mardi 31 août 2010 - par
Photo : Sébastien Calvet
Au premier jour des Universités d’Été du PS, hier vendredi à La Rochelle, le fossé vestimentaire entre Martine Aubry et Ségolène Royal explique (en partie) le pouvoir d’attraction des médias pour l’ancienne candidate présidentielle. Ségolène Royal a compris la force médiatique du moindre des détails. Les deux femmes habillées en pantalon, c’est le tailleur pantalon de Royal que l’on analyse.
Le choc des photos, Ségolène Royal a appris à "orienter" les médias pour faire parler d’elle. Le poids des mots, Libération s’en occupe : la Une du quotidien au vendredi 27 Septembre titre "La sécurité n’est pas un thème de droite", en parfaite harmonie avec la tenue de gendarmette stylée de Royal. Quand on veut parler de sécurité, il faut une couverture de Rocky-Royal qui entre sur le ring : "on dirait que Ségolène vient de coller une grosse droite à un mutant bionique - idéalement Xavier Bertrand - et qu’elle se masse les phalanges avant de passer à Frédéric Lefebvre".
Un message donc : la gauche peut parler de sécurité, doit parler de sécurité. A l’exception de Chevènement et de Valls également identifié à gauche sur ce créneau, le territoire est vierge, un vrai boulevard pour Ségolène Royal, elle le sait. En voulant choisir le thème des prises de parole de la gauche, Royal veut (ré)ajuster sa posture présidentielle. Alors elle met le paquet : montrons une femme autoritaire, à la fois travestie en homme sérieux et crédible en costume et pantalon sombres, à la fois lookée sobrement avec des pointes de rappels féminins au travers des escarpins à talons et des boucles d’oreille.
Une image calculée. Avec les ratés qui vont avec. Personne n’imagine Ségolène Royal ne pas se changer d’un jour à l’autre. Et pourtant : la photographie dans Libération a très certainement été shootée la veille de sa publication. Résultat : Royal porte le même uniforme à l’ouverture de l’Université d’été de La Rochelle ce vendredi (Le jour J du plan média) que dans le numéro de Libération (J-1). Ses communicants et elle-même ont volontairement calculé : Ségolène Royal devra revêtir le même costume sécuritaire pour les caméras et flashes au premier jour de La Rochelle, que dans les trois premières pages du Libé. Pour véhiculer inconsciemment un message politique, travaillons le contenant ; le contenu suivra-t-il ?
Le costume sécuritaire de Ségolène Royal
Qu’on le veuille ou non, Ségolène Royal est une star, une people qui fait de la politique. Alors quand Ségolène Royal fait sa rentrée politique à La Rochelle en conviant les autres militants du Parti Socialiste, on ne voit qu’elle, même si on parle également (un peu) des autres. Le plan média de la Présidente de la région Poitou-Charentes a été bien préparé, jusque dans le moindre détail. Le choix même des vêtements trahit une communication politique longuement réfléchie.

Au premier jour des Universités d’Été du PS, hier vendredi à La Rochelle, le fossé vestimentaire entre Martine Aubry et Ségolène Royal explique (en partie) le pouvoir d’attraction des médias pour l’ancienne candidate présidentielle. Ségolène Royal a compris la force médiatique du moindre des détails. Les deux femmes habillées en pantalon, c’est le tailleur pantalon de Royal que l’on analyse.
Le choc des photos, Ségolène Royal a appris à "orienter" les médias pour faire parler d’elle. Le poids des mots, Libération s’en occupe : la Une du quotidien au vendredi 27 Septembre titre "La sécurité n’est pas un thème de droite", en parfaite harmonie avec la tenue de gendarmette stylée de Royal. Quand on veut parler de sécurité, il faut une couverture de Rocky-Royal qui entre sur le ring : "on dirait que Ségolène vient de coller une grosse droite à un mutant bionique - idéalement Xavier Bertrand - et qu’elle se masse les phalanges avant de passer à Frédéric Lefebvre".
Un message donc : la gauche peut parler de sécurité, doit parler de sécurité. A l’exception de Chevènement et de Valls également identifié à gauche sur ce créneau, le territoire est vierge, un vrai boulevard pour Ségolène Royal, elle le sait. En voulant choisir le thème des prises de parole de la gauche, Royal veut (ré)ajuster sa posture présidentielle. Alors elle met le paquet : montrons une femme autoritaire, à la fois travestie en homme sérieux et crédible en costume et pantalon sombres, à la fois lookée sobrement avec des pointes de rappels féminins au travers des escarpins à talons et des boucles d’oreille.
Une image calculée. Avec les ratés qui vont avec. Personne n’imagine Ségolène Royal ne pas se changer d’un jour à l’autre. Et pourtant : la photographie dans Libération a très certainement été shootée la veille de sa publication. Résultat : Royal porte le même uniforme à l’ouverture de l’Université d’été de La Rochelle ce vendredi (Le jour J du plan média) que dans le numéro de Libération (J-1). Ses communicants et elle-même ont volontairement calculé : Ségolène Royal devra revêtir le même costume sécuritaire pour les caméras et flashes au premier jour de La Rochelle, que dans les trois premières pages du Libé. Pour véhiculer inconsciemment un message politique, travaillons le contenant ; le contenu suivra-t-il ?