jeudi 1er juillet 2010 - par
Saga Bettencourt : les yeux doux de Clymène pour Eric Woerth
J’aurais pu aussi titrer « petits arrangements entre amis » mais je reste prudent, présomption d’innocence oblige et affirmation contestable au jour d’aujourd’hui.
Il n’en est pas moins vrai que les infos distillées au compte-gouttes et avec délectation par certains médias commencent sérieusement à resserrer l’étau sur l’ex-ministre du Budget et son ami de trente ans (c’est une expression) Patrice de Maistre, la maistre à penser fiscal de la richissime octogénaire. On peut d’ailleurs se demander si la vieille dame aux allures d’Elizabeth II d’Angleterre (en moins kitsch) n’est pas manipulée. Les hommes de confiance sont parfois très créatifs.
Revenons à nos moutons. A la lumière des enregistrements pirates, il apparaît que Patrice de Maistre et Eric Woerth entretiennent une relation plus qu’équivoque, surtout du côté du patron de Clymène. S’il n’y a pas de (tentative de) corruption dans le chef de ce dernier, il faudra qu’on m’explique ce que c’est la corruption.
Eric Woeth a-t-il (aussi) été manipulé ? On pourrait l’imaginer mais le doute est permis. Ce n’est qu’une hypothèse, attendons la suite. En tout cas, c’est lui qui est à l’origine de l’élévation du gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, le 14 juillet 2007. Une nomination prélevée sur « le contingent » du ministère de l’Economie et des Finances, mais sur base de quoi, de quels services rendus à la Nation ? C’est M. Woerth aussi qui a personnellement remis la rosette en 2008 au récipiendaire (et à sa demande expresse), patron de son épouse, de surcroît. N’oublions pas le présumé copinage (a priori ce n’est pas interdit) déclaré par M. de Maistre ni l’intervention effective et décisive du ministre dans le projet de la création de l’auditorium André Bettencourt à Paris. Et on ne sait peut-être pas encore tout.
Que de questions. La saga ne fait que commencer. La saga de l’été qui va déchaîner les passions et les polémiques. Ségolène Royal vient de poser la première bombinette, une sorte de contre-feu au front désespéré de l’UMP.
Quel beau feuilleton !