La chasse aux pauvres serait-elle rose ?
Il faut faire absolument des économies. L'Etat doit en prévoir déjà 30 milliards immédiatement dans le cadre de l'application de la règle d'or, imposée par Bruxelles, acceptée par le président Hollande qui s'apprête à renier ses promesses de campagne en faisant ratifier par le parlement ce nouveau fameux traité européen.
Il faut faire des économies sur tout ou presque, on incite donc directement ou indirectement les collectivités territoriales à réduire leurs dépenses et aussi à aider à la limitation des dépenses de l'Etat.
C'est ainsi que le Conseil Général, très à « gauche » de l'Ariège épluche les dossiers des RSA...
Il s'agit plus que d'éviter les fraudes... Il s'agit d'un contrôle tatillon qui n'a jamais existé auparavant quand le Conseil Général était d'une couleur différente de celle du pouvoir central. Maintenant c'est fini, le département de l'Ariège se veut le premier de la classe. Voici un extrait d'un journal de résistance au libéralisme, je renvoie le lecteur au dossier ainsi qu'aux notes de bas de pages à trouver sur le lien suivant :
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6332
« Le changement à une drôle d’allure... Celle d’une gauche rose pâle qui n’augmente guère le SMIC, n’a concédé aux salariés qu’une hausse de l’allocation de rentrée scolaire, la création d’emploi aidés et des embauches dans l’éducation, celle d’une gauche bleu marine qui persécute les Roms ; l’allure d’une entreprise France désormais dirigée par un ancien de la haute école de commerce et qui ne voudrait revenir ni sur l’interdiction du revenu minimum aux moins de 25 ans, ni sur la diminution du "pouvoir d’achat" de qui dépend d’allocs chômage, de minima sociaux ou de pensions de retraite toujours plus difficiles à obtenir en raison des durées d’emploi exigées
On nous annonce 30 milliards d’économies [2] et, on le verra ci-dessous, alors que cette modalité de la gestion punitive des pauvres était jusqu’à maintenant occultée par les conseils généraux majoritairement dirigés par la gauche qui en sont chargés, pour la première fois, un conseil général PS revendique haut et fort de supprimer le RSA à des centaines de personnes . »
Parfois c'est un dossier mal ficelé qui est rejeté, parfois c'est un doute même pas étayé ou une personne qui las d'attendre se met en colère.
Nous avons l'impression que le Conseil Général veut faire du chiffre, oubliant par là même que derrière ces dossiers refusés, il y a des hommes et des femmes qui n'auront même pas le minimum pour survivre... Certains vont renoncer à leurs droits, déjà qu'ils n'osaient pas présenter un dossier et craignaient que leur entourage connaisse leur situation.
Qui est responsable ? Certainement pas les fonctionnaires qui appliquent les consignes mais ces politiques qui ne rechignent pas à encaisser leurs indemnités mensuelles qui sont supérieures
à 1500 € pour un simple conseiller général et 2100 € pour un membre de l'exécutif dans ce département à population inférieure à 250 000 habitants.
Comment voulez vous que le peuple respecte « ses » élus quand il constate que beaucoup font le minimum, c'est-à-dire siègent le minimum requis, empochent leurs indemnités et font la chasse aux pauvres ?
Je suis en colère, très en colère car j'en ai vu de ces Rmistes désemparés qui viennent dans les permanences de surendettement... Quand la confiance est établie, ils nous racontent leur vie... Parfois à la fin des permanences c'est le bénévole à qui il faut remonter le moral quand il vient nous dire : « On ne peut rien faire, de toute façon il restera dans le rouge et n'a pas assez pour vivre » !
Rappelons que pour une personne seule le RSA socle est de 475 € par mois...
Beaucoup de RSA vivent dans la rue car ils ne peuvent pas se loger et en couple avec ou sans enfant, ils survivent...
C'en est assez !
Jean-François Chalot