L’aube naissante
Dans l’aube naissante de ce cinquième jour les tenailles crispées de la Domination cèdent en grinçant devant l’œil curieux et émerveillé de l’enfant roi. Le lâcher prise gracieux libère les tensions qui brimaient l’expression du cœur énergétique. L’Homme neuf nait à lui-même en surprise de sa propre découverte. Dans un silence suspendu, la nature attentive se réjouit de sa venue. Avec la lumière pâle du petit jour, les teintes sont encore incertaines mais la netteté des forces de vie ne laisse plus place au doute. Le bouton de rose s’entrouvre et ses premières fragrances embaument déjà tout l’air environnant.
C’est la joie du don qui attire vers la nouvelle humanité les conditions nécessaires et indispensables à son accomplissement. En cette cinquième journée, le seul risque à prendre est celui de l’offrande : gratuite, riante, généreuse et belle. Elle sera la matrice du monde nouveau. Le bonheur du don sincère et sans attente est un frisson d’échine qui ouvre le canal vertébral de la communication directe avec l’énergie du tout.
Il ne s’agit pas là d’un chèque en blanc à signer pour de « bonnes œuvres » déléguées, il s’agit de la jouissance du don. Le temps que l’on se donne généreusement pour respirer, par trois fois et par le nez, l’air vivifiant environnant, le regard sans jugement que l’on pose avec affection sur l’autre, le partage d’une tâche joyeuse pour construire un instant de vie. Investir sa grâce et son talent dans l’épanouissement de l’être créatif et détourner les flux spéculatifs de la folie de l’avoir lourd va prendre tout son sens et toute son efficacité. Plus que jamais « qui veut sauver sa vie, la perdra ».
Les habitudes de captation et de capitalisation signent la peur et causent le manque qui vient à postériori les justifier en apparence. Ainsi depuis des millénaires furent entretenues les pratiques dites « sages » de la fourmi en opposition à la vie directe, musicale et sans calcul des cigales. Devant la panique de l’incendie voilà les fourmis qui tentent de convertir leurs monnaies de papier en or. Vain réflexe et vielles habitudes du vieux monde agonisant : l’information que le métal jaune contient ne nourrit pas et pire encore, elle cristallise les peurs et les violences des siècles passés.
Seule la création attentive, lucide et joyeuse, qui est don de soi dans l’instant présent, pourra lever dans la terre du cinquième jour. Elle seule fera sens, c’est à dire qu’elle fera germer sur sa trajectoire l’information mutagène de la joie. Toute modification dans l’information produit une modification dans la forme : ce que l’on sait nous change ! Cette mutation informationnelle, la connaissance pratique de l’opulence énergétique incommensurable de l’univers qui est le don perpétuel par excellence, cette connaissance sera cause de la disparition de toute peur, de tout moyen de pression pour les dominants et se traduira par un changement dans la forme : la manifestation du corps de l’Homme Christique, maître du temps et des éléments.
« Et voici que je fais toute chose nouvelle ». Tout ce qui sera guérit en moi par la prise de conscience sera guérit en l’autre et dans le monde. Quel développement exponentiel dans l’efficacité de l’action sachant que les conditionnements névrotiques stockés dans la mémoire collective sont par définition communs à tous et finalement assez réduit dans la variété : nous avons tous les mêmes peurs, les mêmes désirs, les mêmes manques liés à la polarité de notre point de vue. Ce que chacun réussira à guérir absolument en lui, il le guérira en toute l’humanité par la grâce du don interactif.
Le jour se lève. Réveillons nous de ce triste sommeil millénaire. La puissance créatrice du don n’attend plus que le consentement actif de notre interface individuelle pour matérialiser sa volonté sur la Terre comme elle a été parfaitement déjà établie dans le Ciel.