jeudi 1er novembre 2018 - par Mohamed Belaali

Nouvelles attaques brutales de Macron contre les services et la fonction publique

Depuis son élection en mai 2017, Macron ne cesse de démanteler l'ensemble des services publics. Il s'agit de « la destruction d’une civilisation, associée à l’existence du service public, celle de l’égalité républicaine des droits, droits à l’éducation, à la santé, à la culture, à la recherche, à l’art, et, par-dessus tout, au travail » comme le disait Pierre Bourdieu (1). Macron et son gouvernement sont déterminés à casser le service public français (Éducation Nationale, Santé, Transport, la Poste, etc.) fruit de hautes luttes menées par des générations successives depuis des siècles. Car cette notion basée sur l'intérêt général a une longue histoire. Déjà elle existait sous l'Ancien Régime sous le nom de « bien commun ». La Révolution parlait de « l'utilité commune » comme le proclamait l'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » (2). Mais le poids de l'histoire ne pèse pas lourd face à l'avidité de la bourgeoisie d'aujourd'hui dont Macron n'est qu'un simple serviteur.

Pour Macron, l'intérêt général doit s'effacer pour laisser place à l'intérêt privé, c'est-à-dire celui des riches. Le service public comme son nom l'indique est au service du public notamment des plus démunis. Les principes d'égalité, de continuité, d'adaptabilité, etc. qui caractérisent le service public sont en contradiction flagrante avec l'intérêt privé qui ne vise, en dernière analyse, que l'enrichissement d'une partie minoritaire de la population.

Cet acharnement à vouloir démanteler le service public s'inscrit dans un cadre plus large, celui de l'Union européenne. Celle-ci ne parle plus du service public, mais du Service d’Intérêt Économique Général (SIEG) ou tout simplement du Service d'Intérêt Général (SIG) dont les principes sont essentiellement économiques et financiers : concurrence libre et non faussée, déficit public etc. Dans la conception communautaire l'intérêt général se réduit à la somme des intérêts individuels et le citoyen est réduit au simple consommateur (3).

S'appuyant sur l'appareil étatique et médiatique, Macron procède à un démembrement en règle de la fonction publique. Il y a « trop de fonctionnaires » (comme il y a trop d'immigrés), ce sont des « nantis » avec leurs privilèges, leurs vacances, leurs sécurité d'emplois... répètent inlassablement les médias aux ordres. Il faut donc supprimer le plus de postes possibles de fonctionnaires qui coûtent cher à l’État pour les remplacer par des contractuels (droit privé) c'est-à-dire par des agents précaires avec des salaires de misère. C'est exactement ce que prévoit la nouvelle « réforme » de l’État. Édouard Philippe, le premier ministre, compte ainsi supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d’État d'ici 2022. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publics parle quant à lui d'une « généralisation du recours aux contractuels dans la future réforme » (4). Le Gouvernement prévoit même pour les fonctionnaires qui perdent leur poste d'être licenciés et seront pris en charge par l'assurance-chômage comme les salariés du privé ! Il annonce également un plan de départs volontaires massifs pour les fonctionnaires, des rémunérations dites « au mérite », des « indicateurs de résultat et de qualité » etc. Le plan de départ devrait être accompagné de « reconversions », ou de départs « vers le secteur privé ».

Après la destruction du statut des cheminots, Macron s'attaque à celui de tous les fonctionnaires. Rappelons que ce statut comporte un certain nombre de garanties en matière d'emploi, de rémunération, de droit syndical, de sécurité sociale, de liberté d'opinion, de formation permanente...

C'est justement cet immense progrès social (5) que la bourgeoisie ne peut supporter. Il faut donc éliminer ces garanties et les remplacer par la précarité, exposant ainsi le salarié aux aléas du marché du travail et à l'insécurité sociale permanente. Quelle régression !

Cette terrible régression sociale, qui sera bientôt suivie par la casse du système des retraites, est présentée par la classe dominante, à travers ses médias notamment, comme une avancée, comme un progrès ! C'est normal dans une société fondée sur la lutte des classes. La mission de Macron et de son gouvernement est de servir encore et toujours les puissants. Pour les plus démunis, pour les travailleurs, ils n'ont absolument rien à offrir à part les mensonges, les promesses, les illusions et la répression en cas de résistance et de révolte. Il est grand temps que les travailleurs et les progressistes de ce pays redressent la tête, démasquent et dénoncent partout où ils le peuvent les mensonges et la propagande de la classe dominante. Ils doivent se dresser, unis et déterminés, contre leurs ennemis de classes, la bourgeoisie et ses serviteurs zélés Macron et son gouvernement.

Mohamed Belaali

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(1) Pierre Bourdieu « Contre-feux », Liber, Raisons d'agir p 30.

(2) https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789

(3) voir sur ce point https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01615956/document

(4) https://www.capital.fr/economie-politique/philippe-presente-lundi-la-suite-de-la-reforme-transversale-de-letat-1313255

(5) voir l'article d'Anicet Le Pors, ancien ministre de la fonction publique et des réformes administratives, conseiller d’État honoraire https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/LE_PORS/58573



16 réactions


  • pallas 1er novembre 2018 12:09
    Mohamed Belaali

    Bonjour,

    Monsieur Macron cache mal ça calvitie, sa devient un peut trop voyant, que dire de ses dents qui se déchaussent.

    Il est tout maigre en plus, pauvre garçon, un corps défaillant alors qu’il est milliardaire.

     smiley

    Salut


  • Samy Levrai samy Levrai 1er novembre 2018 14:13

    Salut,

    Ce n’est pas Macron qui n’est qu’un factotum qu’il faut blâmer, ça aurait été la même chose avec n’importe lequel des partis, il s’agit de l’application des GOPE.

    Quand on ne domine pas sa monnaie, ses lois, sa justice et sa diplomatie, on peut mettre un chien avec un chapeau ou même une chèvre à la tête de l’Etat personne ne verrait la différence.

    On ne peut pas dire que l’on manque d’expériences pour pouvoir juger de ce que je dis... alors pourquoi persévérer dans la dénonciation de mamamouchis faisant l’impasse sur les véritables causes ?


    • pallas 1er novembre 2018 14:41

      @samy Levrai

      Bonjour,

      Tu me demandai pourquoi je ne protège pas mon peuple.

      Je peut faire la même réflexion en ce qui vous concerne sur le votre.

      Je vais répondre à votre question.

      C’est une vengeance personnel, une colère aveugle.

      La France devient et sera la terre morte, ou il n’y aura rien d’autre que le néant, proche du Tartare.

      Salut


    • Samy Levrai samy Levrai 1er novembre 2018 15:16

      @pallas
      Je comprends ta colère, une très grande colère m’habite moi aussi, je n’aime pas du tout le destin planifié pour mon pays ( sa destruction ) résistons sur tous les plans et attaquons nous aux responsables, pas aux larbins.


    • pallas 1er novembre 2018 15:49

      @samy Levrai

      Bonjour,

      Le destin de la France est celui du néant, un monde de mort, sans passé et n’y avenir, une sorte de trou noir.

      Un tombeau à l’échelle d’une nation.

       smiley

      Inédit dans toute l’histoire humaine et même pas écrit dans les divers religions.

      Le Hadès littéralement.

       smiley

      Salut


    • Ouallonsnous ? 1er novembre 2018 18:35

      @samy Levrai

      « attaquons nous aux responsables, pas aux larbins »

      Tout à fait d’accord, quand commence t’on ?


    • Samy Levrai samy Levrai 1er novembre 2018 19:04

      @Ouallonsnous ?
      J’ai commencé il y a 5 ans, toi aussi tu peux rejoindre la résistance.


    • Ouallonsnous ? 1er novembre 2018 19:39

      @samy Levrai

      Moi, j’ai commencé il y à 9 ans !


    • Samy Levrai samy Levrai 2 novembre 2018 08:53

      @Ptdr
      Toujours aucun argument politique recevable , je crois que tu t’es égaré tu n’es pas chez ta mémé, ni sur « point de vue et image du monde » ... alors retourne sur tes sites pour ados.


  • zygzornifle zygzornifle 1er novembre 2018 17:18

    Macron c’est le chef de rayon de l’Europe , il s’occupe des tètes de gondoles comme en hyper , la c’est la fonction publique , demain les retraites et après demain il défoncera le SMIC  , c’est son boulot , c’est un trader de chez Rothschild sans état d’âme , un frelon asiatique , une nuée de moustiques tigre et il va vous en faire baver toutes les semaines jusqu’à sa réélection car il agitera le drapeau du RN devant les yeux des mougeons , populisme VS rotchildlisme ....


  • CRICRI59 CRICRI59 1er novembre 2018 17:23

    Bonjour il faut simplement changer le mode de scrutin pour prendre en compte les bulletins nul, vierge et les abstentions, c’est comme cela que macron a été élu avec moins de 20% des inscrits, nous somme dans une république bananière, mais qui s’en chargera ????



    • kirios 2 novembre 2018 07:23

      @CRICRI59
      ceux qui ont voté nul ,ou se sont abstenus , ont fait l’élection de Macron ; ils sont aussi coupables que ceux qui l’ont voté .
      au lieu de se laisser emporter par le croassement des merdias , ils auraient dû ouvrir les yeux  : le programme de Macron était connu (comme celui de Hollande , Valls ou Fillon).
      et ce n’est pas fini...
      vous avez peur de de le Pen ou d’Asselineau alors que le système vous étripe , tant pis pour vous (... et pour nous ) !


    • Ouallonsnous ? 2 novembre 2018 18:24

      @CRICRI59

      « macron a été élu avec moins de 20% des inscrits »

      Et également avec les consignes de votes communautaristes donnés dans les églises, mosquées et synagogues avant le scrutin aux religionnaires que nous avons eu la faiblesse d’admettre dans le corps électoral !

      Sinon, il aurait eu moins de 10 % !


  • AmonBra QAmonBra 1er novembre 2018 18:40

    La trahison et la destruction de la nation française par ses « élites »a commencé, à petit pas, après l’éviction politique de C. De Gaulle, voire déjà à son insu,(*) ensuite elle a subi une accélération et une ampleur accrue à chaque nouvelle « majorité » et présidence de droÂÂte comme de guÔÔche

    .

    Macron n’est que le dernier agent de ce travail de sape méthodique et de longue halène visant à « libéraliser » (« anglosaxonner » ?) un pays dont le Peuple n’a plus, depuis longtemps, son mot à dire même si, rarement, il lui est donné l’occasion de l’exprimer.

    Et pendant que leurs merdias et hérauts distraient et divisent une population qu’ils envisagent de transformer en populace type U$A, avec des histoires sociétales, de terrorisme et de « colonisation à l’envers », le Peuple français a perdu tout contrôle de sa monnaie, son économie, sa législation, sa défense et son territoire, bref, tout ce qui constituait son identité.

    Pourtant sa longue et riche histoire aurait du lui apprendre que sa nation a toujours été trahie par ses « élites ». . .

    (*) Le « stay behind » ou « deep state » n’est pas une exclusivité U$.


  • titi titi 1er novembre 2018 18:43

    Casser le service public ?

    Il n’y a rien à casser : il ne fonctionne pas depuis des années.

    La suppression des postes de fonctionnaires ce n’est qu’un effet d’annonce.

    Ca sert à Macron de faire croire aux uns qu’il s’attaque au problème.

    Ca donne un os à ronger aux autres qui pleurent sur la « casse du service public ».

    Car elle donne quoi cette « casse du service public » depuis 20 ans ?

    Nbre fonctionnaires 1996 : 4,59 millions 

    Nbre fonctionnaires 2005 : 5,27 millions

    Nbre fonctionnaires 2014 : 5,44 millions

    Bien entendu nous avons tous senti l’amélioration du « service public » suite à l’embauche d’un million de fonctionnaire en 20 ans.


  •  C BARRATIER C BARRATIER 1er novembre 2018 19:45

    Macron n’a pas tenu les propos que lui prête l’auteur. Les fonctionnaires furent des gens désintéressés, il en existe encore. Mais là encore il ne faut pas confondre les avancées corporatives et de prétendues avancées sociales concernant les fonctionnaires. Je témoigne que j’ai constaté partout que les fonctionnaires des administrations d’état ou de collectivités territoriales n’accomplissaent par leur temps de travail obligatoire (32 h au lieu de 40 par exemple) et en même temps réclamaient des recrutements car il y avait trop de travail.

    L’opinion publique ne les soutient pas . les motivations pour devenir fonctionnaire sont trop souvent la recherche d’une planque. Pas toujours bien sûr. Il demeure des recrutements d’excellence et même de vocation. Mais les bons ne sont pas récompensés, ils sont même parfois critiqués par leurs collègues .pour zèle gênant pour les feignants.

    J’espère que les réformes envisagées permettront à la fonction publique de rebondir

    En table alphabétiques des news :

    Fonction publique : grandeur et Honneur http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=3

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