58

    Déjà posté sur le billet de La Mauragne,

    Petit texte pessimiste.

    Voici venir le Gallois
    Dans une France aux abois

    Le grand homme a de l’esprit,
    Mais il n’est pas gaulois,
    Et oubliée la langue de bois
    C’est du costaud, il y a pas l’choix.

    Car le choc, le voilà

    Qu’il aille en banlieue
    Pas à Levallois-Perret
    Ni à Neuilly, on en rirait.
    Pour lui on fait des voeux,
    C’est que le Gallois paierait
    Pour ceux qui triment, qui n’en peuvent mais.

    Rapport par-ci, experts par-là,
    Certains pérorent, d’autres soupirent
    Car pour beaucoup ce sera le pire
    Qui les attend au coin du bois.


Réagir