samedi 30 mars 2019 - par Axel_Borg

Jupiter et la grande tâche rouge, de Voltaire à Senghor ...

 

Un faux grand débat permettant à Jupiter de faire campagne pour les européennes ... Des technocrates et des ministres toujours déconnectés de la réalité, prêts à créer de nouvelles usines à gaz. Né d'un ras-le-bol fiscal, la crise des gilets jaunes pourrait se conclure par un paradoxe ubuesque et kafkaïen somme seule la France sait les produire : de nouveaux impôts (immobilier, droits de succession ...) et plus de dépenses publiques. Soit tout l'inverse de ce qui permettrait de redresser (enfin) l'Hexagone après quatre décennies d'immobilisme et de mauvais choix, dignes de girouettes rouillées changeant de cap au moindre coup de vent. Bref, une grande tâche rouge sur le bleu roi d'En Marche, version 2.0 du socialisme qu'on croyait enterré avec les 6.5 % de Benoît Hamon à la dernière élection présidentielle. Mais non le phénix va renaître de ses cendres ...

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19 août 2016, Puy-du-Fou, Vendée. Encore ministre mais pas encore candidat officiellement, déjà candidat mais plus vraiment ministre officieusement trois mois après avoir rendu hommage à Jeanne d'Arc le 8 mai à Orléans, Emmanuel Macron rend visite à Philippe de Villiers, et affirme qu'il n'est pas socialiste ... Chiche ? Vraiment ? Car depuis son élection à la magistrature suprême en mai 2017, Jupiter ne fait malheureusement que perpétuer le système en place ...

Elu pour remettre l'église au milieu du village, Jupiter Macron tombe finalement dans le piège traditionnel du communisme mou, du socialisme à la française ... Cuba sans le soleil ? Il le dénonçait voici plusieurs années, il en est désormais le lider maximo, un peu comme Nicolas Maduro au Vénézuéla, toutes proportions gardées bien entendu.

Son quinquennat devait être celui d'une promenade de santé avec une opposition en ruines face à lui : Le Pen humiliée devant des millions de tubes cathodiques, Mélenchon ridiculisé comme mauvais perdant et son absence de choix, Dupont-Aignan décridibilisé par sa position pro-FN, les Républicains marqués au fer rouge par l'échec de Fillon et Solférino la rose fânée.

Accusé à tort d'être un président de droite, Emmanuel Macron s'occupe pourtant d'écraser Laurent Wauquiez et LR à sa propre droite, car le travail a déjà été fait avec le Parti Socialiste. Benoît Hamon, ses 6.5 % minables et son utopique revenu universel n'avaient gardé que des idéalistes dignes des hippies de Katmandou. Les vases communicants ont fait le reste : les 28 % de François Hollande au premier tour ont été répartis entre Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon mais surtout Emmanuel Macron, héritier de cette social-démocratie à la française qui n'a jamais su rien faire d'autre que d'ouvrir les vannes de la dépense publique en agrandissant la taille du robinet, devenu aqueduc au fil des décennies ...

Tout le reste des sbires de Solférino, la gauche caviar des anciens réseaux Fabius, Hollande et DSK, avait déjà inflitré la nomenklatura d'En Marche : Benjamin Griveaux, Gérard Collomb, Stanislas Guérini, Christophe Castaner, Richard Ferrand, Mounir Mahjoubi, Aurélien Taché, Jean-Yves Le Drian et bien d'autres, à commencer par la représentante ultime de la technocratie et de l'énarchie, Nathalie Loiseau, ancienne directrice de cette ENA haïe par tant de Français, par cette élite déconnectée dans sa tour d'ivoire parisienne ... Loiseau, désignée tête de liste pour des européennes marquées par le formidable capharnaüm qui se prépare sur le Brexit mais aussi sur la fin du basculement heure d'été / heure d'hiver. Même logique à Paris que pour le scrutin européen, l'Olympe élyséenne parachute Benjamin Griveaux pourtant symbole de la rupture entre le gouvernement et les classes populaires, traitant le chef d'un des partis d'opposition de candidat qui fument des clopes et roulent au diesel. Voilà qui rouvre un nouveau jeu de chaises musicales dans ce gouvernement où Macron semble plus esseulé que jamais ...

Largement pourvu en barons de la gauche caviar, Emmanuel Macron a donc du faire contrepoids, et ainsi renforcé son gouvernement (ou le Conseil Constitutionnel via la nomination d'Alain Juppé) par des poids lourds de droite : Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, laissant Laurent Wauquiez dans le marigot des crocodiles de la rue de Vaugirard, où chacun attend son échec aux européennes pour que Tatie Danielle (alias Nicolas Sarkozy) reprenne la main en attendant de se faire des jetons de présence chez Accor ...

Nous sommes donc passés de Voltaire à Senghor, de la promotion ENA 1980 (Voltaire) à celle de 2004 (Léopold Sédar Senghor). Du boulevard Voltaire où défilaient syndicats entre Bastille et République à la passerelle Senghor symbole des dérives du mouvement des gilets jaunes, avec les violences inacceptables du boxeur Christophe Dettinger début janvier 2019. Du boulevard Voltaire où François Hollande avait pris pour la première fois son costume de président le 11 janvier 2015 à cette passerelle Senghor reliant rive gauche et rive droite, soit la rue de Solférino des visiteurs du soir (Pierre Moscovici notamment) vers le Château ... 

Malgré son caractère légitime à l'origine, les Gilets Jaunes sont devenus la pitoyable et médiocre caricature d'un grand mouvement citoyen : illégal par sa navrante propension à ne pas déclarer ses manifestations, sectaire par son refus d'écouter tout autre avis que le sien, anti-démocratique par son refus d'approuver le suffrage universel des élections du printemps 2017 (présidentielle et législatives), incohérent par ses revendications incompréhensibles et multiples, et dangereux par son incompréhension des mécanismes de compétitivité internationale en économie ouverte (demande du retour de l'ISF, SMIC à 2000 euros ...). Seule la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité fait partie de mesures de bon sens, le reste étant au mieux caricatural, au pire totalement contre-productif en économie ouverte.

L'anti-parlementarisme primaire et des demandes incohérentes ne font pas un programme, pas plus que de détruire des radars, l'Arc-de-Triomphe, le Fouquet's ou le domicile de Richard Ferrand. Il n'est pas question de faire un quelconque amalgame, les gilets jaunes ne sont pas tous (forcément) des casseurs. Mais leur obstination à manifester de façon non déclarée depuis le 17 novembre 2018 crée un terreau pour l'insécurité, la violence, l'anarchie et le chaos dans les grandes villes, impactant l'attractivité touristique de l'Hexagone et des PME / TPE n'ayant pas la résistance des grandes enseignes. A l'origine légitime du fait de l'augmentation injuste des taxes sur le carburant, le mouvement a donc indirectement créé les conditions de sa récupération et de son infiltration par des tas d'autres mouvances : ultra-gauche, extrême-droite, casseurs-pilleurs et autres professionnels du désordre, ex zadistes, anarchites, racailles de banlieue, groupuscules anti-sémites d'ultra-droite ou d'origine islamiste ...

Les GJ pensent lutter contre le libéralisme mais ils luttent bien contre des socialistes, l'action du gouvernement d'Edourad Philippe correspondant trait pour trait à la célèbre définition de Sir Winston Churchill : Christophe Colomb fut le premier socialiste  : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable.

Lutter pour la démocratie est aussi honorable mais encore faudrait-il relire l'historien italie Guglielmo Ferrero, qui avait fuit le régime fasciste du Duce Mussolini, écrivant ceci dans la Dépêche du Midi du 11 février 1940 : Les régimes démocratiques reposent sur deux principes simples, clairs, issus d'une longue expérience historique et non des divagations d'une philosophie : que le gouvernement légitime est conféré par le peuple, et que le peuple se compose de la majorié et de la minorité, la majorité ayant le droit de désigner le gouvernement et de commander, la minorité de droit de faire opposition.

Jusqu'à preuve du contraire, la Ve République française répond à ces critères démocratiques, même si c'est sa forme représentative via le scrutin majoritaire qui pose bien évidemment problème à la France périphérique, celle qui se sent délaissée en tant que lésée de la mondialisation.

Il manque trois choses aux GJ : une vraie cohérence idéologique, une structuration de leur mouvement qui ressemble pour l'instant à une armée mexicaine éparpillée façon puzzle, et un leader charismatique façon Enjolras ou Cohn-Bendit. Mais personne n'a émergé des rond-points ou des réseaux sociaux, à l'inverse des barricades de Victor Hugo ou de mai 68.

Par chance pour les GJ, le gouvernement mandaté depuis mai 2017 par Jupiter Macron est d'un amateurisme confondant, reprenant à son compte le jeu des sept erreurs, des sept péchés capitaux vécus sous le mandat de François Hollande ...

1/ Le manque de légitimité

François Baroin avait un jour fait bondir les rangs de la gauche au Palais Bourbon en affirmant qu'elle y était toujours rentrée par effraction. Ce n'était pas complètement faux ... En 1981, François Mitterrand, sorti du tumulte de l'Observatoire (1959) et loyalement épargné de l'épée de Damoclès de l'affaire de la francisque pétainiste par un président sortant plus que loyal (Valéry Giscard d'Estaing), avait profité du duel fratricide entre Jacques Chirac et VGE à droite ... En 1988, le sphinx florentin avait profité de la suppression de l'IGF par le tandem Chirac / Balladur pour se faire réélire après deux années de cohabitation avec la droite, ayant fait progresser le Front National en créant via Julian Dray et Harlem Désir l'association S.O.S. Racisme et son célèbre logo Touche pas à mon pote. En 1997, la droite fit kamikaze via une dissolution de l'Assemblée qu'elle n'avait pas eu le courage de faire en 1995, ayant une majorité écrasante héritée du raz-de-marée législatif du printemps 1993. Résultat ? Lionel Jospin, Martine Aubry et DSK arrivèrent au pouvoir ... En 2012, Hollande fut élu par défaut surfant sur l'anti-sarkozysme primaire en vogue et la crise financière de 2007 qui avait emporté tous les gouvernants européens jusque là (Angela Merkel exceptée) : Gordon Brown à Londres, Jose Luis Zapatero à Madrid, Silvio Berlusconi à Rome ... En 2017, Macron n'a réuni que 24 % des suffrages exprimés soit 18 % des inscrits au premier tour. Un score pitoyable et inquiétant pour une démocratie dont les premiers partis sont l'abstention et bientôt les votes blancs et nuls à ce rythme de défiance pour la sphère politique. Comme pour Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande avant Jupiter, le vote majoritaire a fait le reste aux législatives, et LaREM a fait main basse sur l'hémicycle du Palais Bourbon, bien loin du concept des 2 Français sur 3 rêvé par VGE dans les années 70.

2/ Le Tonneau des Danaïdes

La dépense publique se porte bien, merci pour elle. Le spectre du libéralisme agité par une certaine presse a du plomb dans l'aile. La réforme de l'Etat, de la fonction publique, du droit du travail, du droit du logement, bref de toutes les rigidités qui bloquent l'Hexagone sont parties aux oubliettes, direction le donjon de Pignerol avec Nicolas Fouquet et le Masque de Fer ... Dix milliards d'euros débloqués en décembre 2018 pour calmer les rond-points et les contestataires du samedi, mais aucun plan pérenne pour revenir à un excédent primaire en supprimant les innombrables gabegies, gaspillages et autres redondances de notre Etat mammouth, champion du monde de la dépense inutile et inefficace. Tant pis, nos enfants paieront une fois de plus le prix de nos erreurs et de notre insupportable habitude à vivre au-dessus de nos moyens. La gauche est plus encline à dénoncer le gaspillage écologique et l'avancée systématique du fameux jour du dépassement qu'une ONG canadienne calcule chaque année sans que personne ne bouge le petit doigt. Les deux dettes sont aussi détestables et dangereuses l'une que l'autre : la dette publique de la France devrait un peu plus concerner les Français, mais il est logique de voir tant de concitoyens s'en laver les mains à la façon de Ponce Pilate puisque plus d'un contribuable sur deux ne paie pas d'IR ... la seconde, la dette écologique de la planète, devrait concerner tout le monde, mais il n'est pas difficile de comprendre que sans retrouver une crédibilité politique par un redressement économique, la France ne pourra jamais peser face à l'Europe ou au G20 sur ce sujet ...

3/ L'usine à gaz fiscale

Un problème ? Une taxe ... Besoin d'argent ? Un nouvel impôt. Il suffit de demander, rien de plus simple, les éminences grises de Bercy ont plus d'imagination que les créatifs de Publicis ou les scénaristes d'Hollywood. Un numéro vert devrait même être créé pour que chacun participe au sport national : comment taxer le voisin avec l'axiome inverse de la logique élémentaire (assiette large et taux bas), soit assiette restreinte et taux confiscatoire. Le mouvement des gilets jaunes, tout aussi insupportable qu'il soit devenu au fil des semaines, est logiquement né du ras-le-bol fiscal déjà perceptible en 2012-2013. Pourtant, Bruno Le Maire, l'homme qui a bradé nos autoroutes en 2005 pour une bouchée de pain, ne cesse de rivaliser d'inventivité avec ses collègues en matière de solutions à la crise (que dis-je, au changement de modèle nécessaire pour le paquebot France) : le grand débat et son incroyable jeu de bonneteau promet de faire émerger de nouvelles taxes, du pur sophisme fiscal ... Entre le taxe GAFA qui aura l'efficacité d'un bon vieux boomerang australien (si elle n'est pas coordonnée au niveau OCDE a minima comme la taxe Tobin en son temps), les droits de succession, l'IFI ou d'autres trouvailles, la réponse après le coup de bonneteau du grand débat sera comme d'habitude celle des médecins de Molière en leur temps : la bonne vieille saignée à la Diafoirus. Il est vrai qu'à 57 % de dépenses publiques et 45 % de prélèvements obligatoires, c'est clairement la priorité. Mais la caverne d'Ali Baba a fermé ses portes depuis longtemps à un pays qui finit chaque année depuis 1974 ses exercices budgétaires à crédit. Nos fonctionnaires sont payés par les "méchants" marchés financiers au quatrième trimestre, mais l'on préfère voter pour Bolivar Mélenchon, Ducon-Aignan ou la PME familiale de Montretout. Les emplois du Brexit sont en train de partir à Dublin, Francfort, Luxembourg, Bruxelles ou Amsterdam. Qu'importe, le pigeon de la classe moyenne supérieure, qui ne se révolte pas et ne peut pas quitter facilement le pays (difficile de partir quand on est médecin, avocat ou cadre dans des grandes entreprises qui ne prennent plus en charge l'expatriation), est là pour payer ... Haro également sur les propriétaires, en général également issus des 7e, 8e et 9e déciles, et dont l'échantillon se confondra en majorité avec celui de la classe moyenne supérieure. La suppression de la taxe d'habitation, sauf pour les 20 % de foyers les plus aisés, va encore et toujours dans ce sens : charger encore et toujours la même catégorie de la population, silencieuse et digne, pour de cyniques raisons électoralistes. L'impôt est donc plus que jamais détourné de son but historique et multi-séculaire, soutenir l'action de l'Etat, pour servir de soupape de redistribution via un système de vases communicants totalement illisible : bien plus simple pour les bureaucrates de Bercy de toucher à cette machine infernale que de rétablir un véritable ascenseur social en France ...

En résumé ? La célèbre métaphore des vaches sur le régimes politique suffit à définir l'exception fiscale du socialisme à la française : Vous avez deux vaches. Le gouvernement subventionne l’achat de la troisième, mais vous devez vendre les deux premières pour payer vos impôts.

4/ L'amateurisme

Comme le PS de 2012 qui avait passé dix ans dans l'opposition depuis 2002, la République en Marche est en fait un infirme qui a besoin d'une béquille pour avancer ... Députés sans expérience et parachutés de la société civile sans comprendre les enjeux (à quelques exceptions près dont le mathématicien Cédric Villani), technocrates incapables de convertir expertise en communication politique vendable à la plèbe, le bilan est dramatique. Car plus personne ne comprend quoi que ce soit au gloubi-boulga servi de façon hebdomadaire dans la salle des quatre colonnes ou sur les plateaux TV de France et de Navarre ... Chaque semaine, LaREM nous sert de mauvais personnages de Ionesco ou de Labiche, une sorte de vaudeville de l'absurde ... Ont-ils prévu de stopper leur chute dans ce puits sans fond ? 

5/ Ubu Roi et les couacs de communication

La réforme des retraites est la boîte de Pandore des gouvernements. Surtout ne pas libérer les démons, surtout ne pas ouvrir son couvercle maudit. Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye ont beau le savoir, ce fut une royale cacophonie. Benjamin Griveaux en tête, c'est toute la communication gouvernementale qui est un désastre, à l'image des porte-parolats de Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll lors du quinquennat précédent.

6/ Janus, le double visage présidentiel

Un coup à gauche, un coup à droite. Bâbord, tribord, par-dessus bord, hors-bord, le Titanic français fonce vers l'iceberg sans sourciller. Comme François Hollande, Emmanuel Macron est en fait incapable de décider. De cap, il n'en a pas ... Il navigue à vue, tel un lapin éclairé par les phares d'une voiture en pleine nuit. Ce n'est pas Jupiter mais Janus que nous avons encore élu ... Un rapide coup de canif sur les APL, la survie de l'ISF seulement converti en IFI, quelques mesurettes sur la SNCF et le droit du travail, le spectre libéral tant décrit par la pensée unique de gauche est bien loin ... Jean d'Ormesson l'avait dit avant le premier tour, l'un des deux camps serait cocu avec Macron : soit les électeurs de gauche, soit ceux de droite ... Feu l'académicien avait en fait tort et raison à la fois, car tout le monde est cocu avec Jupiter, comme avec Hollande. Strike, toutes les quilles sont tombées, de gauche à droite ...

7/ Le déni de démocratie et la République peu exemplaire

Hollande avait eu Cahuzac et le mariage pour tous, Macron aura eu Benalla et les gilets jaunes. Soit à chaque fois, une affaire dont on ne peut se débarrasser, façon sparadrap du capitaine Haddock, et un mépris assumé et ostentatoire de la France d'en bas, du citoyen lambda souhaitant faire entendre sa voix dans la rue, sur les pavés parisiens. Le pouvoir est au bout du fusil, disait Mao Zedong. Chaque samedi soir, BFM-TV nous invite à contempler Christophe Castaner se satisfaire de sa propre médiocrité en commentant l'ineffacité de la gestion de l'ordre public, sur les Champs-Elysées ou à Bordeaux pour les ultras mais aussi en "Business As Usual" partout ailleurs : en Corse, à NDDL, dans les quartiers nords de Marseille ou dans le 9-3. Incapable, l'ancien valet de Solférino promu suzerain chez Macron était prêt à tout pour obtenir un des portefeuilles qui comptent vraiment dans un gouvernement, parfois plus que Matignon lui-même par le célèbre jeu du court-circuit : Bercy, Beauvau, Varenne et le Quai d'Orsay. Le reste, de la rue de Valois à la rue de Grenelle en passant par la Place Vendôme, fait figure de lots de consolations, de strapontins à côté des fauteuils majestueux à la Cour du Roi Jupiter, bien assis sur son trône élyséen. Avec l'affaire Benalla, le nouveau monde fait la démonstration semaine après semaine qu'il est aussi nauséabond que l'ancien. A croire que le chiffre du Diable, 666, présent dans les 666 vitres de la Pyramide du Louvre où fut intronisé Jupiter le 7 mai 2017, y est pour quelque chose ...

Mais Jupiter oublie deux choses : L'Elysée ne veut pas dire Olympe, et il ne possède pas le nectar et l'ambroisie rendant immortel. Les fées du destin se sont penchées sur son berceau, et sa trajectoire fulgurante ne doit pas faire oublier à Macron qu'il n'est qu'un dirigeant en sursis, un VRP en C.D.D. de cinq ans, un locataire du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré au statut précaire dont le bail expirera début mai 2022, pour la fin du dernier (on l'espère) mandat socialiste de l'Histoire de France ...



14 réactions


  • troletbuse troletbuse 30 mars 2019 12:37

    Dernier mandat socialiste ? Ca ne veut plus dire grand chose, comme droite ou gauche. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule classe chez nos politicards, la classe des profiteurs.


  • filo... 30 mars 2019 14:59

    @l’auteur

    Ce n’est pas un article mais un torchon.

    Il faut avoir une sacrée dose de masochisme pour le lire jusqu’au bout.

    Vous êtes quelqu’un de terriblement psycho-rigide.

    Je pleins vos proches et vos connaissances.


    • Axel_Borg Axel_Borg 1er avril 2019 15:29

      @filo...

      Bravo pour ce commentaire qui fait vachement avancer le schmilblick et ce post qui aurait pu être envoyé par une machine ne passant pas le test de Turing.

      Bref c’est la Saint-Troll.


  • Odin Odin 30 mars 2019 21:07

    Bonsoir,

    « après quatre décennies d’immobilisme et de mauvais choix »

    Pas d’immobilisme dans la politique française depuis 51 ans.

    C’est la politique du « pas à pas » toujours fidèle aux membres de la CIA avec Kalergi / Hallstein / Monnet / Schuman… pour une Europe fédérale vassale de l’oligarchie financière.

    « un pays qui finit chaque année depuis 1974 ses exercices budgétaires à crédit »

    Depuis le 03/01/1973 pour être précis, loi Pompidou / Giscard dite Rothschild, qui nous fit perdre, dans un premier temps, notre souveraineté monétaire, le reste on connaît.

    Notre roitelet n’est pas socialiste, il n’est qu’une marionnette mise là où elle se trouve pour continuer le travail de vendre la France à la découpe. 


    • Axel_Borg Axel_Borg 1er avril 2019 15:42

      @Odin,

      Si Macron n’est pas socialiste, il y ressemble fort. Un tout petit parfum de libéralisme pour séduire l’électeur de droite mais on est loin du Thatcher à la française ... Un zeste de modernité macro-économique mais on a affaire à un énarque pur jus, formaté pour faire avancer le bulldozer colbertiste tout droit sans se poser de question en dépensant l’argent public sans se poser les bonnes questions. Voilà la réalité.

      La loi de 1973 ... Toujours le même argument vide de sens. Il suffit justement de couper là où il faudrait chez le mammouth Etat (gaspillages en tous genres, rigidités budgétaire de la fonction publique, redondances innombrables ) pour dégager un excédent primaire et même secondaire. Et ne plus du tout dépendre de quelconque banque ou acteur des marchés.

      Comme tout acteur économique responsable et solvable ne vivant pas perpétuellement sous perfusion de mi-octobre à la St Sylvestre.

      Quant à l’Europe, elle est bien imparfaite oui refrain connu là aussi ... Hallstein ancien nazi, Monnet et Schuman téléguidés par les Américains. Tout ceci est certes écoeurant et le Léviathan consolidé par Juncker ne donne pas envie de voter, tout le monde converge là dessus. 

      Mais ce n’est pas le sujet ... 95 % des problèmes de la France viennent de Paris, pas de Bruxelles ... Europe libérale mais France allergique à toute réforme libérale justement ...

      Rigidités du droit du logement, du code du travail, redondances avec les régions et départements, Etat omniprésent au lieu de se concentrer sur le régalien, économie administrée sous perfusion d’argent public, entreprises écrasées de normes et de taxes sans parler de la fuite de capitaux généré par une instabilité fiscale record depuis les années 80 ...

      Qu’a fait Jupiter Macron pour changer le paradigme socialiste là dessus ? Bien peu de choses ...
      Il a juste attendu que Fillon s’écroule avec le Penelope Gate pour prendre la casquette de favori au meilleur moment, après le dernier virage dans la dernière ligne droite de l’hippodrome.

      Juppé battu à la primaire, Hollande ne pouvant se représenter, Valls battu par Hamon, Fillon englué dans son scandale d’emploi fictif, c’était une autoroute pour notre cher Inspecteur des Finances.


    • Odin Odin 3 avril 2019 18:01

      @Axel_Borg

      Bonjour et désolé pour la réponse tardive.

      « La loi de 1973 ... Toujours le même argument vide de sens. »

      Oui, vous avez raison, depuis 1973 les français ont remboursé à des banques privées la bagatelle de plus de 1.500 milliards d’€ rien que pour les seuls intérêts de la dette, c’est epsilon.

      https://bestofactus.files.wordpress.com/2013/02/dette_part_du_service_de_la_ dette_part_des_interets.png

       

      « Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. […]
      L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. »

      Napoléon Bonaparte, (1769-1821)

       

      « Jusqu’à ce que le contrôle de l’émission de devises et de crédit soit restauré au gouvernement et reconnue comme sa responsabilité la plus flagrante et la plus sacrée, tout discours sur la souveraineté du Parlement et la démocratie est vain et futile…
      Une fois qu’une nation abandonne le contrôle de ses crédits, il n’importe plus qui fait ses lois…
      L’usure, une fois aux commandes, coule n’importe quelle nation. »

      William Lyon Mackenzie King, ex-premier ministre du Canada

       

       « Si le Peuple avait la moindre idée de ce que nous avons fait, il nous traînerait dans la rue et nous lyncheraient. »

      George H. W. Bush, 1992

       

      « Il n’existe pas de moyen plus efficace pour prendre le contrôle d’une nation que de diriger son système de crédit (monétaire). »

      M. Phillip A. Benson, Président de l’association American Bankers’ Association, 8 juin 1939

       

      « Ainsi notre moyen national d’échange est maintenant à la merci des transactions de prêts des banques, qui prêtent, non pas de l’argent, mais des promesses de fournir de l’argent qu’elles n’ont pas. »

      Irving Fisher, économiste et auteur

       

      « Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois. »

      Rothschild

      Etc...


    • Axel_Borg Axel_Borg 9 avril 2019 11:12

      @Odin,

      Je ne nie pas tes chiffres, je dis juste une chose ... la France est structurellement surendettée et cela ne vient pas de l’Europe ni de la loi de 1973.

      Qui dit dette dit intérêts en effet. Mais si l’on veut justement réduire la dépendances envers ces acteurs et les marchés financiers au sens large du terme, il faut dégraisser notre dette et arrêter de procrastiner en transmettant la patate chaude à nos enfants et petits-enfants ...

      Cela vient de l’incapacité de nos gouvernants, hommes politiques plus qu’hommes d’Etat, à faire les réformes ...
      Et les rares qui osent (Juppé en 1995) s’y prennent très mal en terme de timing et de forme.

      Si tu rétablis les finances publiques via un excédent primaire, tu n’as donc plus de déficit et tu réduis ta dette.

      Mais on a préféré Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron plutôt que Mendès-France, Barre, Delors, Seguin, Rocard, Chevènement, Fillon ...

      Bref depuis le trio CdG / Pompidou / VGE, la France n’est plus dirigée à Paris, indépendamment de Bruxelles.

      Il est possible de revenir à 42-43 % de dépenses publiques en faisant la vraie chasse aux gaspillages : redondances, assistanat divers et varié ...

      Ce n’est pas avec l’ISF ou la chasse à l’évasion fiscale (très chère et qui ensuite dévalorise les activités concernées) que l’on va redresser ce pays.

      Mais avec la fin du Tonneau des Danaïdes, ce système qui voit l’Etat jacobin grossir encore et toujours sa taille de mammouth, et les collectivités locales embaucher à tour de bras sans jamais se poser la question de la pertinence et du mandat.

      Le jour où l’impôt redeviendra un partage commun pour la création de grands projets ainsi que bien entendu les tâches régaliennes (police, gendarmerie, justice, défense, finances et douanes) et une solidarité minimum (éducation, santé, culture), on aura progressé ...

      Cela permettra à l’Etat de mettre fin aux zone de non droit qui pullulent : Corse, 9-3, Marseille, NDDL et désormais depuis samedi 17/11 les centres villes de Paris, Bordeaux et tant d’autres métropoles françaises ...

      Macron avait écrit « Révolution » ? Au lieu de la faire, il la subit en se prenant le boomerang pleine face. Mais comment imaginer autre chose quand le logiciel est socialiste et ne sait pas créer autre chose que des taxes en face des nouveaux problèmes ?


  • nono le simplet 31 mars 2019 03:32

    article sympathique et bien documenté ...

    j’avoue avoir été bluffé par le titre que l’on comprend en lisant l’article ... subtil ...


  • Pale Rider Pale Rider 1er avril 2019 10:17

    La grande tâche rouge, c’est l’instauration du communisme.

    La grande tache rouge, c’est Macron, euh... Jupiter.


    • Axel_Borg Axel_Borg 1er avril 2019 15:45

      @Pale Rider,

      C’est bien le propos. Socle communiste posé en 1946 à la Libération avec la complicité du général de Gaulle. Lequel a vécu un contexte spécifique, les 30 Glorieuses, avant l’économie mondialisée. Mais notre douce France, cher pays de notre enfance, est resté bloqué dans les années 60, au moment où Concorde prenait son envol ...

      Problème gravement renforcé par les archaïsmes économiques des socialistes entre 1981 et 1986 puis de 1988 à 1993 et enfin de 1997 à 2002 : IGF et son phénix ISF, retraite à 60 ans, 5e semaine de CP, CSG, RMI, CMU, 35 heures ...

      La droite la plus bête du monde (copyright Mollet) n’a quasiment rien fait pour lutter contre ce tsunami à part 2 ou 3 réformes paramétriques. Idem pour Macron depuis 2017.


  • Xenozoid 1er avril 2019 15:51

    dans le sport on dit que le meilleur gagne


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