Happy Birthday to you Mister President
Deux ans !
Deux ans déjà que Nicolas sarkozy, ex-ministre de l’intérieur a été élu Président de France sous l’ovation du peuple et du pipole de Enrico Macias à Mireille Mathieu en passant par Doc Gynéco et le propriétaire d’une villa en Corse qui a joué dans « les Visiteurs ». Alors unissons-nous en ce 6 mai 2009 pour faire honneur au 53,06 % de Français qui ont porté au trône celui qui à peine élu, fraîchement divorcé et remarié aussitôt a gardé ce rythme frénétique pour réformer le Pays dont il rêvait de prendre les rênes. Le bilan de speedy gonzales est plutôt mitigé et ses détracteurs profitent de l’occasion pour le rappeler aux futurs électeurs que nous sommes.

Dans un dossier de 31 pages intitulé "Deux ans de Nicolas Sarkozy, l’échec", le parti socialiste dénonce l’autoritarisme du Président, son élitisme et surtout rappelle les promesses non tenues de celui qui devait réformer le France pour le bien-être de ses citoyens. Dès les premières lignes du document, le ton est donné et confirmé à chaque page.
"La situation de la France en mai 2009 est pire qu’en mai 2007, et pas seulement à cause de la crise. Nicolas Sarkozy a fait de l’agitation permanente sa principale méthode de gouvernement. Mais il y a loin de l’agitation à l’action et de l’action aux résultats, (...) des textes bâclés, des réformes de régression et des politiques inadaptées. (...) le pouvoir d’achat des Français a baissé depuis 2007 à cause d’un projet injuste et inégalitaire pour la société, qui favorise les plus riches et précarise les autres (...) Face à la crise, Nicolas sarkozy use de vantardise mais son plan de relance est tragiquement insuffisant. (...) La droite est décalé et déphasée. (...) avec un projet autoritaire qui porte atteinte à la démocratie, qui vise à museler les contre-pouvoirs , affaiblit la laïcité, alimente le communautarisme et réduit la diplomatie française à l’"atlantisme".
Après ce triste constat, le PS publie dans ce même dossier des propositions alternatives comme la revalorisation du smic de 3%, la prime emploi de 500 euros, la diminution d’un point de la TVA, et toutes mesures sociales mises à mal selon les socialiste par la droite au pouvoir.
Evidemment, Sarkozy insensible aux doléances du parti de Martine Aubry défend son bilan, même si il rappelle que l’heure du constat n’est pas encore venue et que ses détracteurs sont priés d’attendre 2012 pour le critiquer. Ce en quoi il n’a pas tort. Mais après deux ans de Sarkozy, celui qui nous promet encore de l’action se félicite déjà lui-même et publiquement des missions accomplies jusqu’ici lors d’un discours prononcé à Nîmes à l’occasion d’une réunion républicaine (sic) :
"Depuis deux ans, la France a eu le courage de se réformer. Elle a bousculé les conservatismes qui, en la paralysant, la condamnaient à un déclin irrémédiable. Face à toutes les crises auxquelles elle a été confrontée, elle a pris le parti de l’action contre celui du renoncement. Si la Géorgie n’a pas été rayée de la carte, si un cessez-le-feu a pu intervenir à Gaza, si l’Europe n’a pas cédé au sauve-qui-peut et au chacun pour soi quand le système bancaire a menacé de s’effondrer, c’est parce que la France, alors qu’elle exerçait la présidence de l’Union européenne, a pris ses responsabilité pour permettre à l’Europe d’agir. Si la moralisation du capitalisme a été inscrite à l’ordre du jour des grandes négociations internationales, si le G-20 s’est réuni à Washington, puis à Londres, c’est parce que la France l’a demandé au nom des 27 Européens unis. (...) la France du Grand Paris, la France qui réhabilite la valeur travail, la France qui veut jeter les bases d’un nouveau modèle de croissance, la France qui est fidèle à ses amis mais qui n’est inféodée à personne".
Si on ne devait pas s’attendre à ce que Le Chef de l’Etat dénigre ses alliances notoires ou son propre travail, cette "autoglorification" de sa mission teintée d’un vent de pseudo-autodétermination franco-française notamment lors de sa présidence européenne en a laissé perplexe plus d’un, et le PS sous la voix de Laurent Fabius ne s’est pas privé de la rappeler lors du "Talk Orange-Le Figaro" de ce mardi :
"Si l’on regarde quels étaient les objectifs de la présidence française de l’Union européenne, je crois me rappeler qu’il y avait la défense. Là, on n’a pas avancé. Socialement, rien du tout, nous n’avons pas avancé d’aucune sorte. Il y a plutôt eu des reculs. (...) c’est la première fois qu’il y aura un vote à l’échelle nationale depuis l’élection présidentielle de 2007 et qu’il y aura une dimension de jugement par rapport à l’action gouvernementale, donc une dimension sanction. Je ne suis pas satisfait de l’Europe actuelle qui économiquement ne va pas bien, qui socialement recule, qui écologiquement n’est pas forte. Nous avons une vision un peu différente de l’Europe, nous sommes pour une Europe différenciée. L’idée que tous les pays peuvent avancer au même rythme n’est pas raisonnable
Mais c’est certainement l’ex PS, Jean-Luc Mélenchon qui a ciblé la plus grande faille de la présidence française à l’UE, dont le président éphémère fit l’éloge cet après-midi lors de cette réunion de la droite en vue des élections européennes ; Mélenchon qui rappelle entre les lignes que de toute façon, ce que le peuple veut pour l’Europe et pour lequel il s’est exprimé n’est pas dans le projet de l’UMP.
"Le discours prononcé à Nîmes est un discours de mystification. Cette duperie interdit le débat honnête sur le fond que l’on voudrait avoir pour les élections européennes. L’Europe de l’impuissance sociale, c’est celle du Traité de Lisbonne qui interdit l’harmonisation sociale. L’Europe de l’impuissance face à la crise et aux mouvements de capitaux, c’est celle du Traité de Lisbonne qui conforte la dérégulation".
Si la droite ne veut pas anticiper le bilan de la présidence, il semble qu’elle craigne le vote sanction et que cette "réunion républicaine" soit le moyen de diffuser une image rehaussée (mystifiée ?) de l’action française au sein de l’UE. A l’heure qu’il est les députés européens tremblent parce qu’ils savent qu’ils seront les premières victimes du vote contestataire et jugés indépendamment du parti qu’ils représentent nationalement. Je ne crois pas que les Français qui ont voté majoritairement contre le traité de Lisbonne et qui se sont vus tout simplement reniés par leur représentation au parlement européen seront calmés au point de ne pas appliquer le vote sanction.
Alors si l’heure n’est pas au bilan selon Sarkozy, il l’est bien aux yeux des Français dont il s’est tout simplement fichu pendant sa présidence provisoire à l’Europe, car si Monsieur sarkozy est un ardent défenseur de la gouvernance globale, il se souvient subitement qu’on n’y est pas encore et que ce sont bien les nationaux qui votent pour élire leurs députés européens. Des nationaux qui se sont senti certainement trahis et qui n’ont pas la mémoire si courte que ça !
sources et photos : AFP- AP Associated Press (français) http://www.ap.org/francais - Le Post-Reuters-La Provence