mercredi 22 octobre 2014 - par Robert Bibeau

La Lutte gréviste

Dès 1918, Rosa Luxembourg en parlait avec éloquence, à propos de la seconde révolution russe et du soulèvement du prolétariat allemand. Pourtant, de nos jours, les prolétariats allemand, russe, français, américain, canadien, japonais, chinois, sont infiniment plus nombreux, mieux formés, plus spécialisés, et davantage exploités et spoliés qu’ils ne l’ont jamais été du temps de la révolution spartakiste.

 

La lutte gréviste semble léthargique

Dès 1918, Rosa Luxembourg en parlait avec éloquence, à propos de la seconde révolution russe et du soulèvement du prolétariat allemand. Pourtant, de nos jours, les prolétariats allemand, russe, français, américain, canadien, japonais, chinois, sont infiniment plus nombreux, mieux formés, plus spécialisés, et davantage exploités et spoliés qu’ils ne l’ont jamais été du temps de la révolution spartakiste. Nonobstant ceci, on ne rapporte pratiquement plus les luttes grévistes des prolétaires du monde entier. Elles sont pourtant nombreuses, en Chine notamment. Serait-ce que les ouvriers seraient devenus des « aristocrates ouvriers » (sic), des corporatistes du système d’exploitation, des profiteurs du capitalisme, des ploutocrates salariés ? Non, évidemment !

 

Exploitation et spoliation sont en augmentation

L’indice le plus évident que l’on puisse donner du niveau accru d’exploitation de la main-d’œuvre ouvrière est le taux de productivité horaire moyen. L’indice de productivité horaire de la force de travail mesure l’augmentation de la quantité de biens et de services produits par heure travaillée. Si l’indice est en hausse cela signifie que chaque travailleur produit plus de marchandises pendant chaque heure travaillée. Comme le salaire ne constitue qu’une part décroissante de la valeur des marchandises produites – le solde constituant la plus-value expropriée par le propriétaire de l’entreprise –, la comparaison de l’un et de l’autre donne le taux d’exploitation moyen de la main-d’œuvre dans l’économie que voici pour la France métropolitaine.

 

                         TABLEAU 1

HAUSSE ANNUELLE MOYENNE DE PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL SALARIÉ

(France-1960-2012) (1)

1960-1974 – 1974-1982 – 1982-1989 – 1989-2007 – 2007-2012

 5,0 % 2,1% 2,1%  1,3%   0,1%

 0,1 %   -0,8%    1,7%  0,2%   -0,9%

 

 

Ces hausses constantes de productivité du travail ont généré des hausses annuelles moyennes des profits variant entre 0,1 et 1,7%, avec des périodes prolongées de baisse des profits (- 0,8%/an de 1974 à 1982 et -0,9% par année entre 2007 et 2012). Les hausses continuelles de productivité enregistrées ne se traduisent pas nécessairement par des hausses de profits correspondants. C’est que ces hausses de productivité sont parfois la conséquence de l’introduction de nouveaux équipements industriels dispendieux et sophistiqués. Elles proviennent donc d’une augmentation de la portion de capital constant (Cc) ce qui augmente la composition organique du capital (Cc/Cv) et fait chuter les taux de profits malgré la hausse de productivité enregistrée. C’est le capitaliste monopoliste qui produit et vend la machinerie qui encaisse la hausse de profit plutôt que le capitaliste monopoliste producteur de la marchandise finale (l’Allemagne, la Chine, la Corée, la Suède, la Suisse, le Japon sont de ceux-là). Une démonstration supplémentaire de la loi marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit.

Par ailleurs, si l’augmentation de productivité est la conséquence d’un accroissement de l’intensité du travail, de l’augmentation des cadences, ou de l’allongement de la journée de travail par exemples, alors la hausse de productivité générera une hausse des profits pour les capitalistes de la production légère (marchandises destinées à la consommation courante) comme l’indique la période 1982-1989 sur le tableau 1.

Cette baisse des taux moyens de profits amène la classe capitaliste monopoliste international à accentuer ses pressions sur le salariat afin de réduire la part du PIB national consacré aux salaires, aux bénéfices marginaux, aux régimes de retraite, et aux services sociaux (santé, éducation, sport et loisir, culture) – qui ne sont rien d’autre que la part du revenu national consacrée à la reproduction de la force de travail.

 

La classe ouvrière tente de résister à son expropriation

Donc, tout bien considéré la classe ouvrière existe toujours en société impérialiste avancée. Son travail productif est toujours l’unique source de profit et le taux d’exploitation de cette force de travail va s’accroissant régulièrement d’une année sur une autre (2). Cette conjoncture difficile pour le salariat devrait normalement engendrer une grande résistance de la part des ouvriers jusqu’à provoquer des grèves spontanées. Étant entendu qu’en dernière alternative – le seul moyen de lutte dont dispose le salariat contre le patronat – ce sont les bras croisés, c’est-à-dire le refus de l’ouvrier de vendre sa force de travail contre salaire, privant le capitaliste de sa précieuse plus-value – c’est-à-dire du travail non payé et exproprié. La lutte gréviste sur le front économique de la lutte de classe est nécessaire pour qui souhaite soulever la lutte politique de classe. La lutte gréviste disait Rosa Luxembourg est l’arme ultime du mouvement ouvrier. La grève générale illimitée étant l’amorce de l’insurrection, le capharnaüm du capitalisme et le sépulcre du patronat.

Force est pourtant de constater que depuis nombre d’années la lutte gréviste des masses ouvrières va s’essoufflant alors que les conditions de travail et de vie du prolétariat se détériorent. Pourquoi ces deux mouvements qui se devraient concomitants sont-ils divergents ?

Le mainstream médiatique à la solde des riches a pour mission de nous entretenir à propos des grossesses de la princesse, des fugues extra-conjugales du Président, du prochain spectacle d’un humoriste, des dernières frasques de Sarkozy, de Sam Amad ou du député de Beauce et de taire toute information relative à ces impudiques grèves ouvrières. Saviez-vous que les enseignants de Colombie-Britannique ont fait grève pendant des mois et qu’ils ont affronté la police et la justice des riches ?

Depuis trente années la bourgeoisie a retiré – contingenté – encadré – bridé – légiféré afin de contrecarrer le droit de grève des ouvriers ainsi que des salariés sous le regard compassé des officiers syndicaux hébétés, quand ce n’était pas avec leur approbation empressée. On doit admettre que la résistance ouvrière à ces attaques répétées leur retirant tout moyen légal de combattre n’a pas été à la hauteur de l’attaque généralisée contre leurs droits, et leurs combats, profanant la pseudo « démocratie bourgeoise » tant appréciée des bobos exaltés. Pourquoi ?

 

L’étouffement légal du droit de grève « légal »

La crise économique systémique du capitalisme oblige l’État des riches à sortir de sa réserve hypocrite et à plonger au cœur de la mêlée afin de secourir la classe sociale dominante, celle qui assure la gouvernance. L’État ne peut plus prétendre être neutre, impartial, équitable, champ du combat « citoyen » pour sa conquête « démocratique » électoraliste. Le masque étatique tombe malgré les efforts que déploie la go-gauche « démocratique » – participative – altermondialiste – écologiste – protestataire et citoyenne « progressiste ». Cet État est celui de la classe dominante (pas celui du peuple tout entier) et il doit assurer la perpétuation du système capitaliste en l’état. Il s’y emploiera coûte que coûte même s’il ne peut pas sauver ce mode de production et ces rapports de production moribonds (3).

Au Québec, comme dans bien d’autres entités, l’État a d’abord encadré le droit de grève des employés de la fonction publique et des secteurs para publics jusqu’à rendre le recours à la grève totalement inopérant. Ainsi, la loi sur les services essentiels exige le maintien de services dits essentiels pendant les débrayages. Ces services « essentiels » sont si imposants qu’ils requièrent plus d’employés en service pendant la grève qu’en période de travail normal. Dans certains pays, une loi anti-scabs a été promulguée à la demande des bureaucrates syndicaux et des sociaux-démocrates de la go-gauche bourgeoise « réformiste ». Cette loi n’a servi qu’à démoraliser les salariés, à leur faire croire à l’équité de l’État des riches. Cette loi a servi à démobiliser les ouvriers sur les lignes de piquetage, et à justifier les bureaucrates syndicaux de ne pas organiser la résistance contre les « scabs » sous prétexte que la justice des riches sévira contre ces derniers (peut-être, des années plus tard, après que la grève aura été liquidée).

La classe ouvrière a rapidement perçu que c’est la machine étatique au grand complet qui se mobilisait pour écraser chaque grève spécifique. Loi encadrant le piquetage, spécifiant le moment du déclenchement de la grève et dans de nombreux secteurs les conditions de son exécution (services essentiels, ligne de piquetage, préavis de débrayage). Lois spéciales retirant le droit de grève à des travailleurs décrétés indispensables pour l’économie capitaliste. Injonctions des tribunaux pour pénaliser les grévistes grevés de lourdes amendes, pour empêcher le piquetage, pour interdire la fermeture des installations, des institutions (hôpitaux, bureaux administratifs, universités et CÉGEP). Injonction interdisant d’entraver la production réalisée par des scabs extérieurs ou par des cadres scabs de l’intérieur. Les médias qui se déchaînent contre les luttes grévistes laissant croire que les travailleurs doivent assujettir leurs actions au désidérata de la soi-disant « opinion publique » telle que rapportée par les sondages truqués et les médias propriétés de richissimes milliardaires.

 

L’industrie du syndicalisme et la taxe syndicale

En société capitaliste, l’appareil syndical est totalement intégré à l’appareil gouvernemental dont il constitue un appendice chargé de négocier les conditions de vente « raisonnable » de la force de travail des salariés. À partir des paramètres établis par les boss syndicaux et par les boss patronaux, en collusion, les conditions de vie et de travail de toute la classe ouvrière sont ajustées dans l’ensemble du pays. Si le contexte l’exige, les bureaucrates syndicaux pourront même organiser des Fronts communs syndicaux pour ne rien faire et s’assurer de paralyser les salariés qui voudraient appeler à la grève générale illimitée.

Afin de maintenir leur « membership » de cotisants à la taxe syndicale les différentes agences de recrutement syndical se maraudent mutuellement et jouent parfois les gros bras pour impressionner les ouvriers. Les bureaucrates syndicaux monteront le ton à l’occasion et si la pression devient trop grande, qu’une grève sectorielle risque d’éclater hors de leur autorité, alors les appareils syndicaux appelleront à une grande manifestation de frustration, casserole en goupillon, un samedi matin pour ne pas perturber la productivité ni la circulation sur les ponts. Un débrayage symbolique sur l’heure du midi ou en soirée. Une marche pour les pieds nickelés. Ils convoqueront un Forum social des peuples populaires, citoyens et citoyennes. Ils en appelleront à la population pour qu’elle vote pour un opposant de façon à punir le député récalcitrant. Une fois la saute d’humeur passée, une fois l’élection bidon terminée, chaque bureaucrate syndical trottine rétablir les ponts de la collaboration de classe avec ses amis de la magistrature, de la justice, de la politique, et de la police. Espérant que la prochaine bouffée de fièvre gréviste de ses membres ne surviendra pas avant longtemps. Ils ne souhaitent pas être dérangés dans leur bureau feutré et climatisé.

Dans tout ce manège anti-ouvrier, les « syndicalistes » accrédités se font les courroies de transmission des médias et des menaces du capital contre le salariat. S’il le faut, l’État s’en prendra aux officiers syndicaux et aux organisations syndicales richissimes. Il menacera de saisir les biens du syndicat, de lui imposer des contraventions qui l’acculeront à la faillite s’il ne démobilise pas de suite les ouvriers grévistes. L’État menacera de mettre fin aux ententes fiscales ayant transformé le bureaucrate syndical en hommes d’affaires gestionnaires de fonds de pension (Fonds de la FTQ et de la CSN). L’État oblige ainsi la bureaucratie syndicale à se mettre au service du patronat pour calmer les ardeurs grévistes de leurs membres.

 

L’État se compromet et compromet ses agents dans le milieu

Par ces multiples interventions législatives et juridiques ; par la prévarication des officiers syndicaux à sa solde ; par ces lois contraignantes empêchant l’exercice du droit de grève, l’État capitaliste se démasque et crée les conditions objectives et subjectives du soulèvement gréviste. Car chaque ouvrier individuellement, chaque section d’entreprise, chaque contingent salarié esseulé, comprend bien que seul ou par petits groupes ils risquent d’échouer à faire reculer l’État des riches. De là à conclure que seule une grève générale illimitée fera reculer l’État capitaliste au service du patronat, et frappera le capital à l’endroit qui lui fait mal – la plus-value et les profits – il n’y a qu’un pas que la Gauche communiste a le devoir de franchir. C’est à travers la lutte gréviste que la solidarité de classe se forgera et se consolidera (4).

 

 

 À LIRE EN COMPLÉMENT SUR L’ORGANISATION OUVRIÈRE :

http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 

 

(1) http://hussonet.free.fr/gainprod50.pdf
(2) http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/la-classe-ouvriere-nexiste-pas/
(3) http://www.les7duquebec.com/7-au-front/contradictions-dans-la-reproduction-du-capital-1/ et http://www.les7duquebec.com/7-au-front/contradictions-dans-la-reproduction-du-capital-2/
(4) http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-prix-dun-homme/



14 réactions


  • Norbert 23 octobre 2014 13:31

    "C’est le capitaliste monopoliste qui produit et vend la machinerie qui encaisse la hausse de profit plutôt que le capitaliste monopoliste producteur de la marchandise finale (l’Allemagne, la Chine, la Corée, la Suède, la Suisse, le Japon sont de ceux-là). Une démonstration supplémentaire de la loi marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit."

    Il ne m’apparait pas clairement en quoi le fait que l’Allemagne, la Chine etc. soient les producteurs des machines qui encaissent la hausse de profit soit Une démonstration supplémentaire de la loi marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit.

    Est-ce que le producteur de machines vend sa marchandise à un prix supérieur à sa valeur et le producteur du produit fini à un prix inférieur à sa valeur ?

    Je me souviens que cette notion de baisse tendancielle du taux de profit était encore il y a quelques années très discutée chez les économistes marxistes avec des avis très différents non seulement sur le fait de savoir s’il y avait eu hausse ou baisse pendant telle période mais aussi sur la validité et le choix des données brutes à considérer. Qu’en est-il aujourd’hui ?


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 23 octobre 2014 17:54

      @NORBERTIl fallait lire la portion de phrase qui précède l’énumération des pays qui produisent et fournissent les machines outils - les moyens de production.Le fait que les moyens de production (pas la Chine - les machines outils fournies ar la Chine) augmentent de prix - parce que plus sophistiquées - dispendieux - entraine une augmentation de la composition organique du capital dont l’équation est dérivée de CV/CC = TPV NON ni le producteur de machineries ni le producteur de produit fini ne vendent leur marchandises au-dessus de leur valeur - ce qui selon Marx est impossible (c’est possible temporairement dans un secteur mais cela est contrebalancer par une sous évaluation dans un autre secteur) au total dans la comptabilité nationale les marchandises se vendent à leur valeur sur le long terme ENFIN, je ne crois pas que la BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT ait été très discutée parmi les économistes « marxistes ». 


      C’est simplement que n’importe quel usurpateur - ignare - se présente comme économiste « marxiste ». Ceci comprend PIKETTY que la presse bourgeoise qualifie de « marxiste » parce qu’il prétend défendre les pauvres La crise économique présente qui prouve hors de tout doute la véracité de l’analyse authentiquement marxiste fait chier ces prétendus « marxistes » au PCF - NPA et dans les universités bourgeoises. Voir notre étude sur le sujet 

    • Norbert 23 octobre 2014 21:33

      Merci Robert je vais relire votre texte.

      Je viens de voir sur le site Michel husson une discussion sur cette question de Baisse tendancielle du taux de profit.

      Je ne crois pas que Piketty se réclame du Marxisme.

      A qui peut-on attribuer le titre d’Economiste marxiste véritable ?  Ce n’est pas une question facile pour moi.

      « La crise économique présente qui prouve hors de tout doute la véracité de l’analyse authentiquement marxiste fait chier ces prétendus « marxistes » au PCF - NPA et dans les universités bourgeoises »

      Je n’ai aucun doute sur les doutes que l’on peut nourrir sur les économistes du PCF mais je ne suis pas totalement d’accord sur le fait que : « La crise économique présente qui prouve hors de tout doute la véracité de l’analyse authentiquement marxiste »

      A l’intérieur du cadre marxiste il y a sûrement plusieurs explications concurrentes.

      Un véritable économiste marxiste devrait selon moi être capable de présenter les différentes options comme un physicien le fait sur l’interprétation d’une expérience même s’il a son explication préférée.


    • OmegaDG OmegaDG 24 octobre 2014 17:32

      « C’est simplement que n’importe quel usurpateur - ignare - se présente comme économiste « marxiste ». »

      ON avait remarqué BIbeau-Pipeau


  • christian pène 23 octobre 2014 16:42

    C’est l’État-con à l’origine de nos maux......pourtant on ne saurait dire que nous ne sommes pas informés malgré l’omerta qui nous est infligée......les Egyptiens sont plus réactifs....

    C’est l’État la cause de nos problèmes , c’est l’État LE problème.....

    le commuinsme n’a pas résolu les problèmes de la Russie , elle l’a fait rétrograder alors que l’intelligence russe est très élevée..... : tout ce qui se répand sous la bannière « socialiste » est facteur de régression :

    il suffit de voir l’essor de la Russie retrouvant son énergie après 70 ans de communisme ; qu’on ne vienne pas me dire que la Chine est communiste : c’est un régime nationaliste autoritaire avec une croissance d’environ 7% du PIB pendant que nos leaders bien-aimés de quelques-uns pleurnichent :« C’EST PAS FACILE ».......

    la vraie question est que finalement ce sont les idéologies qui ratent tout. : pour animer les idéologies , il faut des TARÉS-RATÉS............le libéralisme n’en étant pas une......, la seule thèse avancée par Turgot c’est LE LAISSER-FAIRE.......


    • Norbert 23 octobre 2014 17:30

      Oui l’ État est l’origine de tous les maux. Les Marxistes le disent aussi.
      Mais les questions sont : Quel est l’origine de l’État ? Comment s’en débarrasser ?

      Je ne pense pas que la Russie a retrouvé son niveau d’avant l’effondrement du moins en termes d’éducation, santé, qualité de vie pour une grande partie de la population. S’il y a une certaine nostalgie très répandue parmi ceux qui ont connu l’ancien système, ce n’est pas juste une idée saugrenue comme ça qui sort du vide, c’est bien qu’ils savent avoir beaucoup perdu au change. Je ne dis pas que c’est pas mieux pour d’autres.

      C’est gentil de venir ici, vous défendez si mal votre thèse (même Spartacus est meilleur que vous) qu’ on pourrait penser que vous êtes un troll communiste. Qui sont les Tarés-ratés selon vous, à par (j’imagine) vos détracteurs  ?

      Si j’ai bien compris, selon vous la Chine avec ses 7 % de croissance devrait avoir moins d’État que les pays qui stagnent ?  Vous voyez bien que c’est risible ?


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 23 octobre 2014 18:08

      @ NorbertIl est inexact - totalement inexact - de dire que l’ÉTAT est à l’origine de tous nos problèmes et aussi de dire que les marxistes - et les communistes authentiques le disent aussi. Les marxistes ne disent pas cela. Ce sont les anarchistes et les anarcho-syndicalistes qui disent ces choses. Les marxistes (pas ceux du PCF - NPA - et autres DE même acabit) disent que le mode de production capitaliste - les rapports de production bourgeois - incluant l’État bourgeois - et enfin la classe capitaliste SONT LE PROBLÈME. 


      L’ÉTAT n’est que l’instrument légal-avec exclusivité de la violence légale - n’est qu’une partie de la superstructure d’oppression organisée contre toutes les classes sociales expropriées de leur plus-value - au premier chef la classe prolétarienne -En s’attaquant au pouvoir et à la structure de l’État les marxistes reconnaissent simplement que cet instrument de la classe dominante accrochée à ses privilèges dont la propriété privée et la démocratie bourgeoise - nous détruirons le coeur du pouvoir bourgeois Il n’y a jamais eu ni de société socialiste (si ce n’est quelques années en URSS) encore moins de société communiste sur terre. 

      Il n’y a que les agents de police pour continuer à répandre ces billevesées d’un État socialiste oppressif pour les ouvriers. Il faut lire toutes ces choses dans notre volume http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
       

    • Norbert 23 octobre 2014 21:12

      Oui vous avez raison ce n’est pas exact.  C’est  pourquoi j’avais continué par : Mais les questions sont : Quelle est l’origine de l’État ? Comment s’en débarrasser ?

      De mémoire, l’état (selon Engels, Lénine) apparaît avec la division de la société en classes et  lorsque la conciliation  des classes antagonistes devient impossible. C’est l’instrument de la classe dominante, son  faux arbitre qui lui sert à résoudre le  problème de la conciliation  impossible. Les Marxistes souhaitent  comme les anarchistes la fin des classes donc la disparition de l’Etat. La source du problème n’est donc pas l’Etat mais il apparaît avec sa source. Il me semblait que dans un élan de rapprochement avec les anarchistes, Lénine avait un peu tordu le concept comme je l’ai fait . Lénine expliquait aux anarchistes que la destruction de L’Etat bourgeois exigeait son remplacement par l’Etat ouvrier dont l’embryon a servi de bulldozer contre l’ancien Etat. Cet Etat ouvrier  aurait la propriété de dépérir au fur et à mesure et jusqu’à la disparition totale des classes. On n’a encore jamais vu ça dans l’histoire.


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 23 octobre 2014 22:38

      @ Norbert 


      Il est intéressant de discuter avec vous. Vous apportez des arguments - des faits - des informations 
      Merci.

      Vous avez raison de présenter les choses comme venez de le faire ce qui correspond à la position marxiste sur l’État 
      Mais vous avez tort de prétendre que Lénine a tenté de se concilier avec les anarchistes que Marx a fait rejeter de la 1ere internationale.

      Le courant anarchiste est une tendance idéologique anti-ouvrière anti-prolétarienne - anti-marxiste avec laquelle nulle conciliation n’est possible - On peut discuter mais jamais faire de compromis avec ces petits bourgeois terroristes - anti ouvriers qui nient même le concept de lutte des classes et ont peur de la dictature du prolétariat - que Lénine préconisait sans aucun compromis avec les anarchistes 

      Que nous défendons également 

      Pour le reste vous avez raison




    • COVADONGA722 COVADONGA722 23 octobre 2014 22:50

       yep sous les oripeaux léninistes que trouves t on ? ben les staliniens !



      un souvenir du POUM 




      asinus ouvrier surtout PAS EN MON NOM enfoirés !


    • OmegaDG OmegaDG 24 octobre 2014 09:22

      Il faut lire toutes ces choses dans notre volume

      Comme Louis xiv tu parles de toi au pluriel. fauxcul de Pipeau et ton volume à 19 Euros


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 23 octobre 2014 23:00

    @ tous


    Merci de vos réactions enthousiastes, réfléchies, enrichissantes, qui contribuent par leur qualité - leur profondeur théorique à l’avancée de la pensée Marxiste ici dans l’hexagone français.

    J’ai toujours eu le plus grand respect pour le niveau de polémique que les « penseurs » français ont toujours manifesté - je pense à votre ami à tous BHL - Et le cloporte K... quelque chose, vous savez de qui je parle 

    Encore merci ( smiley et au plaisir de vous lire... Que de salmigondis on va échanger ... 


  • petit monier tomek 23 octobre 2014 23:57

    bonjour robert,
    « je ne crois pas que la BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT ait été très discutée parmi les économistes « marxistes ».  »
    Il m’apparaît de plus en plus que ce concept est la colonne vertébrale de la théorie marxiste, et puisque tu le trouves en quelque sorte « sous exploité », que dirais-tu de rédiger un papier qui essaierait d’en faire le tour, d’expliquer ses conséquences matérielles, politiques etc.. ?
    j’avoue que je n’en saisis pas encore tout à fait le mécanisme ; le rapport du capital organique à la plus-value par ex., et s’il y a d’autres facteurs -la concurrence, la saturation des marchés..- qui y participent.
    merci pour ton travail


  • OmegaDG OmegaDG 24 octobre 2014 17:33

    Vite ! vite ! la censure , avant qu,on découvre ton imposture, tu serais même pas foutu de nous expliquer ce qu’est un coefficien de corrélation et tu oses critiquer PIketty : fauxcul ! t,as aucune formation universitaire en économie ou en statistique, commence par terminer ton secondaire et par accorder tes verbes dans la bonne conjugaison, 


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