samedi 20 septembre 2014 - par dariodesanti

Mali et Centre-Afrique : où sont nos intérêts ?

Cela fera bientôt un an que l’opération Sangaris en Centre-Afrique a été enclenchée. Presque un an et demi que l’opération Serval tente, elle, de déloger les djihadistes du désert malien. Vues comme des francs succès sur le plan militaire, ces engagements sont justifiés pour Vincent Jauvert, journaliste au Nouvel Obs. Avis que ne partage pas Jean-Yves Ollivier, homme d’affaires spécialiste de l’Afrique subsaharienne.

France Afrique {JPEG} Le ministre de a Défense, Jean-Yves Le Drian, l’avait annoncé : près de 400 soldats ont été envoyés en Centre Afrique pour renforcer le dispositif militaire français sur place. Pour l’instant le conflit semble s’embourber. Dès le départ, le contingent français avait reçu une mission forte délicate à réaliser : désarmer les milices locales afin de faire cesser les massacres entre la Seleka et les anti-balaka. Cette entreprise s’est accompagnée de multiples complications, les soldats français ayant du mal à discerner les « bons » des « ennemis » dans ce qui constitue une guerre civile. Peu d’évolutions ont été constatées sur place. En réalité la situation tient, non seulement grâce au professionnalisme des soldats français mais surtout par la présence d’une coalition africaine de plus de 6 000 hommes qui accomplit le gros du travail. 

De même au Mali, une intervention coup de poing a permis d’éliminer la plupart des djihadistes , le restant ayant fui en Algérie. Mais pour quels effets sur le long terme ? En effet, il semble évident que, dés que la force française sera parti, ils risquent de revenir toujours aussi nombreux et bien armés. Le casse-tête est connu des officiers ayant servi en Afghanistan. Ces deniers parlent même de « tondre le gazon » : il faut passer et repasser. Pour l’instant les troupes restent sur place et continuent leurs opérations dans le nord du pays.

Une question se pose une fois la situation clarifiée : que sommes-nous allé faire dans ces pays ? Ces opérations n’ont-elles été que de vaines interventions humanitaires ? Ou alors répondent-elles à une diplomatie politicienne ?

 Vincent Jaubert dans une tribune publiée sur le site du nouvel Obs explique en quoi ces opérations sont amplement justifiées. En Centre-Afrique notamment, où la question se posait le plus, plusieurs facteurs plaidaient pour une intervention. Parmi eux, le fait que la Centre-Afrique se situe dans une zone où se situent de nombreux pays occupés par des ressortissants français (Tchad, Cameroun et le Congo), le risque d’une présence terroriste si le chaos s’installe ou encore la volonté de juguler un conflit interne qui pouvait à n’importe quel moment dégénérer en génocide. Enfin, l’Afrique, riche en ressources, est l’objet de toutes les convoitises de la part notamment des pays émergents (Chine, Brésil…). Ainsi, en affirmant une présence militaire forte, la France espère rester dans la course. 

Pour Jean-Yves Ollivier, au contraire, dans une tribune publiée sur Malijet (dans la rubrique spécialisée sur la géopolitique en Afrique) la France n’a aucun intérêt à agir dans un cas comme dans l’autre. Ainsi en Centre-Afrique : « Soit nous y sommes intervenus pour la défense de nos intérêts nationaux. Qu’on nous dise alors lesquels. Soit nous entendons sauver les Centrafricains d’eux-mêmes et il s’agit d’un cas d’extrême urgence. Mais alors il faut être bien hypocrite pour prétendre que (..) nous allons enrayer la spirale suicidaire dans le pays ».Quand au Mali, la France ne peut reconstruire un état de droit à elle seule et il faut donc laisser aux maliens le soin de s’en occuper.

En effet, plus les semaines passent, et plus cette vision se confirme. Les français finiront bien par partir et c’est encore des millions d’euros que le contribuable aura été obligé de dépenser pour peu de choses. On s’interroge sur l’opportunité d’une telle intervention pour de bonnes raisons. La France aurait dû laisser la bride aux peuples africains eux-mêmes. L’Afrique dans les années à venir, en prenant conscience de la place qui est la sienne au sein du nouvel ordre mondial, acceptera de moins en moins une ingérence perçue comme une forme de néocolonialisme.

 

http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/111688-centrafrique-mali-et-ukraine-les-grandes-meprises-de-l-occident-.html



11 réactions


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 20 septembre 2014 12:38

    Cet article ambiguë, bien que présentant quelques éléments de réflexions intéressants, peine à mettre en lumière l’illégitimité absolue de la présence coloniale française (entre autre) en Afrique.
    Le crime colonial, et néocolonial, dans toute son horreur, doit être dénoncé sans faiblesse. Ne pas le faire est plus qu’une erreur, c’est une faute morale.


  • filo... 20 septembre 2014 16:12

    @l’auteur

    Je n’ai pas très bien compris votre article ?
    Est ce que c’est un hommage que vous rendez au journaliste de Nouvel Observateur ?


  • hunter hunter 20 septembre 2014 19:06

    Depuis 2007 et la mandature sarko, et ça s’est renforcé avec scooterman, les forces françaises sont mobilisées non pas pour les intérêts de la France, mais pour les intérêts de deux pays étrangers essentiellement.

    Le premier est les USA, et le second est Israel.

    En Afrique, faîtes des recherches, et vous verrez que là où les troupes françaises sont mobilisées, les intérêts à défendre sont ceux de l’économie de magnats israéliens !

    Parler de colonialisme français actuellement, c’est faire preuve de peu de compréhension des choses, vu que dorénavant, c’est la France qui est colonisée.

    Adishatz

    H/


  • filo... 20 septembre 2014 20:20

    @l’auteur
    Si vous « pondez » un tel article sujet à polémique et qu’ensuite vous refusez de répondre à nos questions et nos commentaires, alors vous faite preuve du mépris à notre égard.

    Votre comportement est lâche et irrespectueux.


  • devphil30 devphil30 21 septembre 2014 07:43

    Le titre de l’article laisse penser qu’une réponse sera donnée mais ce n’est pas le cas.....

    Nos intérêts , il suffit de demander à Areva ..........
    Nos motivations , il suffit de demander à Obama
    Notre but , il suffit de demander au chef des armées

    Philippe


  • sls0 sls0 21 septembre 2014 08:21

    C’est bien de poser la question sur agoravox mais les réponses seront toujours moins pertinentes que celles que pourraient donner Areva, Bolloré et consorts.

    Ils sont en Afrique pour leur amener bienfaits et richesse. Comme tout les gens qui font le bien ils sont discrets, ils vont peut être pas répondre.

    Comme ils sont cotés en bourse, ils publient des bilans, dans tout ces chiffres avec des zéros il y a de quoi s’acheter de l’homme politique et pour peu que l’homme politique se croit de la même castre il roule peut être gratuit.
    Dans ces bilans on peut voir que c’est pas bézef ce que touche le Niger de la part d’Areva.


  • Flip-flop Flip-flop 21 septembre 2014 09:36

     la France prépare la recolonisation en Afrique depuis longtemps, le renversement du régime de Kadhafi pour que les armes se prolifèrent dans le sahel, puis chercher le prétexte de battre les terroristes pour sa recolonisation. En plus, dénigrer les chinois en Afrique pour justifier la présence de français en Afrique, cette politique est mauvais


    • bourrico6 22 septembre 2014 12:59

      En plus, dénigrer les chinois en Afrique pour justifier la présence de français en Afrique, cette politique est mauvais

      Et en dénigrant la France en Afrique tu justifies quoi ?


  • Analis 22 septembre 2014 16:33

    Dans ces deux interventions, il est évident que la France ne défend que ses intérêts et rien que ses intérêts. Il suffit de voir les tensions que l’action au Mali a générées avec ses partenaires, probablement parce qu’elle bousillait le plan déjà établi d’une intervention de l’OTAN programmée pour quelques mois plus tard, une fois que les islamistes auraient conquis tout le Mali. Dans l’histoire, il est bon que ces islamistes aient été chassés du pouvoir dans le Nord, mais le but n’avait rien d’honorable, il s’agissait d’affermir ma présence française, en danger depuis quelques années comme le Mali était en train de prendre ses distances. Et qui l’aurait été encore plus en cas d’intervention guidée par l’OTAN ou les USA.

    Et on ne peut pas parler de lutte anti-terroriste puisque Hollande a continué le soutien aux séparatistes touaregs, les principaux responsables de la situation. Ceci afin de conserver un levier contre le gouvernement malien. Le voile était tombé. 

    Dans le cas de la Centrafrique, maintenir la présence impériale française est là encore la motivation principale. Ce qui explique là aussi les réticences des autres pays européens à fournir une aide, car ils considèrent que tout cela résulte des conséquences de la colonisation française et de sa suite le néocolonialisme,et que la France veut simplement leur faire payer le maintien de ses décisions prises sans concertation afin de conserver sa sphère d’influence.


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