jeudi 21 mai 2009 - par
Quand Sarkozy voulait instaurer les subprimes en France
Quand Sarkozy voulait instaurer les Subprimes en France.
Voilà ce que disait notre président « qui n’a pas fait d’erreur depuis le début de la crise économique » au sujet des prêts hypothécaires :
Jeudi 17 mars 2005 en conférence de presse : (la vidéo de cette conférence existe)
Il faut mettre en œuvre rapidement la réforme du crédit hypothécaire. Ce n’est quand même pas excessivement audacieux de proposer que les crédits immobiliers soient tout simplement et uniquement garantis sur la valeur des biens achetés ; ni excessivement anormal de demander aux banques d’accorder sur la même hypothèque un nouveau crédit, lorsque le précédent emprunt a été partiellement remboursé. Il faut inciter les banques à prêter à tous et pas seulement aux plus aisés
Le site de l’UMP, en voilà la transcription :
Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’État intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades.
Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.
Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.
Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.
Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.
Alors de quoi s’agit-il ? Il s’agit de permettre aux gens d’emprunter sans se « focaliser sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué » et « d’accorder sur la même hypothèque un nouveau crédit, lorsque le précédent emprunt a été partiellement remboursé ». Ceci n’est, dixit Sarkozy, ni excessivement audacieux, ni excessivement anormal. Cette proposition a été défendue par Sarkozy ministre des finances à l’époque et repris par Sarkozy président de l’UMP. Heureusement qu’il n’était pas seul à décider à cette époque.
Cette proposition de réforme du crédit hypothécaire, inspirée du modèle américain et anglais, nous a amené la crise dite des subprimes, à l’origine de la crise financière. Il ne s’agit pas d’hypothèses ici mais de faits avérés. Quel en est le fonctionnement ? Quelqu’un veut acheter un bien immobilier, souvent bien au dessus de ses moyens, et la question de sa capacité à rembourser le crédit est secondaire. L’essentiel, c’est la valeur du bien hypothéqué. Le banquier se dit que s’il y a défaut de paiement, le prêteur ne risque rien car il n’a qu’à saisir le bien et se rembourser. On permet même au fur et à mesure que le crédit est remboursé de réemprunter sur la même hypothèque. De toutes façons le créancier a toujours le bien en garantie donc il ne risque rien. Cela parait plein de bon sens à première vue………mais à première vue seulement. Le ministre des finances qu’était Sarkozy à l’époque (ou le candidat à la présidentielle) aurait dû se rendre compte de l’énorme piège et des conséquences désastreuses d’un tel système pour le prêteur et l’emprunteur. Tout le monde qui suit un tant soit peu le marché immobilier sait qu’il est cyclique. Alors tant que la valeur des biens augmente, tout va bien et c’est même l’euphorie. Mais quand la valeur de ces biens diminue, que se passe-t-il ? Les banques se retrouvent avec des crédits accordés supérieurs à la valeur du bien censé les garantir. Les propriétaires dont la valeur du bien est inférieure au crédit contracté ne veulent plus ou ne peuvent plus rembourser. Car ces crédits, soit dit en passant, sont consentis avec des taux supérieurs à la moyenne car ils sont considérés plus risqués. Alors on vend, souvent à perte des deux côtés, les prix continuent à chuter et la spirale infernale s’accélère et aboutit à la crise des subprimes. Les conséquences sont terribles pour tout le monde comme l’a montré la crise actuelle.
Alors au-delà de l’incroyable incompétence dans le domaine économique et financier de notre président, il y a aussi et surtout son modèle de pensée. Les causes de la crise dont il est censé nous sortir est justement cet ultralibéralisme économique qui constitue le fondement même de sa pensée (all right je sais qu’il ne pense pas beaucoup !). Dans quelle galère la France s’est-elle embarquée en élisant ce………..je vous laisse le choix de la sémantique.