vendredi 23 avril 2010 - par Voltaire

Qui pour rassembler le Centre ?

D’un côté, un Président de la République battant des records d’impopularité qui renoue avec la carte sécuritaire. De l’autre, un Parti Socialiste qui regarde de nouveau à gauche pour 2012, mettant fin au recentrage amorcé par Ségolène Royal. On pourrait ainsi croire la voie dégagée pour le centre dans le paysage politique français. Mais celui-ci est éclaté en de multiples chapelles. Étouffé par l’UMP d’un côté, affaibli par ses échecs électoraux de l’autre, il se retrouve incapable de saisir l’opportunité qui s’offre à lui. Ambitions personnelles, trahisons et intérêts divergents minent une famille politique dont l’électorat se sent actuellement orphelin mais qui demeure pourtant incontournable.

Paradoxalement, l’éclatement de la famille centriste actuel intervient alors que ses différentes composantes ont rarement été autant en accord sur le projet de société qu’elles défendent. Pour ne prendre que cet exemple d’actualité, aussi bien le Mouvement Démocrate que le Nouveau Centre ou l’Alliance Centriste proposent le même projet de réforme des retraites, basé sur un système « à points » similaire au modèle suédois. Et l’on retrouvera de telles similarités sur l’Europe, la politique fiscale, la maitrise des déficits publics, la réforme de la justice, l’autonomie des territoires ou même le développement durable par exemple. Ainsi, contrairement à l’ancienne UDF qui voyait se côtoyer des tenants d’un libéralisme économique avancés avec ceux d’un rôle de l’État beaucoup plus protecteur, les divergences actuelles qui séparent les centristes sont quasi exclusivement de l’ordre de la stratégie politique. Mais, peut-être en raison de ces divisions, ces différentes stratégies ont toutes échouées.
 
La galaxie centriste
Si l’on omet les radicaux de gauche, réduits à leur plus simple expression depuis l’avènement de François Mitterrand, trois stratégies principales ont été utilisées par les centristes ces dernières années :
- La fusion avec la droite. Réalisée en 2002, cela devait être le grand parti de la droite ET du centre, l’UMP. Huit ans après cette fusion qui avait vu le départ de la majorité des parlementaires UDF de l’époque vers l’UMP, il faut constater son échec : l’UMP est quasi-exclusivement gouvernée par des personnalités de droite, propose une politique de droite, et n’est plus considérée par l’électorat que comme un parti de droite. Aucun leader centriste n’a d’influence mesurable dans l’UMP, et les récentes élections intermédiaires ont démontré l’absence de réservoir de voix que constituait pour la droite un parti centriste, dont l’électorat ne se reconnaît pas dans ce parti et ses valeurs.
- L’alignement dans une semi-autonomie. Que l’on parle du Parti Radical, ayant le statut de « parti associé » à l’UMP depuis 2002, ou du Nouveau Centre, juridiquement autonome depuis sa création en 2007, le principe est le même : maintient d’une étiquette différente de celle du grand parti frère mais alignement systématique in fine sur sa politique, participation (à la mesure de leur influence) au gouvernement en échange d’une solidarité sans faille, absence de listes ou candidatures autonomes aux différentes élections. Là aussi, en raison de leur taille limitée et de leur absence de position autonome, ces partis n’ont pas d’influence réelle sur la politique définie par la majorité, et sont principalement perçus par l’électorat comme des appendices de l’UMP destinés à préserver les postes de quelques élus.
- La totale indépendance, et la création d’une « troisième voie ». C’est la solution qu’a tenté le Mouvement Démocrate, en misant à la fois sur une radicalisation de la droite et sur l’éclatement de la gauche et du Parti Socialiste. Sans doute l’option initialement la plus soutenue par l’électorat centriste, cette solution s’est avérée particulièrement ardue : en raison du système électoral français, la nécessité de trouver des alliés, couplée avec certaines erreurs tactiques, ont rapidement diminué les espoirs du MoDem d’incarner une voie alternative crédible. L’émergence inattendue d’Europe Ecologie, la réorganisation du Parti Socialiste, et l’apparition d’une opposition au sein même de l’UMP ont achevé de réduire l’espace politique nécessaire à l’émergence d’un MoDem indépendant suffisamment crédible.
Conscient du danger lié à cet éclatement et soucieux de préserver un positionnement plus indépendant, une quatrième voie a été proposée par Jean Arthuis et son Alliance Centriste. Autour d’un noyau de sénateurs et de quelques députés, ce projet a été conçu sur la base d’une appartenance plus critique à la majorité actuelle, et sur la présence éventuelle de listes ou candidatures autonomes de premier tour aux différentes élections. Cependant, il conserve un mécanisme d’alliance quasi-automatique avec la droite au second tour. C’est sur cette base que se profile une éventuelle fusion avec le Nouveau Centre, devenu après les élections régionales conscient de sa propre faiblesse ainsi que de celle de l’UMP dans une élection à deux tours. Le positionnement de cette fusion semble encore flou, dans la mesure où si une candidature du chef du Nouveau Centre est ouvertement discutée pour le premier tour de l’élection présidentielle, la participation au gouvernement actuel de ce parti ne semble pas remise en question, ni le vote par solidarité majoritaire des textes de lois proposés par le gouvernement, même en contradiction avec les valeurs « centristes » traditionnelles.
Néanmoins, profitant de l’affaiblissement du Président de la République et de l’apparition de divisions internes à l’UMP, les composantes centristes de l’actuelle majorité semblent vouloir profiter de cette opportunité pour se rapprocher, en appelant y compris au rassemblement des cadres du MoDem. La base des différentes composantes centristes souhaite en effet peser de façon plus importante sur les décisions politiques et reconquérir ainsi un électorat modéré en désarroi. Reste que si le moment semble effectivement bien choisi, deux obstacles se dressent devant cette volonté de rassemblement : quel leader pour le mener, et avec quelle autonomie par rapport à l’UMP, les deux éléments étant bien entendu liés.
 
Les leaders potentiels
Si l’on exclue d’emblée l’hypothèse Dominique de Villepin, qui bien qu’utilisant un vocabulaire inspiré de celui de François Bayrou en 2007 et invitant au rassemblement des déçus de Nicolas Sarkozy de la majorité, demeure néanmoins trop ancré dans la famille gaulliste, on peut considérer des personnalités des trois stratégies politiques précitées :
1. A l’UMP, les anciens centristes issus de l’UDF d’avant 2002 ne comptent plus vraiment de leaders crédibles. Les Jean-Pierre Raffarin, Pierre Méhaignerie ou Philippe Douste-Blazy semblent maintenant trop immergés et liés au destin de l’UMP pour que l’on imagine l’un d’entre-eux avoir la capacité de rassembler des centristes sur la base d’une réelle autonomie vis-à-vis de la politique du Président de la République, ce qui serait nécessairement perçu comme une menace par leur parti actuel.
2. Hervé Morin, l’actuel patron du Nouveau Centre, et éventuellement Jean-Louis Borloo, qui préside le Parti Radical et possède lui une côte de popularité favorable, semblent réfléchir sérieusement à une telle hypothèse, en envisageant de se présenter au premier tour de l’élection présidentielle. Mais comme le soulignait récemment le respecté centriste Jean-Louis Bourlanges, tous deux souffrent d’un inconvénient majeur : membres du gouvernement actuel, ils en ont défendus toutes les décisions, et se retrouvent donc mal placés pour incarner une autonomie nouvelle, même située dans la majorité. Or, une telle autonomie, semble être la condition minimale pour réussir une fusion des différentes composantes centristes qui désirent relever un peu la tête, faute de quoi l’opération apparaitrait comme téléguidée par l’Elysée et peu susceptible de convaincre.
3. François Bayrou, le président du MoDem, possède l’avantage d’une réelle reconnaissance dans l’opinion publique et incarne un projet indépendant déjà construit. Mais sa longue quête présidentielle et ses prises de position très tranchées font de lui à l’heure actuelle un épouvantail vis-à-vis des centristes de la majorité, et non l’homme d’un consensus acceptable.
Enfin, le leader de l’Alliance Centriste Jean Arthuis se situe sans doute dans le positionnement le plus consensuel, mais ne semble pas disposer des forces ni de l’aura nécessaire pour s’imposer à la tête d’une fusion infiniment délicate.
Reste une dernière possibilité : Faute de l’émergence de personnalités nouvelles et charismatiques ces dernières années dans la famille centriste, on peut envisager l’hypothèse d’un responsable respecté par l’ensemble des courants et responsables centristes, mais ayant été suffisamment en retrait des querelles politiques récentes pour être en capacité de rassembler. Suivant ces critères, deux possibilités seulement semblent crédibles :
- François Léotard. Ancien président de l’UDF, issue de sa branche libérale, il s’est progressivement distancé de la politique au point de prendre sa « retraite » en 2001 mais conserve une réputation solide auprès de nombreux centristes. Autre élément appréciable, il son livre réquisitoire écrit en 2008 contre Nicolas Sarkozy, « Ça va mal finir », qu’il avait pourtant soutenu en 2007. Néanmoins, ses ennuis divers à la fin des années 90 semblent l’avoir définitivement convaincu de se retirer de la politique.
- Bernard Bosson. Moins connu du grand public, il fut néanmoins une figure très importante de l’UDF tendance démocratie sociale et n’a que 62 ans. Son retrait de la vie publique ne date que de 2007, lorsqu’il décida de passer la main à son premier adjoint pour sa mairie d’Annecy et fut battu par un candidat soutenu par l’UMP aux législatives qui suivirent l’élection de Nicolas Sarkozy. Bien que soutien du Nouveau Centre à sa création, il n’en a pas moins conservé des relations cordiales avec l’ensemble des responsables centristes de toutes tendances et toujours défendu une position très autonome du centre. Son combat en faveur de l’environnement contre les élus UMP de la région pour défendre le lac d’Annecy, sa défense de la Municipalité d’Annecy contre les ambitions de l’UMP, mais aussi son soutien à Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle en font un trait d’union possible entre les différentes chapelles centristes. Cependant, il n’a jusqu’ici jamais exprimé le souhait de revenir à la vie publique depuis son départ.
 
On le voit, s’il existe certainement une attente de l’électorat modéré pour une offre politique alternative et progressiste entre une UMP sarkozyste et une gauche assez radicale, les divisions de la famille centriste (ou démocrate) la pénalise considérablement. Cette évidence est certainement à l’origine des tentatives de rapprochement esquissées entre certaines de ses composantes, mais l’absence de leader consensuel rend ces efforts compliqués. Néanmoins, le paysage politique a horreur du vide : s’il ne reste que peu de temps pour voir une fusion des différentes composantes centristes aboutir d’ici la prochaine élection présidentielle, il y a fort à parier que celles-ci devraient trouver plus facilement un accord après 2012 dans un contexte politique clarifié. Trouver d’ici là une personnalité capable de réaliser ce rassemblement sera un pas en avant déterminant dans ce processus.


31 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 23 avril 2010 11:08

    c’est mal barré pour renouveler le centre , les deux que tu proposes sont pas des perdreaux de la dernière couvée , je sais bien qu’on va nous repousser l’âge de la retraite , mais pour incarner un quelconque espoir , faudrait voir à renouveler le cheptel !
    sutout que le premier est un politicard plombé par la construction d’un mur avec les deniers publics .....


    • LE CHAT LE CHAT 23 avril 2010 11:12

      en gros , il faudrait aux centristes trouver un Nick Clegg à la française , sinon on tirera la cariole du centre avec un cheval mort comme disent les britishs !


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 11:20

      Je pense qu’à l’heure actuelle, un candidat à la présidentielle aurait du mal à rassembler d’ici 2012. Je ne vois pas vraiment de « Nick Clegg » français pour le moment : pour le centre, 2012 est assez mal entamé. En dehors de François Bayrou, qui se représentera, mais sans doute un peu en marge des partis, il n’y a pas vraiment de personnalité affirmée.
      A mon avis, le « centre » aurait intérêt à jouer plutôt 2017, où tout sera de nouveau ouvert, et qui laisse du temps pour se reconstruire et faire émerger un nouveau leader (je ne prends pas en compte Bayrou qui est un cas un peu à part, difficile à apprécier pour le moment). Pour le présent, c’est plutôt une personnalité consensuelle qui serait nécessaire, pour recoller les morceaux et de nouveau proposer une offre lisible aux électeurs.


  • Hubert 23 avril 2010 11:40

    Pourquoi cet article n’évoque-t’il - je ne dis pas porter, mais au moins évoquer - une candidature de Corinne Lepage ?
    Elle a la notoriété, l’expérience (ministre, député, président de parti), un réseau qui s’étend vers la droite et la gauche mais bien entgendu avant tout au Centre, et une vision.


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 11:48

      Cet article n’est pas destiné à discuter des candidats « centristes » potentiels en 2012, mais des personnalités et du contexte en relation avec un rassemblement du centre.
      A l’heure actuelle, Mme Lepage a surtout évoqué son ralliement possible à Europe Ecologie, qui ne s’inscrit pas vraiment dans la famille centriste.
      Néanmoins, vous avez raison de signaler qu’en cas d’abandon de cette hypothèse, Mme Lepage pourrait jouer un rôle dans une « union » centrale, surtout après 2012 d’ailleurs.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 23 avril 2010 17:04

      Dams ce cas, ne pas oublier Alain Madelin, Sabine Herold et toute la famille liberale


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 17:17

      @eleusis

      La famille centriste actuelle ne se retrouverait sans doute pas sur les mêmes lignes économiques que les libéraux, qui rendraient un rassemblement nettement plus compliqué. Surtout en tenant compte de la récente crise économique, la philosophie centriste s’est clairement tournée vers un contrôle plus strict des organismes financiers (par exemple en demandant la séparation entre banques d’affaires et banques de détail) et un contrôle plus affirmé sur l’économie.
      Comme je l’indique dans cet article, les divergences actuelles chez les centristes sont principalement d’ordre stratégique et non idéologique, mais la rupture avec le libéralisme économique autrefois défendu par Alain Madelin semble acté.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 23 avril 2010 20:46

      Bonsoir Voltaire et merci de votre feedback
      vous dites

      La famille centriste actuelle ne se retrouverait sans doute pas sur les mêmes lignes économiques que les libéraux,
      ==> dans ce cas pourquoi le Modem vote comme l’ELDR et les liberaux à Bruxelles ?
      Surtout en tenant compte de la récente crise économique, la philosophie centriste s’est clairement tournée vers un contrôle plus strict des organismes financiers (par exemple en demandant la séparation entre banques d’affaires et banques de détail)
      ==> La denonciation de la fin du Glass Steagall Act fait typiquement partie du discours d’Alternative Libérale, regardez donc http://www.youtube.com/watch?v=FUJRGeAdtLE
       la rupture avec le libéralisme économique autrefois défendu par Alain Madelin semble acté.
      ==> ActéE (?) Pourtant l’electorat centriste dit le contraire, il rejette l’autoritarisme sarkozyste, l’ultra interventionnisme économique ET sociétal, l’explosion de la dette publique et les menaces sur les droits individuels.


    • resistance 25 avril 2010 01:06

      Je ne suis pas sûre qu’elle ait la carrure d’une présidentiable !

      Et puis elle a scandalisé beaucoup de membres du Modem !

    • resistance 25 avril 2010 01:12

      A Eleusis :

      Je ne savais pas qu’Alain Madelin était centriste ! Première nouvelle...
      Quant aux libéraux, je pense que ce mot ne représente pas dans les autres pays européens la même chose qu’en France.

    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 26 avril 2010 10:49

      Madelin a ete longtemps membre de l’UDF, comme Leotard, Longuet, Gilles de Robien, Raffarin , Vasseur, Bussereau, Jean Arthuis, d’Aubert ou ... Francois Bayrou, ou avant de creer democratie liberale avec Claude Goasguen (deputé UMP de Paris) , Francois Goulard (Villepiniste), Francois d’Aubert ou Herve Mariton (villepiniste)

      Si le centre est bien l’espace politique de democratie liberale ou democratie chretienne, a mi chemin entre les partis conservateur type UMP et les partis socio democrates type PS, alors les partis liberaux sont bien centristes.


  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 23 avril 2010 12:17

    Après huit ans de ploutocratie UMP les électeurs du centre ont clairement basculé dans l’opposition. Ils ne se retrouvent pas dans le Nouveau Centre, considérant qu’il est un parti collaborationniste, et ignorent l’existence même du très confidentiel Parti radical de Borloo.

     D’où les succès actuels des écologistes et le boulevard qui s’ouvre au centre pour les De Villepin, Strauss-Kahn.


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 14:20

      Je partage largement votre avis sur l’opinion actuel de l’électorat centriste : à présent, ils sont majoritairement dans l’opposition, ce qui obère d’ailleurs largement les chances de réélection du président de la république. A trop avoir voulu rouler les centristes dans la farine pour les faire frire, il s’est privé d’un allié indispensable, et je doute qu’il puisse le récupérer faciliement d’ici 2012.
      Selon toute probabilité (et à moins d’une résurgence de François Bayrou), le vote centriste sera réparti en 2012 entre plusieurs candidats et l’abstention au premier tour, et se reportera majoritairement à gauche en cas de duel PS-Sarkozy au second tour.
      L’enjeu est donc probablement de savoir si ces centristes sauront se retrouver pour peser après 2012.


    • resistance 25 avril 2010 02:16

      D’accord avec votre premier paragraphe.

      Mais en ce qui concerne les succès futurs de de Villepin et même de Strauss-Kahn, là excusez-moi, mais je suis beaucoup plus sceptique ! Comme premier ministre, D. de Villepin avait-il fait des merveilles ? Quant à D. Strauss-Kahn, il est un très bon économiste, sans doute, mais cela suffit-il pour être un homme d’Etat ?

  • thomthom 23 avril 2010 13:53

    et Corine Lepage ? Certes, elle a quitté le modem, a une couleur nettement plus verte que les autres, mais elle est clairement centriste et brillante....


    • Imhotep Imhotep 23 avril 2010 16:34

      Corinne Lepage a trahi ses engagements croyant faire son beurre avec EE. Elle va disparaître de la scène politique. sans le MoDem elle n’aurait jamais été élue et ne représente en son nom 1 ou 2 % de l’électorat. Elle n’a intéressé que lorsqu’elle tapait sur Bayrou et le MoDem. Maintenant elle va aller retrouver le puits noir d’où le MoDem l’avait sortie. Elle a une certaine audience médiatique et des fans parmi les personnes politisées, mais pour le reste elle ne représente rien (ah si 1 %).



      Je prédis un effondrement d’EE phagocyté par les verts (c’est déjà le cas financièrement) en partie à cause des dissensions internes qui vont ressurgir, qui eux vont se fondre dans une mouvance gauchiste s’épaulant mutuellement avec le PS. Le n° 2 des Verts vient directement de l’extrême gauche et cela se sent dans leur façon de raisonner.

      Je vois donc bien Bayrou remonter peu à peu la pente. Les centristes du gouvernement vont se trouver dans une situation épouvantable. Ils vont taper sur le pouvoir évitant d’atteindre Sarko ou alors essayant de l’atteindre, mais n’en tireront aucun bénéfice. leurs flèches useront le pouvoir mais seront mauvaises pour eux. Il seront ainsi les doubles traitres qui en plus votent avec le pouvoir. En revanche peu à peu ils vont démontrer que leur voie n’était pas la bonne et donc que celle de Bayrou l’était, démonstration par la preuve et le fait, et ils vont utiliser les arguments de Bayrou de 2007 (retraite à points, déficits) ce qui donnera cette fois-ci raison aux arguments de Bayrou. En réalité les groupuscules centristes vont avoir ce double effet de donner raison à Bayrou pour son positionnement et raison à ses idées. Ce travail aura un effet bénéfique qui paraît impossible mais auquel je pense qu’il arrivera au MoDem. Comme le ciel électoral va se dégager : la droite plus à droite, la gauche plus à gauche. Et du magma au milieu il n’y a qu’un seul crédible c’est Bayrou. On va assister à Moïse traversant la mer morte. Les eaux vont s’élever à gauche et plus à gauche encore, et à droite et plus à droite encore lui laissant le passage. Si de plus les libdems l’emportaient, ils pourraient venir apporter leur soutien au Modem et leur aura. Le LiDem est dans le même groupe que le MoDem au parlement européen. Le LibDem a toujours participé aux manifestations du Modem quand il y avait une participation étrangère.

      On verre, je ne suis pas devin, mais je crois fort que le nouveau contexte politique, contrairement à ce qu’il paraît est en train de préparer un terrain favorable à Bayrou et cela d’autant lus facilement qu’on le croit mort. ET enfin la situation économique et du chômage et des finances sera telle qu’il est possible que les Français se disent qu’on y arrivera pas tout seul et qu’il faudra bien que tout le monde relève les manches ensemble et dans ce cas de figure il n’y en a qu’un seul qui le propose et c’est Bayrou.


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 17:00

      @thomthom
      J’ai répondu plus haut à propos de Mme Lepage ; A l’heure actuelle, elle se situe dans un rapprochement avec Europe Ecologie et non avec le centre.

      @imothep
      François Bayrou n’est pas en position de rassembler les centristes actuellement (s’il était très haut dans les sondages ce serait différent). En fonction des résultats, après 2012, il faudra voir. Mais la situation lui est moins favorable qu’en 2007 : outre qu’il n’a plus de parti crédible derrière lui, il a vu son espace électoral diminuer avec la présence de de Villepin et d’Europe Ecologie (surtout si c’est Eva Joly). Certes, c’est un formidable candidat, mais quand on est en dehors des partis principaux, il faut aussi des circonstances très favorables pour percer. A mon avis, les cartes seront plus favorables en 2017 pour le centre, surtout si l’UMP a subit une défaite en 2012.


    • Imhotep Imhotep 23 avril 2010 17:40

      Dans les derniers sondages il est beaucoup plus haut que ce qu’il n’était parti en 2007. Il est loin devant tous les autres leaders du centre et loin devant Duflot. Quant à Eva Joly elle n’est pas Française. Il faudrait qu’elle acquiert la nationalité française et de plus elle vit à l’étranger. Conseillère de son gouvernement. Etre aimée pour une position de justice, mais image sans aucune campagne qui sera bien écornée par son association avec Bové, par les dissensions qui vont croître à EE et il faut un parti derrière soi. EE n’est pas un parti et les verts ne soutiendront pas Eva Joly.


      Dans le dernier sondage de Paris Match Bayrou est 29é à 45 % (et ce après la déculottée des régionales) on fait pire pour quelqu’un qui serait définitivement grillé alors que Cohn Bendit, brillant vainqueur n’est qu’à 49 % (juste 4 points de mieux) et Duflot à 39 (6 points de moins malgré un environnement favorable) !

    • Hubert 23 avril 2010 18:16

      @ Imhotep
      Cela m’amuse beaucoup que vous cassiez du Lepage comme à votre habitude et qu’à l’appui de cela vous mentionniez un sondage Ifop où Bayrou est à 45 % alors que selon le même institut Lepage est à 50 % http://www.ifop.com/media/poll/1116-1-study_file.pdf

       smiley

      @Voltaire
      D’accord avec vous l’étape de 2012 semble grillée et il faut travailler sur 2017. C’est bien en ce sens que je mentionnais Lepage comme ayant un rôle à jouer dans le rassemblement du Centre


    • Voltaire Voltaire 23 avril 2010 18:40

      @ imothep
      Eva Loly a la double nationalité française et norvégienne (sans cela elle n’aurait sans doute pas été juge), et n’est bien sûr plus conseillère du gouvernement norvégien depuis son élection au parlement européen. En ce qui concerne sa candidature en revanche, bien sûr cela serait compliqué avec les Verts...

      @Hubert
      Nous sommes d’accord, même si l’aller-retour vers EE de C. Lepage risque de compliquer un peu son retour chez les centristes ; mais pourquoi pas après-tout... Mais ce sera pour après 2012 je pense.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 23 avril 2010 22:23

      Zut, javais oublié l’orange mécanique. Essayons d’être objectif.

      Même si Bayrou s’est ramassé des baffes électorales magistrales depuis 2007 il reste un candidat crédible pour une partie de l’opinion publique (surtout face à Sarkozy et le Nouveau Centre). En théorie, et selon la jurisprudence de la dynamique qui l’a porté à 19% aux dernières présidentielles, il peut tout à fait conserver l’espoir d’être présent au second tour en 2012.
      Vu l’effondrement de la cote de popularité de l’usurpateur à talonnettes un match « Bayrou-candidat de gauche » n’est pas impossible. Pas évident, mais pas interdit.

      Quoi qu’il en soit, la campagne présidentielle a débuté pour tout le monde.


    • Imhotep Imhotep 24 avril 2010 07:49

      Par Hubert (xxx.xxx.xxx.66) 23 avril 18:16

      @ Imhotep
      Cela m’amuse beaucoup que vous cassiez du Lepage comme à votre habitude et qu’à l’appui de cela vous mentionniez un sondage Ifop où Bayrou est à 45 % alors que selon le même institut Lepage est à 50 % 
      http://www.ifop.com/media/poll/1116-1-study_file.pdf

       

      @Voltaire
      D’accord avec vous l’étape de 2012 semble grillée et il faut travailler sur 2017. C’est bien en ce sens que je mentionnais Lepage comme ayant un rôle à jouer dans le rassemblement du Centre


      Pour le coup vous êtes d’une mauvaise foi extraordinaire.


      Votre sondage est un sondage fait par Cap 21 avec Corinne Lepage seule. Ensuite le résulltat de ce sondage est mêlé à celui de Paris Match. En aucun cas Corinne Lepage n’est dans le sondage de Paris Match. Et si elle y avait été j’en aurais parlé.


      Votre document est pour ce qui concerne la comparaison de divers leaders un montage de Cap 21 assez honteusement malhonnête associant un sondage unique vis-à-vis de l’image de Corinne Lepage, toute seule et non confrontée aux autres comme dans celui de Paris-Match. Honte à vous. Ensiute qui a payé ce sondage ? Cap 21 ! ceci veut dire que Lepage qui considère que Bayrou ne pense qu’aux présidentielles, fait faire un sondage qui n’apporte rien à Cap 21 payé avec l’argent des adhérents de Cap 21 ! Qu’ont ils à faire actuellement de savoir si Lepage aune bonne image ?


      Enfin Corinne Lepage est venu écrire ici sur Agoravox un article, mis en une. Ici pourtant les lecteurs sont politisés et plutôt écolo. Si elle était si appréciée, si connue, si ceci ou cela son score aurait dû être explosif. Elle n’a intéressé qu’assez médiocrement les lecteurs (il suffit d’aller voir dans le palmarès où elle navigue bien en dessous de la moyenne haute bien que son article ait été en une beaucoup plus de temps que d’autres articles, en fait 3 jours, deux jours plus un dimanche, quand cela m’est arrivé une fois j’ai fait un score de 20 000 elle elle plafonne à 1 500 !). Son nom n’attire pas les foules. 


      Lepage ne fera rien en 2017 car d’ici l elle sera complètement coulée. Pour rassembler le centre il faudra éviter les trajectoires : Gouvernement RPR, candidate élue une seule fois grâce au MoDem car ni seule (même ministre) ni avec Cap 21 elle n’a rien fait, son soutien à EE en Alsace n’a rien apporté puisque là où soit disant EE pouvait gagner cela a été la catastrophe puisque l’UMP a fait un score magistral d’où son soutien contre performant, et cherche une place à EE qui est à gauche et avec les Verts à gauche de la gauche. Sa trahison, si elle lui apporte quelques soutiens du côté de la gauche lui retire celui de bon nombre du centre. Elle ne vaut que quelques pour cent et ne fera jamais rien, y compris avec son score de bonne opinion dans un sondage commandé par Cap 21. Delanoë, Kouchner sont les plus hauts dans les sondages, jamais ils ne seront présidents. On peut avoir 50 % de bonne opinion et 3 % de vote et 45 % de bonne opinion et 20 % de vote. Avoir une bonne opinion ne rend pas crédible pour l’élection.


      PS : évitez d’accuser quelqu’un pour des données privées connues du seul cap 21 et non diffusées dans le public et non publiées dans Paris Match, donc inconnues de celui que vous accusez, tout comme évitez de faire croire que c’est publié par Paris Match c’est tout simplement indigne et mensonger.


    • Hubert 24 avril 2010 10:20

      @Imhotep
      Il faut aller prendre votre tisane ...

      Vous ne savez pas comment les sondages fonctionnent.
      l’Ifop fait un sondage, il a deux clients Paris Match et Corinne Lepage qui est donc inclue dans le panel
      l’Ifop fait alors son sondage selon le même échantillon et le même questionnaire. Les résultats sont donc parfaitement comparables.
      Quant à parler de manipulation, contrôlez vous


    • Hubert 12 mai 2010 23:40

      Pour Imphotep qui n’aura plus de mauvaises questions à se poser puisque Corinne Lepage est maintaennt dans le baromètre Ifop

      http://www.ifop.com/media/poll/1153-1-study_file.pdf

      A une très bonne place, la meilleure des personnalités centristes et/ou écologistes d’opposition.


  • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 23 avril 2010 17:07

    En attendant, les partis centristes qui reussissent en Europe, comme les LibDem ou le FDP, assument leur liberalisme jusqu a l’avoir dans leur nom, a l’instar d’Alternative Liberale, le parti pris de la liberté.

    Apres les annees dirigistes et ultra etatistes UMP, le retour du liberalisme en France sera le moyen de federer les electeurs centristes.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 23 avril 2010 22:31

      Le problème du néolibéralisme, en France et ailleurs, c’est que Bernard Madoff est en prison jusqu’en l’an 2135.

      Sinon il reste Alain Madelin ou Jérôme Kerviel. Des valeurs sûres.


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 26 avril 2010 13:08

      Malgré le scandale du Credit Lyonnais, l’effrondrement du mur de Berlin, les delits d’initié Pechiney Triangle, les fausses factures, la guerre du Golfe, l’ultra enrichissement de Pinault ou Bollore et le chomage en France, les anti liberaux sont au pouvoir. Pourquoi ?


  • asterix asterix 23 avril 2010 19:44

    Juste après son élection, Sarko a dit à la presse : démolissez Bayrou, le reste je m’en charge. Fidèle, la presse a fait ce qu’on lui a demandé.


  • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 23 avril 2010 20:50

    Pourquoi ne pas évoquer Hervé Mariton, Hervé de Charette , des personnalités connues et crédibles.


  • apopi apopi 24 avril 2010 00:48

    Faudrait peut-être arrêter de nous bassiner avec le centre, et je reste poli.
    Le centre n’est que le ventre mou de l’UMPS, vivement un bon coup de Kartcher pour nous débarrasser définitivement de tous ces parasites !


  • resistance 25 avril 2010 02:03

    Si je comprends bien votre article, François Bayrou a eu raison trop tôt ! Les anciens centristes se mordent maintenant les doigts d’avoir suivi servilement Nicolas Sarkozy, dont les choix politiques n’ont satisfait ni à l’exigence de justice, ni à celle de la liberté de tous les citoyens, ni au bien commun, et d’avoir ainsi compromis leurs propres chances en 2012. Auront-ils l’intelligence, l’honnêteté et l’humilité de reconnaître leur erreur ? Sait-on jamais ? Il ne faut pas désespérer des hommes !


     Quant aux chances de François Bayrou pour 2012... Il serait dangereux de se prononcer trop vite. Il faut reconnaître qu’étant donné la loi électorale française sa marge de manoeuvre était très étroite ! Il lui fallait tenter d’avoir des élus sans accepter de se compromettre. Mis à part cela, oui il a commis des erreurs, et certains de ceux (et de celles !) qui l’entourent(aient) en ont commis aussi (autoritarisme et parfois démagogie). Mais des erreurs qui n’en commet pas ? Et est-il impossible de se relever après avoir commis des erreurs ? Qui dit qu’au moment de la prochaine Présidentielle la supériorité évidente de sa réflexion par rapport à celle de ses concurrents ne convaincra pas ? Il faut seulement que lui accepte d’entendre ceux qui le soutiennent, et que ceux-ci acceptent de mouiller leur chemise... 

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