jeudi 2 juin 2011 - par Jahanshah Rashidian

Hijab Islamique Dogmatisé

Le hijab islamique est le mur qui sépare ces deux groupes « des mahrams et non-mahrams ». Pour séparer la femme musulmane du champ visuel des non-mahrams ou bien de la quasi-totalité des hommes de la communauté, on a infligé le hijab islamique. Le hijab islamique est en effet un mur qui sépare la femme musulmane de tout son environnement non-mahram. C’est un dogme qui est devenu dans les sociétés musulmanes un phénomène plus restreint et plus représentatif que le credo de l’islam lui-même.

Depuis 1979, la prise de pouvoir de l’islam politique en Iran, les autorités islamiques continuent d’imposer le hijab islamique en tant que le symbole de leur régime. Plus qu’une puritaine traditionnelle, le hijab se reflète les craintes du régime islamique face à une classe moyenne laïque qui se méfie de son règne totalitaire. Le but islamo-politique du régime est de créer une société voilée et fermée à tout prix et tout moyen pour qu’elle soit mieux dominée.

La répression contre les femmes qualifiées de “bad hijab” (mal voilées) s’augmente avec la montée de la température estivale. Pour mieux assujettir les femmes « mal voilées » les autorités du régime islamique vient d’annoncer une mobilisation de 70000 agents de la Police de la Moralité qui devront surveiller et contrôler sur le comportement et vêtements des femmes aux quatre coins du pays.

Même si le hijab islamique tel qu’il est aujourd’hui présenté ne semble pas directement driver des commandements de l’islam, ce fait ne raréfie pas ces aspects politico-religieux d’aujourd’hui. Depuis l’apparition du culte musulman, le hijab islamique fait partie de toutes les communautés musulmanes en s’amalgamant avec les traditions locales et les interprétations de la classe cléricale.

À mon avis, le hijab islamique est traditionnellement dérivé d’un dogme islamique que j’appelle « non-mahram ». Pour expliquer ce qui est ce terme « non-mahram », il faut d’abord connaître ce qui est considéré comme « mahram » : un mahram est un membre de famille directe, comme les enfants, les parents, les sœurs et les frères, les grands-parents, les oncles, les tantes, et les beaux-parents avec lesquels une personne musulmane ne peut pas se marier. Par contre, toute autre personne avec laquelle on peut éventuellement se marier est considérée comme non-mahram. D’après la tradition islamique, contenue dans les rapports mahram / non-mahram, une femme musulmane ne doit pas montrer ses atours à un homme non-mahram.

Le hijab islamique est le mur qui sépare ces deux groupes « des mahrams et non-mahrams ». Pour séparer la femme musulmane du champ visuel des non-mahrams ou bien de la quasi-totalité des hommes de la communauté, on a infligé le hijab islamique. Le hijab islamique est en effet un mur qui sépare la femme musulmane de tout son environnement non-mahram. C’est un dogme qui est devenu dans les sociétés musulmanes un phénomène plus restreint et plus représentatif que le credo de l’islam lui-même.

L’idée de non-mahram, en tant que méthode d’exclusion des femmes, suive une période préislamique de la péninsule d’Arabie dans laquelle la petite fille était enterrée vivante par ses parents pour éviter le déshonneur. Malgré l’interdiction formelle de cet infanticide par islam, ces inspirations misogynes ont été épargnées à la tradition musulmane. Hijab, en tant qu’un instrument de l’exclusion sociale témoigne aussi la volonté personnelle du Prophète d’islam lorsqu’il voulait éloigner ses jeunes femmes des yeux des hommes « non-mahrams ».

L’introduction du dogme de non-mahram dans l’islam alors n’est pas sans rapport avec les ennuis du Prophète vis-à-vis de son harem. Comme décrit par le penseur iranien, Ali Dashti dans son livre ” Bisto-Seh Saal ” (23 années, une référence á la durée de la prophétie de Muhammad), le Prophète, un homme de soixantaine, révéla des versets coraniques ” Surah Ahzaab ” pour consolider sa position vis-à-vis de ses beaucoup plus jeunes épouses pour les forcer à l’obédience absolue et la chasteté.

Pourtant pour y arriver, le Prophète n’a pas mentionné un code vestimentaire qui signifie le hijab islamique. Ce qui fait penser que le hijab islamique est un produit d’interprétation cléricale de chaque communauté musulmane selon leur cultures et situation socioéconomique : plus la communauté est avancée, moins le hijab islamique s’impose. Ceci-étant, le hijab islamique diffère d’un pays musulman à l’autre, mais quelque soit la forme, la couleur et la taille, il est un vêtement qui ne laisse pas apparaître le corps d’une femme musulmane aux yeux des non-mahrams. Cela, pour que les contacts visuels ne mènent pas à une éventuelle tentation sexuelle.

Dans la société primitive des clans d’Arabie, le système patriarcal n’a pas garanti l’égalité des droits au sexe « faible ». Dans ce sens, le principe de non-mahram est synonyme d’une diminution générale du rôle social de la femme musulmane. Cet héritage archaïque montre aujourd’hui comment les femmes musulmanes font juridiquement et moralement face à la discrimination : la plupart de leurs droits sont abolis à la naissance et elles sont écartées des droits égalitaires avec les hommes.

Le dogme du non-mahram ne s’applique pas seulement dans la tenue ou le code vestimentaire de la femme, mais il est omniprésent partout dans la vie sociale des communautés musulmanes. Le dogme contient une série de règles inédites qui s’impliquent dans tous les rapports homme / femme. La ségrégation entre les deux sexes en est le résulta. La séparation des sexes est imposée même dans la construction traditionnelle. Cette architecture islamique sépare les femmes de champ visuel des hommes « non-mahrams ».

Comme j’ai décrit dans plusieurs articles, une maison musulmane traditionnelle est typiquement construite autour d’une cour, une partie de la maison est réservée pour les femmes. La réception des hommes invités se trouve à côté du couloir de l’entrée de la maison afin que les visiteurs non-mahrams ne voient pas les femmes. Les fenêtres donnent sur la cour, jamais sur la rue, afin qu’un contact visuel ne se produise pas entre les non-mahrams. Dans la grande maison où plusieurs générations peuvent vivre ensemble, les mesures les plus strictes sont imposées afin que le contact entre les non-mahrams comme les cousins de deux sexes, beaux-frères ou belles-sœurs ne se croisent pas.

Les traces du dogme de non-mahram sont plus visibles dans les anciens palais où aucun homme non-mahram, à l’exception des domestiques castrés, n’avait le droit d’accès au harem du roi ou calife. De tels palais, aussi l’habitation des nantis musulmans, ont dû se conformer aux principes islamiques : alors le corps féminin y restait derrière la ligne rouge du champ visuel de tous les hommes non-mahrams fréquentant le palais ou la maison.

Donc, on n’y voit pas le corps non-voilé d’une femme sur les tableaux, fresques, ou dans une présentation musicale, théâtrale, cérémoniale etc. L’art patriarcal lié au dogme non- mahram est ainsi exprimé dans tous les œuvres artistiques postislamiques en Iran. Cet aspect va si loin que l’expression de l’amour dans la poésie devient un sentiment vilain, surtout lorsque exprimé par les poètes féminines. Aucune poète, jusqu’à la récente poète, Forough Farokhzad, n’osait pas exprimer ses sentiments amoureux pour un homme « non-mahram ». La poésie lyrique est pleine du dogme « non-mahram » qui la déprave de sa pureté normale. Là, l’amour entre deux sexes se rétréci dans un sens mystique, camouflé et parfois pervers.

L’application des mesures préventives du dogme non-mahram graduellement engendra une culture dominante qui s’étende dans toute société musulmane. Elle dominera plus ou moins l’art, la musique, la poésie et même les normes et critères moraux par lesquelles hijab islamique prendre une ampleur centrale et symbolique.

À cause de l’imposition de hijab islamique, l’outil symbolique du dogme du non-mahram, une série de discriminations contre les femmes comme celles concernant les conditions de travail, l’éducation, les loisirs, le sport, etc., s’émergent dans la société. Celles-ci prennent une allure ennuyante dans une grande partie du monde islamique qui est aujourd’hui dominée par l’islam politique.

La répression islamo-politique contre les femmes en Iran a commencé au lendemain de la prise de pouvoir par la République Islamique en Iran et s'est bien aggravée pendant le gouvernement d’Ahmadinejad. Les femmes mal-voilées sont harassées, maltraitées, blessées et détenues parce qu'elles osent un peu s’habiller comme elles veulent. Ce droit, qui est en dehors d’une communauté islamisée un droit tout à fait normal, fondamental et strictement individuel, est quotidiennement violé dans les pays islamisés. Depuis la prise de pouvoir des Mollahs en Iran, les femmes ont été contraintes de s'habiller et se comporter selon les règles les plus restrictives du dogme non-mahram.



5 réactions


  • ali8 2 juin 2011 10:25

    t’inquiet

    on va s’en occuper de l’Iran quand on en aura fini avec la Lybie ou même avant

    pour ta gouverne il y a plus de femmes au parlement Iraniens qu’en France, la parité n’existe pas la bas, C pas comme en France


    • ak47 2 juin 2011 22:23

      le voile est une coutume pré-islamique , je ne vois pas le rapport avec l’islam ,l’islam n’aurait pas exister la coutume en serait au même , le voile ces un angle d’attaque soit disant louable (pseudo liberté de la femme) pour attaquer l’islam !! mais je suis pas pour la bourka ! ci je vois le visage sa me va !!


    • ahlulbayt ahlulbayt 9 juillet 2011 22:37

      Arrêtez la parano, informez vous, je vous invite à visiter ce site sur l’Islam , finis l’ignorance :

      islamopedia.fr


  • Kookaburra Kookaburra 2 juin 2011 11:22

     

    Sourate 24/31

    «  Dis aux croyants de baisser leurs regards, d’être chastes, de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines, de ne montrer leurs atouts qu’à leurs époux …  ».

    Ces recommandations se rapportent à l’habillement du VIII° siècle en Arabie, se rapportent aussi aux mœurs et coutumes de cette époque. Comment alors interpréter ou plutôt transcrire cette sourate dans l‘habillement, dans les mœurs et dans le langage de notre époque ?

    Le sens morale de ces injonctions est claire : Mohammed conseillait aux femmes un tenue modeste et pudique, évitant une accentuation des attraits sexuels du corps. On peut penser par exemple aux décolletés ou aux vêtements collants. Bien entendu, la notion d’  »atouts  », c’est-à-dire attraits sexuels, reste imprécise et ouverte à mille interprétations. Dans certaines sociétés même les mains et les pieds y sont concernés - d’où la burka. Il n’y a pas de précisions dans le Coran, et dans chaque pays musulman la sourate est interprétée différemment. Dans chaque pays l’habillement est dicté plutôt par la tradition que par le Coran.

    En Europe chaque personne doit prendre ses propres décisions sur ce qui est convenable, mais suivre la mode occidentale, qui accentue jusqu’à l’outrage les attraits sexuels, reviendrait à refuser les conseils du Coran. Faut-il alors porter le voile ? Certains érudits musulmans maintiennent que le voile «  n’a rien à faire avec islam  », et effectivement, on peut difficilement trouver une référence dans les textes saints. Couvrir les cheveux est une tradition bien plus ancienne que l’islam, et n’est pas spécifiquement islamique. D’ailleurs, dans certains pays beaucoup de musulmanes ne portent pas le voile. En Europe le port du voile à l’inconvénient d’afficher très visiblement sa religion, ce qui est contraire aux coutumes européens, et qui est, pour cette raison, ressenti comme un refus de s‘intégrer ou une revendication contestataire du droit à la différence. Si tout le monde portait un signe ostentatoire de sa religion, catholiques, protestants, juifs etc., la cohésion sociale en souffrait, au profit du communautarisme. Dans certains pays musulmans le port d’un tel signe est obligatoire pour les chrétiens : c’est une contrainte qui les isole. Porter le voile en Europe est comparable. Accuser les non-musulmans d’intolérance à ce sujet c’est oublier le fait que pour nous autres il est difficile à comprendre et à admettre qu’une religion peut prescrire les vêtements qu’on porte et la nourriture qu’on consomme. De telles prescriptions ne sont pas totalement absentes dans l’Ancien Testament, il est vrai, mais peu de croyants les considèrent comme obligatoires. Ce sont des choses matériels qui pour la religion et la foi sont peu importants.


  • Kookaburra Kookaburra 3 juin 2011 10:03

    Je trouve votre article excellent, et normalement ce sujet attire beaucoup de réactions. Dommage qu’il a été noyé dans le grand nombre d’  »actualités  ». C’est un problème qui était sujet d’un récent article.


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