samedi 11 avril 2015 - par Louis Mathurin

Macron ou la prédation du capital

LE MASQUE ET L'ARGENT

Récemment, Emmanuel Macron a souhaité refuser l'offre du patronat vers un contrat plus souple et entériné la décision de rendre plus simple les règlements de conflits entre patrons et employés devant le tribunal des prud'homme :

"Du côté de la justice prud'homale, le gouvernement souhaite accélérer les délais de jugement, qui sont actuellement de quinze mois en moyenne. Pour cela, la loi Macron vise à désengorger les bureaux des juges en rendant obligatoire le passage par un "bureau de conciliation et d’orientation", qui orientera les parties vers un jugement adapté à leur besoin, rapportent Les Echos. Le gouvernement souhaite également encourager le recours à la médiation et à la transaction, "deux modes de règlements alternatifs des litiges qui n’existaient pas en tant que tel en droit du travail aujourd’hui"."

Et il faut bien comprendre que l'on assiste ici à la traditionnelle tactique du "je propose un maximum qui ne passera sûrement pas et on m'accordera bien le minimum que j'avais prévu dès le départ".

Quel est le but de toutes ces manœuvres ? 

Voilà ce qu'il faut retenir de tout ça : notre nouveau ministre de l'économie s'est récemment défendu de n'avoir appartenu au monde de la finance pendant seulement trois ans. Trois ans à 1 million d'euros par an quand même. Il faut se représenter ce que ça signifie pour quelqu'un d'avoir un tel salaire :

L'ego s'imagine valoir, représenter, être cette valeur travail absolue qui se traduit par une somme inconvenante. Lorsque vous avez de très haut revenu, la mesure quand à ce que cet argent permet de faire dans la réalité économique est complètement relégué derrière la volonté de gagner d'avantage que votre concurrent au sein de l'entreprise.

Les hautes sphères, sont un monde hors du temps et de la réalité, où cette manne financière n'a de valeur non plus pour ce qu'elle est ( un sacré moyen d'aide aux plus démunis par exemple, grâce à la construction de logement et de cantine d'urgence), mais pour ce qu'elle permet de faire. Le temps passé dans la vraie vie, est tout à fait relatif, c'est un monde isolé du réel, qui se regarde le nombril en permanence et propose moult service d'agrément afin d'échapper à la condition des pauvres gens.

En conséquence, lorsqu'un individu accepte de rentrer dans ce système ne fusse que pour trois années, il accepte d'être déconnecté des réalités sociales. Il peut le faire sciemment, par volonté de s'enrichir, ou inconsciemment, afin d'appartenir à une classe en laquelle il se reconnaît. Ici, Macron nous propose plutôt la seconde solution. Soit.

L'INCOMPATIBILITÉ POLITIQUE

Pourtant, lorsque ce dernier devient ministre de l'économie car l'on vante ses grandes qualités (? ? cf chapitre précédent), on est en droit de se demander pourquoi est-il placé là, dans quel but, afin de servir quels intérêts, puisqu'ils ne peuvent se rapporter à ceux de la France qu' il ne connaît pas. C'est assurément pour introduire une sorte de dynamique jeuniste, propre à renouveler l'énergie socialiste diffuse qui s'étiole ces dernières années.

Et le paradoxe, c'est qu'au lieu de porter en avant un Tsipras à la Française, on nous sert un banquier philanthrope. L'incompatibilité totale éclate ici au grand jour et demande donc une réponse. Insidieusement, il s'agit de faire comprendre aux français que seul le capital compte, et malgré quelques petits avantages négociés en grande hâte, le monde a évolué et qu'il faut s'adapter.

Il faut reconnaître la loi du marché et s'effacer derrière elle même si l' État reste souverain dans les faits. Et c'est bien là où tout se joue. Hier sur LCP un reportage sur le Nucléaire : on y apprend comment le corps des mines issue de Science Po , phagocyte les postes de conseiller au nucléaire à l' Elysée. On apprend aussi, que lorsque Allemagne a décidé de sortir du nucléaire, elle produisit 3 mois après l'annonce 3000 Megawatts d'énergie, plus que deux centrales nucléaires réunies.

Ceci pour exprimer cela : tout n'est que volonté politique. Il en va de même pour E. Macron. Il est placé ici pour servir les lobbies banquiers dont il est issue, casser le droit du travail, briser l'entente social, démanteler les services publiques et au final, je vous l'annonce en grande pompe : retourner au milieu dont il est issue, fort d'un carnet d'adresses bien fourni, comme Gerard Schröder l'avait fait en son temps.

 « Je serai le président de la fin des privilèges », promet François Hollande, évoquant les « huit millions de personnes (qui) vivent en dessous de seuil de pauvreté ». « Les Français n'ont rien à craindre de l'égalité, de la justice, de la redistribution ». « Seule la justice doit guider notre action », affirme-t-il, avant de scander « l'égalité, toujours l'égalité »

Alors, Monsieur le Président, où en sommes nous ?

Révolutionnairement vôtre,

Boris Rannou.


7 réactions


  • anamo 11 avril 2015 13:06

    Révolutionnairement vôtre ? Vraiment !
    Je propose « anticapitalistiquement vôtre ». Parce que pour la révolution, l’auteur, il repassera !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 11 avril 2015 18:33

      @anamo

      Capitalistiquement vôtre ! ! !...

      INTRODUCTION :

      Depuis la fin des Trente Glorieuses, vers 1975, soit depuis 39 ans, nous avons dû nous accommoder du chômage massif.
      Il serait peut-être enfin temps de remettre en question notre paradigme sur le « Plein-Emploi » qui est devenu une sorte d’Arlésienne...
      Sans doute faut-il adopter un nouveau paradigme en la matière qui éradiquerait définitivement le concept même de chômage.

      ¿ Et si la majorité des Français(es) adoptait un paradigme SOCIO-ÉCONOMIQUE réellement innovant et véritablement progressiste ?

      Cependant, au

      Revenu de Base financé par la Fiscalité, sans Refondation du Capitalisme
      on peut préférer le
      Dividende Universel financé par l’Épargne, avec Refondation du Capitalisme

      ​​
      Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel financées ​par l’Épargne.

      Lire le lien, SVP :

      Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel ​financées ​par l’Épargne.

      http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/47/56/Refondation_du_Capitalisme_et_Dividende_Uni versel_Sincerite.pdf

      Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel financées ​par l’Épargne.

      RÉSUMÉ :

      Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

      Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

      Objectif Principal :
      Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
      Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
      Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

      Objectifs Spécifiques :
      I)
      Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
      Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
      II)
      Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
      II.1)
      À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
      II.2)
      a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.
      b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans plus jamais être accusés d’exploiter qui que ce soit.
      II.3)
      Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel (Auto-régulation automatique : Activité économique / Dividende Universel).
      ​On n’ose imaginer que l’Humanité serait si stupide pour se lancer dans cette dernière voie suicidaire ! ! !​

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      L’addendum ci-dessous apporte la preuve, a contrario, de la pertinence du projet ci-dessus.​Addendum :
      À partir de 1989, la Russie aurait pu mettre en œuvre le projet ci-dessus en s’évitant la phase d’épargne incluse dans cette proposition puisque tout le « capital social » des entreprises était depuis longtemps la possession de l’État et, donc, du peuple russe.

      Lire le lien, SVP :
      Pauvre peuple russe : Spolié en 1917 et en 1991 !


  • Samson Samson 11 avril 2015 14:59

    « Je serai le président de la fin des privilèges », promet François Hollande, évoquant les « huit millions de personnes (qui) vivent en dessous de seuil de pauvreté ».

    Dans sa grande marche vers plus d’égalité et l’affirmation aux yeux du monde de l’universalité de ses valeurs « humanistes », une €urope exclusivement vouée à l’optimisation des intérêts du capitalisme financier nécessite pour son développement économique l’alignement du niveau de vie de l’ensemble de ses populations sur les standards de pointe déjà éprouvés par la Troïka sur le peuple grec : elle ne pourrait donc s’accommoder d’une République qui ne limite la casse sociale qu’à seulement huit millions de ses citoyens.

    Après le succès d’estime rencontré par feu la « République des copains », seul un gouvernement labellisé « $ociali$te » gardait encore latitude pour accentuer le mouvement sans grogne sociale significative.

    Et quel meilleur choix que celui d’un ex-larbin de Rothschild pour rassurer les Golman Sachs boy’s de la BC€ sur les perspectives de croissance hexagonales ? smiley


  • Robert GIL Robert GIL 11 avril 2015 16:11

    Sans vergogne il nous parle de : la fin des « privilèges » et exceptions sociales, Le contrat de travail identique pour tous, et la fin de la protection dans tous les emplois … bien sûr vous l’aurez compris cette « égalité pour tous » ne concernent que les salariés dont il faudrait aligner les « avantages » sur le moins disant social. Bien entendu, cette « égalité » ne concerne nullement les PDG, les actionnaires et tous ceux qui sont choyés par tous les gouvernements successifs depuis trente ans. Quant au contrat de travail unique, il existe : c’est le CDI ! Enfin, on ne s’appesantira pas sur la nouvelle charge « anti-fonctionnaire », véritable obsession du néolibéralisme qui rêve de s’accaparer de tout ce qu’il peut transformer en profit...
    .
    voir :
    ARGENT PUBLIC ET ENTREPRISES PRIVEES !…remettre les choses à leur place !


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 11 avril 2015 18:03

    Mille mercis à l’auteur qui, courageusement, ose parler d’un milieu, les Hautes Sphères, qu’il connaît parfaitement puisqu’il y vit en permanence ! ! !

    Les hautes sphères, sont un monde hors du temps et de la réalité, où cette manne financière n’a de valeur non plus pour ce qu’elle est ( un sacré moyen d’aide aux plus démunis par exemple, grâce à la construction de logement et de cantine d’urgence), 
    mais pour ce qu’elle permet de faire. Le temps passé dans la vraie vie, est tout à fait relatif, c’est un monde isolé du réel, qui se regarde le nombril en permanence et propose moult service d’agrément afin d’échapper à la condition des pauvres gens.
    En conséquence, lorsqu’un individu accepte de rentrer dans ce système ne fusse que pour trois années, il accepte d’être déconnecté des réalités sociales. Il peut le faire sciemment, par volonté de s’enrichir, ou inconsciemment, afin d’appartenir à une classe en laquelle il se reconnaît.



  • sls0 sls0 11 avril 2015 22:26

    La précarité enlève tout esprit critique, toutes solidarités....
    Mettre les gens dans la précarité ou en faisant en sorte qu’ils aient l’épée de Damocles de la précarité au dessus de leur tête fait en sorte qu’ils deviennent plus malléables.
    En faisant en sorte d’augmenter le nombre de personnes avec un esprit de précarité, il arrive un moment ou c’est l’esprit du peuple qui bascule dans cet état.

    Je réside dans un pays pauvre, le pauvre ne se révolte pas, il est aux ordres.
    Hormis quelques pays c’est plus la pauvreté qui est majoritaire, des personnes sans esprit critique qui ne se posent pas de questions à part ’’mes enfants vont ils manger ce soir’’, dans le cadre de la mondialisation, on essaie de faire en sorte que l’esprit du pauvre soit général. Dans les pays n’ayant pas cet esprit du pauvre, on supprime leurs acquits.

    Une croissance au dessus de 3% pendant 30-60 années, le 1% le plus riche n’a pas réussi à tout récupérer comme il faisait avant, l’excès à profité un peu au 99% c’est à dire nous en créant une classe moyenne. La croissance repartant vers ses taux historiques, on essaie de reprendre les anciennes habitudes ou relations riches/pauvres.


  • zygzornifle zygzornifle 12 avril 2015 09:31

    Macron a été mis au gouvernement en vue de 2017 pour que certaines banques financent une partie de la campagne du PS, c’est de la stratégie.....


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