lundi 22 février 2016 - par Stratediplo

On a fixé la date de résolution du cas Calais

On connaît maintenant la date de la "résolution" du cas Calais.

A l'issue de deux jours de consultation avec les autres membres de l'Union Européenne, et avec la Commission du même adjectif, le gouvernement britannique vient d'annoncer que le referendum sur la sortie du Royaume-Uni se tiendra le 23 juin. Peu importe le résultat, les Compagnons Républicains de Sécurité n'ont donc plus que quatre mois à (prétendre) tenir, avant les vacances auxquelles eux du moins, n'étant pas Calaisiens, peuvent aspirer. On peut parier que le 24 juin le chancre percera inéluctablement, que ce soit après retrait du pansement de contention ou "fortuitement" à travers celui-ci. L'écoulement ou l'éruption se produira naturellement en direction de la Manche, puis par-delà.

Puisqu'il n'y a plus de frontières extérieures rien ne justifie non plus la division d'une municipalité par des rubans rouge et blanc de chantier, le maintien d'un cordon de CRS en périphérie de certaines zones, ou le hachurage en rouge d'une partie d'une carte murale : la réalité est faite de nuances imperceptibles, la carte montrera une transition du blanc au rosé, au rose plus intense puis au rouge, et les habitants de Calais feront comme ceux de toutes les grandes villes, il éviteront absolument certains quartiers et autant que possible certains autres, quitte à déménager. Les journalistes ne s'intéresseront plus à une zone pas franchement définie où il n'y a plus ni police ni ligne d'affrontement ni point d'observation en sécurité ; les navigateurs photographient les côtes, les gens de la côte photographient la mer mais personne ne s'intéresse aux marécages saumâtres indéfinis où on ne peut ni marcher ni nager. Les médecins traitent les chancres, pas les gangrènes.

Comme d'habitude la date est bien choisie. La dernière semaine de juin la presse sera très occupée à rivaliser de commentaires sur l'issue du referendum. Puis début septembre comme chaque année, en rentrant de congés chacun sera assailli de préoccupations matérielles immédiates très importantes, le retour au travail, la rentrée scolaire des enfants, le déballage des chandails et le nettoyage de la chaudière, et côté français le début de la campagne électorale. Vers la fin du journal télévisé vespéral, les Français et les Anglais découvriront peut-être alors la situation à Calais et à Douvres respectivement, qui sera déjà un fait accompli depuis deux mois.

La messe sera dite (si quelqu'un entrevoit une autre issue qu'il se manifeste).



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