vendredi 8 juin 2012 - par NewsofMarseille

Laurence Vichnievsky, une juge au dessus de tout soupçon... ?

Dans la matinée du 30 octobre 1979, les stations de radios interrompent leurs programmes pour annoncer que le corps inanimé de Robert BOULIN, ministre du travail en exercice, sous la Présidence de Valérie GISCARD D’ESTAING, a été retrouvé dans un étang de la forêt de Rambouillet à quelques kilomètres de Paris. Les premières constatations relevées font état de son cadavre qui se trouve à seulement cinq mètres de la berge, et gît dans l’étang qui est profond, à cet endroit précis, de cinquante centimètres…

Au même moment, à Colombes dans le département des Hauts de Seine, une jeune juge âgée de vingt quatre ans, qui entame sa carrière de magistrat, s’engouffre dans le tribunal.

En ce début d’automne 1979, elle n’imagine pas un instant qu’elle croisera, treize ans plus tard, le cadavre de Robert BOULAIN…

 

UNE JEUNESSE ENTRE CACHEMIRE ET SOIE…

Laurence Vichnievski est née à Boulogne Billancourt d’un père physicien d’origine russe, et d’une mère dont les deux frères sont, pour l’un Préfet, pour l’autre membre de la Cour de Cassation. Après une scolarité sans embûche, dans la très chic et rigide école Alsacienne de Paris, elle intègre l’École Nationale de la Magistrature et fait le grand saut vers l’institution judiciaire.

 

UN PREMIER GRAND FAUX PAS…

En septembre 1991, Mme la juge Vichnievsky et feu Robert Boulin se retrouvent. La juge d’instruction hérite du fameux « dossier Boulin », dont l’enquête sur la mort « suspecte » de l’ancien ministre révèle beaucoup de failles et de manquements. La thèse officielle selon laquelle Mr Boulin se serait suicidé est ardemment défendue par le parquet qui n’a qu’un seul souhait, l’établissement d’une ordonnance de non lieu et la clôture du dossier.
Sur ce dossier, les prédécesseurs de Laurence Vichnievsky, quand les juges Yves Corneloup et Alain Verleene s’étaient battus 8 longues années à l’établissement de la vérité, il ne faudra qu’à la jeune juge d’instruction que 8 jours pour boucler le dossier. Comme le rapporte Backchich info le 23/11/2009, sous la plume de Francis Christophe :

« Comment et pourquoi une débutante (à l’instruction) doit-elle, seule, assumer la responsabilité de clore le dossier le plus explosif de la Ve République ? » (…) « Ce volumineux dossier, Laurence Vichnievsky le dévore en 8 jours, refusant tout contact avec la partie civile. Le système informatique en place en 1991 pour les magistrats instructeurs parisiens permettait-il le copié-collé ? Où s’agit-il d’un simple usage de la photocopieuse ? Toujours est-il que l’ordonnance de non-lieu qui porte la signature de Mme Vichnievsky est, à la virgule près, la réquisition du parquet. C’est à dire que la volonté écrite du pouvoir exécutif est docilement revêtue de la signature d’un magistrat dont l’indépendance est le fondement du code pénal… »

Dans les années 90, Mme Vichnievsky est propulsée juge d’instruction au pôle financier de Paris où elle rencontre Eva Joly. Les deux magistrats deviennent très vite inséparables. Ensemble, elles instruisent les dossiers très délicats comme les affaires Elf, les Frégates de Taïwan, le Financement du Parti Communiste Français, où elles mettent son dirigeant de l’époque, Robert Hue, en examen. Un coup de faucille dans l’eau puisque ce dernier sera plus tard relaxé !
Laurence Vichnievski est une chasseresse. Elle et son amie Eva Joly comptent à leurs tableaux de chasse des noms aussi éminents que Loïk Le Floch-Prigent, Alfred Sirven, André Tarallo mais aussi Roland Dumas et sa célèbre maîtresse Christine Deviers-Joncourt.

Cette idylle entre les deux juges va durer dix ans. En « indélicatesse professionnelle et personnelle » avec Eva Joly, Laurence Vichnievsky quitte le pôle financier de Paris pour être nommée Présidente du Tribunal de Grande Instance de Chartres. Laurence a des fourmis dans les pieds, Laurence a besoin de grands espaces, Laurence a pris goût au pouvoir, Laurence est une chasseresse…

Mais avant d’arpenter les collines arides des bouches du Rhône, Le 14 juillet 2009, elle est décorée du grade de Chevalier de la légion d’honneur, sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui, entre temps, est devenu son ami.

 

Quelques mois plus tard, elle avouera à Jean Jacques Bourdin, sur RMC, que « C’est le must de tutoyer le Président de la République »(…) « Car nous entretenons une amitié ancienne »…

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La vraie questions que l’on est en droit (le mot est choisi) de se poser : Est-ce qu’une juge garde toute légitimité à le rester quand elle entretient des relations amicales avec le pouvoir politique ? La réponse s’impose d’elle même : Bien sûr que Non !

 

SON PARCOURS EN POLI (CHAO)TIQUE

En 2010, Laurence Vichnievski accède à son rêve de grands espaces. Avec le soutien de son ancienne nouvelle amie…, Eva Joly ! Elle accepte d’être la tête de liste des écologistes pour les élections régionales en PACA. Cet engagement politique la prive de toute activité judiciaire. Qu’importe ! Laurence est une chasseresse qui aime le pouvoir et les honneurs. La liste qu’elle mène n’obtient que 10,92 % mais grâce aux reports des voix du second tour, elle est élue conseillère régionale.

Pendant le congrès du 5 Juin 2011, Notre chasseresse est nommée porte-parole du bureau exécutif national d’Europe Écologie Les Verts. Le quotidien Libération lui offre le 18 Août 2011 une tribune dans ses colonnes où elle exprime d’emblée son désaccord avec les fondements essentiels du programme économique d’EELV. À la limite de la provocation, elle intitule son article : Dette : et si nous devions revoir notre copie ?
Quinze jours plus tard, elle donne sa démission et se brouille une nouvelle fois avec Eva Joly, son ancienne nouvelle amie redevenue en l’espace de deux semaines son ancienne amie…Ouf ! Le lendemain, Laurence Vichnievsky impose encore une fois sa « constance » en réintégrant EELV tout en refusant de redevenir sa porte parole… La brouille avec Eva Joly se consume lentement. Et Laurence Vichnievski manque radicalement de courage lorsqu’on lui pose, le 24 janvier 2012, la question sur sa fidélité à voter pour Eva Joly. Illustration de langue de bois, garanti 100% en chêne massif :


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Le jeu collectif, la fidélité à ses engagements, à ses amis, Laurence Vichnievsky ne s’embarrasse en rien de tout cela. La Chasseresse en manque de grands espaces rêverait-elle d’un retour dans la capitale ? Fidèle à sa ligne de conduite, Le 23 Avril 2012, elle appelle à voter François Hollande contre son ancien ami Nicolas Sarkozy…

 

Pierre KASPAR



6 réactions


  • Daniel Roux Daniel Roux 9 juin 2012 11:24

    Alors si j’ai bien compris, c’est une chasseresse .. qui aime les grands espaces, c’est une chasseresse, c’est une chasseresse qui aime les grands espaces, c’est une chasseresse, c’est une chasseresse qui aime les grands espaces...

    A part que c’est une chasseresse, on apprend qu’elle s’est compromise avec le pouvoir politique en clôturant l’affaire d’état Boulin, crime politique et crapuleux d’un ex futur premier ministre de Giscard et donc, ennemi de Chirac (oui, le type sympa réélu pendant 40 ans). Tâche sur son honneur de magistrate que l’auteur voudrait bien rendre indélébile.. à perpétuité.

    Il reste regrettable, qu’elle fasse partie des nombreux amis de Sarkozy, l’ex garant de l’indépendance de la justice, qui aimait tant les magistrats dociles et compréhensifs pour lui et ses riches amis, qu’il les collectionnait et les plaçait là où ils lui étaient utiles.


    • vasionensis 9 juin 2012 17:27

       Votre commentaire ne manque pas d’intérêt ...mais vous négligez un peu le fait que c’est une chasseresse !


  • Deneb Deneb 9 juin 2012 12:29

    J’imagine que c’est elle, Erica Eymard, que l’immortel Chabrol a dépeint dans le rôle de la collègue de Jeanne Charmant, comme il apelle Eva Joly dans son chef d’oeuvre « L’ivresse du pouvoir ».


  • Hieronymus Hieronymus 9 juin 2012 12:52

    Valérie GISCARD D’ESTAING ???
    c’ était une femme ?
    n’avez jamais vu écrire Valéry ?


  • mortelune mortelune 9 juin 2012 16:14

    Elle se la joue façon Napoléon Bonaparte. En politique il faut savoir rendre service pour se faire des ’amis’ et prendre un autre bateau en cas de naufrage et découvrir de nouvelles amitiés. 

    Il y a des gens qui préfèrent aller à la pêche, Laurence a choisi d’aller à la chasse. Chacun son truc ;o))

  • Micka FRENCH Micka FRENCH 9 juin 2012 17:48

    De l’Ecossaise...

    Une jeune juge, à qui l’on aurait promis « une carrière » contre le classement d’une affaire aussi drôle si elle n’avait été aussi dramatique que celle de Robert BOULIN ????

    Oh, oh, oh ! Ca ne va pas la tête ??? IMPOSSIBLE EN FRANCE..................
    On n’est ni en URSS ni en Russie ! Non mais des fois.......

    Micka FRENCH amusée sur le Web...


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