mardi 29 mars 2016 - par Christophe Bugeau

Présidentielle 2017 : éliminer toute voix discordante !

Lentement, mais sûrement, la démocratie se meurt : nous finissons avec la mise en place d’un duopôle PS-Républicains (le FN étant là pour permettre aux électeurs de râler sans trop de conséquence). Comment empêcher l’émergence d’un Podemos à la française (voir http://www.christophebugeau.fr) ou de mouvements protestataires : en verrouillant encore plus l’élection. C’est ce que viennent de faire les députés en changeant un an avant les règles de la présidentielle.

En théorie, il s’agit de simplifier et de rendre plus transparent, en pratique, les candidats issus des « petits » partis seront beaucoup plus en difficulté. La présidentielle était déjà une marche forcée, elle va devenir un parcours du combattant. La protestation par les urnes deviendra de plus en plus difficile !

Au menu : publication officielle de tous les parrains de chaque candidat et non plus de seulement 500 (le minimum requis pour être candidat à l’élection). Comme la France compte 36 000 communes, ce sont les maires ruraux qui permettent en pratique aux candidats protestataires d’être présents en leur apportant les parrainages. Une telle décision risque de les refroidir encore plus : ils ne craignent pas leurs électeurs, mais les baisses de subvention que cela pourrait entraîner, car les Conseils Départementaux et Régionaux sont contrôlés par les grands partis.

Deuxièmement les temps de paroles entre candidats devront respecter avant la campagne officielle « l’équité » et non l’égalité. Comme juge-t-on de l’équité entre candidats ? En fonction des résultats des derniers sondages ? Cela signifiera-t-il que les candidats les plus bas ne pourront pas s’exprimer ce qui impliquerait de renforcer les plus forts ?

Enfin, autre mesure phare : les comptes de campagnes ne comprendraient que les 6 derniers mois et non un an. Parce que c’est moins compliqué ! Et surtout cela permet de ne pas comprendre les dépenses des éventuelles primaires de droite et de gauche qui pourtant vont monopoliser les médias durant la période !

En définitive, nous risquons ainsi de nous retrouver face à un duopôle PS-Républicains lors de ce qui était le dernier moment de vie démocratique du pays. Ne conviendrait-il pas de rappeler à nos dirigeants que la souveraineté nationale appartient au Peuple Français !

Ce dernier s’il ne peut plus l’exprimer par les urnes risque fort de le faire un jour dans la rue ! Les hommes et femmes politiques qui nous gouvernent devraient se rappeler que Vox Populi, Vox Dei : la voix du Peuple est la voix de Dieu. Sinon ce dernier risque à un moment de sonner la fin de partie et de reprendre ses prérogatives ! 



30 réactions


  • Abou Antoun Abou Antoun 29 mars 2016 15:23

    Coluche avait compris tout ça il y a bien longtemps :
    « Si voter servait à quelque chose il y a longtemps que ce serait interdit. »


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 mars 2016 15:28

      @Abou Antoun

      En démocratie, on élit toujours les politicards qu’on mérite ! ! !

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 mars 2016 15:31


      De l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par le centre, aucun des candidats déclarés aux primaires ou à l’élection présidentielle de 2017 n’est capable de présenter un programme politico-socio-économique véritablement innovant, crédible, réaliste et progressiste.
      Il en va de même pour tous nos autres politicards (non candidats).
      Le peuple est-il capable de plus de ressources ?
      Le quinquennat 2017-2022 risque d’être le plus calamiteux des septennats et des quinquennats depuis 1945 ! ! !


    • Fergus Fergus 30 mars 2016 10:02

      Bonjour, Abou Antoun

      Coluche était dans la boutade provocatrice, rien de plus.

      La preuve en est que durant les mois où il s’est pris au jeu de la candidature présidentielle, il en est réellement venu - à la lecture des sondages en hausse - à croire que cela pouvait déboucher. Au point qu’il a connu un état dépressif lorsqu’il s’est fait torpiller par les médias à l’instigation d’un PS très inquiet.

      J’ajoute à cela que lors d’un 1er tour, il y a forcément au moins un candidat dont on est sinon proche, du moins pas très éloigné en termes d’idées et de programme !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 mars 2016 10:06

      @Fergus
      « J’ajoute à cela que lors d’un 1er tour, il y a forcément au moins un candidat dont on est sinon proche, du moins pas très éloigné en termes d’idées et de programme ! »

      Affirmation bien audacieuse ! ! !
      Personnellement, je ne vois personne pour 2017...


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 mars 2016 10:09

      absolument personne

    • foufouille foufouille 30 mars 2016 10:38

      @Jean-Pierre Llabrés
      idem
      je vois personne


    • julius 1ER 30 mars 2016 10:41
      De l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par le centre, aucun des candidats déclarés aux primaires ou à l’élection présidentielle de 2017 n’est capable de présenter un programme politico-socio-économique véritablement innovant, crédible, réaliste et progressiste.

      @Jean-Pierre Llabrés

      là-dessus je suis assez d’accord ... ce qui montre bien le verrouillage idéologique !!!
      et surtout le manque d’anti-conformisme !!!

    • Fergus Fergus 30 mars 2016 10:45

      Bonjour, Jean-Pierre Llabrés

      Hors les grands partis, on ne connait pas encore toute l’offre...


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 mars 2016 11:14

      @Fergus

      Voyez-vous poindre des idées nouvelles ? ? ?...

    • Aristide Aristide 30 mars 2016 15:11

      @Jean-Pierre Llabrés


      Il me semble que les élections ne consistent pas à choisir des idées. Non ? Pour moi, il s’agit plus de choisir ceux qui seront en mesure de gérer le moins mal possible les affaires communes.

      Pour ce qui est des idées et des idéologies, il ne manque pas de lieux et de personnages plus ou moins sérieux pour nous vendre leurs théories, chacun y allant de son dada pour résoudre tous les problèmes. Ici, la sortie de l’UE et l’Euro comme solution à tout, ailleurs la décroissance, encore plus loin la révolution.

      Alors, il me semble que de surinvestir dans cette cérémonie républicaine que sont les élections ne peut qu’aboutir à une désillusion. 

       

    • Le421... Refuznik !! Le421 30 mars 2016 15:36

      @Jean-Pierre Llabrés
      C’est aller un peu vite en besogne.

      Je vous signale qu’à droite, on va droit dans le mur et on vous répète trois fois par jour qu’il n’y a pas d’alternative.
      Quand à la gauche, le plus simple, c’est de ne pas essayer, parce que si ça marchait, il y aurait un sacré paquet de monde qui passerait pour des cons.
      Alors, au bord du gouffre, faisons un grand pas en avant.

      Pas de solution crédible à gauche...

      Pujadas et Pernaut font un effet dévastateur.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 mars 2016 15:57

      @Aristide

      Les élections constituent un point de passage obligé.
      Vous n’aurez aucune désillusion si l’élu dispose du programme ad hoc.
      Personnellement, je ne vois rien de la sorte à l’horizon...

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 mars 2016 15:58

      @Le421

      Pourquoi me dites-vous cela ?

    • Ouallonsnous ? 30 mars 2016 17:33

      @Aristide

      Les élections doivent servir à choisir le programme le plus à même de satisfaire le maximum de français, et partant ceux qui sont à même de l’appliquer !

      Hors, ou en sommes nous ?


    • Aristide Aristide 30 mars 2016 20:37

      @Ouallonsnous ?

      Exceptions faites de quelques propositions sociétales, quelques grands axes économiques, je ne crois nullement à ces promesses de campagne ou chacun y va de son originalité pour essayer de se démarquer et attirer le chaland, ici en proposant je ne sais quelle mesure qui changera à tout coup la vie de tous, redressera sans effort notre pays, enfin ... tout ces vendeurs de solutions toutes faites. 

      Je crois plus aux engagements généraux de nos dirigeants qu’à leur programme irréalisable. Je m’engage plus sur la personnalité et l’histoire d’un homme ou d’une femme qu’à une liste à la Prévert de mesures établies par des cranes d’œufs tout droit sortis de leurs grandes écoles ou de l’ENA. 

      Nous en sommes à choisir ceux qui assureront la moins mauvaise gestion de notre société, on peut croire que le grand soir révolutionnaire ou le petit matin libéral seront au rendez vous, c’est une illusion. Notre système économique, social, politique, culturel, ... est si complexe qu’il m’est impossible de croire une minute qu’une décision politique puisse changer fondamentalement cet équilibre.

      Maintenant, je serais toujours étonné de voir ces petits candidats qui pondent leurs solutions géniales à tous nos problèmes se plaindre de ne pas avoir de résultats électoraux à la hauteur du talent qu’ils croient posséder. Ils mésestiment la sagesse du peuple qui ne se laisse pas embarquer par ces vendeurs de rêves. 




  • Robert GIL Robert GIL 29 mars 2016 16:14

    J’entends certains se demander s’il est possible en France qu’un mouvement comme Podemos ou Syrisa puisse émerger. Je pense que l’occasion a été gâchée avec la création du NPA. A sa création il aurait fallu que les syndicalistes sincères et les déçus de ce qu’est devenu la gauche s’emparent du débat en son sein. Si dés sa création ce mouvement a été fortement attaqué par Lire la suite… »


    • liberty1st liberty1st 30 mars 2016 00:05

      @Robert GIL
      Ce genre de commentaire partiel est assez désagréable ...
       
      Mettre un bout de commentaire pour une redirection insidieuse vers son site, c’est très limite ....


  • tashrin 29 mars 2016 16:52

    « Lentement, mais sûrement, la démocratie se meurt »

    Oui alors j’ai une mauvaise nouvelle... Ca fait un bail que c’est acté !
    Pour rappel, ca fait plus de 30 ans qu’aucun vote d’adhesion n’a été massivement exprimé dans ce pays. Toujours remplacer les sortants par les précédents, ou voter pour le mois pire, ou jouer à se faire peur...
    Aucun nouveau candidat n’a émergé depuis des dizaines d’années
    Le resultat des votes pourtant clairement exprimés ont été bafoués impunément (2005)
    C’est bien pour cela que tant de gens s’abstiennent... A quoi bon leur laisser croire qu’on est encore dupes ? On sait très bien que le simulacre démocratique n’a que pour fonction de maintenir l’illusion pour la majorité histoire que ca fasse pas trop tache entre deux versions de l’iphone à 700 euros...


     Abou Antoun 29 mars 15:23

    Coluche avait compris tout ça il y a bien longtemps :
    « Si voter servait à quelque chose il y a longtemps que ce serait interdit. »

    Pas mieux

    • JBL1960 JBL1960 29 mars 2016 20:37

      @tashrin Pas mieux, non plus... Et quand vous parlez d’illusion démocratique ; Pas mieux car c’est exactement cela. D’ailleurs, on se demande à l’écoute de l’interview sans langue de bois de Guillaume Meurice que vous trouverez ici : https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/03/27/candidat-troll-2017/ Si pour légitimer ces nouvelles modalités du scrutin 2017, ils ne seraient pas prêt à tout ? Correction ; Ils sont prêt à tout.


  • Maître Jonas Jonas 29 mars 2016 17:01

    @l’auteur @robert Gil ... Concernant l’empêchement de créer un Podemos, en mon sens cela ne vient ni du NPA (Robert Gil) , ni du système bipartisan (ou tri) qui est instauré et qui s’impose, désormais, avec force. 

    Pour Roberto Gil : Premièrement : n’oublions pas, qu’en Espagne, Podemos n’est pas un parti d’extrême gauche, comme on l’entendrait en France. Il ne souhaite aucunement le grand soir et la dictature du prolétariat. Dans le mouvement, se trouvent des professeurs, des journalistes, des chômeurs, des cadres, etc. Parfois, venant de la droite antilibérale. 
    Le PC espagnol ,même affaibli par Podemos, considère que Podemos n’est pas assez à gauche et joue le jeu du système. Comme le NPA, le PCE n’est pas un parti qui a vocation à gouverner. Il ne le veut pas. En revanche, Podemos crée des alliances et a l’objectif de souhaiter le renouvellement politique en le combattant de l’intérieur. C’est ainsi qu’il a pu récupérer les mairies de Madrid et de Barcelone. En outre, les nouveaux maires de ces deux villes, n’appartenaient pas au mouvement Podemos.

    Pour l’auteur : Deuxièmement si, en Espagne, Podemos a pu se créer, c’est parce qu’il y a une révolte sociale des jeunes et d’intellectuels qui ont fait corps ensemble. Le système était très verrouillé entre le PSOE/PP avec des médias complaisants. 
    L’Espagne n’est pas la France. La crise sociale est telle, les affaires politiques tellement nombreuses, qu’il y a eu maturité pour la création de Podemos. Aussi, ce n’est pas un hasard si le parti centriste C’s s’est emparé de ces deux facteurs politco-sociaux pour, également, émerger (avec la jeunesse de Rivera). La France n’est pas prête pour se révolter de cette manière. C’est peut-être triste, ou pas (pour les partis traditionnels) mais il n’y a pas encore communion dans la révolte. L’envie de renouvellement reste timoré (voir que Juppé soit l’une des personnalités les plus en vogue dans les sondages est un exemple). Ça avance, mais à petit pas en France, avant le renouvellement politique...

  • Alpo47 Alpo47 29 mars 2016 17:57

    Une démocratie ? Mais nous ne l’avons jamais été. Juste qu’aujourd’hui cela va se voir de plus en plus.
    Nos « élites » se sont lancé dans une fuite en avant pour parachever leur mainmise sur le pouvoir, empêcher tout retour en arrière.
    Le terrorise sert de prétexte à ces dérapages, avec pour objectif suprême : MAINTENIR L’ORDRE ETABLI .


  • Le p’tit Charles 30 mars 2016 07:10

    la dictature est en marche avec le PS qui marche dans l’ombre de Pétain...TOUS des collabos...


  • Fergus Fergus 30 mars 2016 09:55

    Bonjour, Christophe

    Globalement d’accord avec vous sur l’esprit du texte.

    Sauf sur le temps de parole. Non que j’approuve la disposition, mais elle ne fait qu’entériner l’existant, l’égalité des temps de parole étant strictement impossible avant la campagne officielle, sauf à les diluer de manière excessive et à induire des candidatures ne visant qu’à disposer d’une tribune nationale.

    Sauf également sur la publicité des parrainages : on ne peut revendiquer en toutes circonstances la « transparence » et la rejeter lorsqu’elle se met en place !


    • TARTOQUETSCHES TARTOQUETSCHES 30 mars 2016 10:55

      @Fergus
      « on ne peut revendiquer en toutes circonstances la « transparence » et la rejeter lorsqu’elle se met en place ! »


      et supprimer les isoloirs et rendre public le vote de chacun ? non bien sur.

       Il en va de même pour les parrainages et ce pour les mêmes raisons !



    • tonimarus45 30 mars 2016 13:03

      @TARTOQUETSCHES--- tout a fait--- tres intelligemment repondu a « fergus »


  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 30 mars 2016 11:21

    Bonjour Christophe,


    Merci pour cet article qui ne fait que constater une fois de plus combien nos politicards ne s’occupent que de leurs petites affaires, c’est-à-dire de leur carrière, et en aucun cas du pays.
    Ils sont aux ordres de l’oligarchie, un point c’est tout.

    Quant à l’équité, en voilà une belle excuse que la difficulté qu’auraient les médias (= les pauvres !) pour donner la parole à tous ces fichus candidats qui viendraient troubler l’ordre établi, cinq semaines durant sur les deux-cent soixante que compte un quinquennat...
    Non, la raison est beaucoup plus simple : il fallait les bâillonner, alors on a inventé l’équité. Et ce dans un silence radio-et-télé absolu, cela va de soi.

    Désormais, pour parvenir à être candidat retenu par le Conseil constitutionnel, non seulement il faut disposer des 500 signatures mais aussi être très riche (= disposer d’une fortune personnelle), afin de pouvoir s’offrir une chaîne de télé, organiser des réunions électorales ici et là, sans oublier « d’arroser » au passage quelques complicités, etc.
    Mais un type très riche qui souhaiterait, au nom de l’intérêt général, consacrer sa fortune à la tenue d’un discours politique allant contre ses intérêts de classe, ça ne doit pas courir les rues...

    Il est donc probable que de ces dispositions découleront deux faits : le nombre de candidats sera très faible ( 6 ou 7 au maximum ) et l’abstention sera forte. C’est exactement ce que voulait le pouvoir. Et en avant pour cinq ans de plus !

    Je ne dirais en conclusion qu’une chose : « bravo, mesdames et messieurs, et tant pis pour nous ».

    Cordialement.

    Thierry Saladin

  • Olivier Perriet Olivier Perriet 30 mars 2016 15:05

    Je cite l’auteur :

    "le FN [est] là pour permettre aux électeurs de râler sans trop de conséquence"

    Vous êtes vous posé la question des conséquences (assez désastreuses) d’une telle réflexion pour la démocratie ?


  • Le421... Refuznik !! Le421 30 mars 2016 15:43

    Bien du défaitisme dans tout ça.

    Or, je vous signale que certains sont sûrs d’aller voter, et bien sûrs !!

    Pour ma part, au premier tour, c’est Mélenchon sans la moindre hésitation.

    Parce que la droite (PS, LR ou FN), par expérience depuis 60 ans, il y a quand même consensur pour dire « ça suffit comme ça ».
    Et ne venez pas me chanter que le sauvetage viendra du FN.
    Dire que si ce parti avait été au pouvoir, même la tempête de 99 aurait évité les côtes françaises, les attentats de Paris n’aurait pas eu lieu, le petit Grégory aurait été sauvé et Jeanne d’Arc ressuscitée...


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