lundi 15 février 2016 - par Laurent Herblay

Hollande et quelques écolos s’entendent pour sauver leurs places

Cette semaine, le président de la République a fait feu de tous bois en annonçant un remaniement, puis en intervenant à la télévision simultanément sur TF1 et France 2. Un nouvel épisode des calculs politiciens de l’enfant politique de François Mitterrand et Tony Blair qui met en place un climat qui pourrait lui permettre de gagner l’an prochain, en tuant dans l’œuf une candidature écologiste.

 

L’alliance des petits intérêts
 
Il y a cinq ans, tout allait bien pour le PS et les écologistes. Ces derniers avaient fait une percée historique en 2009 et 2010, gagnant une floppée d’élus, quand les dits socialistes ne semblaient pas mal partis pour battre un président sortant décidemment impopulaire et qui alternait défaite sur défaite. Cinq ans après, la gueule de bois est sévère pour les alliés de 2012 : les Verts ont perdu la majorité de leurs élus et François Hollande bat des records d’impopularité, son parti n’étant plus que le troisième de France et leur alliance semblait récemment bien loin. Sauf que les deux anciens partenaires ont une forte capacité de nuisance, l’un sur l’autre. Une candidature écologiste peut contribuer à une élimination du président au premier tour, quand le PS peut renvoyer EELV de l’Assemblée Nationale.
 
Dès lors, il n’est pas totalement surprenant que les deux parties aient pu trouver un terrain d’entente en cette année pré-électorale. Outre tout ce que représente le fait de faire partie du gouvernement, la nomination de trois écologistes c’est du gagnant-gagnant. Pour Hollande, cela éloigne en partie le spectre d’un écologiste à la présidentielle : on souhaite bien du courage à Cécile Duflot pour essayer d’y aller, sachant qu’elle subirait le procès de favoriser la droite et l’extrême-droite. Et pour les écolos, cela permet sans doute de sécuriser leurs sièges parlementaires, qu’ils pourront d’autant mieux conserver si Hollande repasse et si le PS leur garde des circonscriptions réservées, ce qui serait plus qu’improbable si leur candidature à la présidentielle contribuait à l’élimination du président sortant dès le premier tour.
 
Hollande et Sarkozy contre Juppé ?
 
Il ne faut rien voir de plus à ce remaniement que les calculs politiciens, pas totalement illégitimes, mais pas bien glorieux, d’un président qui ne cherche qu’à rester au pouvoir. Mais d’autres alliances existent : celle du PS et du FN, dont la montée rebat les cartes politiques en faveur du PS. Aux régionales, le troisième parti de France n’a pas été loin de l’emporter au second tour et instrumentalise le parti de la famille Le Pen contre les dits Républicains. Une autre se dessine aujourd’hui : celle entre Hollande et Sarkozy contre Juppé. En effet, le maire de Bordeaux, chouchou des sondages, statut bien aléatoire, semble pouvoir terrasser ses rivaux en 2016 et en 2017. Mais du coup, il est l’ennemi numéro un des deux : Sarkozy devant l’éliminer et Hollande préférant une réédition de l’élection présidentielle de 2012…
 
Mais, comme je l’avais noté à l’automne dernier, ce qui est frappant dans les derniers sondages, comme aux régionales, c’est la discrète remontée de François Hollande. En 2014, il était à 16/17%, huit points derrière le candidat de droite. Déjà, à l’automne dernier, l’écart avait été divisé par deux, du simple fait de la remontée du président sortant, à 20/ 21%. Maintenant, c’est Sarkozy qui baisse un peu, nos deux derniers présidents étant au coude à coude à 20 et 21%. Et encore, la candidature Duflot (à 2,5/ 3% au premier tour) est bien moins probable depuis jeudi. Marine Le Pen atteint 25/ 26%, des scores déjà tutoyés en 2011, quelques points sous ses pics des dernières années, confirmant le fait que le FN bute sur un plafond de verre décidemment bien solide, même s’il est plus haut qu’avant 2012.
 
Les annonces de cette semaine ne sont que de petites manœuvres pour gagner en 2017. Mais on aurait tort de sous-estimer le machiavélisme de Hollande, qui met en difficulté les Républicains, instrumentalise le FN, et sait rassembler une partie de la gauche pour renforcer son jeu au premier tour. Pauvre France !
 


13 réactions


  • BA 15 février 2016 10:05

    Sans limite.


    Avec Emmanuelle Cosse, c’est sans limite.


    15 septembre 2015 :


    Emmanuelle Cosse (EELV) : « On peut accueillir des réfugiés en France sans limite, comme dans toute l’Europe. »


    https://www.youtube.com/watch?v=Ijm_7e4qsxY




  • Le p’tit Charles 15 février 2016 10:43
    Hollande et quelques écolos, c’est Pétain et ses collabos.. !

    • zygzornifle zygzornifle 15 février 2016 13:23

      @Le p’tit Charles

       chic voila des pom pom girls qui vont tressauter et se trémousser des miches devant leur patron Hollande.... et réclamer des taxes a corps et a cris


  • leypanou 15 février 2016 10:50

    Hollande et quelques écolos s’entendent pour sauver leurs places : vous auriez dû titrer votre article Hollande et quelques écolos s’entendent pour couler ensemble plutôt non ?

    Quoique les « écolos », il y en a qui savent bien se « placer » et ce ne sont pas les -la liste n’est pas finie- Jean-Luc Benhamias, Yann Wehrling et Leïla Aïchi qui diront le contraire (Corinne Lepage et Brice Lalonde étant eux hors catégorie).


  • Osis Oxi gene. 15 février 2016 12:16


    Placé... Placé....

    ce n’est pas celui qui ne payait pas ses contraventions ?
    (18000 euros tout de même)
    .
    Bonjours le civisme.

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/eelv/ca-y-est-jean-vincent-place-a-paye-ses-amendes_1312325.html


  • zygzornifle zygzornifle 15 février 2016 13:18

    Placé est content, fini les 18 000€ de prunes pour stationnement il va avoir sa voiture de fonction avec chauffeur et c’est surtout ce qui l’intéresse le plus : accès a la cantine de l’Élysée et son bœuf de Kobé, son foi gras, son caviar , tous ses produits bio, ses grands crus classés, son champagne, son papier toilette qui ne se déchire pas et ses enveloppes bien rebondies de biftons de 500 ....

    Pour l’écologie il regarde la définition dans le Larousse chaque fois qu’un micro lui est tendu .....


  • chantecler chantecler 15 février 2016 16:11

    Sont vraiment bandants ces 3 écolos désignés ...
    Vite , j’adhère ...
     smiley


  • Rincevent Rincevent 15 février 2016 17:48

    Placé. En voilà un à qui je ne prêterais pas mon peigne… A l’annonce de sa nomination, mon copain Éric en a sorti une excellente : « le connard laquais enfin placé » : https://twitter.com/ericelissalde


  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 15 février 2016 23:50

    Français, regardez votre régime politique sombrer comme le Titanic....


  • karikakon 16 février 2016 10:47
    Pour Jean Vincent, c’est le tiercé Placé gagnant dans l’ordre, Sénateur en 1, conseiller régional en deux et en troisième position, ministre. Ainsi, l’Hulk de la politique, le Gargantua dévoreur de fric façon Macdo, deviendra l’un des géants vert dollar, style kumultor cupide, qui fleurissent en abondance dans les jardins de la république dorée. Comme je dis toujours, dans la vie, y a le vert émeraude et vert diarrhée.

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