mercredi 15 avril 2009 - par Amada

La France : excès de verticalité, défaut d’horizontalité

D’où viennent les multiples dysfonctionnements quotidiens auxquels se heurtent les Français ?

Cet article fait suite à une série d’observations concrètes concernant les dysfonctionnements récurrents auxquels se heurtent quotidiennement les Français, et au constat que certaines de ces situations se "débloquent" à l’occasion de relations individualisées. Pourquoi ? 

 *****

Une première idée est que dans ce pays les gens souffrent d’un déficit de reconnaissance. (D’où que, bien souvent, seul l’appel, non à ce qui est légitimement attendu d’un professionnel, mais à sa "solidarité compassionnelle", à son intervention "particulière", puisse débloquer une situation. N’est-ce pas parce que, dans ce cas, l’importance de sa mission lui est soudainement rendue ?)

D’où peut bien venir un tel déficit de reconnaissance ?
Une seconde idée s’impose :
Dans un pays si fortement sensible à la hiérarchie institutionnelle, aux statuts officiels, aux diplômes universitaires, n’est-ce pas d’évidence "d’en haut" — des "grands"— que doit venir la reconnaissance * (des salaires entre autres) ?
Mais si "en haut" ne reconnaît pas, que faire pour être reconnu, si ce n’est en ne faisant pas, justement ? En marquant sa place en creux, par défaut ? 

En tout cas, moi, lorsqu’enfant j’étais injustement traitée, mal considérée par les "grands", je traînais des pieds pour faire ce que j’aurais effectué avec allant dans un contexte relationnel juste...
Ce pays souffrirait-il d’un attachement un peu trop prolongé au principe hiérarchique ? Autrement dit, d’une sorte de fixation psycho-sociologique générale au stade relationnel enfant-parent, petit-grand ? Bref d’un excès de verticalité ? 

Ce qui est sûr c’est que face aux gué-guerres (manifestations, revendications, grèves) qui opposent régulièrement, et en vain semble-t-il, les "petits" (salariés, travailleurs, syndicats, corporations) et les "grands" (gouvernement, patronat and co), j’ai vraiment l’impression d’assister à ces conflits enfants-parents que l’on peut ça et là surprendre dans la rue. Pas vous ? 

"C’est injuste !" crie le petit qui — vlan — se prend une claque pour "caprice" sans que l’on sache jamais en quoi consiste l’injustice de départ. Ce qui soulage l’assistance plus avide de calme que de vérité. Enfin, sauf quand certains gamins se mettent à gueuler de plus belle (manière de prendre la foule à témoin, "le public en ôtage" comme l’on dit), au grand dam du parent (gouvernement), alors obligé de céder ou de sévir plus violemment encore.

Sans qu’on en sache d’ailleurs jamais plus sur la vraie raison du litige. Caprice de gamin ou irresponsabilité de l’adulte ? Ou les deux ?

(Ce ne sont évidemment pas les litanies creuses et fadasses du type "conditions de travail" ou "grilles salariales" des "grands" médias qui vous l’expliciteront !)

D’où cette troisième idée :
La culture de l’horizontalité ne fait pas partie de notre patrimoine.

En effet.

Lorsque nous réclamons de l’égalité, nous la réclamons à "en haut", au gouvernement, au patronat, etc. Nous la réclamons pour être aussi bien traité par "en haut" que le voisin, pas pour tisser des liens de fraternité.

Et lorsque nous en appelons à notre "droit" d’exercer notre liberté, c’est encore à "en haut" que nous en référons, et pas du tout à nos pairs. Le plus souvent, nous réclamons à "en haut" qu’il impose notre "liberté" aux autres par "en haut" justement : par la loi, par décret (le mariage gay, l’interdiction de fumer dans les bars …).

Il suffit d’ailleurs de suivre quelques fils de commentaires web de la presse en ligne, pour se convaincre qu’en lieu et place d’une société civile digne de ce nom, nous sommes rongés par des querelles et des jalousies de cours d’école ! Et les fonctionnaires ceci et les patrons cela, et les privés ceci et les assistés cela ! 

Evidemment, avec de telles divisions intestines, "en haut" a tout loisir de régner ! 
Comme l’écrit Patrick Mignandr, "de la manifestation classique, jusqu’à la « retraite, de nuit, aux flambeaux », en passant par la « ronde des obstinés », les pique-niques dans les supermarchés, les « cercles de silence », les grèves de la faim, les séquestrations de cadres et de PDG, sans parler des occupations d’usines et d’universités,… nous finissons d’épuiser notre imagination en vaines trouvailles,… pour rien. (...) Ces manifestations n’ont plus aucun impact sur le pouvoir." 

A croire que, psychologiquement, la décapitation du roi dont nous nous glorifions tant n’a été que du vent ou, pire, que, depuis, le roi s’est vengé et nous tient sous sa coupe ! 

Dans un tel contexte, quid de la fraternité, par définition horizontale, c’est-à-dire, en vérité, de la démocratie ? 

Quid de notre capacité d’échanger les uns avec les autres, de nous informer des réelles conditions (ou orientations) de travail et de salaire dans un autre domaine que le nôtre par exemple (au lieu de nous contenter de préjugés éculés et jaloux ou des litanies creuses et fadasses — conditions de travail, grilles de salaires — administrées "d’en haut" par les médias dominants ) ? 
Quid de notre désir de débattre les uns avec les autres jusqu’à trouver un terrain d’entente ? Jusqu’à trouver, au sens fort du terme, un lieu commun ? Ce terme – "commun" — serait-il trop plat pour notre soif de distinction par le haut ? 

De toute façon, rétorquera-t-on, vu l’état d’éclatement social actuel comment se réunir "fraternellement" sans être menés par les leaders institués ? D’ailleurs comment rassembler tout le monde ? Dans quel lieu (à part la rue) ? 

Et puis, qui aurait encore la force, le temps et le désir de travailler in situ au lent travail de concertation qu’implique la démocratie vu la morosité ambiante ? C’est un trop gros travail, un travail de gouvernement justement.

Alors quoi ? Il n’y aurait rien à faire pour se sortir de ce marasme ? 

 ************

Cette situation verticale "bloquée" m’évoque certaines coutumes amérindiennes rapportées par Pierre Clastres (La société contre l’État, Les éditions de Minuit, Paris, 1974).
Au chef la tribu donne ostensiblement le pouvoir : il détient le bâton de parole, a seul le droit d’avoir plusieurs femmes (ce qui lui coûte évidemment beaucoup en frais divers), etc.
Mais derrière cette désignation ostentatoire, le pouvoir est clairement circonscrit, et, à vrai dire, contrôlé.
En effet, que le chef s’imagine détenir le pouvoir, au lieu d’en être le simple représentant, et, un beau matin, au sortir de son tipi, il se retrouve tout seul : les "siens" ont subrepticement et d’un commun accord, démonté leur tente durant la nuit, pour aller vivre ailleurs et librement. Sans lui. Ce qu’on appelle se faire planter. 
 
Evidemment, ce n’est possible qu’à petite échelle, n’en déplaise à ceux qui rêvent encore de "grandes révolutions" d’un autre âge.
Comme le dit P. Mignandr, "le renouveau de la pensée politique ne peut que se fonder sur des pratiques nouvelles et alternatives qui créditent le fait qu’un « autre monde est possible ». 
Et il faut bien commencer quelque part.


53 réactions


  • Gül 15 avril 2009 11:59

    Bonjour,

    Votre analyse est intéressante et assez juste.

    Au-delà de cette question de hiérarchisation, ce que vous décrivez n’est rien que l’individualisme à outrance qui a pris une place majeure dans nos sociétés occidentales.

    Chacun prêche pour sa paroisse, la paroisse en question se résumant à un seul individu.

    Le reste n’est que foutaises bruyantes et gesticulantes qui n’apportent pas réllement d’amélioration.

    Je trouve que votre article est quelque part un pendant à celui de Roseau d’aujourd’hui concernant la Marche pour la Paix, dans ce qu’il invite à une prise de conscience commune pour l’établissement d’une société nouvelle autre que la nôtre, et volontairement tournée vers un partage équitable, une attention humaniste, une mise en avant du dialogue.

    Merci de votre article, il représente l’espoir, et c’est ce qui fait vivre paraît-il !... smiley


    • Amada 15 avril 2009 12:38

      Bonjour Gul,

      merci pour vos encouragements.
      Cela dit, je pense vraiment que le fameux « individualisme » français est dû à cet excès de verticalité et à ce défaut d’horizontalité qui caractérise notre culture. Il semble que ceci nous « bloque » et que nous devons vraiment apprendre à nous
      « tisser ». Certes, les sociétés occidentales se sont laissées entraîner par le consumérisme, avec l’individualisme qui en découle, mais la « mentalité » de fond n’est pas du tout la même ailleurs !
      Merci aussi de me signaler l’article de Roseau, que je vais donc aller lire.
      Cordialement
      Amada


    • Gül 16 avril 2009 00:48

      Amada,

      Je ne suis pas à ce point certaine comme vous le dites, que c’est ce manque « d’horizontalité » qui provoque l’individualisme te l que nous le connaissons aujourd’hui.

      Vous semblez, si je vous comprends bien, dire que c’est un travers culturel, et qui donc serait ancien....Dite-moi, si je me trompe ! smiley

      Or, si dans les classes sociales élevées telles que la bourgoisie (petite et grande) ou la noblesse, il y a effectivement une longue histoire de cet individualisme, je ne suis pas sûre que la situation soit la même dans les couches plus défavorisées.

      On peut par exemple noter, que le four à pain était commun dans les villages, que l’on se réunissait pour les veillées, qu’en cas de disette ou même de simle pénurie, on était solidaires les uns des autres.

      Et ce, il n’y a pas encore si longtemps ! Je me souviens que durant mon enfance campagnarde, on pouvait compter sur ses voisins, peu importait ce qui pouvait en découler, peu importait le niveau social où vous vous situiez.

      Il y avait d’autres sortes d’inconvénients à cette vie faite de promiscuité et de peu d’habitants, mais tout de même...

      Aujourd’hui, votre billet explique assez bien ce qui se passe, mais comme vous le soulignez, cela ne se passe pas ainsi ailleurs. Bien, tout est relatif...

      Tout cela pour dire que les vagues d’immigration qui ont apportées avec elles, ici en France, de nouvelles cultures, sont la source,peut-être d’une autre vision des choses et d’un intérêt nouveau pour son entourage. Il suffit d’accepter de s’ouvrir un peu, d’écouter, de dire, puis de partager. C’est un enrichissement, me semble-t-il.

      Ma conclusion est donc bien que nous sommes arrivés à un individualisme concurrentiel, qui ne permet plus l’horizontalité dont vous parlez. Et, à mon avis, non pas l’inverse, pour ce qu’il en est de la majeure partie de la population française actuelle.

      Bref, j’entre, et j’espère que vous m’en excuserez, dans une bataille de dialectique...ce qui n’a finalement que peu d’importance face au problème majeur que vous soulevez.

      Je pense qu’une plus grande écoute, une peur (qui se peut être justifiée, pourquoi pas ?) effacée, une compréhension que l’action collective est plus efficace pour les besoins quotidiens que celle individuelle, un partage des idées, des petits plus de tout un chacun, pour aller vers un monde meilleur, un refus aussi de la pensée bien pensante et conscrite, ne peuvent que nous amener à contrecarrer une organisation sociétale en perte de vitesse, de valeurs, de tout !

      Alors, Hauts les coeurs ! Et que vogue la galère ! smiley


      PS : Pardon pour les fautes éventuelles, pas le courage de me relire...


    • Amada 16 avril 2009 01:27

      Bonsoir à nouveau Gul


      les raisons de cet individualisme « concurrentiel » comme vous dîtes si bien sont complexes.
      R. Castels nous a offert une étude socio-historique très profonde à cet égard (Les métamorphoses de la question sociale : une chronique du salariat).
      Nous avons quitté les solidarités traditionnelles (famille, village, appartenance de métier etc), ces types de solidarités que certaines campagnes ont conservé (je viens d’y goûter en Auvergne), et que vous rappelez. (Mais outre que ceci se joue à petite échelle — cas aussi des tribus amérindiennes — c’est souvent aussi, dans une dimension de relative autarcie, ce qui n’est plus le cas en France pour la plupart des gens.)
      Je reprends, nous avons donc quitté ces solidarités traditionnelles et nous les avons transférées sur l’Etat (sécu, retraite, assurance chômage) ce qui a permis aux individus de se libérer des emprises familiales, locales etc.
      Ceci s’est fait par « le haut », par l’Etat et ses hiérarchies. Cette « nouvelle solidarité » est sans visage, froide et se présente verticalement (de haut en bas, donc, alors qu’il s’agit d’un transfert des solidarités horizontales traditionnelles). En même temps elle est très protectrice puisqu’il s’agit de droits sociaux indépendants du bon vouloir de telle ou telle personne (la famille, le village etc.)
      En même temps, le salariat a pris le pas sur les autres formes de travail. Or qui dit salariat, dit aussi hiérarchie, donc verticalité. 
      Etc.
      Aujourd’hui, comme d’ailleurs le souligne Castels, ce système a du mal à « tenir ». 
      Or depuis une cinquantaine d’années, grâce à ce système protecteur nous avons « oublié » que 
      la vie, par définition, est précaire... Et que donc, la solidarité est l’intérêt de tous.
      Je crois que l’heure est venue de ré-inventer le lien social, à partir de l’indépendance individuelle acquise à partir de ces évolutions.
      Il est tard, je vais m’arrêter là.(Je tenais à le faire, ma connexion internet va être interrompue demain...)
      En tout cas, merci pour cet échange.
      Cordialement
      Amada

    • Eloi Eloi 16 avril 2009 11:27

      Dans tous vos termes : « verticalité », « individualisme », « solidarité » mon propre point de vue y voit un point commun : celui de la confiance...

      la confiance qui :
      * permet au chef hiérarchique de croire aux possibilités d’un exécutant
      * d’un expert de croire au point de vue de « l’ignorant »
      * au citoyen de croire au jugement d’un « juge » (quel qu’il soit)
      * au juge/policier de ne pas considérer un citoyen comme un suspect
      * au législateur de ne pas compliquer et détailler ses lois à outrance
      * au citoyen de croire qu’un geste envers son voisin aura pour conséquence un geste encore plus fort, et ainsi de suite

      Le problème est que le manque de confiance permet de se passer :
      * d’une administration pléthorique, qui créée des problèmes et des cas particuliers à l’infini
      * de forces de police du citoyen, de surveillance de l’ouvrier, de cadres intermédaires, de rapports de performance, de « police des patrons »...
      * d’avocats et de conseillers fiscaux en niches fisclaes
      * de systèmes de sécurité dans les maisons, de serrures, d’alarmes
      * d’assistants juridiques pour le moindre contrat
      * de publicité, car un bon produit ne se vendra pas, s’il n’est pas visible...

      La confiance a tendance à détruire du PIB, qui est l’unique indicateur de performance dune société. Mais combien d’argent économiserions-nous, si nous nous faisions simplement confiance et osions un peu donner à nos voisins ? si nous pouvions nous passer de tous ces intermédiaires ?

      Le confiance est difficile à instaurer, mais rapide à détruire (quelques images sur TF1..). Mais si nous ne la restaurons pas, notre société s’écroulera sous le poids de son administration (publique et privée)..

      Tous les jours, dans notre vie, faisons le premier pas, et n’ayons pas peur d’y perdre...


    • Amada 16 avril 2009 20:26

      Bonsoir Eloi,


      Merci pour votre belle démonstration.
      TOUT A FAIT d’ACCORD ! La confiance ! Oui ! Qui implique la réciprocité et la génère.
      Mais il est vrai que le « je-m’en-foutisme » et les dysfonctionnements répétitifs qui obligent à faire
      et refaire des RAR n’y poussent pas...
      Mais plus nous nous y mettrons, mieux ça ira, c’est certain.
      Cordialement
      Amada

  • COLRE COLRE 15 avril 2009 12:47

    Bonjour,

    Excellentissime article : en tous cas, j’y souscris de part en part.

    Pendant les Présidentielles, au milieu de tout ce que j’ai pu critiquer du candidat de la droite, sa propension à créer de l’opposition entre les catégories sociales fut pour moi l’aspect le plus épouvantable et irresponsable dans ses conséquences.

    Je pense que cet exemple rejoint votre réflexion : briser le plus possible les liens « horizontaux » pour les remplacer par les liens de soumission à la parole d’en haut, et d’obéissance : une façon de s’approprier le pouvoir et d’empêcher toute entente et fraternisation des citoyens entre eux, aussi différents fussent-ils.


  • Amada 15 avril 2009 13:02

    Merci Colre

    pour votre « appréciation ».
    Il est rassurant de voir que je ne suis pas la seule à faire ce constat de « division horizontale ». Je suis d’accord que bien des paroles politiques aujourd’hui les attisent, alors que la vocation d’un gouvernement est de rassembler...
    Mais peut-être que si nous nous en rendons compte en masse, nous pourrons
    nous rassembler quand même... Non ?
    Cordialement
    Amada


  • Kalki Kalki 15 avril 2009 14:42

    La fraternité, le respect , c’est bien joli : mais ça reste une ’utopie’.

    Je n’ai rien contre les utopies ( des idéologies comme des autres d’ailleurs)

    Je dis qu’il faut en tenir compte, vous voulez un système horizontal, il faut fixer une charte , un contrat pour devenir citoyen ( et garder sa citoyenneté), sinon ça serait la jungle ( mais ça l’est déjà maintenant : ce qu’on fait : individualisme, égocentrisme, cloisonnement pour ne pas affronter les autres « citoyens  »/« non-citoyen » qui n’ont aucune idée d’une base de respect).

    Un contrat « moral  » basique : 10 points suffisent.

    Ce contrat serait la base des relations entre individus : ça n’aurait rien de farfelu ou de mythique comme les 10 commandements, tout serait humainement scientifique, sur base sociologique et psychologique.

    Ce contrat, ce CITIZEN COMMON, permettrait enfin de faire une véritable démocratie, une démocratie directe (les humains sont égaux : MAIS la citoyenneté n’est pas acquise à vie selon des points qui visent à garantir le respect, et le respect de la démocratie et de l’intégrité psychique des personnes)

    Ce contrat permettrait de concrétiser la « Révolution permanente », mettant en place la Constitution Impermannente de la société.

    Constitution

    • « cum » préfixe qui signifie « ensemble » ;

    • « statuo » le fait « d’établir ».


  • Jean-paul 15 avril 2009 14:43

    Excellent article .
    On a tue le roi et on l’a remplace par la bourgeoisie et on a donne le pouvoir aux fonctionnaires .
    Entre hierarchie et individualisme ,vous avez tout a fait raison .
    Sans oublier le pays des greves ,de l’arrogance et donneur de lecons .


    • foufouille foufouille 15 avril 2009 16:44

      @ jean-paul
      autre option, on pend les mauvais capitalistes, liberaliste, bureaucrates, ploutocrates. on garde les bons au service du peuple et non l’inverse
      vu que tu as internet, tu dvrais t’informer sur les greves monstres des autres pays


  • Amada 15 avril 2009 16:31

    Merci Kalki et Jean Paul pour vos commentaires.


    Je sais bien Kalki que la démocratie implique un véritable « travail » relationnel et social, l’élaboration de règles communes etc ; Je n’ai jamais dit que c’était facile. Est-ce d’ailleurs pour cela que la « servitude volontaire » continue à avoir tant de succès ?

    Oui, Jean-Paul, mais désigner bourgeoisie et fonctionnaires comme boucs émissaires nous refait tomber dans le même travers de division. Quant au pays de donneurs de leçons, et bien oui,
    mais sur quelle base ? Souvent des idées du passé, non ?

    Merci encore.
    Cordialement
    Amada

  • Papybom Papybom 15 avril 2009 18:29

    Bonjour,

    L’article est plaisant et juste. Pour aller plus loin, à qui la faute ?

    C’est nous qui acceptons cette situation par lâcheté. Attendez, je vous explique mon raisonnement (qui n’est pas l’évangile !). Seuls les peuples sans espoirs se révoltent. Le Roi, ne nous étrangle pas complètement, il laisse passer un filet d’air(ou d’espoir).

    Derrière nos claviers, libres pour l’instant, nous attendons 2012.

    Regardez la Somalie, ce peuple n’a que la violence et les armes comme recourent.

    Certes, je n’approuve pas la violence. C’est de cette faiblesse que le Roi profite.

    Cordialement.


    • foufouille foufouille 15 avril 2009 18:33

      sauf si la « violence » devient trop importante


    • Amada 15 avril 2009 18:51

      Bonsoir Papybom


      merci pour vos compliments.
      C’est vrai, la violence qui en a envie, si on peut (ou espère) s’en passer ?
      C’est actuellement une question que je trouve très délicate. Car d’un côté, j’espère
      toujours qu’il y a mieux à faire, de l’autre à voir l’impuissance de nos sociétés civiles face aux
      dislocations en cours, il m’arrive de penser que le filet d’air va d’un coup se fermer sans qu’on l’aie vu venir... Ou plutôt en n’en croyant ni nos yeux ni nos oreilles. A moins que ce soit une crainte infondée. A moins que cette dislocation ait pour sens une nécessaire refondation...
      Cordialement
      Amada

    • Kalki Kalki 15 avril 2009 23:20

      Je vais peut-être traiter de la perception de la ’violence’ (des violences) dans nos sociétés (un jour peut etre si déja on me virait pas mes articles fautes de temps pour les placer ...).

      Et comment on est devenu bizarrement très émotif face à l’ ACTION, qu’on considère violente .

      C’est quand mémé a l’avantage de ceux qui nous prennent des moutons, c’est à se demander si cette envie à la fois de bourrer de jeux du cirque ( la violence a la télévision) et nous dires vous n’avais rien n’a faire ne vous faites pas violence en nous faisant violence. (PS :nous vous représentons nous savons ce qui est toujours mieux pour nous tous, et pour vous le reste, vous n’aurais jamais , jamais le pouvoir véritablement).


    • Amada 16 avril 2009 00:52

      A Kalki, (pardon, je ne suis pas arrivée à placer le commentaire où il aurait fallu.)


      Bonsoir,
      ce que vous dîtes sur ce type de violence me fait penser au texte de A. de Tocqueville dans le tome 2, de « De la démocratie en Amérique » : « un immense pouvoir tutélaire » qui place au dessus de tous comme un parent sur des enfants...
      (Si cela vous intéresse, j’ai mis l’extrait sur mon blog : le blog d’Amada)
      Cordialement 
      Amada

    • Gül 16 avril 2009 01:05

      Ah ! Ciel !!!!

      Je « tilte » tout à coup !!!!


      Nous vivons dans une société paternaliste......

      Mais oui ! regardons autour de nous, c’est très exactement cela ! smiley


  • herbe herbe 15 avril 2009 19:32

    j’avais fustigé par ailleurs la complicité des victimes (pour toute sorte de raisons).

    Mais Il faudrait pousser la réflexion plus avant sur d’autres hiérarchies masquées parallèles.
    Celles ci permettent un jeux subtil de forces de coercition pour maintenir une certaine stabilité de la pyramide.

    Dans certains cas ce serait tout simplement un problème de dépendance économique.
    Une image que j’ai entendu pour illustrer (désolé je ne peux pas citer la source car je n’en ai plus le souvenir précis) est celle du conseil de discipline qui devrait statuer sur le renvoi d’un élève dont le père serait un des plus grands « financeur »de l’école privée en question.
    La hiérarchie visible (parent élève) sera complètement surchargée par un ordre hiérarchique supérieur d’ordre économique.
    L’autonomie réelle que suppose toute relation horizontale ne s’exerce qu’a la condition de l’autonomie économique,une bonne illustration serait aussi celle de l’émancipation d’une femme par rapport à son dominant de mari à condition qu’elle ait son autonomie économique ...


    • Amada 15 avril 2009 20:00

      Bonsoir Herbe,


      merci pour votre contribution.
      La question de l’autonomie économique est très importante, c’est vrai. Surtout quand la culture « horizontale » fait cruellement défaut. Le problème actuel des loyers et du prix des logements participe à la « dépendance réciproque » de couples qui ne s’entendent plus...

      Cordialement
      Amada

    • herbe herbe 15 avril 2009 20:13

      Oui en effet c’est un problème !
      C’est vrai que l’on voit souvent le versant nécessaire : pouvoir sortir du joug donc casser le lien.

      Mais je préfère voir le versant plus vertueux pour le futur, revivre mieux à deux ( refaire des liens) pour de saines raisons (réciprocité non entachée par l’intérêt économique, mais il y en aura d’autres sans trop se leurrer même si on peut toujours essayer de tendre vers une relation d’égal à égal (peertopeer ))


    • herbe herbe 15 avril 2009 20:17

      j’oubliais amada : cordialement également !
      j’essayerai à l’avenir malgré le souci de concision des messages pour faire vite, un peu plus de formules de politesse smiley


    • Amada 16 avril 2009 00:54

      Bonsoir Herbe,

      merci pour le souci de courtoisie !
      Et, sur le fond, bien d’accord : on pourrait, pour faire mode, appeler cela la « culture de la relation durable » !
      Cordialement
      Amada

  • Radix Radix 15 avril 2009 19:50

    Bonjour

    Avez-vous déjà travaillé en entreprise ?

    Sans la hiérarchie horizontale beaucoup d’entreprises feraient faillite !
    Le problème c’est qu’elle est le plus souvent « clandestine » surtout depuis que l’on a remplaçé l’ingénieur-patron par le comptable-patron !

    Il y a quelques années, dans une grande boite, un collègue d’un autre service a eu un travail à effectuer sur un logiciel qu’il ne maîtrisait pas. Comme il savait que je le connaîssais, il est venu me demander un coup de main.
    J’ai accepté en lui disant que j’avais mon boulôt à faire mais que je ne voyais aucun inconvénient à l’aider après la débauche.
    A raison de deux heures tous les soirs pendant une semaine il avait comprit.

    Les choses se sont compliquées quand mon chef a eu connaissance de l’histoire et a réclamé au chef de l’autre service le paiement des heures que j’avais passées à former mon collègue -sic- !

    Là où il a fait la tronche c’est quand j’ai remplis ma feuille d’heure suppléméntaires !

    Alors vous êtes bien gentil, mais la « responsabilité partagée » c’est du pipeau !

    Radix


  • Amada 15 avril 2009 20:06

    Bonsoir Radix,


    merci pour votre témoignage.
    Et vous avez raison sans esprit d’équipe, rien ne peut fonctionner. 
    Je ne comprends pas pourquoi vous dîtes que c’est du pipeau, vu que, d’après
    ce que vous racontez, vous et votre collègue avez établi une relation « horizontale »
    justement !
    Que, maintenant, le degré hiérarchique juste au-dessus soit moins mature que vous
    et joue la guéguerre, et bien, oui, je suis d’accord, là, la « responsabilité » partagée« n’est pas exercée. C’est plus que triste : décourageant et délétère.
    (Et aussi la »clandestinité" pour raisons comptables...)

    Cordialement
    Amada



    • Radix Radix 15 avril 2009 20:22

      Bonsoir

      Vous dîtes : « Que, maintenant, le degré hiérarchique juste au-dessus soit moins mature que vous » C’est presque exact, mais pourquoi ?

      Par-ce que le « gestionnaire » ne voit que des colonnes de chiffres, ne connaît strictement rien au travail effectué, ni des problème techniques qu’il génère et encore moins la réalité humaine qui se cache derrière ses colonnes !

      Il n’a plus qu’une compétence « financière » il a d’ailleurs été formé pour celà et il a été promu pour la même raison par un patron qui pense de même.

      Combien d’entreprises ont été dans le mur à cause de choix techniques désastreux et financièrement séduisants ?

      Radix


    • Radix Radix 15 avril 2009 20:28

      Ps - Si j’ai aidé mon collègue c’est surtout par-ce que c’était un ami et qu’il m’avait donner aussi des coups de mains et surtout pas pour le bien de la boîte dont je me moquais autant qu’ils se moquaient de moi sur ma feuille de paie !

      Radix


    • Amada 15 avril 2009 20:33

      Re-bonsoir Radix,


      je sais et c’est d’autant plus terrifiant que c’est une tendance « lourde » qui, de plus, est en train de détruire bien des savoir-faire.
      Il existe un petit film très pédagogique, l’Argent-dette de Paul Grignon qui « résume » si l’on peut dire, en une petite heure, la racine de ce marasme. (Si vous ne le trouvez pas, j’ai mis en lien sur la page d’accueil de mon site : le blog d’Amada)
      Cordialement
      Amada

    • Amada 15 avril 2009 20:35

      Encore Bonsoir Radix,


      Et bien oui, vous l’avez aidé par amitié et réciprocité ! N’est-ce pas plus agréable, plus efficace,
      plus enthousiasmant de travailler ainsi, que la boîte vous soucie ou pas ?
      Cordialement
      Amada

    • Radix Radix 15 avril 2009 20:39

      Il me revient en mémoire un livre paru dans les années 70, écrit par un anglais qui a travaillé plusieures années aux Etas Unis et qui s’intitulait : « La valse des cadres ».

      Je ne l’ai pas retrouvé sur internet ? il racontait le début de la financiarisation de l’entreprise la-bas.

      Radix


    • Radix Radix 15 avril 2009 20:51
      Et bien oui, vous l’avez aidé par amitié et réciprocité ! N’est-ce pas plus agréable, plus efficace, plus enthousiasmant de travailler ainsi, que la boîte vous soucie ou pas ?

      Vous faites partie d’une secte ?

      Car à part eux je ne vois aucune personne qui peut recevoir votre discours !

      Je travaille pour vivre, en dessous d’un certain seuil de salaire, je reste au lit !

      Visiblement vous êtes un universitaire.

      Radix


  • Amada 15 avril 2009 20:45

    Merci radix pour cet info,

    je vais voir si je trouve ce livre.
    Vous avez aussi, dans un autre domaine (en partie le mien)
    « Les prolos de la culture » qui fait suite à un texte datant de plusieurs années
    intitulé à l’époque « Les intellos précaires » (ce qui était plus « doux »).
    Ce qui, d’une certaine manière est « consolant » c’est que la crise va « obliger » à réviser
    nos pratiques. Décourager les employés n’est bon pour aucune boîte !
    Cordialement
    Amada

  • Amada 15 avril 2009 21:08

    Bonsoir Radix,


    Vous croyez vraiment ce que vous dîtes ?
    Que seule une « secte » ou un « universitaire » peut constater qu’il est plus agréable de travailler en faisant équipe, avec amitié et réciprocité ?

    Si votre travail vous soule et que vous pouvez vous payer le luxe de ne pas travailler, c’est très bien. Mais si vous ne pouvez pas, j’insiste, n’est-il pas plus agréable de travailler dans une bonne ambiance, à défaut de la créer ?

    Cela dit, je ne suis ni une « secte » (ni membre de), ni un « universitaire ». Mais quelqu’un qui pense, oui. Et quelqu’un de pragmatique. 
    Constater que les mots « amitié » et « réciprocité » peuvent à ce point offusquer m’intéresse aussi.
    Si vous le pensez vraiment, peut-être pourriez-vous me dire pourquoi ?
    Cordialement
    Amada

    • Radix Radix 15 avril 2009 21:42

      Je vous rapelle que le sujet de votre article est la différence entre une hiérarchie verticale et une hiérarchie horizontale.

      Je vous ai fait part du fonctionnement « réel » des entreprises où le fonctionnement horizontal était clandestin car c’était la seule façon de rendre « la cage vivable » !
      Que ce fonctionnement arrange bien la hiérarchie par-ce que cela « lisse » les problèmes et permet vaille que vaille de faire fonctionner l’usine à gaz et de maintenir à leur poste des gens incompétants !

      Et vous me répondez que je dois être satisfait de m’être dévoué pour mon collègue en oubliant que c’est la hiérarchie qui en tire tout le bénéfice !

      Désolé, mais vous ne connaîssez pas le monde de l’entreprise !

      Radix


  • Amada 15 avril 2009 22:11

    Radix,


    Si je comprends bien, le pourquoi du « s’offusquer d’acclamer amitié et réciprocité » c’est que ça masque l’incompétence des gens (au-dessus je suppose) et bénéficie « en douce » à l’entreprise.
    Je comprends.

    Mais, pour ma part, je suis pragmatique. Si ça rend mon quotidien plus vivable, je préfère, c’est tout. Et je trouve que, oui, vous pouvez humainement être satisfait d’avoir aidé votre collègue. En tout cas, moi, ce qui « humanise » me fait du bien.

    Que la hiérarchie en tire tout le bénéfice c’est injuste et fort râlant. Mais en ce qui me concerne, je n’ai pas envie que les loups qui nous pompent me privent aussi de mon humanité. Je n’ai pas du tout envie de leur faire ce plaisir et leur laisser ainsi gagner du terrain. 
    Cela n’oblitère pas le reste (et le met d’autant plus en valeur par contraste).
    Cela ne remets pas du tout en question l’incompétence des gens. On peut aussi se rassembler pour la montrer. Je dis bien « montrer », qui implique plus de ruse que « dénoncer ». (Pour ce qui est de la « clandestinité » je vous ai répondu, je crois qu’on est d’accord).

    Cela dit, je ne souhaite pas polémiquer, Radix. Le « monde de l’entreprise » est trop vaste.
    Essayant de mon mieux de conserver mon humanité, je ne peux qu’honorer ceux qui se battent pour la conserver, ainsi que vous en avez témoigné. Si cela vous a agacé, j’en suis désolée. Ce n’était pas le but.
    En tout cas, merci pour cet échange, pour votre attention, votre intérêt et le titre du livre.
    Cordialement
    Amada


    • Radix Radix 15 avril 2009 22:36

      Merci de votre commentaire, mais souvenez-vous que la part d’humanité de chaque individu est difficiblement réductible même dans les pires circonstances.

      La solidarité entre prisonniers ne justie pas le rôle du maton !

      Radix


  • Amada 15 avril 2009 22:46

    Radix,


    Je suis tout à fait d’accord : la solidarité entre prisonniers ne justifie pas le rôle du maton !
    Et la part d’humanité est plus réductible en période entre-deux que dans les pires circonstances.
    En tout cas, dans la mesure du possible je la soutiendrai toujours, ce qui n’est pas toujours facile. Mais du moins est-ce une difficulté qui a du sens.
    Et merci encore Radix !

    Amada


    • Gül 16 avril 2009 01:15

      Bonsoir Turluttutu (Ah ! je crois que je l’ai convenablement écrit cette fois-ci ! smiley )

      L’anarchie a une telle connotation violente qu’il faudrait sans doute un autre terme pour exprimer ce concept.

      Votre citation est d’ailleurs plus « parlante » à mon avis.

      Oui, sans doute devrait-il y avoir une forme d’auto-régulation dans le système de « vie ».

      Cela implique cependant une forme de pensée totalement différente, sinon c’est la porte ouverte à tous les abus, non ?

      A qui pouvons-nous aujourd’hui faire suffisamment confiance pour que l’équité soit respectée ???


    • Gül 16 avril 2009 01:27

      Bfff ! On sent la fin de soirée là !!!! smiley

      Oui, bien sûr, à nous en tant qu’humains ! Mais il va quand même falloir imaginer un temps de latence permettant un retour au calme.

      La situation telle qu’elle est actuellement, ne permet pas une auto-gestion ! Il y a beaucoup top de haines, de jalousies et de violences sous-jacentes pour penser qu’un tel projet soit viable en l’état actuel....

      Pardon d’être tristoune, mais je crois que c’est malheureusement la réalité.


    • Gül 16 avril 2009 01:45

      Non seulement l’bolition de toute religion sur la place publique, certes, mais une fois de plus cet unniversalisme doit avant tout démarrer sur une base posée.

      Poser les dollars, poser les pouvoirs, poser la haine, etc...

      C’est sinon voué à l’échec.

      Il va falloir passer par des règles pour arriver à un monde sans règles proclamées, mais auto-régulé. Et ça ne risque pas de se faire en peu de temps !

      J’ai un peu l’impression qu’on est partis dans un délire un brin utopique, non ? C’est une illusion ? smiley


    • Gül 16 avril 2009 02:03

      Là-dessus nous sommes d’accord !

      Je voulais juste préciser par rapport à votre post que ce ne serait effectivement pas tâche aisée et que cela prendrait du temps.

      Je crois aussi en cette « utopie » ne serait-ce que pour la sauvegarde des générations futures. En l’état actuel des choses, cela reste malgré tout une utopie si l’on veut bien faire preuve d’un minimum de lucidité, et c’est malhaureux, je vous l’accorde bien volontiers.

      Nous sommes sur la même longueur d’ondes, avec peut-être quelques interférences qui modifient notre cheminement de pensée, mais nous allons incontestablement dans le même sens. smiley

      Ceci état dit, ça prouve à quel point la tâche est ardue, et nécessite beaucoup de dialogue et de qualité oratoire autant, et surtout, que d’écoute.


  • Gül 16 avril 2009 02:05

    Ben me*** !!!!

    Mon post n’apparaît pas ! C’est la meilleure ça !!!! Grrrrrr....


  • Gül 16 avril 2009 02:07

    Ah ! Ben si ! Le voilà !

    Comprends plus rien, moi... smiley


    • Gül 16 avril 2009 02:14

      Belle et douce nuit à vous aussi, Turlututtu. smiley


  • Henri François 16 avril 2009 10:36

    La fraternité à l’horizontale, plutôt que démocratie, se nomme anarchie. Car ce mot magique, au contraire de son emploi courant ne signifie en aucune manière confusion ou ...bordel si vous préférez.
    L’Anarchie sous entend un pouvoir justement horizontal admis et assuré par le peuple dans sa totalité, c’est à dire composé d’ hommes et femmes intelligents et surtout conscients de l’utilité d’un civisme tel qu’ils n’ont nul besoin d’être gouvernés par un homme ou un groupe d’hommes. 
    Quel beau rêve -ci n’est-ce pas ? Un rêve devenu une utopie hélas.
    Pour en revenir à l’article force est d’admettre que votre analyse est malheureusement juste dans un pays où depuis toujours et du haut en bas de l’échelle le civisme et la conscience collective n’existent pas.


  • Amada 16 avril 2009 10:46

    Bonjour Henri François

    merci pour votre commentaire et vos remarques.
    L’anarchie telle que vous la définissez est effectivement une utopie.
    Surtout à l’échelle actuelle des peuples.
    Même la démocratie, selon Rousseau ne peut s’exercer véritablement qu’à
    petite échelle. Encore faut-il la mettre en œuvre.
    Cordialement
    Amada

  • vienzy 16 avril 2009 10:54

    Cet article évite soigneusement le pourquoi

    Nous sommes, semble-t-il, des prédateurs sociaux et vivons en groupes organisés. Sur quoi repose cette organisation ? 

    Sur la culture essentiellement, et plus particulièrement sur sa culture religieuse

    La religion abrahamique qui, dans sa forme catholique, a structuré la très esclavagiste civilisation romaine, est en fait une énorme école de soumission à une une prétendue autorité suprême incarnée dans une gestuelle superstitieuse et idolâtre au service d’une caste.

    On voit parfaitement qu’on n’est pas dansl’individualisme, mais dans une entreprise d’asservissement de la « masse » par le biais d’une éducation et d’une « philosophie » très orientée

    Comment l’ethnologue que vous prétendez être a-t-il pu passer à côté de ce phénomène essentiel  : la culture, même si, il est vrai, sa commercialisation l’a pratiquement vidé de son contenu « épanouissant »


  • Amada 16 avril 2009 11:07

    Bonjour Vienzy,

    merci de votre attention et de vos critiques.
    La « culture » et ses racines n’étaient effectivement pas le sujet de cet article.
    Pas plus d’ailleurs que la définition de l’être humain comme « prédateur social », vision hobbesienne du « tous contre tous », à laquelle on peut opposer celle d’Aristote, « animal politique », et bien d’autres.
    Quant à la culture, je suis d’accord, son importance est capitale. Mais quelle est elle aujourd’hui ?
    Cordialement
    Amada


    • vienzy 16 avril 2009 13:14

      Je n’ai pas écrit que nous étions des « prédateurs sociaux », mais que nous étions des prédateurs (c’est notre place dans « l’ordre des animaux ») et des animaux sociaux, donc avec hiérarchie et se pose la question de la formation et du sens de hiérarchie. Mais on est peut-être dans la nuance, même si prédateur et social n’ont alors pas forcément le même champ d’application

      La culture ? Moi, j’aime bien :« la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié ». Et que nous reste-t-il ? Le choix de la verticalité, institutionnalisé par les religions (le modèle pasteur/brebis (maître-esclave), où tout vient de dieu, qu’il faut s’adresser à ses représentants pour recevoir ce qui devrait nous être du, que nos ancêtres (le sont-ils ?) ont faussement été accusés d’avoir commis une faute, que nous devons payer sans fin à certains .(évidemment, ce certains est perturbant et « explique » « l’individualisme », mais peu de gens sont concernés)..) et qu’on se transmet (religieusement) de parents à enfant (je vais là où le chef me dit d’aller) au détriment du choix de l’horizontalité (mon chef va là où je lui dis d’aller)


  • Amada 16 avril 2009 20:32

    Bonsoir Vienzy,


    On a pas mal repris, il est vrai, au niveau institutionnel, le modèle de l’église catholique.
    Cela dit, les paroles du Christ comme « aime ton prochain comme toi même » ou « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » vont dans un tout autre sens.
    Effectivement, tout est question de nuances.
    Merci pour cet échange.
    Cordialement
    Amada.

  • Blé 21 avril 2009 07:44

    Je suis d’accord avec l’auteur de l’article.

    Il y a un phénomène qui a contribué à cet individualisme c’est l’urbanisation des sociétés. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, il y avait plus de population en zone rurale qu’en zone urbaine.

    Ensuite, la voiture, la télé, et autres progrès technologiques ont accéléré ce phénomène au point que les individus en ont oublié cette solidarité spontanée quand la libido des individus n’était pas captée pas capté par ailleurs : réussite, concurrence, compétition, mythe de l’indépendance individuelle sans l’ émancipation intellectuelle, etc...

    A la campagne, la solidarité était une question de survie beaucoup plus qu’une question de fraternité au départ. L’un n’ interdit pas l’autre cependant. Il en reste encore de la solidarité dans les campagnes et les grandes banlieues, dans les quartiers, dans les immeubles, mais elle ne fait pas l’objet d’un traitement de sujet autonome, bien qu’elle contribue au P I B elle n’appartient pas à l’actualité des classes dominantes. Il est vrai que le seul sujet valable à l’heure actuelle c’est l’entreprise. Tout ce qui ne concerne pas directement l’entreprise (et les banques) et ses valeurs n’existent pratiquement plus.


    • Amada 21 avril 2009 09:14

      Bonjour Blé,

      merci pour votre commentaire.
      Je suis d’accord avec vous. Nous avons quitté les formes traditionnelle de solidarité.
      Et nous devons « inventer » d’autres formes de relations. Non ?
      Cordialement
      Amada

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