mercredi 29 mai 2013 - par salambo

L’administration française à l’étranger proche du citoyen ?

L'Administration française a du mal à se rapprocher de ses citoyens. Nous en avons eu l'exemple une fois de plus lors de la visite du Président François Hollande à Addis Abeba, à l'occasion du sommet des chefs d'Etat marquant le 50ème anniversaire de l'Union Africaine.

Lors de sa visite, le Président a souhaité rencontrer la Communauté française d'Addis Abeba, communauté relativement peu nombreuse par rapport à d'autres pays. Or il s'est avéré que dans la plus pure tradition française, l'invitation n'était pas adressée à tous les membres de la communauté mais à un nombre restreint, soigneusement sélectionné par l'Ambassade et en l'occurence proche de son personnel, alors même que d'autres membres de la communauté sont actifs à Addis Abeba et contribuent à leur façon au rayonnement de la France à l'étranger.

En agissant de la sorte, l'administration française continue à établir une hiérarchie des citoyens en singularisant les représentants de la communauté française dignes -à ses yeux- d'être invités et les autres. Elle continue à fonctionner à huit-clos autour d'un cercle limité d'amis, qualifié de "happy few", ce qui l'empêche souvent de s'ouvrir à d'autres points de vue et de se renouveler. De par mes circonstances personnelles, je suis amenée à avoir des contacts proches avec les administrations d'autres Etats européens, et je dois dire, à mon grand regret, qu'elles sont toutes plus proches de leurs citoyens, plus ouvertes pour ne pas dire plus chaleureuses et plus justes dans leur comportement vis à vis de leurs citoyens. Le grand principe d'égalité et de fraternité, clamé si haut et si fort par les élus français, ne s'appliquent malheureusement pas toujours dans la pratique et dans les actions quotidiennes de leur administration à l'étranger.

Quand un Président cherche à se rapprocher en personne de ses citoyens, quand dans un agenda bien chargé où il passe une courte journée dans un pays mais qu'il dégage néanmoins du temps pour rencontrer la communauté française locale, il a peut-être envie d'en rencontrer un échantillon plus large et plus représentatif de la diversité française que le personnel de l'ambassade et du corps enseignant français de la ville ? N'est-il pas temps pour l'Administration française, dans un climat social de plus en plus hostile, de s'ouvrir véritablement à tous les citoyens et de leur faire sentir qu'ils font partie de la même communauté ?

Salambo

à Addis Abeba




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