Récemment, Emmanuel Macron a souhaité refuser l'offre du patronat vers un contrat plus souple et entériné la décision de rendre plus simple les règlements de conflits entre patrons et employés devant le tribunal des prud'homme :
"Du côté de la justice prud'homale, le gouvernement souhaite accélérer les délais de jugement, qui sont actuellement de quinze mois en moyenne. Pour cela, la loi Macron vise à désengorger les bureaux des juges en rendant obligatoire le passage par un "bureau de conciliation et d’orientation", qui orientera les parties vers un jugement adapté à leur besoin, rapportent Les Echos. Le gouvernement souhaite également encourager le recours à la médiation et à la transaction, "deux modes de règlements alternatifs des litiges qui n’existaient pas en tant que tel en droit du travail aujourd’hui"."
Et il faut bien comprendre que l'on assiste ici à la traditionnelle tactique du "je propose un maximum qui ne passera sûrement pas et on m'accordera bien le minimum que j'avais prévu dès le départ".
Quel est le but de toutes ces manœuvres ?
Voilà ce qu'il faut retenir de tout ça : notre nouveau ministre de l'économie s'est récemment défendu de n'avoir appartenu au monde de la finance pendant seulement trois ans. Trois ans à 1 million d'euros par an quand même. Il faut se représenter ce que ça signifie pour quelqu'un d'avoir un tel salaire :
L'ego s'imagine valoir, représenter, être cette valeur travail absolue qui se traduit par une somme inconvenante. Lorsque vous avez de très haut revenu, la mesure quand à ce que cet argent permet de faire dans la réalité économique est complètement relégué derrière la volonté de gagner d'avantage que votre concurrent au sein de l'entreprise.
Les hautes sphères, sont un monde hors du temps et de la réalité, où cette manne financière n'a de valeur non plus pour ce qu'elle est ( un sacré moyen d'aide aux plus démunis par exemple, grâce à la construction de logement et de cantine d'urgence), mais pour ce qu'elle permet de faire. Le temps passé dans la vraie vie, est tout à fait relatif, c'est un monde isolé du réel, qui se regarde le nombril en permanence et propose moult service d'agrément afin d'échapper à la condition des pauvres gens.
En conséquence, lorsqu'un individu accepte de rentrer dans ce système ne fusse que pour trois années, il accepte d'être déconnecté des réalités sociales. Il peut le faire sciemment, par volonté de s'enrichir, ou inconsciemment, afin d'appartenir à une classe en laquelle il se reconnaît. Ici, Macron nous propose plutôt la seconde solution. Soit.
L'INCOMPATIBILITÉ POLITIQUE
Pourtant, lorsque ce dernier devient ministre de l'économie car l'on vante ses grandes qualités (? ? cf chapitre précédent), on est en droit de se demander pourquoi est-il placé là, dans quel but, afin de servir quels intérêts, puisqu'ils ne peuvent se rapporter à ceux de la France qu' il ne connaît pas. C'est assurément pour introduire une sorte de dynamique jeuniste, propre à renouveler l'énergie socialiste diffuse qui s'étiole ces dernières années.
Et le paradoxe, c'est qu'au lieu de porter en avant un Tsipras à la Française, on nous sert un banquier philanthrope. L'incompatibilité totale éclate ici au grand jour et demande donc une réponse. Insidieusement, il s'agit de faire comprendre aux français que seul le capital compte, et malgré quelques petits avantages négociés en grande hâte, le monde a évolué et qu'il faut s'adapter.
Il faut reconnaître la loi du marché et s'effacer derrière elle même si l' État reste souverain dans les faits. Et c'est bien là où tout se joue. Hier sur LCP un reportage sur le Nucléaire : on y apprend comment le corps des mines issue de Science Po , phagocyte les postes de conseiller au nucléaire à l' Elysée. On apprend aussi, que lorsque Allemagne a décidé de sortir du nucléaire, elle produisit 3 mois après l'annonce 3000 Megawatts d'énergie, plus que deux centrales nucléaires réunies.
Ceci pour exprimer cela : tout n'est que volonté politique. Il en va de même pour E. Macron. Il est placé ici pour servir les lobbies banquiers dont il est issue, casser le droit du travail, briser l'entente social, démanteler les services publiques et au final, je vous l'annonce en grande pompe : retourner au milieu dont il est issue, fort d'un carnet d'adresses bien fourni, comme Gerard Schröder l'avait fait en son temps.
« Je serai le président de la fin des privilèges », promet François Hollande, évoquant les « huit millions de personnes (qui) vivent en dessous de seuil de pauvreté ». « Les Français n'ont rien à craindre de l'égalité, de la justice, de la redistribution ». « Seule la justice doit guider notre action », affirme-t-il, avant de scander « l'égalité, toujours l'égalité »
Alors, Monsieur le Président, où en sommes nous ?
Révolutionnairement vôtre,
Boris Rannou.