vendredi 1er février 2019 - par Laurent Herblay

Macron ranime la lutte des classes

Il est curieux que ce point ne soit pas davantage noté. Malgré les politiques oligarchiques à l’œuvre depuis plus de 30 ans, la lutte des classes s’était faite plus discrète et son expression restait le plus souvent marginale ou minoritaire. Et si Macron, par la conjugaison et d’un fond et d’une forme toxiques, avait véritablement ranimé cette lutte, de plus en plus volontairement ?

 

Le réduit des gagnants, où il fait le vide
 
Depuis le début, Macron est le candidat des classes supérieures. Ses résultats au premier tour le montraient de manière spectaculaire avec des résultats particulièrement forts dans presque tous les beaux quartiers de France. Tout, chez lui, renvoie à cela : son programme, bien sûr, dont la mise en place a consisté à donner beaucoup aux 1% les plus riches, et plus encore son discours. Ils ne cessent de vanter la « start up nation  » et ses entrepreneurs et ne cessent de mettre en accusation ses classes populaires, dont une partie n’aurait pas le goût de l’effort… Macron est clairement du côté des gagnants de la globalisation, défendant le fait de leur donner plus, arguant que cela va produire un ruisselement.
 
 
Sur certains sujets sociétaux, Macron déborde Les Républicains par la droite, comme il l’avait déjà fait sur l’économie, comme s’il voulait rassembler tous les gagnants de la globalisation, qu’ils viennent de la gauche comme de la droite, dans la volonté d’anéantir LR, alors l’avoir fait pour le PS. Car Macron est bien le rassembleur des classes supérieures venues du centre-gauche et de la droite. Son objectif est sans doute de se retrouver entre Mélenchon et Le Pen, espérant sans doute créer une configuration gagnante à tous les coupsLe coup de barre à droite récent visant à la marginalisation de LR, un objectif qui semble réalisable tant LR est inaudible aujourd’hui face à la politique de Macron.
 
 
Car entre temps, il a réveillé la lutte des classes, qui s’exprimait en partie par le vote FN, un vote très social. Aujourd’hui, l’opposition à Macron est un fort marqueur social, où le président n’est pas moins minoritaire que Marine Le Pen en mai 2017 idéologiquement, sa seule chance étant que son opposition reste désunie, diverse et fragmentée. Mais il a rassemblé une grande majorité des classes populaires et moyennes contre sa politique, tout en refusant absolument de changer de cap, nourrissant une opposition dure à son égard. Grâce à lui, les Français se sont rassemblés pour dire ce dont nous ne voulons plus plus, à défaut de s’unir sur un nouveau projet de société, mais c’est une première étape.
 
 
Parce qu’il est le président assumé des 1%, qui fait la leçon et agresse tous les autres, « réfractaires et n’ayant pas le sens de l’effort », Macron a entamé une lutte de plus en plus ouverte des élites contre le peuple. Mais ce faisant, il rassemble une nette majorité majorité contre lui. La configuration de l’opposition le protège, pour l’instant, mais cela sera-t-il durable…


10 réactions


  • CN46400 CN46400 1er février 2019 11:55

    Les gazettes nous disent ce matin qu’il aurait, publiquement, évalué à 50 000 le nombre de casseurs Gj. Avant de s’étonner que « jojo en GJ » ait, sur des chaines TV, autant de « place qu’un ministre ».Le mépris est donc encore loin d’être rangé dans les placards de l’Elysée...


  • keiser keiser 1er février 2019 12:11

    « Emmanuel Macron assure ne pas croire aux sondages relayant que plus de la moitié des Français (69% selon le dernier sondage) soutiendraient cette colère. »

    ( RT )

    « Si être Gilet jaune, c’est vouloir moins de parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi je suis Gilet jaune ! »

    Ce qui veux dire : c’est moi qui contrôle le jeux.

    Apparemment et comme vous le dites, après avoir pulvérisé la cohérence de l’opposition, avec une forte volonté d’autocratie, Il se retrouve devant ce qu’il n’attendait pas, une autre opposition qui renait.

    Alors il va jusqu’à transformer les revendications GJ en affirmant qu’ils veulent comme lui, moins de parlementaires.

    Ce qui confirme sa confiscation du pouvoir.

    Et c’est pour cela qu’avec son syndrome de l’enfant gâté, il s’est assuré un gouvernement et une assemblée d’enfants preneurs.

    Et ils ne partageront pas leurs jouets.


  • Durand Durand 1er février 2019 12:52

    .

    Les éborgneurs doivent dégager !

    .

    https://www.youtube.com/watch?v=OtuuzOYXzE4

    .


  • troletbuse troletbuse 1er février 2019 17:36

    Encore une décision néfaste de la tarlouze. À partir de vendredi1er février, un nouveau cocufiage des agriculteurs et des Français :

    Micron : Destitution

    À partir de vendredi, un volet impopulaire de la loi Alimentation s’applique : la hausse du SRP dans la grande distribution. Concrètement, les distributeurs seront obligés, par la loi, à faire au minimum 10% de marge sur certains produits : épicerie, boissons, rayon frais et aliments pour animaux.

    Le but de cette mesure : mieux rémunérer les agriculteurs. Si les marges augmentent dans la grande distribution, les acteurs pourraient être amenés à mieux payer les agriculteurs.


  • Julot_Fr 1er février 2019 18:31

    Tout comme Merkel, Macron arrive a detruire l’opposition politique dans son pays, la collusion des media est de la justice n’y sont pas etrangers (voir aussi comment Fillon s’est fait degommer en 2 mois par cette « conspiration » tres factuelle).

    Cest bien de pointer du doigt que Macron fait du tres bon boulot mais pas pour nous, pour les 0.01%. Cest encore mieux de nommer les 0,01% : les banques, multinationales, les superstructure (UE, FMI, ONU..) et leur rotary club : bilderberg, CFR...


  • soi même 1er février 2019 19:24

    @ Laurent Herblay, ( Macron ranime la lutte des classes ) non il restaure l’ancien Régine du droit Divin avec une nuance Athéiste.



  • zygzornifle zygzornifle 2 février 2019 09:42

    Macron est comme une cellule cancéreuse , c’est con un cancer car quand il a détruit son hôte il en crève ....


  • zygzornifle zygzornifle 2 février 2019 09:45

    Cela se passait en 38 après JC.

    Macron, favoris de Tibère. Il présida au supplice de Séjan, et obtint en récompense la charge de préfet du prétoire, ou il se rendit odieux.

    Il fit étouffer Tibère mourant pour complaire a Caligula, dont il conserva quelque temps la faveur en lui prostituant sa femme Ennia Naevia , puis Caligula les obligeas tous deux à se suicider .


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