vendredi 23 novembre 2012 - par leon et paulette

La mafia ?

« Ah ! tu vois, Léon, un parti ce n'est pas obligatoirement la mafia ! » !
Craquottes avalées, Paulette enfilait son duffle-coat pour aller au travail quand elle entendit Fillon l'affirmer. C'était sur BFMTV. Vous connaissez BFMTV : c'est la chaîne qu'on doit tous voir si l'on veut se tenir au courant de ce qu'il y a de plus important. Surtout à droite. Toujours impartial et sérieux, BFMTV.

 
Tenez par exemple ce matin encore, on entend toutes les cinq minutes que Sarkozy étant sorti de chez le juge hier soir en simple situation de « témoin assisté », ce qui ne pouvait « plus faire l'objet d'un quelconque procès ». Le juge Gentil n'aurait pas assez d'éléments à charge et donc Sarko «  bénéficiera automatiquement d'un non lieu  ». Le juge aurait confondu Liliane Bettencourt et Ingrid Betancourt, paraît-il... Mais quel con !
 
Bref, revenons à la mafia.
A l'UMP, c'est le jour de la saint Valentin tous les matins. 
Fillon, qui est bien placé pour le savoir, nous évoque la mafia. C'est le F.N qui va être content, lui qui n'a de cesse de l'affirmer, pour faire son beurre. A ce point, on ne savait pas. Mais les amis de Copé ayant indiqué que Fillon «  a tué la médiation d'Alain Juppé », il faut bien que le spectateur se rende à l'évidence, il y a de l'hémoglobine dans l'air.
Rassurons-nous, en France, il n'y a pas de mafia. Ni à l'UMP, ni ailleurs. Tout fonctionne pile-poil dans un État de droit. 
Regardez : ce matin, plusieurs centaines de policiers, en légions et cohortes hument de leurs nasaux et chassent d'une voix forte en ce champ de bataille qu'a décidé de fixer le gouvernement Ayrault. 
 
A Bruxelles, Hollande négocie. A Notre-Dame-des-Landes, on choisit la matraque, on opte pour « la chaleur du carnage et ses âcres parfums », on expulse les résistants de la Zone À Défendre (ZAD). Là c'est juste de la répression, pas la mafia. C'est légal. Même si des dizaines de milliers d’opposants venus de toute la France se sont réunis pacifiquement sur place le 17 novembre. 
Il faut se mettre à la place de Jean-Marc Ayrault, membre d'un parti. Il ne peut pas tout faire tout de suite, protéger les intérêts privés de Vinci, se plier aux desiderata du MEDEF, rechercher l’approbation des agences de notation et s'occuper de citoyens qui se battent. 
Le risque, c'est qu'à force de vouloir criminaliser les militants écolo et sociaux, on va finir par croire que ces derniers sont des mafieux...
Tranquillisons-nous : ici, pas de mafia. D'ailleurs lisez-bien wiki, il n'existe pas de mafia française... et aucune en politique.

 
Léon
 


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