lundi 13 mars 2017 - par PRCF

Réponse à quelques critiques d’extrême gauche sur la fascisation de la France

Une partie de l’, y compris se réclamant du marxisme-léninisme, nie la fascisation avancée que connaît la France, contre laquelle le PRCF alerte depuis des années. Il nous semble utile dans la période politique cruciale actuelle (où les mêmes groupes reprochent au PRCF son soutien critique à la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, critique qui procède selon nous de la même erreur, qui ne saisit pas la réalité des rapports de classes du moment), de revenir sur le fond de la question de la fascisation.

Une crise mondiale du capitalisme d’une intensité et d’une étendue considérables

Le risque fasciste s’apprécie d’abord à l’aune des rapports de production. En période relativement faste, si le rapport de forces n’est pas trop défavorable à la classe ouvrière, la bourgeoisie se montre plus encline à accorder quelques concessions pour contenir la colère du peuple dans des bornes raisonnables, elle n’a pas forcément besoin de dictature ouverte. Aujourd’hui, toute une série de facteurs objectifs milite pour que les capitalistes refusent le « grain à moudre » qui huile les rouages du système en favorisant les réformistes et évitant un recours trop manifeste à la violence la plus directe, toujours coûteux et difficilement contrôlable à terme. Le capitalisme connaît une crise systémique d’une ampleur jamais vue depuis celle de 1929, qui précéda de peu l’accession au pouvoir des nazis. La manne constituée par le pillage par le grand capital de l’économie des anciens pays socialistes (qui conduisit à la remondialisation du capitalisme) permit une rémission à la maladie incurable du système, la baisse tendancielle du taux de profit ; cette rémission a pris fin. Les contradictions inter-impérialistes s’exaspèrent, les menaces sur la paix mondiale s’accumulent. Le pillage des ressources naturelles de la planète constitue une autre manne pour les capitalistes dont la surexploitation aggrave à terme la tendance à la baisse du taux de profit : la crise écologique majeure qui commence à s’abattre sur la planète décuple les contradictions. Tout cela crée des conditions objectives favorables à l’émergence du fascisme. Ajoutons que, contrairement à ce qu’une certaine vision de l’histoire veut faire croire, le fascisme se nourrit beaucoup plus de la contre-révolution (souvent avec un certain décalage temporel, comme en Allemagne entre l’écrasement sanglant de la révolution spartakiste et la prise de pouvoir nazie) que de la révolution dont il serait un contrecoup. De ce point de vue, la situation est encore pire aujourd’hui que dans les années 1930, où l’existence et le développement rapide de l’URSS donnèrent un point d’appui considérable au moment ouvrier ; ils permirent ensuite de vaincre, au prix de sacrifices immenses pour le peuple soviétique et les communistes du monde entier, notamment, le fascisme dans la plus grande partie de l’Europe.

Ces éléments objectifs, auxquels s’ajoutent le putsch fasciste ukrainien de 2014 et une progression générale des forces d’extrême droite dans toute l’Europe de l’Est, nous semblent peser autrement lourd dans la balance de l’analyse des risques fascistes en France que l’observation qu’on ne torture ni n’exécute de manière courante les militants progressistes. Faudra-t-il attendre d’en arriver là pour que certains communistes plus soucieux d’afficher des positions qu’ils croient révolutionnaires que d’analyser de façon marxiste la société daignent en appeler à un sursaut antifasciste ?

L’accélération récente du processus de fascisation en France

De fait, il serait erroné de prétendre que la France serait aujourd’hui un État fasciste (ce que le PRCF n’a jamais affirmé). Mais les signes de fascisation s’amoncellent : le viol du NON populaire français – et néerlandais – par l’adoption du traité de Lisbonne par la ploutocratie européenne, il y a moins de dix ans, constitua l’une des plus graves négations de la démocratie bourgeoise ; la saignée effroyable imposée depuis à la Grèce (rappelons-nous les propos de Juncker : « il ne peut y avoir de démocratie contre les traités européens »), avec une chute de PIB digne d’un état de guerre, fut un autre putsch « légal » perpétré par l’U.E..

En France, faut-il rappeler que, sans encore les torturer, la police et la justice de classe poursuivent de plus en plus violemment et systématiquement, avec les prétextes les plus grotesques (comme ce syndicaliste inculpé pour un jet de confettis), des centaines de militants pour leur seule activité contestataire ? Faut-il rappeler l’état d’urgence permanent, l’usage du 49.3 généralisé par le trio Hollande-Valls-Macron pour imposer sans délai son avalanche de cadeaux énormes au patronat ? Faut-il rappeler Rémi Fraisse, militant écologiste non violent abattu par les forces de l’ « ordre » bourgeois, les dizaines de manifestants anti-loi travail blessés, les conséquences de la politique dite « anti-terroriste » ? Tout cela ne fait certes pas encore de la France un État fasciste, mais impose de noter une fascisation qui s’est accélérée avec le quinquennat d’Hollande, notamment depuis les attentats de 2015 et les luttes de classes contre la loi travail. Le pouvoir peut de moins en moins imposer les volontés du grand capital sans recours à la violence et à la négation de l’État de droit.

Vers un « fascisme de basse intensité » ?

De même que les formes de l’exploitation capitaliste se sont modifiées au gré des évolutions du procès de production, les formes de fascisme d’aujourd’hui et celles que nous espérons pouvoir éviter demain ne reproduiront pas nécessairement les anciennes. La « révolution conservatrice » de Reagan et Thatcher, farouches soutiens du fasciste chilien avéré Pinochet, nous semble relever d’un « fascisme de basse intensité », moins violent que celui de Mussolini ou Hitler, mais s’inscrivant aussi dans la dictature résolue du grand capital financier, avec une répression anti-ouvrière poussée jusqu’à l’intervention armée dès que « nécessaire » et un arsenal législatif rendant extrêmement difficile tout exercice des droits syndicaux les plus élémentaires. Le slogan exterministe plutôt morts que rouges typique de la contre-offensive « néolibérale » qui allait triompher dans les années 1980, écho du vive la mort des franquistes, ne relève-t-il pas du fascisme ? S’il est trop tôt pour prédire les développements de la mandature de Trump aux Etats-Unis, son commencement montre déjà qu’elle s’inscrit au moins dans un fascisme de basse intensité (dans les formes d’outre-Atlantique, forcément différentes de celles auxquelles les fascismes européens nous ont accoutumés), avec les attaques frontales contre les droits des femmes, des immigrés, l’apologie de la torture, le soutien inconditionnel à la politique d’extrême droite d’Israël, la remise en cause immédiate de mesurettes sociales fondamentalement inoffensives pour le grand capital, montrant que ce dernier, dont Trump est un représentant direct, ne veut plus céder même des miettes.

En ce début 2017, la France (et pas seulement elle) se trouve à deux doigts d’un fascisme de basse intensité. Mais si les forces progressistes ne réagissent pas suffisamment, et ignorent le danger, un fascisme « dur » pourrait même nous concerner dans un avenir proche.

Empêcher la prise en étau des travailleurs entre plusieurs formes concurrentes de fascisme

Contrairement à ce qu’affirment certains révolutionnaires de salon, la caractérisation du Front National (ou plutôt du parti d’extrême droite qui usurpe ce nom qu’adopta un mouvement de résistance à l’occupation nazie) comme parti fasciste et l’avertissement que la France se trouve d’ores et déjà dans un processus de fascisation ne signifie pas appeler à rabattre les électeurs, même tactiquement, sur tout autre candidat du capital dans un duel à l’élection présidentielle. Et ce pour une raison fondamentale : la candidature de Le Pen n’est malheureusement pas la seule fasciste ou fascisante. Initiative Communiste a déjà caractérisé la candidature de Fillon comme néo-thatchérienne et néo-vichyste, celle de Macron comme néo-fasciste libérale-libertaire. C’est bien l’un des aspects les plus préoccupants de la situation actuelle (et ce au-delà des échéances électorales) : plusieurs formes d’extrême droite concurrentes occupent une place importante dans le paysage politique, leurs visages variés cherchent à ratisser large en se partageant le travail et les « clientèles », en désorientant les masses populaires pour les prendre en étau.

On pourrait ajouter, au niveau mondial (concernant également la France), les différentes facettes « religieuses » (les religions ne constituent bien sûr que des prétextes à une dictature de classe) de l’extrême droite : la politique d’Israël constitue un fascisme colonial mené sous le prétexte de la religion juive, celle de Trump ou de plusieurs pays de l’Est européen relève du fascisme (au moins de basse intensité) sous couvert du christianisme, tandis que l’Arabie Saoudite, la Turquie, Daech ou Al Qaida mènent une politique fasciste se réclamant de l’Islam. Imposer une politique fascisante ou fasciste au nom de la lutte contre un autre fascisme, ce en quoi consiste de plus en plus la prétendue lutte contre le terrorisme, voilà qui constitue l’un des programmes les plus robustes pour assurer la domination du grand capital. Si l’on ajoute la grande criminalité (liée notamment au trafic de drogue) qui agit comme un État parallèle qui sème une véritable terreur fasciste, comme on l’observe par exemple au Mexique, mais aussi, de façon atténuée, dans certains quartiers lumpen-prolétarisés dans un grand nombre de pays impérialistes, France incluse, on voit que la bourgeoisie ne manque pas de « solutions » pour maintenir sa domination par la violation de sa propre légalité et l’ultra-violence anti-ouvrière.

Tactique électorale, patriotisme progressiste et alliances de classes

En toile de fond de ces perspectives inquiétantes, mais pas irrésistibles, se trouve la destruction des États-Nations, cadres naturels de la démocratie bourgeoise (même s’ils peuvent évidemment aussi abriter des dictatures ouvertes) et cadres les plus favorables à la lutte de la classe laborieuse, pour laisser place au chaos total (comme on l’observe dans une partie du proche Orient et de l’Afrique) ou à un monstre comme l’Union Européenne, bloc impérialiste très instable.

Dans ces conditions, comme dans l’Europe des années 1930, une alliance de classes progressiste, autour de la classe ouvrière et menée par elle, s’impose pour un sursaut du peuple de France évitant les différentes formes de désintégration nationale et de terreur fasciste qui le menace. La nécessaire lutte contre l’opportunisme, dominant dans le mouvement ouvrier, ne doit pas signifier la préconisation du solo funèbre de la classe ouvrière, bien au contraire. Dans le contexte actuel de faiblesse et de fragmentation du mouvement ouvrier français, c’est le sens du soutien critique apporté par le PRCF à la candidature de Jean-Luc Mélenchon (qui n’exclut pas l’action commune avec des communistes ou progressistes ayant une autre position en matière de tactique électorale). Certes, il s’agit d’un réformiste, mais au sens vrai du terme (c’est-à-dire favorable à des réformes progressistes), mais contrairement au PS ou à la direction du PCF/PGE, il ne ment pas éhontément sur sa couleur politique (son mouvement, le Parti de Gauche, est effectivement de gauche, contrairement à Valls-Hollande-Hamon), sa trajectoire politique depuis une douzaine d’années va globalement dans un sens positif, ce qui n’est pas rien dans une période de droitisation généralisée de l’ensemble de l’échiquier politique, et surtout il s’agit d’un candidat qui représente, quoiqu’avec de lourdes inconséquences, le peuple de France, en refusant la destruction de sa langue et de sa culture, sa dissolution totale dans l’Union Européenne (et ce sans verser ni dans le chauvinisme ni dans le communautarisme), le déclassement total de ses travailleurs et la destruction de son environnement au profit de l’explosion du parasitisme financier. Cela ne fait nullement du citoyen Mélenchon un communiste et ne saurait donc en rien justifier l’effacement du mouvement communiste dans la France insoumise, mais cela constitue une base objective de discussion et d’appui pour une alliance de classes progressiste, populaire et patriotique nécessaire pour écarter le danger fasciste.

Signalons enfin que la comparaison de J.-L. Mélenchon et sa mouvance avec Syriza ne tient pas, quels que puissent être les parallèles entre le programme de ce mouvement opportuniste européiste d’avant sa prise de pouvoir et celui de la France insoumise : ce serait ignorer que la Grèce a toujours disposé d’un Parti Communiste digne de ce nom, disposant d’une implantation ouvrière et populaire, et que la coalition Syriza s’est constituée à partir d’anciens dissidents de droite du KKE afin de mettre en avant une prétendue alternative de gauche autre que celle des communistes à la politique d’ultra-austérité menée par l’alternance trop usée entre la droite officielle et les « socialistes » du PASOK. En France, le Parti Communiste n’existe provisoirement plus en tant que parti révolutionnaire reconnu par la classe ouvrière, malgré les auto-proclamations de petits groupes (dont le PRCF ne nie pas la sincérité de l’engagement communiste des militants de base) prenant leurs désirs pour des réalités et accompagnant la décomposition politique ambiante. Le PCF/PGE, même s’il comporte lui aussi encore un certain nombre de militants de base sincèrement communistes, a tant dérivé sur la droite que le programme de la France insoumise est plus avancé que le sien sur de nombreux points, notamment la question cruciale de la rupture avec l’Union Européenne (tout en restant au milieu du gué), comme le PRCF l’a déjà analysé. Il ne s’agit donc pas d’une « opération Syriza » à la française (qui aurait d’autant plus de chances d’échouer que l’expérience grecque a fait réfléchir de nombreux militants progressistes français initialement euro-constructifs). Le danger de fascisation et d’écrasement total du mouvement ouvrier français est bien plus élevé que les risques que comportent, comme toute alliance, le soutien critique à la France insoumise.

Adrien Delagrange pour Initiative Communiste.

http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/reponse-a-quelques-critiques-dextreme-gauche-fascisation-de-france/



26 réactions


  • Zolko Zolko 13 mars 2017 12:03

    Il existe encore des communistes ? pffffff. la lutte des classes entre travailleurs et bourgeois, ça n’existe pas. Je ne sais pas si ça a existé, mais maintenant, en 2017, vous classez comment et où une boulangerie familiale, une infirmière indépendante, les fonctionnaires, les paysans bio ... Ce que vous dites concerne une minorité des Français, ceux dont la vie consiste à attendre la retraite : excusez-moi de ne pas leur verser une larme.


    • CN46400 CN46400 13 mars 2017 12:48

      @Zolko
      helas mon cher, toujours une immense majorité qui doit travailler pour vivre et une infime minorité qui vit du travail des précédents... Si vous voulez quelques noms, suffit de demander !


    • Lambert 13 mars 2017 12:53

      @Zolko
      A mon humble avis, les personnes que vous citez font partie de la « classe laborieuse » dont parle l’article et non des bourgeois dont vous parlez vous.

      Le seul mot de communiste semble vous donner des boutons. Je ne suis pas communiste et ne l’ai jamais été, mais pourquoi assimiler toujours ce mot au stalinisme ou au goulag ? Pourquoi ne pas faire la même chose avec l’ultra libéralisme qui a fait applaudir des pinochet, videla etc.
      Je préfère me référer au communisme d’Ambroise Croizat qui a contribué sous son ministère à créer la sécurité sociale, mais peut-être n’en avez-vous jamais bénéficié et faites vous partie de ceux qui veulent la supprimer ?

    • Alren Alren 13 mars 2017 13:07

      @Zolko

      La lutte de classes existe toujours et s’est même tendue, mais la classe sociale recensée comme « prolétariat » n’existe plus.

      En effet le prolétariat du XIXe siècle était constitué de personnes ayant tout juste de quoi survivre et de produire des enfants qui prendraient leur suite.

      C’était les ouvriers des fabriques et les mineurs dans l’esprit des marxistes, qui « oubliaient », parce qu’elle était sous la tutelle du notable local et du curé et votait à droite, une catégorie sociale numériquement plus importante et plus misérable encore, plus exploitée, celle des ouvriers agricoles.

      La pire situation a été celle des veuves avec enfants d’ouvriers agricoles « disparus » durant la guerre 14-18 et qui ne recevaient aucun secours car le mari pouvait être un déserteur.

      Aujourd’hui, les personnes qui sont dans la pire situation économique sont les chômeurs de longue durée. Mais ils ne constituent pas une classe car en retrouvant un emploi, ils en sortiraient.

      Sont également en grande souffrance les personnes qui ne sont pas payées au SMIC, essentiellement des femmes qui travaillent à temps partiel imposé par l’employeur. L’exemple classique est constitué des caissières des supermarchés. Mais là non plus on ne peut parler de classe, plutôt d’une catégorie sociale.

      S’il n’y a plus de prolétariat comme classe dont on ne pouvait pas sortir statistiquement parlant, la ligne rouge entre exploiteurs et exploités subsiste toujours. Simplement elle s’est déplacée vers le ahut de la pyramide des revenus. Bien sûr, on peut considérer qu’un petit patron est toujours un exploiteur de ses employés car il prélève sur la valeur produite par l’entreprise un revenu supérieur à ce qu’il a produit. Mais il est lui-même exploité par les banques qui sont au service de l’oligarchie, ces 1% d’ultra-riches qui possèdent une part toujours grandissante de la valeur produite par l’économie réelle (je ne compte pas la « richesse » virtuelle de l’économie spculative qui peut imploser d’un jour à l’autre).


    • Zolko Zolko 13 mars 2017 13:45

      @CN46400 : « une infime minorité qui vit du travail des précédents »
       
      ah mais ça c’est pas les bourgeois, ce sont les aristocrates. Les bourgeois sont ceux qui habitent dans le « bourg », c’est-à-dire en ville, à opposer à ceux qui habitent à la campagne. Ce sont les commerçants, les médecins, les ingénieurs ... tous des travailleurs ! Vous confirmez ce que je dis : la lutte des classes Marxiste travailleurs -vs- bourgeois n’existe plus, vous parlez en fait d’autre-chose.
       
      On est en 2017, votre lutte à la Germinal est anachronique, et d’ailleurs plus personne ne vous suit.


    • Agor&Acri Agor&Acri 13 mars 2017 14:11

      @Alren

      +++
      _________________________________

      La lutte de classes existe toujours et s’est même tendue, mais la classe sociale recensée comme « prolétariat » n’existe plus.

      .../...
      Simplement elle s’est déplacée vers le ahut de la pyramide des revenus. Bien sûr, on peut considérer qu’un petit patron est toujours un exploiteur de ses employés car il prélève sur la valeur produite par l’entreprise un revenu supérieur à ce qu’il a produit. Mais il est lui-même exploité par les banques qui sont au service de l’oligarchie, ces 1% d’ultra-riches qui possèdent une part toujours grandissante de la valeur produite par l’économie réelle.

      __________________________________

      LE PRCF offre le visage d’un boutiquier interprétant le monde via le prisme de son fond de commerce poussiéreux.
      Il évolue dans une niche politique obsolète et aboie aux 4 vents.

      C’est parfaitement déconnecté du réel et totalement improductif.
      Je ne comprends pas les militants - de bonne volonté sans doute pour la plupart- qui se laissent embarquer dans cette voie sans issue.

      Je regrette ce désastreux entêtement à vouloir polariser la lutte selon de vieux schémas politiques, comme s’il y avait les « prolétaires » (pour le dire vite) d’un côté et les profiteurs de l’autre.
      Oui, il y a bien d’infâmes profiteurs aux manettes (ou profitant) du Système, et pour lesquels l’intérêt général ne pèse rien.
      Mais en face, il y a nous tous, les 99% et nous ne sommes pas 99% de prolétaires.

      Je leur l’ai écrit 10 fois, leur approche est biaisée, viciée et contre-productive.
      Ils participent à la division des 99% et c’est bien la dernière chose dont nous avons besoin, nous tous qui subissons les attaques et les traumatismes infligés par ces psychopathes qui poussent le Monde au bord du précipice.


    • Agor&Acri Agor&Acri 13 mars 2017 14:18

      @Zolko
      Comme pour Alren : +++


    • CN46400 CN46400 13 mars 2017 15:16

      @Zolko

       Les « aristocrates », c’est en 1789 qu’on les pendait aux lanternes.
       Désormais, pour vivre, les prolos (ceux qui doivent travailler, avec leurs mains ou avec leur tête, ou les deux, pour vivre) voient leur travail « dévalisé » par les bourgeois qui possèdent, directement ou indirectement (actionnaires...), les produits du travail. Les uns sont une toujours plus « immense majorité », les autres sont encore une « infime minorité » qui vit, plutôt bien, sans être obligée de travailler.....Désolé mais même si le sociologue qui a découvert cette réalité est mort depuis plus d’un siècle, cette réalité est toujours bien réelle.
       Quand à la lutte qui existe entre ces deux classes sociales, il suffit, pour la constater, d’observer un entretien d’embauche : le prolétaire propose, le bourgeois dispose....


    • Agor&Acri Agor&Acri 13 mars 2017 16:11

      @CN46400

      ---------------------------------------------------
      Quand à la lutte qui existe entre ces deux classes sociales, il suffit, pour la constater, d’observer un entretien d’embauche : le prolétaire propose, le bourgeois dispose....
      ---------------------------------------------------

      Imaginons que vous ayez l’idée d’un nouveau produit, qui rendrait service aux gens et dont vous pouvez espérer que la fabrication (et la vente) vous permettrait d’en tirer un revenu et faire vivre décemment votre famille = Bonus, par la même occasion, vous allez pouvoir créer qques emplois et permettre à qques personnes de faire vivre la famille.
      Sauf que, si vous foirez la conception, la fabrication et la commercialisation, d’autres personnes ayant sans doute moins de scrupules que vous vous se précipiter sur l’occase pour chiper l’idée et lancer un produit concurrent en cherchant à faire le maximum de profit. Et alors, adieu veaux, vaches, cochons et retour au chômage.
      Question : comment allez-vous recruter votre équipe pour être sûr de ne pas vous entourer de bras cassés qui risquent de tout faire foirer ?
      Il va bien falloir sélectionner des profils intéressants et compétents.

      « il suffit, pour la constater, d’observer un entretien d’embauche : le prolétaire propose, le bourgeois dispose »

      Vous voilà soudain bourgeois, d’après votre propre définition (parfaitement idiote et caricaturale).
       smiley  smiley

      Vous raisonnez à côté du réel.
      Votre corpus idéologique ne tient pas (ou plus) la route.
      Votre lutte est vaine et elle parasite la nôtre à tous, nous les 99%.


    • foufouille foufouille 13 mars 2017 16:24

      @Zolko
      10% gagnent que 3300€, dans ce tas de gens tu as aussi des larbins en dessous et au dessus de ce montant. la caste d’en haut n’est pas hyper riche mais se réserve aussi pas de droits comme le fait de pouvoir choisir un avocat et le payer.


    • CN46400 CN46400 13 mars 2017 16:56

      @Agor&Acri

      « Dans l’histoire des sociétés humaines la bourgeoisie a joué un rôle éminemment révolutionnaire » (K Marx Le Manifeste communiste-1847). C’est de votre type de bourgeois qu’il parlait, et qu’il complimentait... Mais maintenant, et de plus en plus, cette époque s’éloigne, définitivement !

      Et puis méditez celle-là de Lénine (80 ans plus tard) sur le gouvernement de l’état et la gestion des entreprises :
      « Nous avons assez de pouvoirs, mais les savoirs nous manquent, que nous n’obtiendrons pas par surprise, il nous faut les négocier avec les capitalistes... »
      Et celle-ci :
      « Nos communistes se crient déshonorés quand on leur demande de faire du commerce, il faudra peut-être faire venir des commerciaux d’Amérique pour leur apprendre... »


    • Zolko Zolko 13 mars 2017 17:20

      @CN46400 : « il suffit, pour la constater, d’observer un entretien d’embauche : le prolétaire propose, le bourgeois dispose »
       
      à ce rythme-là, c’est un peu pareil quand un homme tente de séduire une femme : l’homme est le prolétaire et la femme la bourgeoise ? En fait, être prolétaire est dans votre tête : vous demandez un salaire, au lieu de proposer votre travail.


    • CN46400 CN46400 13 mars 2017 18:45

      @Zolko

      « Séduire... » Elle est bien bonne celle-là ! Et on évitera SVP, pour inverser les rôles, l’analogie avec la prostitution.
       Entre le prolo qui propose sa force de travail et le DRH qui dispose de l’emploi à pourvoir, il y a aussi le pb du salaire que le DRH, pour satisfaire son patron, minore autant que possible alors que le prolo, pour mieux vivre, le voudrait plus consistant... C’est pas la lutte des classes çà ? le fondement le plus courant de la grève...


  • Ruut Ruut 13 mars 2017 12:34

    Lisez le programme de l’UPR, ça évitera de disperser les voies.


    • Le421... Refuznik !! Le421 13 mars 2017 18:26

      @Ruut
      J’allais vous le dire !!
      François Président !!

      C’est plus simple vu comme ça....  smiley

      Que fait Fifi, elle récupère ?
      Elle dort pas beaucoup en ce moment...


    • Vipère Vipère 13 mars 2017 18:46

      @Le421 smiley

      Pour atteindre l’objectif de 45 % sur l’échelle du sondage le plus élevé devant ses concurrents, il faut que Fiffi brin d’acier se décarcasse jour et nuit !

      Le sommeil est donc une perte de temps ... et du temps justement, il y en a plus beaucoup, vu les ambitions !


  • Lambert 13 mars 2017 12:56

    C’est une bonne justification de votre position et une bonne analyse de la situation.

    Toutefois « no pasaran » n’est pas une bonne devise parce qu’en fin de compte, ils sont passés !

  • soi même 13 mars 2017 12:57

    Article d’une très grande sincérité idéologique, qui en résumer dit : tous pourris sauf nous.... !


    • soi même 14 mars 2017 17:27

      tous pourris sauf nous.... ! Au vue du résultat de vos œuvres il est à se demande, si la royauté n’est pas un synthème politique plus convenable ?


  •  
     
     
    ROUMAIN + 3 MOIS = RSA
     
    SMICARD + 42 ANS = 700€
     
    => français = chiure
    gland remplacé
     
     
     
    « C’est pourquoi le salaire du travailleur anglais, dans tous les secteurs où l’Irlandais peut le concurrencer, ne fait que baisser constamment et il ne saurait en être autrement, comme le dit Carlyle [...] Car si l’on considère que dans chaque grande ville, un cinquième ou un quart des ouvriers sont Irlandais ou enfants d’Irlandais élevés dans la saleté irlandaise, on ne s’étonnera pas que dans l’existence de toute la classe ouvrière, dans ses mœurs, son niveau intellectuel et moral, ses caractères généraux, se retrouve une bonne part de ce qui fait le fond de la nature de l’Irlandais, et l’on concevra que la situation révoltante des travailleurs anglais, résultat de l’industrie moderne et de ses conséquences immédiates, ait pu être encore avilie. »

     
    L’immigration irlandaise Engels


  • révolté révolQé 13 mars 2017 13:48

    Le fascisme était Italien et il est mort depuis fort longtemps.
    Parlons plutôt de totalitarisme pour désigner les escrocs de l’état et leurs sbires en uniforme.


  • zygzornifle zygzornifle 13 mars 2017 16:13

    il y a les parasites et ceux qui se font parasiter .....


  • Coriosolite 13 mars 2017 18:48

    Le fascisme est mort en 1945. Le communisme est mort avec l’URSS.

    Le libéralisme a gagné. Nous avons besoin d’autre chose que ces vieilles lunes mortes pour nous en débarrasser et rebâtir un monde qui respectera la nature et l’homme.


  • JP94 13 mars 2017 21:05

    Le concept de « fascisme de basse intensité » me semble très pertinent pour caractériser cette fascisation à son stade actuel, dans notre société.

    Pour lutter efficacement contre les idées dominantes, il faut de bons outils théoriques. 
    Il ne suffit pas de scander qu’on est contre ( le fascisme) 

    Le fascisme (comme ceux qui le soutiennent) aime à nier son caractère de classe, et se prétend d’intérêt national, mais il est une accélération du capitalisme dans sa phase critique : sous quel régime fasciste les conditions de vie, l’accès aux études, à la santé, à l’égalité hommes-femmes, à la culture se sont-ils développés ? 
    Au contraire, ce fut l’effondrement. rapide. 

    Sous le fascisme en France, la ration diminua pour la plupart, la richesse produite étant pour 1/3 envoyée en Allemagne fasciste, pour soutenir son effort de guerre. tourné essentiellement contre l’URSS. Mais le sort de la population allemande fut-il enviable ? et parmi les Allemands, de nombreux Juifs spoliés, assassinés, qu’il faut bien compter ( à moins de raisonner en nazi) comme Allemands. 
    La classe ouvrière ne soutint pas Hitler ( contrairement à la légende commode) et ce n’est pas pour rien. 

    Le régime hitlérien, arrêté par l’URSS, tin 12 ans. Il se voulait aussi une fin de l’Histoire.Le fascisme prétend arrêter l’Histoire, mais il l’a accélérée au bout du compte. 
    Il est possible que ce nouveau fascisme pour durer plus, tienne compte de ses précédentes erreurs, d’où son nouveau masque qui se laisse percer à l’Est, mais sans qu’ici il soit dénoncé : voit-on nos médias nous montrer ce fascisme en action dans les pays baltes ou en Ukraine ? jamais. 
    Voit-on nos médias dénoncer cette fascisation dans le discours « xénosécuritaire » propagé ici ? jamais. 
    Qui ne dit mot consent. 



  • zygzornifle zygzornifle 14 mars 2017 13:26

    La France fascine de l’autre coté de la méditerranée car on peut s’y faire soigner gratos on peut toucher des aides et la retraite même si on n’a jamais travaillé .... 


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